Partiellement rédigé dans un style autobiographique, le Livre d’Ezéchiel reflète un ministère prophétique exercé en exil, dès 593 av. J.-C. et jusqu’en 571 av. J.-C. Contemporain de Jérémie et issu d’une famille de prêtres, le prophète annonce la chute de Jérusalem (survenue en 587/586 av. J.-C.) mais ouvre aussi des perspectives plus heureuses, notamment celles d’un retour au pays et d’un nouveau temple.
* Ézéchiel était un sacrificateur ; il fut déporté en captivité, en Chaldée, avec Jéhoïakin. Toutes ses prophéties semblent lui avoir été révélées dans ce pays, en un lieu situé au nord de Babylone.
* Le but principal du livre semble être le soulagement de ses frères en captivité. Ézéchiel doit avertir ces derniers, des calamités redoutables qui risquent de s’abattre sur la Judée, à cause des faux prophètes et des nations environnantes.
* Mais le prophète doit annoncer également la future restauration d’Israël et de Juda, alors dans la dispersion, ainsi que le sort merveilleux qui leur est réservé aux derniers jours, à l’avènement du Messie.
* On trouvera également dans ce livre de nombreuses informations relatives à Christ, en particulier dans la conclusion.
* Ézéchiel, dans sa vision, discerne Dieu et Ses anges (1-14). L’action de la Providence divine (15-25). Révélation du Fils de l’homme, sur Son trône céleste (26-28).
1 La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, je faisais partie des exilés, près du fleuve Kebar. Le ciel s’est ouvert et j’ai eu des visions divines.
2 Le cinquième jour du mois – c'était la cinquième année de l’exil du roi Jojakin – 3 la parole de l'Eternel a été adressée à Ezéchiel, le fils du prêtre Buzi, dans le pays des Babyloniens, près du fleuve Kebar. C’est là que la main de l'Eternel a reposé sur lui.
4 Alors que je regardais, un vent impétueux est arrivé du nord, ainsi qu’une grande nuée et une gerbe de feu. Tout autour, une lumière rayonnait. Au centre, il y avait comme un éclat étincelant qui sortait du milieu du feu. 5 Au centre encore, quelque chose ressemblait à quatre êtres vivants. Leur aspect était proche de celui des hommes. 6 Chacun d'eux avait quatre visages et quatre ailes. 7 Leurs jambes étaient droites, et leurs pieds pareils aux sabots d'un taureau. Ils étincelaient comme du bronze poli. 8 Ils avaient des mains d'homme sous leurs ailes, sur les quatre côtés. Sur les quatre côtés, il y avait aussi leurs visages et leurs ailes, ceci pour chacun des quatre êtres vivants. 9 Leurs ailes se touchaient l'une l'autre. Ils se déplaçaient sans dévier, chacun allait droit devant lui. 10 Un de leurs visages ressemblait à celui des hommes, mais tous les quatre avaient aussi une face de lion à droite, une face de taureau à gauche et une face d'aigle. 11 Voilà pour leurs visages. Leurs ailes étaient déployées vers le haut. Deux de leurs ailes touchaient celle d’un autre et deux couvraient leur corps. 12 Chacun allait droit devant lui. Ils allaient là où l'Esprit allait. Ils se déplaçaient, et ils se déplaçaient sans dévier. 13 Ces êtres vivants ressemblaient, par leur aspect, à des braises incandescentes. C'était pareil à l'aspect de torches enflammées. Un feu circulait entre les êtres vivants. Il jetait de la lumière et il en sortait des éclairs. 14 Les êtres vivants couraient et revenaient comme la foudre.
1-14 Quand nous sommes dans l’affliction, c’est une grâce d’avoir la Parole de Dieu à disposition ; il nous est même recommandé de La lire diligemment ! La « voix » de Dieu est venue ici-bas, dans la plénitude de Sa Lumière et de Sa Puissance, par le Saint-Esprit.
Ces visions semblent avoir été révélées au prophète pour qu’il puisse contempler les aspects grandioses et élevés de l’Éternel. Leur but était aussi de terroriser les pécheurs, tout en réconfortant ceux qui craignent Dieu, en toute humilité.
Les versets 4-14, décrivent la première partie de la vision, représentant Dieu, assisté et servi par une multitude d’anges, qui sont en fait, tous Ses messagers et Ses ministres, accomplissant Ses commandements. Cette vision était impressionnante : elle représentait la révérence et la crainte solennelles du mécontentement de l’Éternel, ressenties par les pécheurs, en même temps que l’espoir du bénéfice de Ses bénédictions. Le feu était entouré de gloire. Bien que nous ne puissions pas, par notre recherche personnelle, découvrir l’ensemble des perfections de Dieu, Il permet cependant de nous en révéler tout l’éclat.
