Se présentant comme écrite par l’apôtre Pierre, un des douze disciples de Jésus-Christ, la Première épître de Pierre s’adresse aux chrétiens d’Asie Mineure pour les conseiller et les encourager à tenir ferme au milieu de l’opposition. D’après la tradition, Pierre est mort martyr à Rome, en 64/65 ou 66/67 apr. J.-C.
* Les mêmes grandes doctrines que dans les épîtres de saint Paul sont appliquées ici aux mêmes buts pratiques. Et cette épître est remarquable par la douceur, la gentillesse, et l’humble amour avec lesquels elle est écrite. Elle donne un court, et cependant très clair résumé, à la fois des consolations et des directives nécessaires pour l’encouragement et la direction d’un chrétien dans son voyage pour le ciel, élevant ses pensées et ses désirs vers ce bonheur, et le fortifiant contre toute opposition dans le chemin, aussi bien de la corruption à l’intérieur, que des tentations et des afflictions au-dehors.
* L’apôtre bénit Dieu pour ses bienfaits spéciaux à travers Christ (1-9). Le salut par Christ a été prédit dans la prophétie antique (10-12). Tous sont exhortés à une conduite sainte (13-16). Cela est convenable à leurs principes, leurs privilèges, et leurs obligations (17-25).
1 De la part de Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie. A vous qui avez été choisis 2 conformément à la prescience de Dieu le Père et conduits à la sainteté par l'Esprit afin de devenir obéissants et d’être purifiés par le sang de Jésus-Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées!
3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ! Conformément à sa grande bonté, il nous a fait naître de nouveau à travers la résurrection de Jésus-Christ pour une espérance vivante, 4 pour un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se souiller, ni perdre son éclat. Il vous est réservé dans le ciel, à vous 5 qui êtes gardés par la puissance de Dieu, au moyen de la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps.
6 C'est ce qui fait votre joie, même si maintenant, puisqu'il le faut, vous êtes pour un peu de temps attristés par diverses épreuves. 7 Ainsi, la valeur éprouvée de votre foi – beaucoup plus précieuse que l'or, qui est périssable et que l’on soumet pourtant à l’épreuve du feu – aura pour résultat la louange, la gloire et l'honneur lorsque Jésus-Christ apparaîtra. 8 Vous l'aimez sans l'avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore et vous vous réjouissez d'une joie indescriptible et glorieuse 9 parce que vous obtenez le salut de votre âme pour prix de votre foi.
1-9 Cette épître est adressée aux croyants en général, qui sont étrangers dans chaque ville ou pays où ils vivent, et qui sont éparpillés à travers les nations. Ceux-ci doivent attribuer leur salut à l’amour du Père pour ses élus, à la rédemption du Fils, et à la sanctification du Saint-Esprit ; et ainsi donner la gloire à un Dieu en trois Personnes, dans les noms desquelles ils ont été baptisés. L’espoir, dans l’expression du monde, se réfère seulement à un bien incertain, car tous les espoirs du monde sont chancelants, construits sur le sable, et l’espérance du ciel pour les gens du monde est une conjecture aveugle et sans fondement. Mais l’espérance des fils du Dieu vivant est une espérance vivante ; non seulement en ce qui concerne son objet, mais également quant à son effet. Cette espérance anime et console dans toutes les détresses, permettant de rencontrer et de franchir toutes les difficultés. La miséricorde est la source de tout cela ; oui, une grande et multiple miséricorde. Et cet espoir bien fondé du salut est un principe actif et vivant de l’obéissance dans l’âme du croyant. Le sujet de la joie d’un chrétien, est la connaissance du bonheur qui lui est réservé. Il est incorruptible, il ne peut pas disparaître, c’est un état qui ne peut pas être dépensé. Également non souillé ; cela signifie sa pureté et sa perfection. Et il ne flétrit pas ; il n’est pas selon le moment plus ou moins agréable, mais toujours le même, fidèle à lui-même. Toutes les possessions ici-bas sont tachées de défauts et de défaillances ; et puis quelque chose manque: les belles maisons ont des soucis préoccupants qui volent autour de leurs solides toitures ; les lits douillets et les tables remplies voient bien trop souvent des corps malades ou des troubles digestifs. Toutes les possessions sont tachées par le péché, à la fois pour les obtenir ou pour les