La rédaction de la Deuxième épître aux Corinthiens semble de quelques mois postérieure à celle de 1 Corinthiens (fin 55-début 56 apr. J.-C.) et à une visite plutôt pénible de l’apôtre Paul dans cette Eglise qu’il avait fondée mais où son autorité était remise en question. Certains estiment que ce texte rassemble en fait deux lettres ou a été écrit en deux temps (les chapitres 10–13 étant considérés à part des 9 premiers).
* La deuxième épître aux Corinthiens a probablement été écrite un an après la première. Son contenu est étroitement lié à la précédente. La manière par laquelle la lettre de Paul écrite auparavant a été reçue, est particulièrement remarquable ; elle poussait l’apôtre à remplir son cœur de gratitude à l’égard de Dieu, ce qui lui permettait de se décharger complètement de son devoir envers eux. Beaucoup avaient montré des marques de repentir, et avaient amendé leur conduite, mais d’autres suivaient encore leurs faux docteurs ; et comme l’apôtre retardait sa visite, renonçant à les traiter avec sévérité, ils l’accusaient alors de légèreté et de conduite instable. Et aussi avec fierté, vaine gloire, et sévérité, ils parlèrent de lui avec un accent de mépris. Dans cette épître, comme dans la précédente, nous trouvons la même affection ardente envers les disciples de Corinthe, le même zèle pour l’honneur de l’Évangile, et la même hardiesse en lui pour leur donner la réprimande chrétienne. Les six premiers chapitres sont principalement d’ordre pratique ; les autres mentionnent plus l’état de l’église de Corinthe, et ils contiennent beaucoup de règles d’application générale.
* L’apôtre bénit Dieu pour le réconfort et la délivrance devant les problèmes (1-11). Il professe son intégrité envers ses compagnons d’œuvre (12-14). Il donne les raisons pour lesquelles il n’a pu venir chez eux. (1-1115-24 )
1 De la part de Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et du frère Timothée à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe: 2 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!
3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort! 4 Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu. 5 En effet, de même que les souffrances de Christ abondent pour nous, de même aussi, c’est par Christ que notre réconfort abonde. 6 Si nous sommes dans la détresse, c'est pour votre réconfort et pour votre salut; si nous sommes encouragés, c'est pour votre encouragement, pour vous permettre de supporter les mêmes souffrances que celles que nous endurons. 7 Et notre espérance à votre sujet est ferme, parce que nous savons que si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi au réconfort.
8 En ce qui concerne la détresse que nous avons connue en Asie, nous ne voulons en effet pas vous laisser ignorer, frères et sœurs, que nous avons été accablés à l'extrême, au-delà de nos forces, au point que nous désespérions même de rester en vie. 9 Nous avions intérieurement accepté notre arrêt de mort afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes mais en Dieu qui ressuscite les morts. 10 C'est lui qui nous a délivrés d'une telle mort et qui nous en délivre encore. Oui, nous avons en lui cette espérance qu'il nous en délivrera encore, 11 et vous y contribuerez vous-mêmes par la prière. Ainsi, la grâce obtenue pour nous par beaucoup de personnes sera pour beaucoup une occasion de remercier Dieu à notre sujet.
1-11 Nous sommes encouragés à nous approcher vaillamment du trône de la grâce, pour pouvoir obtenir la pitié, et trouver ainsi la grâce qui nous aidera au temps opportun. Le Seigneur est capable de donner la paix à la conscience troublée, et de calmer les passions qui ravagent l’âme. C’est Lui qui donne ces bénédictions, comme un Père, pour sa famille rachetée. Il est notre Sauveur, celui qui dit, « ne permet pas à ton cœur de se troubler ». Tous les réconforts viennent de Dieu, et les plus doux sont en Lui. Il parle de paix aux âmes en accordant la libre rémission des péchés ; et il les console par l’influence du Saint-Esprit, et par les richesses de sa pitié et de sa grâce. Il est capable de réconforter les cœurs brisés, de guérir les blessures les plus douloureuses, et aussi de donner espoir et joie aux chagrins les plus lourds. Les faveurs que Dieu nous accorde doivent non seulement nous rendre heureux, mais encore doivent être utiles aux autres. Il envoie de simples réconforts tels que la confiance dans le service. Si nous devions être confrontés vraiment au désespoir le plus bas, dans notre vie, nous pourrions alors croire en Dieu, qui seul peut ramener même de la mort. Leur espoir et leur confiance n’étaient pas vaines ; il en est de même pour ceux qui ont honte de leur péché et qui s’appuient sur le Seigneur. Les expériences passées encouragent la foi et l’espoir, et nous placent dans l’obligation de croire en Dieu pour l’avenir. Et il est de notre devoir, non seulement d’aider une autre personne par la prière, mais également par la louange et les actions de grâce en ayant des propos convenables et bénéfiques. Ainsi, cet amour et cette pitié auront pour but final notre bien et celui des autres.
