Généralement considérée comme une lettre circulaire adressée aux diverses Eglises d’Asie Mineure, l’Epître aux Ephésiens se présente comme écrite par l’apôtre Paul alors qu’il était en prison (ce qui situe sa date de rédaction probable entre 60 et 62 apr. J.-C., à Rome). Elle expose notamment les bénédictions dont les croyants jouissent en Christ.
* Cette épître a été écrite quand Paul était prisonnier à Rome. Le but de ce livre paraît être de fortifier les Éphésiens dans la foi de Christ, et de donner des vues élevées de l’amour de Dieu, et de la dignité et de l’excellence de Christ, affermissant leurs esprits contre le scandale de la croix. Il montre qu’ils ont été sauvés par grâce, et bien qu’ayant été jadis misérables, ils avaient maintenant des privilèges égaux à ceux des Juifs. Il les encourage à persévérer dans leur vocation chrétienne, et les invite à marcher d’une manière convenant à leur profession, décrivant fidèlement les devoirs généraux et communs de la religion, et les devoirs spéciaux des relations particulières. * Une salutation, et une description des bénédictions qui sauvent, préparées dans l’élection éternelle de Dieu, et achetées par le sang de Christ (1-8). Ces bénédictions sont amenées dans une vocation efficace ; ceci est appliqué au Juif qui croit, et au Païen qui croit (9-14). L’apôtre remercie Dieu pour leur foi et leur amour, et prie pour la continuation de leur connaissance et de leur espérance, en ce qui concerne l’héritage céleste, et l’œuvre puissante de Dieu en eux (15-23).
1 De la part de Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, aux saints qui sont [à Ephèse] et qui sont fidèles en Jésus-Christ: 2 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!
1,2 Tous les chrétiens doivent être des saints ; s’ils ne viennent pas à ce caractère sur la terre, ils ne seront jamais saints dans la gloire. Ce ne sont pas des saints, ceux qui ne sont pas fidèles dans leur confiance en Christ, et dans leur relation avec leur Seigneur. Par la grâce, il faut comprendre l’amour gratuit et immérité et la faveur de Dieu, et ces grâces de l’Esprit qui viennent de lui ; par la paix, ce sont toutes les autres bénédictions, spirituelles et temporelles, les fruits de la précédente. Il n’y a pas de paix sans grâce. Il n’y a ni paix, ni grâce, qui ne viennent de Dieu le Père, et du Seigneur Jésus-Christ ; et les meilleurs saints ont besoin des vivres frais des grâces de l’Esprit, et ils désirent grandir.
3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ!
4 En lui, Dieu nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, 5 il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance, 6 pour que nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés dans le bien-aimé .
7 En lui, par son sang, nous sommes rachetés, pardonnés de nos fautes, conformément à la richesse de sa grâce. 8 Dieu nous l’a accordée avec abondance, en toute sagesse et intelligence.
3-8 Les bénédictions spirituelles et célestes sont les meilleures bénédictions ; avec lesquelles nous ne pouvons pas être misérables, et sans lesquelles nous ne pouvons que l’être. C’était par leur choix en Christ, avant la fondation du monde, qu’ils avaient été faits saint par la séparation du péché, étant mis à part pour Dieu, et sanctifiés par le Saint-Esprit, en conséquence de leur élection en Christ. Tous ceux qui sont choisis pour le bonheur comme but sont choisis à la sainteté comme moyen. Ils étaient prédestinés dans l’amour, ou antérieurement décrétés adoptés comme enfants de Dieu par la foi en Christ Jésus, et pour être admis ouvertement aux privilèges de cette haute relation envers lui-même. Le croyant réconcilié et adopté, le pécheur pardonné, donne toute la louange de son salut à son Père gracieux. Son amour qui a fixé cette méthode de rédemption n’a pas épargné son propre Fils, et a amené les croyants à entendre et étreindre ce salut. C’était une grâce riche que de pourvoir un tel garant que son propre Fils, et de le livrer librement. Cette méthode de grâce ne donne pas un encouragement au mal, mais elle montre le péché dans toute son horreur, et combien il mérite la vengeance. Les actions des croyants, aussi bien que leurs paroles, proclament les louanges de la miséricorde Divine.
9 Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, conformément au projet bienveillant qu'il avait formé en Christ 10 pour le mettre à exécution lorsque le moment serait vraiment venu, à savoir de tout réunir sous l'autorité du Messie , aussi bien ce qui est dans le ciel que ce qui est sur la terre.
11 En lui nous avons été désignés comme héritiers, ayant été prédestinés suivant le plan de celui qui met tout en œuvre conformément aux décisions de sa volonté 12 pour servir à célébrer sa gloire, nous qui avons par avance espéré dans le Messie.
