Livres de la Bible



Ruth 1

Introduction

Lu lors de la fête juive des semaines, le Livre de Ruth est attribué par la tradition juive à Samuel, mais on date plus généralement sa rédaction du règne de David (au tournant des 11e et 10e siècles av. J.-C.). Son action se situe durant la période des juges, vers la fin du 12e siècle av. J.-C., et relate l’intégration au peuple de Dieu d’une étrangère, qui deviendra même l’ancêtre d’un des plus grands rois d’Israël.

Introduction de Matthew Henry

* Nous pouvons trouver dans ce livre de Ruth d’excellents exemples de foi, de piété, de patience, d’humilité, de zèle, de bonté et d’amour, tous pouvant s’appliquer dans la vie courante.

* Nous pouvons également voir le soin particulier avec lequel la Providence divine traite les cas anodins, ce qui ne peut que nous encourager à Lui accorder toute notre confiance. Nous pouvons constater que ce livre est vraiment magnifique, il dépeint avec naturel, la vie ; il est remarquable de voir relatés certains détails de faits importants, ainsi qu’une bonne part du plan de la Rédemption.

* Élimelec et ses fils meurent dans le pays de Moab (1-5). Naomi retourne chez elle (6-14). Orpa reste sur place, mais Ruth part avec Naomi (15-18). Les deux femmes arrivent à Bethléhem (19-22).


Attachement de Ruth pour Naomi

1 A l’époque des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit avec sa femme et ses deux fils s’installer dans le pays de Moab. 2 Le nom de cet homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils s'appelaient Machlon et Kiljon; ils étaient éphratiens, de Bethléhem en Juda. Arrivés au pays de Moab, ils s'y établirent. 3 Elimélec, le mari de Naomi, mourut et elle resta avec ses deux fils. 4 Ils prirent des femmes moabites – l'une s’appelait Orpa et l'autre Ruth – et ils habitèrent là environ 10 ans. 5 Machlon et Kiljon moururent aussi tous les deux et Naomi resta privée de ses deux fils et de son mari.

1-5 Les efforts que fit Élimelec pour subvenir aux besoins de sa famille ne doivent pas être blâmés ; malgré tout, cet exode dans le pays de Moab n’était pas très justifié : cela occasionna le démantèlement de sa famille. C’est insensé de penser qu’il est possible d’esquiver le port de notre « croix », l’épreuve qui nous fait face : nous devrions plutôt chercher à l’assumer ! Le fait de changer rarement de lieu de séjour, peut nous être favorable : ceux qui laissent les jeunes avoir de mauvaises fréquentations, troublant l’ordre public, peuvent estimer que ces adolescents sont armés contre la tentation : ils pensent bien agir en les laissant faire ainsi, alors qu’ils ignorent quelle sera la fin d’une telle « aventure ».

Ce passage ne mentionne pas que les femmes des fils d’Élimelec soient des prosélytes. Les soucis et les joies de ce monde sont parfois de courte durée. La mort surprend les hommes, à tout âge, en toute situation : elle contrarie les plans établis.

N’accordons pas trop de crédit à ce qui est terrestre, recherchons plutôt les « avantages » que procure la vie éternelle !

6 Alors elle se leva, elle et ses belles-filles, afin de quitter le pays de Moab. En effet, elle y avait appris que l'Eternel était intervenu en faveur de son peuple et lui avait donné du pain. 7 Elle partit de l'endroit où elle habitait, accompagnée de ses deux belles-filles, et elle se mit en route pour retourner dans le pays de Juda.

8 Naomi dit à ses deux belles-filles: «Allez-y, retournez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel agisse avec bonté envers vous, comme vous l'avez fait envers ceux qui sont morts et envers moi! 9 Que l'Eternel fasse trouver à chacune du repos dans la maison d'un mari!» Puis elle les embrassa. Elles se mirent à pleurer tout haut 10 et lui dirent: «Non, nous irons avec toi vers ton peuple.» 11 Naomi dit: «Retournez chez vous, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Suis-je encore en état d'avoir des fils qui puissent devenir vos maris? 12 Retournez chez vous, mes filles, allez-y! Je suis trop vieille pour me remarier. Et même si je disais: ‘J'ai de l'espérance’, même si cette nuit j'étais avec un homme et que je mette au monde des fils, 13 attendriez-vous pour cela qu'ils aient grandi, refuseriez-vous pour cela de vous marier? Non, mes filles, car à cause de vous je suis dans une grande amertume parce que l'Eternel est intervenu contre moi.» 14 Elles se remirent à pleurer tout haut. Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth lui resta attachée.

6-14 Après la mort de ses deux fils, Naomi pensa devoir retourner dans son pays. Quand la mort surgit dans une famille, on peut parfois remettre certaines choses en ordre.