utiliser. Sommes-nous prêts à nous détourner des choses que nous possédons comme occasions et instruments de péché, et à penser qu’il n’y a pas de liberté ou de joie dans leur emploi … Les possessions du monde sont incertaines et passent très vite, comme les fleurs et les plantes d’un champ. Cela doit être d’une plus grande valeur, ce qui est mis dans le plus haut et le meilleur lieu: dans le ciel. Heureux sont ceux dont les cœurs sont assurés par le Saint-Esprit d’avoir cet héritage. Dieu ne donne pas seulement à son peuple la grâce, mais il le conserve dans la gloire. Chaque croyant a toujours quelque chose dans lequel il peut grandement se réjouir ; il doit se montrer lui-même dans la contenance et la conduite. Le Seigneur n’afflige pas volontiers, et cependant son amour sage désigne souvent des épreuves tranchantes, pour montrer leurs cœurs à son peuple, et pour leur faire du bien à la fin dernière. L’or n’augmente pas par l’épreuve dans le feu, il diminue ; mais la foi est rendue ferme, et elle est multipliée par les troubles et les afflictions. L’or doit finalement périr, et peut seulement acheter des choses périssables, alors que l’épreuve de la foi permettra de louer, d’honorer, et de glorifier. Que ceci nous réconcilie avec les présentes afflictions. Cherchons alors à croire en l’excellence de Christ en lui-même, et à son amour pour nous ; ceci allumera un tel feu dans le cœur qu’il s’élèvera dans un sacrifice d’amour envers lui. Et la gloire de Dieu et notre propre bonheur sont tellement unis, que si nous recherchons sincèrement l’un maintenant, nous atteindrons l’autre quand l’âme ne sera plus sujette au mal. La certitude de cette espérance est comme si les croyants l’avaient déjà reçue.
10 Les prophètes qui ont parlé de la grâce qui vous était réservée ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations. 11 Ils cherchaient à découvrir l'époque et les circonstances indiquées par l'Esprit de Christ qui était en eux lorsqu’il attestait d'avance les souffrances du Messie et la gloire dont elles seraient suivies. 12 Il leur a été révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient au service de ce message. Les hommes qui vous ont prêché l'Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel vous ont maintenant annoncé ce message, dans lequel les anges eux-mêmes désirent plonger leurs regards!
10-12 Jésus-Christ était le principal sujet des études des prophètes. Leur investigation dans les souffrances de Christ et les gloires qui doivent les suivre, mènerait à une vue de l’Évangile tout entier, dont le résumé est: Ce Christ Jésus a été livré pour nos offenses, et il est ressuscité pour notre justification. Dieu a voulu répondre à nos besoins plutôt qu’à nos requêtes. La doctrine des prophètes et celle des apôtres s’accordent parfaitement, comme venant du même Esprit de Dieu. L’Évangile est le ministère de l’Esprit ; son succès dépend de son opération et de sa bénédiction. Cherchons alors diligemment les Écritures qui contiennent les doctrines du salut.
13 C'est pourquoi, tenez votre intelligence en éveil, soyez sobres et mettez toute votre espérance dans la grâce qui vous sera apportée lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
14 En enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance. 15 Au contraire, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite. 16 En effet, il est écrit: Vous serez saints car moi, je suis saint.
13-16 Comme le voyageur, le coureur, le guerrier, et le travailleur revêtaient leurs longs et amples vêtements, pour être prêts à leur ouvrage, les chrétiens doivent en faire de même par leurs esprits et leurs affections. Soyez sobre, soyez vigilant contre tous dangers et ennemis spirituels, et soyez modéré dans tout comportement. Ayez la sobriété de l’esprit en opinion, aussi bien que dans la pratique, et l’humilité dans votre jugement de vous-même. Une forte et parfaite confiance dans la grâce de Dieu est agréable avec de meilleurs efforts dans notre devoir. La sainteté est le désir et le devoir de chaque chrétien. Il doit en être ainsi dans toutes les affaires, dans chaque condition, et envers tous les peuples. Nous devons spécialement veiller et prier contre les péchés auxquels nous sommes enclins. La parole écrite de Dieu est la règle la plus sûre de la vie d’un chrétien, et par cette règle il nous est commandé d’être saint en toute circonstance. Dieu rend saints ceux qu’il sauve.