13 En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile qui vous sauve, en lui vous avez cru et vous avez été marqués de l’empreinte du Saint-Esprit qui avait été promis. 14 Il est le gage de notre héritage en attendant la libération de ceux que Dieu s'est acquis pour célébrer sa gloire.
9-14 Les bénédictions ont été rendues connues aux croyants par le Seigneur leur montrant le mystère de sa souveraine volonté, ainsi que la méthode de la rédemption et du salut. Mais ceci nous aurait été caché pour toujours si Dieu ne nous l’avait pas fait connaître par sa parole écrite, la prédication de l’Évangile, et l’Esprit de vérité. Christ a uni les deux différentes parties, Dieu et l’homme, dans sa propre personne, brisant le mal qui était la cause de la séparation. Il a apporté par son Esprit ces grâces de foi et amour, par lesquelles nous sommes faits un avec Dieu, et parmi nous-mêmes. Il dispense toutes ses bénédictions, selon son bon plaisir. Son enseignement Divin a conduit qui il a voulu à voir la gloire de ces vérités, alors que d’autres ont été laissés au blasphème. Quelle promesse gracieuse que celle qui procure le don du Saint-Esprit à ceux qui les lui demandent ! Les influences réconfortantes du Saint-Esprit scellent les croyants comme étant les enfants de Dieu, et les héritiers du ciel. Ce sont les prémices du saint bonheur. Pour cela nous avons été créés, et pour cela nous avons été rachetés ; c’est là le grand dessein de Dieu dans tout ce qu’il a fait pour nous ; que tout soit attribué à la louange de sa gloire.
15 C'est pourquoi moi aussi, après avoir entendu parler de votre foi dans le Seigneur Jésus [et de votre amour] pour tous les saints, 16 je ne cesse de dire toute ma reconnaissance pour vous lorsque je fais mention de vous dans mes prières. 17 Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître. 18 Je prie qu'il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints 19 et quelle est l'infinie grandeur de sa puissance, qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons. 20 Cette puissance, il l'a déployée en Christ quand il l'a ressuscité et l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21 au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute souveraineté et de tout nom qui peut être nommé, non seulement dans le monde présent, mais encore dans le monde à venir. 22 Il a tout mis sous ses pieds et il l'a donné pour chef suprême à l'Eglise 23 qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
15-23 Dieu a mis des bénédictions spirituelles pour nous dans son Fils le Seigneur Jésus ; mais il exige de nous de les en retirer et de les atteindre par la prière. Même les meilleurs chrétiens ont besoin de prier pour cela: et tandis que nous entendons parler du bien-être de nos amis chrétiens, nous devons prier pour eux. Même les vrais croyants ont grandement besoin de sagesse céleste. Est-ce que le meilleur de nous n’est pas peu disposé à venir sous le joug de Dieu, bien qu’il n’y ait pas d’autre chemin pour trouver le repos pour l’âme ? Est-ce que pour un petit plaisir nous ne renonçons pas souvent à notre paix ? Et si nous nous disputions moins, si nous cherchions à prier plus avec les autres et pour les autres, nous devrions voir quotidiennement de plus en plus quelles sont l’espérance de notre vocation, et la richesse de la gloire Divine dans cet héritage. Il est désirable de ressentir le pouvoir puissant de la grâce Divine, commençant et faisant avancer l’œuvre de la foi dans nos âmes. Mais il est difficile d’amener une âme à croire complètement en Christ, à tout miser sur lui, et à mettre l’espérance de la vie éternelle sur sa justice. Rien de moins qu’un pouvoir Tout-Puissant ne peut faire cette œuvre en nous. Il est signifié ici que c’est Christ le Sauveur, qui pourvoit à toutes les nécessités de ceux qui ont confiance en lui, et qui leur donne toutes les bénédictions dans l’abondance la plus riche. Et en étant participants de Christ lui-même, nous arrivons à être remplis de la plénitude de la grâce et de la gloire en lui. Comment font alors ceux qui cherchent la justice hors de lui ! Ceci nous enseigne à venir à Christ. Et si nous savions ce à quoi nous sommes appelés, et ce que nous pouvons trouver en lui, nous viendrions certainement, et en serions des prétendants. Lorsque nous ressentons notre faiblesse et le pouvoir de nos ennemis, nous percevons encore plus la grandeur de ce pouvoir puissant qui effectue la conversion du croyant, et qui est engagé à parfaire son salut. Ceci nous contraindra par amour à vivre à la gloire de notre Rédempteur.