Le Livre de l’Ecclésiaste est attribué par la tradition (sur la base de 1.1) au roi Salomon, ce qui situe sa rédaction entre 970 et 930 av. J.-C. Plusieurs le situent toutefois à l’époque perse. Lu lors de la fête juive des tentes (ou des cabanes, soukkot), il est parfois appelé Qohélet d’après l’hébreu. Son contenu est fait d’une réflexion sur le sens de la vie.
* Le nom de ce livre signifie « Le Prédicateur ». La sagesse de Dieu nous est ici prêchée, par l’intermédiaire de Salomon, car il est évident que c’est lui qui en est l’auteur. Au terme de sa vie, ayant été rendu sensible à son péché et à sa folie, il a enregistré ici son expérience pour le profit des autres, et c’est le livre de son repentir ; il y a annoncé que tout bien terrestre n’est que vanité et contrariété de l’esprit. Il nous convainc de la vanité du monde, et de ce qu’il ne peut pas nous rendre heureux ; de la bassesse du péché, et de sa tendance certaine à nous rendre misérable. Il montre que nulle chose qui a été créée ne peut satisfaire l’âme, et que le bonheur ne peut se trouver que dans Dieu seul ; et cette doctrine doit, sous l’enseignement de l’Esprit béni, conduire le cœur à Jésus-Christ.
* Salomon montre que toutes les choses humaines sont vaines (1-3). Le labeur de l’homme et le besoin de satisfaction (4-8).
* Il n’y a rien de nouveau (9-11). La contrariété dans la poursuite de la connaissance (12-18).
1 Paroles de l'Ecclésiaste , fils de David, roi à Jérusalem.
2 Comble de l’inconsistance , dit l'Ecclésiaste, comble de l’inconsistance, tout n’est que fumée!
3 Quel avantage l'homme retire-t-il de toute la peine qu'il se donne sous le soleil?
1-3 Beaucoup de choses peuvent être apprises par la comparaison d’une partie de l’Écriture avec une autre. Nous apercevons ici Salomon qui revient des citernes crevassées et vides du monde, vers la Source d’eau vive ; il décrit ici sa propre folie et sa honte, l’amertume de sa déception, et les leçons qu’il en a apprises. Ceux qui ont fait attention à se détourner et vivre doivent prévenir les autres de ne pas continuer vers la mort. Il ne dit pas simplement que toutes les choses sont vaines, mais qu’elles sont vanité. Vanité des Vanités, Tout est Vanité. Ceci est le texte du sermon du prédicateur, que dans ce livre il ne perd jamais de vue. Si ce monde, dans son état présent, était tout, cela ne vaudrait pas la peine d’y vivre ; et la richesse et le plaisir de ce monde, si nous les possédions tous, ne seraient pas suffisants pour nous rendre heureux. Quel profit peut retirer un homme de tout son travail ? Tout qui ce qu’il en obtient ne pourvoira pas aux besoins de son âme, ni ne satisfera ses désirs ; cela ne fera pas l’expiation pour les péchés de l’âme, et cela n’empêchera pas de la perdre: de quel profit sera la richesse du monde pour l’âme dans la mort, dans le jugement, ou dans l’état éternel ?
4 Une génération s'en va, une autre arrive et la terre est toujours là. 5 Le soleil se lève, le soleil se couche, il soupire après l'endroit d'où il se lève de nouveau. 6 Le vent se dirige vers le sud, tourne vers le nord, puis il tourne encore et reprend les mêmes circuits. 7 Tous les fleuves vont à la mer, mais la mer n'est pas remplie et ils continuent d’aller vers leur destination. 8 Tout est en mouvement, plus qu'on ne peut le dire. L’œil ne sera jamais rassasié de voir et l'oreille ne sera jamais remplie au point de ne plus pouvoir écouter.
4-8 Toutes les choses changent, et jamais ne se reposent. L’homme, après tout son travail, n’est pas plus proche de trouver le repos que ne le font le soleil, le vent, ou le courant de la rivière. Son âme ne trouvera aucun repos, s’il ne l’obtient pas de Dieu. Les sens sont vite fatigués, et ont pourtant encore un besoin irrésistible de ce qui n’a pas été essayé.
9 Ce qui a existé, c'est ce qui existera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. 10 Si l’on dit à propos de quelque chose: «Regarde ceci, c'est nouveau», en réalité cela existait déjà dans les siècles précédents. 11 On ne se souvient pas de ce qui est ancien, et ce qui arrivera par la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.
9-11 les cœurs des hommes et leurs corruptions sont les mêmes maintenant que dans les temps antérieurs ; leurs désirs, leurs poursuites, et leurs plaintes sont encore les mêmes. Ceci doit nous éviter d’attendre le bonheur dans la créature, et nous éveiller à chercher les bénédictions éternelles. Combien de choses et de personnes à l’époque de Salomon étaient estimées être très grandes, et cependant aujourd’hui il n’en reste aucun souvenir !
12 Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem. 13 J'ai appliqué mon cœur à rechercher et à explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel: c'est une occupation pénible que Dieu réserve aux humains. 14 J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil et j’ai constaté que tout n’est que fumée et revient à poursuivre le vent. 15 Ce qui est courbé ne peut pas se redresser et ce qui manque ne peut pas être compté. 16 Je me suis dit: «J'ai augmenté et développé la sagesse plus que tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de connaissance.» 17 J'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, mais aussi la folie et la stupidité. J'ai découvert que cela aussi, cela revient à poursuivre le vent. 18 En effet, avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa connaissance augmente sa souffrance.
12-18 Salomon a essayé toutes choses, et a trouvé qu’elles n’étaient que vanité. Il a poursuivi ses recherches jusqu’à une grande fatigue de la connaissance, non seulement pour la chair, mais pour l’esprit. Le plus il a vu les œuvres faites sous le soleil, le plus il a vu leur vanité ; et cette vue a souvent troublé son esprit. Il ne pouvait ni gagner cette satisfaction à lui-même, ni faire ce bien aux autres, qu’il espérait. Même la poursuite de la connaissance et de la sagesse l’ont conduit à découvrir la méchanceté de l’homme et la misère ; ce qui fait que plus il connaissait, le plus il découvrait une cause à se lamenter et à pleurer. Apprenons à détester et à craindre le péché, la cause de toute cette vanité et de cette misère ; à donner de la valeur à Christ ; à chercher le repos dans la connaissance, l’amour, et le service du Sauveur.