L’ensemble des créatures vivantes émanait du milieu du feu ; la puissance et l’existence des anges proviennent de Dieu. Ces derniers possèdent le pouvoir de compréhension de l’homme, et même davantage.
Le lion caractérise la force et la hardiesse. Le bœuf représente la diligence et la patience, ainsi que l’inlassable persévérance au travail qu’il doit effectuer. L’aigle est remarquable pour sa vue perçante et redoutable, même quand il est très haut dans le ciel. Les anges, qui surpassent les hommes sur tous ces points, possèdent ces qualités. Ils ont des ailes ; quelle que soit la mission que Dieu leur assigne, ils ne perdent pas une minute pour l’accomplir. Ils se tiennent bien droits, fermes et sereins. Ils possèdent des ailes pour se mouvoir, mais aussi des mains pour agir.
Beaucoup de personnes donnent l’impression d’être rapides, mais en fait, ne sont pas très actives ; elles courent çà et là, mais ne font rien de concret : elles ont des « ailes », mais pas de « mains ». Quand les anges sont portés par leurs ailes, leurs mains accomplissent le devoir qui leur est assigné. Quel que soit le lieu où elles doivent accomplir leur service, elles s’y rendent sans détour.
Quand nous nous dirigeons directement vers un but, nous allons de l’avant ; quand nous servons Dieu avec tout notre cœur, nous sommes plus efficaces dans notre tâche.
Quand les animaux se déplaçaient, ils ne se tournaient pas çà et là. Ils ne commettaient aucune erreur, leur travail n’avait pas besoin d’être revu. Ils se dirigeaient directement, là où l’Esprit de Dieu leur avait commandé d’aller.
Le prophète pouvait discerner cette vision, par la lumière qui émanait directement des créatures vivantes : leur aspect était comme les charbons ardents ; c’était des séraphins, ou des « flambeaux » : cela dénotait l’ardeur de leur amour envers Dieu, et leur zèle pour accomplir Son service.
Nous pouvons tirer des leçons profitables de la description de tels sujets, même si nous ne pouvons pas en comprendre la totalité du sens. Sachons nous occuper des tâches qui se rapportent à notre devoir et à notre paix, laissons les choses « cachées » au Seigneur, à qui elles appartiennent.
15 Je regardais ces êtres vivants et j’ai vu que sur la terre se trouvait une roue, à côté de chacun des êtres vivants aux quatre visages. 16 Dans leur aspect et leur structure, les roues avaient un éclat pareil à celui de la chrysolithe, et toutes les quatre étaient pareilles. Leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue. 17 Dans leurs déplacements, elles pouvaient suivre les quatre directions prises par les êtres vivants, et elles se déplaçaient sans dévier. 18 La hauteur de leurs jantes était effrayante, et les jantes des quatre roues étaient couvertes d'yeux tout autour. 19 Les roues suivaient les êtres vivants dans leurs déplacements: quand les êtres vivants s'élevaient au-dessus de la terre, les roues s'élevaient aussi. 20 Ils allaient là où l'Esprit allait, et les roues s'élevaient simultanément avec eux, car l'esprit des êtres vivants était dans les roues. 21 Quand ils se déplaçaient, elles se déplaçaient, et quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; quand ils s'élevaient au-dessus de la terre, les roues s'élevaient simultanément avec eux, car l'esprit des êtres vivants était dans les roues.
22 Au-dessus de la tête des êtres vivants, la voûte céleste ressemblait à l’éclat d’un cristal. C’était impressionnant. Voilà l’étendue qu’il y avait au-dessus de leurs têtes. 23 Sous la voûte céleste, leurs ailes étaient tendues l'une contre l'autre, et ils en avaient chacun deux qui les couvraient, ils en avaient chacun deux qui couvraient leur corps. 24 J’ai entendu le bruit de leurs ailes, quand ils se déplaçaient: pareil au bruit des grandes eaux ou à la voix du Tout-Puissant, c'était un bruit aussi tumultueux que celui d'une armée. Quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. 25 Une voix retentissait au-dessus de la voûte céleste qui était sur leurs têtes, lorsqu'ils s'arrêtaient et laissaient retomber leurs ailes.
15-25 La Providence, représentée vraisemblablement ici par les roues, est à l’origine des divers changements de ce monde. Parfois le texte mentionne une roue spécifique, ou alors, il parle des autres en général ; dans tous les cas, le mouvement axial de ces roues est régulier et stable.
