Généralement considérée comme de la même plume que 1 Jean, la Deuxième épître de Jean est donc elle aussi attribuée à ce disciple de Jésus, probablement le dernier apôtre encore en vie à la fin du 1er siècle apr. J.-C. Cette brève missive invite les chrétiens à faire preuve de discernement dans l’accueil des prédicateurs itinérants.
* Cette épître est comme un résumé de la première ; elle aborde, en peu de mots, les mêmes points. La Dame élue est recommandée pour l’éducation vertueuse et religieuse de ses enfants ; elle est exhortée à demeurer dans la doctrine de Christ, à persévérer dans la vérité, et à éviter avec soin les illusions des faux docteurs. Mais surtout l’apôtre l’implore de pratiquer le grand commandement de l’amour et de la charité chrétienne. * L’apôtre salue la dame élue et ses enfants (1-3). Il exprime sa joie dans leur foi et leur amour (4-6). Il les met en garde contre les trompeurs (7-11). Puis il conclut (12,13).
1 De la part de l’ancien à la dame qui a été choisie et à ses enfants que j'aime dans la vérité. Et ce n'est pas moi seulement qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité. 2 Nous vous aimons à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour l'éternité. 3 Oui, la grâce, la compassion et la paix seront avec nous dans la vérité et l'amour. Elles viennent de Dieu le Père et [du Seigneur] Jésus-Christ, le Fils du Père.
1-3 La religion permet de faire des compliments par de vraies expressions de respect et d’amour. Et un disciple qui a de l’ancienneté est une personne honorable ; un apôtre âgé et chef des disciples l’est encore plus. La lettre est adressée à une noble mère de famille chrétienne, et à ses enfants ; il est bon que l’Évangile soit diffusé ainsi: quelques nobles personnes sont appelées. Les familles doivent être encouragées et dirigées dans leur amour et leurs devoirs à la maison. Ceux qui aiment la vérité et la piété en eux-mêmes doivent les aimer chez les autres ; et les chrétiens ont aimé cette dame, non pas pour son rang, mais pour sa sainteté. Et là où la religion demeure vraiment elle demeurera pour toujours. L’apôtre implore les Personnes Divines d’accorder la grâce, la faveur divine, la miséricorde, qui sont la source de toutes les bonnes choses. C’est en effet une grâce que toute bénédiction spirituelle puisse être donnée à des mortels coupables. La miséricorde, la libre amnistie et le pardon ; car ceux qui sont déjà riches en grâce ont besoin d’un pardon continuel. La paix, la tranquillité d’esprit, et une conscience claire dans une réconciliation assurée avec Dieu, avec toute prospérité extérieure qui est vraiment pour le bien: toutes ces choses sont désirées dans la vérité et l’amour.
4 J'ai éprouvé une très grande joie à rencontrer quelques-uns de tes enfants qui marchent dans la vérité, conformément au commandement que nous avons reçu du Père.
5 Et maintenant, voici ce que je te demande, chère dame: c'est que nous nous aimions les uns les autres. Ce n’est pas un commandement nouveau que je t’écris, mais celui que nous avons reçu dès le commencement. 6 Or l'amour consiste à vivre conformément à ses commandements. Tel est le commandement dans lequel vous devez marcher, comme vous l'avez appris depuis le début.
4-6 Il est bon d’être formé de bonne heure à la religion ; et les enfants peuvent être des bien-aimés grâce au soin apporté par leurs parents. Ce fut une grande joie pour l’apôtre que de voir des enfants marchant dans les pas de leurs parents, et prêts à leur tour à diffuser l’Évangile. Puisse Dieu bénir de plus en plus de telles familles et faire que beaucoup puissent copier leur exemple. Combien est agréable le contraste avec le grand nombre de ceux qui ont répandu le mépris de la religion, l’infidélité, et le vice parmi leurs enfants ! Notre marche est vraie, notre conversation est juste, lorsque tout est fait selon la parole de Dieu. Ce commandement de l’amour mutuel chrétien peut être considéré comme nouveau, par rapport à ce qui est déclaré par Christ, notre Seigneur ; cependant, quant à sa matière, c’est un vieux principe. Et ceci est l’amour pour nos propres âmes, lorsque nous obéissons aux commandements divins. La prévoyance de la déchéance de cet amour, aussi bien que d’autres apostasies, ou retours en arrière, ont poussé l’apôtre à exhorter pour ce devoir et ce commandement, fréquemment et sérieusement.
7 En effet, de nombreux imposteurs sont venus dans le monde; ils ne reconnaissent pas que Jésus est le Messie venu en homme. Voilà ce qui caractérise l’imposteur et l'Antichrist. 8 Faites attention à vous-mêmes. Ainsi nous ne perdrons pas le fruit de notre travail mais recevrons une pleine récompense. 9 Quiconque s’écarte de ce chemin et ne demeure pas dans l'enseignement de Christ n'a pas Dieu; celui qui demeure dans l'enseignement [de Christ] a le Père et le Fils. 10 Si quelqu'un vient chez vous et n'apporte pas cet enseignement, ne le prenez pas chez vous et ne le saluez pas, 11 car celui qui le salue s’associe à ses mauvaises œuvres.
7-11 Le séducteur et sa manière de tromper sont décrits: il apporte l’erreur concernant la personne ou la fonction du Seigneur Jésus. Un tel personnage est un trompeur, un séducteur, et un antéchrist ; il trompe les âmes, et sape la gloire et le royaume de Christ, notre Seigneur. Ne pensons pas qu’il soit étrange qu’il y ait des trompeurs et des opposants au nom de Christ et à sa dignité de nos jours, car il y en avait déjà au temps des apôtres. Plus les trompeurs et leurs supercheries abondent, plus vigilants doivent être les disciples. Il est triste que des acquisitions tellement splendides dans l’école de Christ doivent être perdues à jamais. Le moyen de gagner la pleine récompense est de demeurer vraiment en Christ et de rester fidèle et constant dans la religion jusqu’à la fin. Un attachement ferme à la vérité chrétienne nous unit à Christ, et de cette façon au Père également ; car ils sont un. Nous devons nous détourner de la même manière de ceux qui ne demeurent pas dans la doctrine de Christ, et de ceux qui transgressent ses ordres. Toute personne qui n’enseigne pas et ne prêche pas la doctrine de Christ, en le considérant comme le Fils de Dieu, et que le salut vient par lui qui ôte la culpabilité et le péché, ne doit pas être considérée, ni même écoutée. Cependant, en obéissant à cet ordre, nous devons montrer de la gentillesse et un bon esprit à ceux qui diffèrent de nous dans des matières moindres, mais qui s’attachent fermement aux doctrines les plus importantes de la personne de Christ, c’est-à-dire l’expiation, et le salut.
12 J'ai beaucoup de choses à vous écrire, mais je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre. J'espère venir chez vous et vous parler de vive voix afin que notre joie soit complète.
13 Les enfants de ta sœur, choisie elle aussi, te saluent.
12,13 L’apôtre reporte de nombreuses choses à une future réunion personnelle. La plume et l’encre étaient des moyens de fortifier et de réconforter les autres ; mais de se voir les uns les autres est bien plus efficace. La communion des saints doit être maintenue par toutes les méthodes et doit tendre à la joie mutuelle. Dans la communion avec eux, nous trouvons la plus grande part de notre joie présente, et pouvons en attendre le bonheur pour toujours.