A l’instar de 2 Jean, la Troisième épître de Jean est attribuée à celui qui était un des douze disciples de Jésus, le dernier apôtre encore en vie dans la dernière décade du 1er siècle apr. J.-C., et aborde en quelques versets la question de l’hospitalité. Une tradition a identifié son destinataire au «Gaïus de Derbe» dont parlent les Actes (20.4), probablement parce qu’il était originaire d’Asie Mineure où Jean se trouvait.
* Cette épître est adressée à un païen qui s’est converti. Son objet est de recommander sa fermeté dans la foi, et son hospitalité, spécialement envers les ministres de Christ.
* L’apôtre félicite Gaïus pour sa piété et son hospitalité (1-8). Il met en garde contre une imitation de Diotrèphe, qui était un esprit turbulent ; mais il recommande Démétrius comme un homme au caractère excellent (9-12). Il espère voir bientôt Gaïus (13,14).
1 De la part de l'ancien au bien-aimé Gaïus que j'aime dans la vérité.
2 Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tout point de vue et sois en bonne santé, à l’image de ton âme. 3 J'ai en effet éprouvé une très grande joie lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de ta sincérité, de la manière dont tu marches dans la vérité. 4 Je n’ai pas de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.
5 Bien-aimé, tu agis avec fidélité dans ce que tu fais pour les frères, notamment pour des frères étrangers. 6 Ils ont du reste rendu témoignage à ton amour devant l'Eglise. Tu feras bien de les aider d'une manière digne de Dieu dans leur voyage, 7 car c'est pour le nom de Jésus-Christ qu'ils sont partis, sans rien recevoir des non-croyants. 8 Nous devons donc accueillir de tels hommes afin de travailler avec eux pour la vérité.
1-8 Ceux qui sont bien-aimés de Christ doivent aimer les frères en son nom. La prospérité de l’âme est la plus grande bénédiction sur ce côté du ciel. La grâce et la santé sont de riches compagnes. La grâce emploiera la santé. Une âme riche peut être logée dans un corps faible ; et la grâce doit alors être exercée en se soumettant à une telle dispensation. Mais nous pouvons souhaiter et prier que ceux qui ont des âmes prospères puissent avoir des corps en pleine santé ; que leur grâce puisse briller là où il y a encore plus de place pour l’activité. Combien il existe de professeurs qui devraient méditer les paroles de l’apôtre, et nous devons souhaiter sérieusement et prier pour que leurs âmes puissent prospérer autant que le font leur santé et leur carrière ! La véritable foi travaillera par amour. Un bon témoignage doit être apporté par ceux qui reçoivent le bien ; ils ne peuvent pas témoigner seulement à l’église de ce qu’ils ont trouvé et ressenti. Les hommes bons se réjouiront en leur âme de la prospérité des autres ; et ils sont heureux d’entendre parler de la grâce et de la bonté des autres. Et comme c’est une joie pour de bons parents, ce sera une joie pour de bons ministres que de voir leur peuple honorer leur profession de foi. Gaïus n’a pas fait de différences entre les chrétiens sérieux, et il a librement aidé tous ceux qui portaient l’image, et faisaient l’œuvre de Christ. Il était droit dans ce qu’il faisait, comme un serviteur fidèle. Les âmes fidèles peuvent entendre leurs propres louanges sans en tirer de la gloire ; la publication de ce qui est bon en ces personnes les met au pied de la croix de Christ. Les chrétiens doivent considérer non seulement ce qu’ils doivent faire, mais aussi ce qu’ils peuvent faire ; et c’est ainsi qu’ils doivent accomplir même les actions communes de la vie, et avec bonne volonté, dans la piété, servant Dieu en cela, et en désignant sa gloire. Ceux qui font connaître gratuitement l’Évangile de Christ doivent être aidés par ceux à qui Dieu en a donné les moyens. Ceux qui ne peuvent pas eux-mêmes le proclamer peuvent cependant recevoir, aider, et soutenir ceux qui le font.
9 J'ai écrit [quelques mots] à l'Eglise, mais Diotrèphe, qui aime être le premier parmi eux, ne nous accueille pas. 10 C'est pourquoi, si je viens, je rappellerai les actes qu'il commet en bavardant contre nous de façon malveillante. Non content de cela, il n’accueille pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l'Eglise.
11 Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a pas vu Dieu.
12 Quant à Démétrius, tous lui rendent un bon témoignage, et la vérité elle-même témoigne pour lui. Nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.
9-12 Il faut veiller à la fois sur le cœur et sur la bouche. Le tempérament et l’esprit de Diotrèphe étaient remplis de fierté et d’ambition. Il est mauvais de ne pas faire nous-mêmes le bien ; mais il est encore pire d’entraver ceux qui veulent faire ce bien. Ces avertissements et conseils seront le plus vraisemblablement acceptés s’ils sont donnés avec amour. Suivez ce qui est bien, car celui qui fait le bien, et qui prend plaisir en cela, est né de Dieu. C’est en vain que ceux qui font le mal prétendent ou se glorifient de connaître Dieu. Ne suivons pas celui qui est orgueilleux, égoïste, et qui a de mauvais desseins, bien que l’exemple puisse être donné par des personnes de rang et de pouvoir ; mais soyons des disciples de Dieu, et marchons dans l’amour, d’après l’exemple de notre Seigneur.
13 J'aurais beaucoup de choses à [t']écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume. 14 J'espère te voir très bientôt, et nous parlerons de vive voix. 15 Que la paix soit avec toi! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier.
13,14 Ici est décrit le caractère de Démétrius. Un nom dans l’Évangile, ou un bon témoignage dans les églises, est bien meilleur que l’honneur du monde. Il est rare que l’unanimité soit faite pour parler en bien de quelqu’un ; et quelquefois ce ne serait pas une bonne chose. Heureux ceux dont l’esprit et la conduite les recommande devant Dieu et les hommes. Nous devons être prêts à leur porter notre témoignage ; et c’est bien lorsque ceux qui recommandent peuvent en appeler aux consciences de ceux qui connaissent bien ceux qui sont recommandés. Bien souvent une conversation personnelle face à face évite le temps de transmission, les interprétations, et les erreurs qui peuvent survenir par des lettres ; et de bons chrétiens peuvent être très heureux de se rencontrer. La bénédiction finale est: Que la paix soit avec toi ! que tout le bonheur soit sur toi. Ceux qui espèrent vivre ensemble dans le ciel peuvent se saluer et se congratuler les uns les autres sur la terre. En s’associant à l’exemple de tels chrétiens et en le copiant, nous aurons la paix à l’intérieur, et nous vivrons en paix avec les frères ; nos communications avec le peuple du Seigneur sur terre seront agréables, et nous serons comptés avec eux dans la gloire éternelle.