La terre est remplie d’amertume, alors que les cieux ne peuvent nous apporter que des merveilles. Naomi semble avoir été une personne pieuse, ayant la foi. Elle congédia ses belles-filles avec insistance, après avoir vraisemblablement prié. Quand des amis sont sur le point de partir, il très pertinent de les « porter » dans la prière. Naomi les renvoya donc affectueusement.

Quand des parents doivent nous quitter, sachons leur témoigner tout notre amour. Naomi a-t-elle bien fait de dissuader ses belles-filles de la suivre, alors qu’elle aurait pu les sauver de l’idolâtrie de Moab, afin qu’elles se tournent vers le Dieu d’Israël, dans la foi et l’adoration ? Sans aucun doute, c’était qu’elle désirait avant tout ; mais elle ne voulait pas continuer à faire subir à ses belles-filles la tristesse résultant de la perte de leur époux.

Ceux qui s’engagent dans le service d’une religion, en essayant d’entraîner avec eux leurs amis, plus ou moins à titre de compagnie, ne feront que les conduire vers de piètres vocations.

Si les belles-filles de Naomi décidaient de suivre cette dernière, ce devait être à la suite d’un choix délibéré, en considérant bien, après mûre réflexion, quel serait le « prix » à payer. Il en est de même pour ceux qui veulent se consacrer au service du Seigneur : ils doivent choisir entre « demeurer confortablement dans une maison, auprès d’un (e) époux (se) », avec toute la satisfaction et la sécurité terrestres que cela peut apporter, ou demeurer avec Christ, qui invite les âmes à œuvrer pour Lui ; il faut espérer que ces dernières feront le bon choix, Christ, malgré les épreuves éventuelles qu’elles pourront rencontrer !

15 Naomi dit à Ruth: «Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux; retourne chez toi comme elle!» 16 Ruth répondit: «Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi! Où tu iras j'irai, où tu habiteras j'habiterai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu; 17 où tu mourras je mourrai et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi!» 18 La voyant décidée à l’accompagner, Naomi cessa d'insister auprès d'elle.

15-18 Remarquez la bonne résolution de Ruth, et sa grande affection envers Naomi. Orpa répugnait à quitter son pays, elle n’éprouvait pas, envers Naomi, assez d’amour qui puisse justifier son départ de Moab.

Beaucoup de personnes ont de l’estime et de l’affection pour Christ, sans toutefois vouloir bénéficier de Son salut, car ils ne veulent pas abandonner pour Lui, ce qui les attire en ce monde. Malgré cette estime pour Jésus, ils prennent la résolution de ne pas le suivre : en fait, ils ne L’aiment pas suffisamment, préférant les attraits d’ici-bas, qu’ils estiment meilleurs !

Ruth est un exemple de la Grâce de Dieu, incitant l’âme à choisir « la meilleure part ». Naomi ne désirait rien de plus que la déclaration solennelle que lui fit sa belle-fille. Remarquez au passage, la puissance d’une telle résolution : elle fait taire toute tentation de rester en Moab. Ceux qui empruntent les voies de la piété avec un esprit non résolu sont comme une porte entr’ouverte, qui laisse toute liberté d’entrer aux voleurs !

Les fermes résolutions verrouillent les portes aux attaques du diable, en le forçant à fuir !

19 Elles firent ensemble le voyage jusqu'à leur arrivée à Bethléhem. Lorsqu'elles entrèrent dans Bethléhem, toute la ville fut dans l’agitation à cause d'elles. Les femmes disaient: «Est-ce bien Naomi?» 20 Elle leur dit: «Ne m'appelez pas Naomi, appelez-moi Mara , car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. 21 J'étais dans l'abondance à mon départ et l'Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m'appelleriez-vous Naomi, après que l'Eternel s'est prononcé contre moi, après que le Tout-Puissant a provoqué mon malheur?»

22 C’est ainsi que Naomi et sa belle-fille, Ruth la Moabite, revinrent du pays de Moab. Elles arrivèrent à Bethléhem au début de la moisson de l’orge.

19-22 Naomi et Ruth arrivent à Bethléem. Les afflictions produisent de grands et de surprenants changements, dans un court laps de temps ! Que Dieu, par Sa Grâce, nous rende capables de faire face aux difficultés que peuvent engendrer les bouleversements que nous pouvons rencontrer dans notre vie !

Naomi signifie « agréable » ou « aimable ». Mara peut se traduire par « amer » ou « amertume ». Naomi était désormais une triste femme : elle n’était qu’une pauvre veuve sans enfant, revenue chez les siens, les mains vides.

Il y a chez les croyants une plénitude qui ne peut se tarir : c’est un privilège que nul ne peut leur dérober. La coupe d’affliction est une coupe amère, qui cependant, il faut le reconnaître, est envoyée par Dieu. En ce qui nous concerne, il est bon d’être humble, face à la Providence. Si nous rencontrons l’affliction, elle est salutaire car envoyée par Dieu, « qui fait toutes choses bien » !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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