17 Et si c’est comme à un Père que vous faites appel à celui qui juge chacun conformément à sa manière d’agir sans faire de favoritisme, conduisez-vous avec une crainte respectueuse pendant le temps de votre séjour sur la terre. 18 Vous le savez en effet, ce n'est pas par des choses corruptibles comme l'argent ou l'or que vous avez été rachetés de la manière de vivre dépourvue de sens que vous avaient transmise vos ancêtres, 19 mais par le sang précieux de Christ, qui s’est sacrifié comme un agneau sans défaut et sans tache. 20 Prédestiné avant la création du monde, il a été révélé dans les derniers temps à cause de vous. 21 Par lui, vous croyez en Dieu qui l'a ressuscité et lui a donné la gloire, de sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu.
22 Vous avez purifié votre âme en obéissant [par l'Esprit] à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère; aimez-vous donc ardemment les uns les autres d’un cœur pur. 23 En effet, vous êtes nés de nouveau, non pas d’une semence corruptible, mais d’une semence incorruptible, grâce à la parole vivante et permanente de Dieu, 24 car toute créature est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs. L'herbe sèche et la fleur tombe, 25 mais la parole du Seigneur subsiste éternellement . Cette parole est justement celle qui vous a été annoncée par l'Evangile.
17-25 Une sainte confiance en Dieu comme Père, et une terrible crainte de lui comme Juge, ne sont pas incompatibles ; et de regarder en permanence Dieu comme un Juge nous le fait chérir comme un Père. Si les croyants font le mal, Dieu les visitera avec des corrections. Alors, que les chrétiens ne mettent pas en doute la fidélité de Dieu à ses promesses, et ne donnent pas sujet à une crainte servile de son courroux, mais qu’ils vénèrent sa sainteté. Le professeur qui est sans crainte est sans défense, et Satan le rend captif selon sa volonté ; le professeur abattu n’a pas le cœur à disposer lui-même de ses avantages, et il est facilement amené à abandonner. Le prix payé pour la rédemption de l’homme a été le sang précieux de Christ. Ce n’est pas seulement une conversation foncièrement mauvaise, mais aussi une conversation sans profit qui peut être fortement dangereuse. C’est une folie que de dire: je vivrai et mourrai de telle manière, parce que mes aïeux l’ont fait ainsi. Dieu a eu des buts de faveurs spéciales envers son peuple longtemps avant qu’il leur ait manifesté une telle grâce. Mais la clarté de la lumière, les supports de la foi, le pouvoir des ordonnances, sont bien plus grands depuis que Christ est venu sur terre que ce qu’ils étaient avant. La consolation est que, étant faits un par la foi avec Christ, sa gloire présente est une assurance que là où il est, nous y serons aussi, Jean 14:3. L’âme doit être purifiée, avant de pouvoir abandonner ses propres désirs et ses indulgences. Et la parole de Dieu semée dans le cœur par le Saint-Esprit est un moyen de vie spirituelle, nous informant de notre devoir, effectuant un changement total dans les humeurs et les affections de notre âme, jusqu’à ce qu’elle amène à la vie éternelle. En contraste avec l’excellence de l’esprit renouvelé de l’homme spirituel, qui est né de nouveau, observons la vanité de l’homme naturel. Dans sa vie et dans sa chute, il est semblable à de l’herbe, ou à la fleur de l’herbe qui va bientôt sécher et mourir. Nous devons entendre, et ainsi recevoir et aimer, la parole sainte, vivante, et tout risquer plutôt que de la perdre ; et nous devons bannir toutes autres choses de la place qui lui est due. Nous devons la loger dans nos cœurs comme notre seul trésor ici-bas, et avoir l’assurance certaine du trésor de gloire qui est réservé pour les croyants dans le ciel.