Livres de la Bible



Romains 1

Introduction

L'Epître aux Romains se présente comme l’œuvre de l’apôtre Paul, un Juif qui ne faisait pas partie des disciples de Jésus-Christ durant son ministère terrestre. Sur la base d’indices internes, on situe généralement sa rédaction entre 56 et 58 apr. J.-C., à Corinthe. Elle expose ce qu’est la foi chrétienne, les raisons de la venue et de la mort de Jésus-Christ.

Introduction de Matthew Henry

* Ce que visait l’apôtre, son dessein en écrivant aux Romains, semble avoir été de répondre aux incrédules, et d’enseigner les Juifs qui croyaient ; confirmer le chrétien et convertir le païen idolâtre ; et montrer le païen converti étant égal avec le Juif, en ce qui concerne sa condition religieuse, et son rang dans la faveur divine. Ces multiples buts sont apportés à la vue de chacun par des oppositions ou des argumentations avec le Juif incrédule ou croyant, en faveur du chrétien, ou païen croyant. Le chemin de l’acceptation d’un pécheur par Dieu, c’est-à-dire la justification à son regard, simplement par grâce, est affirmé clairement à travers la foi dans la justice de Christ, sans distinction de nations. Cette doctrine est clarifiée des objections élevées par les chrétiens judaïsants, qui étaient partisans de créer des termes d’acceptation par Dieu par un mélange de la loi et de l’Évangile, et pour priver les païens de toutes participations aux bénédictions amenées par le Messie. Dans la conclusion la sainteté est encore plus renforcée par des exhortations pratiques.

* La mission de l’apôtre (1-7). Il prie pour les saints à Rome, et désire les voir (8-15). Le chemin de l’Évangile de la justification par la foi, pour les Juifs et les païens (16,17). Les péchés des païens exposés (18-32).


Une justice obtenue par la foi 1.1–8.39
Salutation et louange

1 De la part de Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Evangile de Dieu. 2 – Cet Evangile, Dieu l’avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures. 3 Il concerne son Fils qui, en tant qu’homme, est né de la descendance de David 4 et qui, du point de vue de l'Esprit saint, a été déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection: Jésus-Christ notre Seigneur. 5 C'est par lui que nous avons reçu la grâce d’exercer le ministère d’apôtre pour conduire en son nom des hommes de toutes les nations à l'obéissance de la foi; 6 et vous en faites partie vous aussi, qui avez été appelés par Jésus-Christ. – 7 A tous ceux qui sont à Rome bien-aimés de Dieu, appelés à être saints: que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!

1-7 La doctrine au sujet de laquelle l’apôtre Paul a écrit expose l’accomplissement des promesses par les prophètes. Il s’agissait du Fils de Dieu, de Jésus le Sauveur, le Messie promis, qui est venu de David quant à sa nature humaine, mais a été déclaré être aussi le Fils de Dieu, par le pouvoir Divin qui l’a ressuscité de la mort. La profession chrétienne ne consiste pas en une connaissance spéculative ou un simple consentement, encore moins dans des discussions perverses, mais seulement dans l’obéissance. Et tous ceux qui sont amenés à l’obéissance de la foi, et eux seulement, sont réellement appelés de Jésus-Christ. C’est ici:

1. Le privilège des chrétiens: ils sont bien-aimés de Dieu, et sont membres de ce corps qui est bien-aimé.

2. Le devoir des chrétiens: être saints, car ils sont appelés à être saints. Ceux-là, l’apôtre les saluait, en leur souhaitant la grâce pour sanctifier leurs âmes, et la paix pour consoler leurs cœurs, comme jaillissant de la libre miséricorde de Dieu, le Père réconcilié de tous les croyants, et venant à eux à travers le Seigneur Jésus-Christ.

8 Tout d'abord, je dis à mon Dieu par Jésus-Christ toute ma reconnaissance au sujet de vous tous parce que dans le monde entier on parle de votre foi. 9 Dieu, que je sers de tout mon cœur en annonçant l'Evangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous dans mes prières. 10 Constamment je lui demande d'avoir enfin, dans le cadre de sa volonté, le bonheur d'aller chez vous. 11 Je désire en effet vous voir pour vous communiquer un don spirituel afin que vous soyez affermis, 12 ou plutôt afin que nous soyons encouragés ensemble chez vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.

13 Je ne veux pas que vous ignoriez, frères et sœurs, que j'ai souvent formé le projet d'aller vous voir afin de récolter du fruit parmi vous tout comme parmi les autres nations, mais j'en ai été empêché jusqu'ici. 14 Je me dois à tous, civilisés ou non, sages ou ignorants. 15 Ainsi j'ai un vif désir de vous annoncer aussi l'Evangile, à vous qui êtes à Rome.

8-15 Nous devons montrer de l’amour pour nos amis, non seulement en priant pour eux, mais en louant Dieu pour eux. Dans nos buts, aussi bien que dans nos désirs, nous devons nous souvenir de dire: si Dieu le veut, Ja 4:15. Nos voyages sont rendus prospères ou autrement, selon la volonté de Dieu. Nous devons donner promptement aux autres ce que Dieu nous a confié, nous réjouissant de rendre les autres joyeux, de prendre un plaisir particulier dans la communion avec ceux qui croient les mêmes choses que nous. Si nous sommes rachetés par le sang, et convertis par la grâce du Seigneur Jésus, nous sommes entièrement siens ; et par égard envers lui nous sommes débiteurs envers tous les hommes de faire tout le bien que nous pouvons. De tels services sont notre devoir.

16 En effet, je n'ai pas honte de l'Evangile [de Christ]: c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif. 17 En effet, c’est l'Evangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit: Le juste vivra par la foi.

