Livres de la Bible



Philémon 1

Introduction

Adressée par l’apôtre Paul, alors prisonnier (ce qui situe sa date de rédaction probable entre 60 et 62 apr. J.-C., à Rome), à des membres de l’Eglise de Colosses, l’Epître à Philémon traite le cas d’un esclave fugitif devenu chrétien. Elle appelle son ancien maître, chrétien lui aussi, à lui faire grâce et à l’accueillir comme un frère.

Introduction de Matthew Henry

* Philémon était un habitant de Colosse, une personne d’une certaine notoriété et riche, un converti sous le ministère de Saint Paul. Onésime était l’esclave de Philémon. Ayant déserté son maître, il s’en alla à Rome où il s’était converti à la foi chrétienne, par la parole dispensée par Paul, qui le retint jusqu’à ce que la vérité et la sincérité de sa conversion deviennent évidentes. Il souhaitait réparer l’injure qu’il avait faite à son maître, mais, craignant que la punition que son offense méritait lui serait infligée, il supplia l’apôtre d’écrire à Philémon. Et Saint Paul ne semble nulle part ailleurs raisonner avec plus d’éloquence, ou supplier avec plus de force que dans cette épître.

* La joie de l’apôtre et sa louange pour la foi ferme de Philémon dans le Seigneur Jésus, et l’amour pour tous les saints (1-7) Il recommande Onésime comme quelqu’un qui voudrait faire amende honorable pour la mauvaise conduite dont il s’était rendu coupable et à cause de qui l’apôtre permet de rétablir les choses que Philémon avait provoquées et entretenues (8-22) Salutations et bénédictions (23-25)


Salutation et louange

1 De la part de Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et de la part du frère Timothée à Philémon, notre bien-aimé collaborateur, 2 à notre bien-aimée Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l'Eglise qui se réunit dans ta maison: 3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!

4 Je dis constamment à mon Dieu toute ma reconnaissance en faisant mention de toi dans mes prières, 5 car j'entends parler de ta foi dans le Seigneur Jésus et de ton amour pour tous les saints . 6 Je lui demande que ta participation à la foi soit efficace et fasse reconnaître tout le bien que nous accomplissons pour la cause de [Jésus-]Christ. 7 Nous éprouvons en effet beaucoup de reconnaissance et de réconfort au sujet de ton amour, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé.

1-7 La foi en Christ et l’amour pour lui, devraient unir les saints dans une plus grande intimité que n’importe quelle relation externe peut unir les gens dans le monde. Paul, dans ses prières privées, était remarquable pour rappeler à son souvenir ses amis. Nous devons fortement nous souvenir de nos amis chrétiens, et souvent. Lorsque leur cas le nécessite, nous devons les porter dans nos pensées et sur nos cœurs devant Dieu. Les divers sentiments et les manières d’agir ne sont pas essentiels, ne doivent pas conduire à avoir de l’affection de façon différente, comme pour la vérité. Paul s’informait, concernant ses amis, de leur vision de la vérité, de la croissance et la productivité de leurs grâces, leur foi en Christ et leur amour pour lui, et pour tous les saints. Le bien que Philémon faisait était un sujet de joie et de consolation pour lui et pour les autres, et Paul désirait que ce dernier continue à produire de bons fruits, de plus en plus, en l’honneur de Dieu.

Demande de Paul

8 C'est pourquoi, bien que j'aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, 9 c'est au nom de l'amour que je préfère t’adresser une requête, moi Paul, qui suis un vieillard et de plus, maintenant, un prisonnier de Jésus-Christ. 10 Je t’adresse cette requête à propos de mon enfant, celui qui est devenu mon fils en prison, Onésime . 11 Autrefois il t'a été inutile, mais maintenant il nous est bien utile, à toi comme à moi. 12 Je te le renvoie, [et toi, accueille-le,] lui qui est une partie de moi-même. 13 J'aurais désiré le garder près de moi pour qu'il me serve à ta place pendant que je suis en prison pour l'Evangile, 14 mais je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne paraisse pas forcé, mais qu’il soit volontaire.

