Prenant la suite de 1 Samuel, avec lequel il formait à l’origine un seul volume, le Deuxième livre de Samuel est tout entier consacré au règne de David. Il couvre ainsi la période située entre 1010 et 970 av. J.-C. et relate notamment les événements qui ont conduit, par la suite, à la construction du temple de Jérusalem.
* Le livre de 2Samuel décrit le règne du Roi David. Il relate les victoires de ce dernier, la croissance de la prospérité d’Israël, et l’affermissement de la piété du peuple. En plus de ces divers événements, nous trouvons aussi le cliché des graves péchés que commit David, avec les funestes conséquences que cela engendra pour sa famille et pour son règne.
* De nombreux enseignements y sont également donnés, dont beaucoup sont des mises en garde pour notre édification. L’histoire du Roi David est citée dans l’Écriture avec beaucoup de fidélité, faisant ainsi ressortir, malgré toutes les critiques faites sur sa personne, ses vertus et ses excellentes qualités : ce fut un grand homme, plein de bonté.
* Les nouvelles sur la mort de Saül sont rapportées à David (1-10). L’Amalécite est mis à mort (11-16). Les lamentations de David, au sujet de la mort de Saül et de Jonathan (17-27).
1 Après la mort de Saül, David, qui avait battu les Amalécites, était revenu à Tsiklag et il y passa deux jours. 2 Le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il fut en présence de David, il se jeta par terre et se prosterna. 3 David lui demanda: «D'où viens-tu?» L’homme lui répondit: «Je me suis échappé du camp d'Israël.» 4 David lui dit: «Que s'est-il passé? Dis-le-moi donc!» Il répondit: «Le peuple s'est enfui du champ de bataille; beaucoup d'hommes sont tombés et sont morts. Même Saül et son fils Jonathan sont morts.» 5 David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles: «Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts?» 6 Le jeune homme qui lui apportait ces nouvelles répondit alors: «Je me trouvais sur le mont Guilboa. Or Saül s'appuyait sur sa lance, et les chars et les cavaliers le serraient de près. 7 Il s’est retourné, m'a aperçu et m'a appelé. J’ai dit: ‘Me voici!’ 8 Il m’a demandé: ‘Qui es-tu?’ Je lui ai répondu: ‘Je suis amalécite.’ 9 Il a dit: ‘Approche-toi donc et donne-moi la mort, car je me sens mal, même si je suis encore plein de vie.’ 10 Je me suis approché de lui et lui ai donné la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa défaite. J'ai retiré la couronne qui était sur sa tête et le bracelet qu'il avait au bras et je te les apporte ici, mon seigneur.»
1-10 Le fait marquant qui permit à David d’accéder au trône, arriva au moment où le futur roi était douloureusement affligé.
Ceux qui « déposent » leurs soucis devant le Seigneur, en accomplissant Sa volonté, connaîtront alors une véritable quiétude. Ce texte prouve que David ne désirait pas la mort de Saül, et qu’il n’était pas du tout impatient d’accéder au trône.
11 David attrapa ses habits et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. 12 Ils furent dans le deuil, ils pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir à cause de Saül, de son fils Jonathan, du peuple de l'Eternel et de la communauté d'Israël, parce qu'ils étaient tombés par l'épée.
13 David dit au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles: «D'où viens-tu?» Il répondit: «Je suis le fils d'un étranger, d'un Amalécite.» 14 David lui dit: «Comment se fait-il que tu n’aies pas eu peur de porter la main contre celui que l'Eternel a désigné par onction et de lui donner la mort?» 15 Puis David appela l'un de ses hommes et lui dit: «Approche-toi et tue-le!» Cet homme frappa l'Amalécite et celui-ci mourut 16 tandis que David lui disait: «Que ton sang retombe sur ta tête! En effet, ta bouche a témoigné contre toi, puisque tu as affirmé avoir toi-même donné la mort à celui que l'Eternel avait désigné par onction!»
11-16 David était sincère, lorsqu’il pleurait la mort de Saül ; devant de la défaite infligée à Israël, tous les compagnons du futur roi se sont humiliés devant Dieu. L’homme qui apporta ces tristes nouvelles, en tant que meurtrier du roi Saül, fut mis à mort par David. Ce dernier n’agit pas injustement, l’Amalécite ayant avoué son crime. Si ses dires s’avéraient exacts, il méritait de mourir pour « trahison » ; s’il avait menti à David, tôt ou tard son péché se serait retourné contre lui. Par cet acte, le futur roi montrait qu’il était avant tout, un ardent défenseur de la justice publique, sans souci pour son propre intérêt.
17 Voici la complainte que David composa sur Saül et sur son fils Jonathan. 18 Il ordonna de l'enseigner aux Judéens. C'est la complainte de l'arc, qui figure dans le livre du Juste.
19 «L'élite d'Israël a été blessée sur tes collines! Comment des héros ont-ils pu tomber?
20 »Ne l'annoncez pas dans Gath, n'en proclamez pas la nouvelle dans les rues d'Askalon, sinon les filles des Philistins se réjouiraient, les filles des incirconcis triompheraient. 21 Monts Guilboa, qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie, ni champs permettant de faire des offrandes! En effet, c’est là qu’a été jeté le bouclier des héros, le bouclier de Saül. Plus jamais on ne le graissera avec de l’huile. 22 Devant le sang des blessés, devant la graisse des plus vaillants, l'arc de Jonathan n'a jamais reculé et l'épée de Saül ne retournait pas à vide. 23 Saül et Jonathan, aimés et chéris pendant leur vie, n'ont pas été séparés dans la mort. Ils étaient plus légers que les aigles, ils étaient plus forts que les lions. 24 Filles d'Israël, pleurez sur Saül! Il vous habillait d’un cramoisi magnifique, il mettait des ornements d'or sur vos habits. 25 Comment des héros ont-ils pu tomber au milieu du combat? Comment Jonathan a-t-il pu être blessé sur tes collines?
26 »Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère! Tu faisais tout mon plaisir. Ton amour pour moi était merveilleux, supérieur à l'amour des femmes. 27 Comment des héros ont-ils pu tomber? Comment leurs armes ont-elles pu être détruites?»
17-27 Jashar, ce qui signifie « l’arc », était probablement le titre de cette complainte triste et funèbre. David n’a pas souligné les qualités qui faisaient défaut à Saül ; il ne dit rien non plus sur sa piété ni sa bonté. Jonathan était un fils dévoué, Saül un père affectueux, tous deux s’aimaient mutuellement. David a bien fait de rappeler que son amour pour Jonathan était vraiment fort. Parallèlement, de l’Amour entre Christ et les Siens jaillit la fraternité entre ces derniers.
Les épreuves des enfants de Dieu et les triomphes de leurs ennemis affligeront toujours les véritables croyants, malgré les avantages éventuels qu’ils puissent en tirer.