16,17 Dans ces versets l’apôtre ouvre le sens de l’épître tout entière, dans laquelle il apporte une accusation de culpabilité contre toute chair ; il déclare la seule méthode de délivrance de la condamnation, par la foi dans la miséricorde de Dieu, à travers Jésus-Christ ; puis il construit sur cette foi la pureté de cœur, l’obéissance reconnaissante, et un sérieux désir d’améliorer en tout ces grâces chrétiennes et ces tempéraments, que rien d’autre qu’une foi vivante en Christ ne peut apporter. Dieu est un Dieu juste et saint, et nous sommes des pécheurs coupables. Il est essentiel que nous possédions la justice pour paraître devant lui: une telle justice est apportée par le Messie, et se fait connaître dans l’Évangile ; une méthode gracieuse d’acceptation, malgré la culpabilité de nos péchés. C’est la justice de Christ, qui est Dieu, provenant d’une satisfaction d’une valeur infinie. La foi est tout en tout, à la fois dans le commencement et le progrès de la vie chrétienne. Ce n’est pas par la foi dans les œuvres, comme si la foi nous mettait dans un état de justification, et qu’alors les œuvres nous gardaient dans cette foi, mais c’est par la foi et pour la foi ; c’est une foi qui pousse en avant, et qui obtient la victoire sur l’incrédulité.

Culpabilité des non-Juifs

18 La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui par leur injustice tiennent la vérité prisonnière, 19 car ce qu'on peut connaître de Dieu est évident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaître. 20 En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables, 21 puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. 22 Ils se vantent d'être sages, mais ils sont devenus fous, 23 et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images qui représentent l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.

24 C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté par les désirs de leur cœur, de sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps, 25 eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen!

18-25 L’apôtre commence par montrer que toute l’humanité a besoin du salut de l’Évangile, parce qu’aucun ne peut obtenir la faveur de Dieu, ou échapper à son courroux par ses propres œuvres. Car nul homme ne peut plaider qu’il a accompli toutes ses obligations envers Dieu et son prochain ; et nul ne peut dire vraiment qu’il a agi complètement selon la lumière qui lui a été fournie. La culpabilité de l’homme est décrite comme de l’impiété contre les lois de la première table, et de l’iniquité contre celles de la deuxième. La cause de cette iniquité vient de ce que la vérité est tenue dans la perversité. Tous, plus ou moins, font ce qu’ils savent être faux, et négligent de faire ce qu’ils savent être juste, et donc la défense pour ignorance ne peut pas du tout être invoquée. Le pouvoir invisible de notre Créateur et sa Divinité sont si clairement démontrés dans les œuvres qu’il a faites, que même les païens idolâtres et mauvais sont sans excuse. Ils ont suivi sottement l’idolâtrie ; et des créatures rationnelles ont changé l’adoration du Créateur glorieux, pour celle de brutes, de reptiles, et d’images sans vie. Ils se sont éloignés de Dieu, jusqu’à ce que toutes traces de vraie religion soient perdues, et n’avaient pas la révélation de l’Évangile pour les en empêcher. Quel que soit ce qui peut être prétendu, quant à la suffisance de la raison de l’homme pour découvrir la vérité divine et l’obligation morale, ou pour gouverner correctement, les faits ne peuvent pas être niés. Et ceci expose clairement que les hommes ont déshonoré Dieu par les idolâtries et superstitions les plus absurdes ; et ils se sont dégradés eux-mêmes par les affections les plus viles et les actions les plus abominables.

26 C'est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes: leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels par des relations contre nature; 27 de même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec la femme et se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres; ils ont commis homme avec homme des actes scandaleux et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.

28 Comme ils n'ont pas jugé bon de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, de sorte qu'ils commettent des actes indignes. 29 Ils sont remplis de toute sorte d'injustice, [d’immoralité sexuelle,] de méchanceté, de soif de posséder et de mal. Leur être est plein d'envie, de meurtres, de querelles, de ruses, de fraudes et de perversité. Rapporteurs, 30 ils sont aussi médisants, ennemis de Dieu, arrogants, orgueilleux, vantards, ingénieux pour faire le mal, rebelles à leurs parents. 31 Dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection, ils sont [irréconciliables,] sans pitié. 32 Et bien qu'ils connaissent le verdict de Dieu déclarant dignes de mort les auteurs de tels actes, non seulement ils les commettent, mais encore ils approuvent ceux qui agissent de même.

26-32 Dans la dépravation horrible du païen, la vérité de la parole de notre Seigneur est montrée: « La lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » (Jean 3:19). La vérité n’était pas à leur goût. Et nous savons tous avec quelle promptitude un homme s’arrangera, contre la plus forte évidence, à se persuader lui-même contre la croyance de ce qu’il déteste. Mais un homme ne peut pas être amené à un esclavage plus grand que celui d’être abandonné à sa propre convoitise. Comme les païens n’ont pas désiré garder Dieu dans leur connaissance, ils se sont engagés totalement dans des crimes contre la raison et leur propre bien-être. La nature de l’homme, qu’il soit païen ou chrétien, est toujours la même ; et les accusations de l’apôtre s’appliquent plus ou moins à l’état et au caractère des hommes de tout temps, jusqu’à ce qu’ils soient amenés à une pleine soumission à la foi de Christ, et renouvelés par le pouvoir divin. Il n’y a jamais eu un homme qui n’ait eu de raison de regretter ses fortes corruptions, et son aversion secrète à la volonté de Dieu. Ce chapitre est donc un appel à un examen de conscience, dont la conclusion doit être une profonde conviction de péché, et de la nécessité de la délivrance d’un état de condamnation.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
Literature icon icon by Icons8