12 En effet, voici notre sujet de fierté et le témoignage de notre conscience: nous nous sommes conduits dans le monde, et plus particulièrement vis-à-vis de vous, avec la sincérité et la pureté qui viennent de Dieu, non pas avec une sagesse humaine, mais avec la grâce de Dieu. 13 Nous ne vous écrivons rien d'autre que ce que vous lisez et comprenez. Et j'espère que vous comprendrez complètement, 14 puisque vous l’avez déjà compris en partie, que nous sommes votre sujet de fierté, de même que vous serez aussi le nôtre, le jour du Seigneur Jésus.
12-14 En tant que pécheur, l’apôtre n’aurait pu se glorifier que seulement en Christ, alors, qu’en tant que croyant, il peut se réjouir et Le glorifier étant réellement en accord avec ce qu’il professait. Nous sommes témoins de notre conscience et du cours de notre vie. De ce fait, nous ne pouvons nous juger nous-mêmes sur un seul acte. Notre conversation sera bien ordonnée, si nous vivons et agissons avec de tels principes, basés sur la grâce, dans le cœur. Avec cela, nous pouvons laisser notre caractère dans des mains du Seigneur, en utilisant tous les moyens pour l’affiner, lorsque le bienfait de l’Évangile, ou notre utilité nous y appellent.
15 C'est avec cette assurance que je voulais d'abord aller chez vous, afin que vous puissiez avoir une double grâce. 16 Je voulais passer chez vous en me rendant en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, avec l'espoir d’être soutenu par vous pour mon voyage en Judée. 17 En formant ce projet, ai-je donc fait preuve de légèreté? Ou bien mes décisions sont-elles purement humaines, de sorte qu'il y aurait en moi à la fois le «oui» et le «non»? 18 Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n'a pas été «oui» et «non». 19 En effet, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous avons prêché au milieu de vous, Silvain, Timothée et moi, n'a pas été «oui» et «non». Au contraire, en lui il n'y a que le «oui». 20 En effet, pour toutes les promesses de Dieu, c’est en lui que se trouve le «oui», et c’est [donc] aussi par lui que nous disons «amen» à Dieu, pour sa gloire. 21 Or, celui qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a consacrés par son onction, c'est Dieu; 22 il nous a aussi marqués de son empreinte et a mis l'Esprit comme un gage dans notre cœur.
23 Quant à moi, j'en prends Dieu à témoin sur ma vie, c'est pour vous ménager que je ne suis pas revenu à Corinthe. 24 Ce n’est pas que nous voulions dominer sur votre foi, mais plutôt que nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.
15-24 L’apôtre ne s’attribue pas lui-même une charge de légèreté et d’instabilité, en ne venant pas à Corinthe. Les hommes droits devraient veiller à garder une réputation de sincérité et de constance ; ils ne devraient pas chercher à tout résoudre, mais rester sur une pensée de prudence ; et ils ne devraient pas changer leur chemin sans motif important. Rien ne peut rendre les promesses de Dieu plus certaines: Son Don, au travers de Christ, nous donne de l’assurance sur ses promesses ; il en est ainsi des merveilles que Dieu a manifestées dans la vie, la résurrection, et l’ascension de son Fils, qui rendent ferme la foi. L’Esprit Saint affermit les chrétiens dans la foi de l’Évangile: La puissance de l’Esprit est une promesse de vie éternelle ; et ses réconforts sont une sérieuse source de joie éternelle. L’apôtre a désiré épargner le blâme, qu’il craignait être inévitable s’il était allé à Corinthe, avant d’apprendre quels seraient les effets que sa précédente lettre produirait. Nos forces et nos aptitudes sont acquises par la foi ; notre réconfort et notre joie doivent découler de notre foi. Une vie pleine de sainteté et les fruits de la grâce qui renforcent la foi, nous affermissent dans nos tâches importantes.