Livres de la Bible



Job 1

Introduction

Correspondant par divers aspects à l’époque des patriarches (19e au 17e siècle av. J.-C.), l’histoire que relate le Livre de Job est située dès les premiers versets en dehors du cadre israélite. Une tradition juive en attribue la paternité à Moïse, mais le texte lui-même – qui évoque le problème posé par la souffrance du juste – ne fournit aucun indice probant permettant d’identifier son auteur, ni même l’époque de sa rédaction.

Introduction de Matthew Henry

* Ce livre traite de l’histoire de Job : la prospérité, les afflictions, et la restauration du patriarche sont ici contées. Il a vécu peu après Abraham ou peut-être même avant.

* Le texte a été probablement écrit par Job lui-même, c’est le livre le plus ancien de la Bible. Les enseignements qui sont ici donnés, sur la patience et les épreuves de Job, sont toujours d’actualité et plus utiles que jamais à notre enseignement. Nous vivons aujourd’hui sous la même Providence qu’à l’époque, nous avons le même Père capable de nous châtier, car Sa droiture Le pousse à nous corriger. La force d’âme et la patience légendaires de Job lui ont permis de supporter de graves épreuves ; mais son espérance était ferme quant à la venue de son Rédempteur, ce qui lui a donné l’assurance et l’intégrité, malgré les tentations, en particulier celles de l’orgueil de l’autosatisfaction, qui pouvaient l’attaquer. Une autre grande doctrine de la foi, particulièrement développée dans le livre de Job, est celle de la protection divine. Il est évident dans cette histoire que le Seigneur a considéré Son serviteur Job avec toute l’affection d’un père, plein de sagesse et d’affection.

* La piété et la prospérité de Job (1-5). Satan obtient la permission de tenter Job (6-12). Job perd tous ses biens, la mort de ses enfants (13-19). La patience de Job et sa piété (20-22).


Mise à l’épreuve de Job 1.1–2.13
Présentation de Job

1 Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit. Il craignait Dieu et se détournait du mal. 2 Il avait 7 fils et 3 filles. 3 Il possédait 7000 brebis, 3000 chameaux, 500 paires de bœufs et 500 ânesses. Il avait aussi un très grand nombre de serviteurs. Cet homme était le plus important de tous les nomades de l’est.

1-5 Job était prospère, mais également pieux. Bien que ces qualités puissent être rares et difficiles à concilier, il n’est pas impossible à un homme riche d’entrer dans le royaume des cieux. Par la grâce de Dieu, les tentations qu’apportent les richesses du monde peuvent être surmontées. Le texte nous donne un état de la piété et de la prospérité du patriarche, avant que n’arrivent ses grandes afflictions, prouvant que ni l’une, ni l’autre de ces conditions ne mettent à l’abri des épreuves. Bien que Job ait constaté avec satisfaction une bonne harmonie dans le travail et le comportement de ses fils, sa connaissance du cœur humain le rendait inquiet à leur égard, vis-à-vis de leur attitude envers Dieu. Ensuite, après avoir prié pour eux, il les renvoyait et les sanctifiait, en leur rappelant de sonder leur cœur, de façon à confesser les péchés qu’ils auraient pu commettre, et obtenir ainsi la clémence céleste ; et convaincu que Dieu était enclin d’accepter sa demande, par le biais du Sauveur promis, il a offert un holocauste pour chacun de ses enfants. Nous pouvons percevoir dans ce texte le soin particulier que Job prenait pour les âmes des siens, sa connaissance de l’état pécheur de l’homme et son entière volonté de dépendance envers la miséricorde divine.

4 Les fils de Job se rendaient visite les uns aux autres et organisaient, chacun à tour de rôle, un festin. Ils invitaient leurs trois sœurs à manger et boire avec eux. 5 Quand les jours de festin étaient passés, Job faisait venir ses fils pour les purifier: il se levait de bon matin et offrait un holocauste pour chacun d'eux. En effet, il se disait: «Peut-être mes fils ont-ils péché, peut-être ont-ils offensé Dieu dans leur cœur.» Voilà ce que faisait toujours Job.

Première série d’épreuves

6 Un jour, les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Eternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux. 7 L'Eternel dit à Satan: «D'où viens-tu?» Satan répondit à l'Eternel: «De parcourir la terre et de m'y promener.» 8 L'Eternel dit à Satan: «As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre. C'est un homme intègre et droit. Il craint Dieu et se détourne du mal.» 9 Satan répondit à l'Eternel: «Est-ce de façon désintéressée que Job craint Dieu? 10 Ne l'as-tu pas entouré de ta protection, lui, sa famille et tout ce qui lui appartient? Tu as béni le travail de ses mains et ses troupeaux couvrent le pays. 11 Mais porte donc la main contre lui, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudira en face.» 12 L'Eternel dit à Satan: «Voici tout ce qui lui appartient: je te le livre. Seulement, ne porte pas la main sur lui.» Satan se retira alors de la présence de l'Eternel.

6-12 Les afflictions de Job ont commencé à cause de la méchanceté de Satan ; elles ont été permises par le Seigneur, dans le but de nous amener, par le récit de ce texte, à avoir davantage de sagesse et de sainteté. « L’ennemi » a un esprit mauvais, cherchant continuellement à affliger, dérouter, et, si possible, détruire ceux qui aiment Dieu. Il est difficile de dire jusqu’où cette emprise peut nuire ; il est probable que la majorité des désarrois et des tristesses qui assaillent les chrétiens peut être attribuée au diable. Tant que nous sommes sur cette terre, il est capable de nous atteindre. Il nous faut par conséquent rester sobres et vigilants, 1Pierre 5:8.