Nous ne devons pas être découragés, face à l’adversité ; les
« roues » divines « tournent » à la perfection et savent élever les hommes pieux au temps marqué, alors qu’elles abaissent ceux qui comptent sur leurs propres forces, alors qu’elles connaissent la prospérité : ils ne se doutent pas qu’elles peuvent tomber à tout moment.
La roue (verset 15) se trouve à côté des animaux ; les anges accomplissent les tâches de la Providence divine. L’esprit des animaux se trouvait dans les roues ; une seule et même Sagesse, une même Puissance, et la Sainteté parfaite de Dieu, guident et régissent les anges : ce sont elles qui dirigent les événements de ce monde, ici-bas.
Chaque roue possédait quatre faces, dénotant ainsi que la Providence divine s’exerce de toutes parts. Remarquez la manière dont les roues de la Providence se déplacent : dans tous les cas, un visage est tourné vers vous. Leur aspect et leur déplacement montraient qu’une roue se trouvait toujours au milieu d’une autre roue ! Beaucoup d’aspects de la Providence nous paraissent bien impénétrables et inexplicables, cependant Elle agit toujours en toute Sagesse, de la meilleure manière qui soit. Le mouvement de ces roues était régulier et constant. Elles se dirigeaient conformément à la volonté de l’Esprit, sans se retourner.
Si nous suivions sans broncher, les conseils de l’Esprit, nous n’aurions jamais à nous repentir de notre conduite.
Les dimensions des jantes de ces roues étaient si grandes qu’elles faisaient peur au prophète, quand elles étaient en mouvement. Le fait de considérer la dimension de l’Esprit divin devrait nous inciter à la crainte. Les roues étaient pleines d’yeux, tout autour d’elles. Tous les actes de la Providence sont dirigés par la Sagesse infinie de Dieu. Tous les événements sont contrôlés par les « yeux » du Seigneur, sachant discerner en tout lieu, le bien et le mal ; pour Dieu, il n’y a aucune place pour la chance ou le hasard. Au dessus de la tête des animaux se trouvait un ciel de cristal, à la fois merveilleux, mais aussi terrible. Ce que nous prenons pour un « nuage obscur » est en fait pour Dieu clair comme cristal : Il est capable de voir et de considérer tous les habitants de la terre.
Quand les animaux s’arrêtaient, les ailes retombaient, afin que la voix de Dieu puisse être clairement entendue. La « voix » de la Providence sert à sensibiliser les oreilles des hommes, au message de la Parole de Dieu. Le « vacarme » de ce monde devrait ne pas couvrir notre attention, afin que nous soyons à l’écoute du message céleste ; car comment pourrons-nous nous échapper, si nous nous détournons de Celui qui nous parle des cieux ?
26 Au-dessus de la voûte céleste qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose de similaire à une pierre de saphir, qui ressemblait à un trône, et sur cette forme de trône apparaissait quelqu’un dont l’aspect ressemblait à celui d’un homme, tout en haut. 27 J’ai vu comme un éclat étincelant, comme du feu, qui l’enveloppait tout autour. Depuis ce qui semblait être ses hanches jusqu'en haut et depuis ce qui semblait être ses hanches jusqu'en bas, j’ai vu quelque chose de similaire à du feu, une lumière qui rayonnait tout autour. 28 Cette lumière qui rayonnait tout autour de lui avait le même aspect que l’arc-en-ciel dans les nuages un jour de pluie: c'était un reflet de la gloire de l'Eternel. A cette vue, je suis tombé le visage contre terre, puis j’ai entendu quelqu'un me parler.
26-28 Le Fils éternel, la deuxième personne de la trinité, est dénoté dans ce texte, sous l’apparence d’un homme. Le premier élément observé est un trône : c’est un trône de gloire, de grâce, de triomphe, de gouvernement, et de jugement.
Il est encourageant de voir que ce trône, situé au-dessus du firmament, soit occupé par un Être ayant quand même une apparence humaine. Ce trône est entouré d’un arc-en-ciel, emblème caractéristique de l’alliance représentant la Miséricorde et l’Amour de Dieu, à l’égard de Son peuple.
Le feu de la colère divine ravageait alors Jérusalem ; toutefois, des limites lui étaient dictées par le ciel : Dieu voyait l’arc-en-ciel et respectait l’engagement qu’Il avait fait à ce sujet (livre de la Genèse).
Tout ce que le prophète vit dans ce chapitre devait le préparer à entendre la suite de la révélation divine. Quand il tomba sur son visage, il entendit la voix de Celui qui allait s’adresser à lui.
Dieu se plait à enseigner celui qui est humble : que les pécheurs considèrent bien ce fait et s’humilient devant Lui !
Que les croyants contemplent vraiment la Gloire du Seigneur, de sorte qu’ils puissent être graduellement renouvelés et changés en Son image, par Son Esprit !