Le Livre de l’Exode, deuxième des cinq livres attribués à Moïse, prend la suite de la Genèse: la lignée choisie par Dieu est devenue un peuple qui est opprimé en Egypte. Il en sort sous la conduite de Moïse pour se rendre dans le pays promis à ses ancêtres, au 15e ou 13e siècle av. J.-C., et reçoit révélation de la loi de Dieu ainsi que de ses consignes quant au culte à lui rendre.
* Le livre de l’Exode relate la formation des enfants d’Israël, en tant qu’église et nation. Jusqu’ici, nous avons vu la vraie religion, au sein de la vie domestique, maintenant, nous allons commencer à voir ses effets sur la destinée des royaumes et des nations. « Exode » signifie « le départ » ; le principal événement mentionné est le départ d’Égypte du peuple d’Israël et la fin de l’esclavage égyptien ; cela confirme simplement l’accomplissement de plusieurs promesses et prophéties faites à Abraham et à sa descendance ; l’exode préfigure aussi l’état de l’église, dans le désert de ce monde, jusqu’à son arrivée dans le merveilleux pays de Canaan, le repos éternel.
* Les enfants d’Israël croissent en Égypte, Après la mort de Joseph (8-14). Ils sont opprimés, Mais se multiplient extraordinairement (1-7). La tuerie des enfants (15-22).
1 Voici les noms des fils d'Israël venus en Egypte avec Jacob, chacun accompagné de sa famille: 2 Ruben, Siméon, Lévi, Juda, 3 Issacar, Zabulon, Benjamin, 4 Dan, Nephthali, Gad et Aser. 5 Les personnes issues de Jacob étaient au nombre de 70 en tout. Joseph était alors en Egypte.
1-7 Pendant plus de deux cents ans, alors qu’Abraham, Isaac, et Jacob vivaient librement, les Hébreux se sont accrus progressivement ; il y eut seulement soixante-dix personnes environ qui sont entrées en Égypte. Et là, en un nombre à peu près identique d’années, malgré l’esclavage cruel, les Hébreux devinrent une grande nation. Cette croissance merveilleuse était conforme à la promesse faite il y a bien longtemps à leurs pères. Bien que l’accomplissement des promesses de Dieu soit parfois long à voir le jour, il est inexorable.
6 Puis Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. 7 Les Israélites eurent des enfants et pullulèrent; ils devinrent très nombreux et puissants, au point de remplir le pays.
8 *Un nouveau roi parvint au pouvoir en Egypte, un roi qui n'avait pas connu Joseph . 9 Il dit à son peuple: «Voilà que les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus puissant que nous. 10 Allons! Montrons-nous habiles vis-à-vis de lui: empêchons-le de devenir trop nombreux, car en cas de guerre il se joindrait à nos ennemis pour nous combattre et sortir ensuite du pays.» 11 On établit donc sur lui des chefs de corvées afin de l'accabler de travaux pénibles. C'est ainsi qu'on construisit les villes de Pithom et de Ramsès destinées à servir d'entrepôts au pharaon . 12 Mais plus on accablait les Israélites, plus ils devenaient nombreux et envahissants, au point que l'on éprouva de la haine pour eux. 13 Alors les Egyptiens soumirent les Israélites à un dur esclavage. 14 Ils leur rendirent la vie amère par de lourds travaux avec de l’argile et des briques ainsi que par tous les travaux des champs. Ils leur imposaient toutes ces charges avec cruauté.
8-14 La terre d’Égypte est devenue pour Israël une maison d’esclavage. Le lieu où nous avons été heureux peut rapidement devenir l’endroit de notre affliction ; cela peut nous amener à la Croix, de laquelle nous pouvons attendre tout soulagement. Il faut cesser de se confier en l’homme, et ne pas dire de n’importe quel endroit : « C’est un paradis, c’est un lieu de repos ». Tous ceux qui ont connu Joseph, l’ont aimé, et étaient courtois avec ses frères, dans leur propre intérêt ; mais les services, les plus utiles qu’un homme puisse rendre à d’autres, sont vite oubliés après sa mort. Nous devrions rechercher avec zèle à servir Dieu et à aimer notre prochain, quel qu’il soit, en oubliant notre propre personne et en nous consacrant à l’amour des autres. La vexation d’Israël envers les Égyptiens se manifestait par leur prospérité.
Il n’y a rien de plus détestable pour un homme mauvais, que la prospérité du juste.
Les Égyptiens ont eu peur que les enfants d’Israël soient tentés de rejoindre l’ennemi, pour ensuite quitter le pays. La méchanceté est lâche et injuste ; elle rend craintif l’homme, sans raison, et le pousse à se sauver alors que personne ne le poursuit. La sagesse humaine n’est parfois que sottise, elle côtoie souvent le péché. Le peuple de Dieu était assujetti à des chefs de corvée, qui les chargeaient non seulement de lourds fardeaux, mais qui ne cherchaient qu’à les affliger. Ces chefs ont non seulement forcé le peuple à servir au bénéfice de Pharaon, mais ils ont fait en sorte que leurs vies soient vraiment amères. Les Israélites se sont merveilleusement accrus. Le christianisme croît davantage quand il est persécuté : le sang des martyrs était la semence de l’église. Les Égyptiens, en prenant position contre le Seigneur et Son peuple, Israël, n’ont fait que se leurrer, et finirent par se placer dans une situation des plus humiliante.
15 Le roi d'Egypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux. L'une s'appelait Shiphra et l'autre Pua. 16 Il leur dit: «Quand vous aiderez les femmes des Hébreux à avoir leur enfant et que vous regarderez sur le siège d’accouchement, si c'est un garçon, faites-le mourir; si c'est une fille, laissez-la vivre.» 17 Mais les sages-femmes avaient la crainte de Dieu et elles ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte: elles laissèrent vivre les enfants. 18 Le roi d'Egypte convoqua les sages-femmes et leur dit: «Pourquoi avez-vous agi ainsi et avez-vous laissé vivre les enfants?» 19 Les sages-femmes répondirent au pharaon: «C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes. Elles sont vigoureuses et accouchent avant l'arrivée de la sage-femme.»
20 Dieu fit du bien aux sages-femmes et le peuple devint nombreux et très puissant. 21 Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leur famille. 22 Alors le pharaon ordonna à tout son peuple: «Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra et vous laisserez vivre toutes les filles.»
15-22 Les Égyptiens ont essayé de détruire Israël en massacrant ses enfants. L’inimitié qui existe entre la postérité du serpent et celle de la femme ôte tout sentiment de pitié envers les hommes. Il est clair que les Hébreux étaient alors sous une bénédiction particulière. Nous pouvons constater que les services rendus au peuple d’Israël sont souvent récompensés par une faveur divine. Pharaon a donné l’ordre de tuer tous les enfants mâles des Hébreux. L’ennemi, par l’intermédiaire du Pharaon, a tenté de détruire l’église, même si celle-ci n’était que dans un état embryonnaire ; il a essayé d’étouffer toute tentative de salut pour l’homme. Il serait souhaitable que ceux qui désirent la vie éternelle soient effrayés par leur péché et s’adressent, avec ferveur, directement au Seigneur, afin de pouvoir survivre.