Remarquez à quel point Satan condamne Job. Il arrive fréquemment que les calomniateurs répandent des idées fausses. De même qu’il n’y a rien de plus horrible que d’être vraiment hypocrite, il n’y a rien de pire que d’être accusé sans cause.

Il n’y a aucun mal à espérer une récompense éternelle, grâce à notre obéissance ; il est par contre mauvais de rechercher les avantages de ce monde dans la pratique de notre religion. Le peuple de Dieu est spécifiquement au bénéfice de Sa protection ; tous les Siens Lui appartiennent. La bénédiction du Seigneur nous rend riches ; Satan lui-même, malgré tout, en bénéficie.

Dieu a permis que Job soit éprouvé, comme Il a d’ailleurs laissé Pierre chuter, lors de son reniement. Il est réconfortant de savoir que Dieu a enchaîné le diable, Apocalypse 20:1, qui n’a aucune puissance pour forcer les hommes à commettre le péché : ces derniers le font de leur propre gré ; le diable ne peut affliger les hommes sans que ce ne lui soit permis par Dieu. Toute l’histoire ici décrite nous révèle le comportement des hommes. L’Écriture nous parle ainsi afin de nous enseigner que Dieu dirige les affaires du monde.

13 Alors qu’un jour les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné, 14 un messager arriva vers Job et lui dit: «Les bœufs labouraient et les ânesses broutaient à côté d'eux. 15 Des Sabéens se sont jetés sur eux et les ont enlevés. Ils ont tué les serviteurs à coups d’épée et je suis le seul à avoir pu m’échapper pour t'en apporter la nouvelle.» 16 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «La foudre est tombée du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs et les a dévorés. Je suis le seul à avoir pu m’échapper pour t'en apporter la nouvelle.»

17 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «Des Chaldéens répartis en trois bandes se sont précipités sur les chameaux et les ont enlevés. Ils ont tué les serviteurs à coups d'épée et je suis le seul à avoir pu m’échapper pour t'en apporter la nouvelle.»

18 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «Pendant que tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné, 19 un grand vent est venu depuis l'autre côté du désert et a frappé contre les quatre coins de la maison. Elle s'est écroulée sur les jeunes gens et ils sont morts. Je suis le seul à avoir pu m’échapper pour t'en apporter la nouvelle.»

13-19 Satan a commencé à éprouver Job le jour où ses enfants ont fait leur festin. Toutes ces épreuves frappèrent Job immédiatement ; pendant qu’un porteur de mauvaises nouvelles parlait encore, d’autres messagers sont arrivés. Ses biens les plus précieux étaient ses dix enfants ; on rapporta au patriarche qu’ils furent tous tués. Ils ont été emportés au moment où Job aurait eu le plus besoin d’eux pour être consolé de toutes ses pertes. Nous ne pouvons avoir de l’aide qu’en Dieu seulement.

20 Job se leva alors, déchira son manteau et se rasa la tête. Puis il se jeta par terre, se prosterna 21 et dit: «C’est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c’est nu que je repartirai. L'Eternel a donné et l'Eternel a repris. Que le nom de l'Eternel soit béni!»

22 Dans tout cela, Job ne pécha pas, il n'attribua rien d’inapproprié à Dieu.

20-22 Job s’est humilié devant la majesté divine. Il a raisonné comme l’aurait fait naturellement tout être humain.

Nous n’avons rien apporté dans ce monde et tout ce dont nous bénéficions matériellement provient de ceux qui nous entourent ; il est certain que nous ne pouvons rien emporter dans l’au-delà et que nous devrons tout laisser à d’autres. Job, après avoir tout perdu, s’est retrouvé réduit à son premier état. Il a atteint le point qui précède le départ vers l’au-delà, complètement dépouillé, plus tôt qu’il n’aurait pu le prévoir.

Quand nous quittons nos vêtements avant de nous mettre au lit, cela peut apporter un surcroît de fatigue, mais en contrepartie, cela signifie que le temps du repos est proche. Celui par qui tous ses malheurs sont arrivés s’est éloigné. Notez comment Job a réagi, au vu des pertes qu’il a endurées, et comment il a fixé son regard vers Celui qui dirige toutes choses ! Les afflictions ne doivent pas nous détourner de notre chemin, elles doivent au contraire nous faire regarder vers les choses spirituelles. Si dans toutes nos épreuves, nous portons nos regards vers le Seigneur, ce Dernier nous soutiendra. Le Seigneur est juste. Tout ce que nous possédons ne provient que de ce qu’Il nous octroie ; toutes nos pertes sont dues au péché, donc ne nous plaignons pas si Dieu nous reprend quelque chose !

Le mécontentement et l’impatience nous font accuser Dieu, en toute folie. Face à toutes ses tentations, Job a été particulièrement vigilant ; il devrait en être ainsi pour nous, reconnaissant que Dieu ne pratique que le bien ; mais nous réagissons avec méchanceté, alors que Dieu fait toutes choses avec sagesse, à l’inverse de nous. Que les ruses, la méchanceté et la puissance de Satan rendent le Sauveur plus précieux à nos âmes, ce Dernier étant venu pour détruire les œuvres du diable ; ce Sauveur, en vue de notre salut, a souffert des épreuves de cet ennemi bien davantage que Job n’a pu souffrir, bien au-delà de tout ce que nous pourrions imaginer.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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