8-14 Ce n’est pas s’abaisser lorsque quelqu’un condescend, et parfois même supplie, dans la stricte droiture, et nous pouvons parfois y être appelé. L’apôtre parle d’amour, plutôt que d’autorité, à cause de celui qui s’est converti par ses moyens, et celui-ci était Onésime. Par allusion à ce nom qui signifie « utile », l’apôtre admet que dans le passé il avait été « inutile » à Philémon, mais s’empresse de mentionner la changement par lequel il est devenu utile. Les personnes païennes, non saintes, sont inutiles ; elles ne répondent pas à la dimension requise de tout leur être. Mais quel heureux changement la conversion opère ! De mal en bien, de l’inutile à l’utile. Les serviteurs religieux sont des trésors dans une famille. C’est ainsi qu’ils prendront conscience de leur temps et leurs espérances, et conduiront tout ce qu’ils pourront de la meilleure manière. Aucune véritable perspective d’utilité ne devrait pousser qui que ce soit à négliger ses obligations, ou à défaillir dans l’obéissance à ses supérieurs. Une grande évidence de vraie repentance consiste dans un retour à pratiquer les devoirs qui ont été négligés. Dans son état d’inconverti, Onésime avait provoqué des dommages à son maître ; mais maintenant il avait vu son péché et s’était repenti, il avait la volonté et le désir de retourner à son devoir. Peu d’hommes savent pour quels desseins le Seigneur laisse certains changer de situation, ou s’engager dans des entreprises, peut-être pour de mauvais motifs. Le Seigneur n’a t’il pas annulé certains de nos projets impies ? Nous pouvons réfléchir sur ces cas, par lesquels notre destruction aurait été certaine.

15 Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps afin que tu le retrouves pour toujours, 16 non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé. Il l'est particulièrement pour moi, il le sera d’autant plus pour toi dans vos rapports humains et dans le Seigneur.

17 Si donc tu me considères comme ton ami, accueille-le comme si c’était moi. 18 Et s'il t'a fait du tort ou te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. 19 Moi Paul, je l'écris de ma propre main, je te rembourserai, sans vouloir te rappeler que toi aussi, tu as une dette envers moi: c’est toi-même . 20 Oui, frère, rends-moi ce service dans le Seigneur: tranquillise mon cœur en Christ.

21 C'est en comptant sur ton obéissance que je t'ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande. 22 En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère vous être rendu grâce à vos prières.

15-22 Quand nous parlons de la nature de quelque péché ou offense contre Dieu, le mal qu’il constitue n’est pas à amoindrir ; mais comme pour un pécheur pénitent, comme Dieu le couvre, ainsi devons-nous être. Tels caractères changés souvent deviennent une bénédiction pour tous ceux au milieu desquels ils vivent. La chrétienté ne nous éloigne pas de nos désirs envers les autres, mais nous incite à les accomplir droitement. Les vrais pénitents seront ouverts à reconnaître leurs propres fautes, comme sans doute Onésime l’a été par Paul concernant son être qui a été éveillé et amené à la repentance, spécialement dans le cas de dommages causés aux autres. La communion des saints ne détruit pas la propriété. Ce passage est un type de ce qui a été imputé à l’un, et qui a été contracté par un autre, par un engagement volontaire, afin qu’il puisse être acquitté de la punition que méritaient ses crimes, selon la doctrine par laquelle Christ porta la peine de nos péchés, afin que nous puissions recevoir la récompense de sa justice. Philémon était le fils de Paul dans la foi, cependant il le suppliait comme un frère. Onésime était un pauvre esclave et pourtant Paul supplia comme s’il cherchait une quelconque grande chose pour lui-même. Les chrétiens devraient faire ce qui peut donner de la joie aux cœurs des autres. Du monde ils n’attendent que l’affliction, ils devraient trouver la consolation et la joie en un frère. Quand une de nos grâces est retirée, notre confiance et notre espérance doivent être en Dieu. Nous devons fidèlement employer les moyens, et si personne d’autre n’est là, abondons dans la prière. Bien que la prière prévaut, elle ne mérite pas les choses obtenues. Et si les chrétiens ne se rencontrent pas sur la terre, il reste la grâce du Seigneur Jésus qui sera avec leurs esprits, et ils se retrouveront bientôt devant le trône pour se joindre pour toujours et admirer les richesses de l’amour rédempteur. L’exemple d’Onésime peut encourager le plus vil des pécheurs à retourner à Dieu, mais c’est honteusement un obstacle, si certains se montrent arrogants pour persister à donner libre cours au mal. N’y en a t’il pas plusieurs qui ont été enlevés dans leurs péchés, tandis que d’autres sont devenus plus endurcis ? Ne résistez pas aux convictions présentes, de peur qu’elles ne se retrouvent plus.

Salutations

23 Epaphras, mon compagnon de détention en Jésus-Christ, te salue, 24 ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs.

25 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit!

23-25 Jamais les croyants ne trouvent plus de réjouissances en Dieu que quand ils souffrent ensemble pour lui. La grâce est le meilleur souhait pour nous-mêmes et pour les autres. Avec ceci l’apôtre commence et finit. Toute grâce vient de Christ ; il l’a payée et il l’accorde. Qu’avons-nous besoin de plus pour nous rendre heureux, que d’avoir la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ avec notre esprit ? Qu’il en soit ainsi maintenant et jusqu’à notre dernier souffle. Alors, les hommes seront prêts à renoncer au monde et à préférer la moindre portion de grâce et de foi à un royaume.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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