* La menace de plaie par les sauterelles ; Pharaon, influencé par ses conseillers, est enclin à laisser partir les Israélites (1-11). La plaie des sauterelles (12-20). La plaie des ténèbres épaisses (21-29).
1 L'Eternel dit à Moïse: «Va trouver le pharaon, car j'ai moi-même rendu son cœur insensible, de même que celui de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes miraculeux au milieu d'eux. 2 C'est aussi pour que tu racontes à tes enfants et petits-enfants comment je suis intervenu contre les Egyptiens et quels signes miraculeux j'ai fait éclater au milieu d'eux. Vous saurez ainsi que je suis l'Eternel.»
3 Moïse et Aaron allèrent trouver le pharaon et lui annoncèrent: «Voici ce que dit l'Eternel, le Dieu des Hébreux: Jusqu'à quand refuseras-tu de t'humilier devant moi? Laisse partir mon peuple, afin qu'il me serve. 4 Si tu refuses de laisser partir mon peuple, je ferai venir demain des sauterelles sur tout ton territoire. 5 Elles recouvriront la surface du sol si bien que l'on ne pourra plus le voir. Elles dévoreront tout ce qui n’a pas encore été touché, ce que la grêle vous a laissé; elles dévoreront tous les arbres qui poussent dans vos campagnes. 6 Elles rempliront tes maisons ainsi que celles de tous tes serviteurs et celles de tous les Egyptiens. Tes parents et tes grands-parents n'auront rien vu de pareil depuis qu'ils existent jusqu'à aujourd’hui.» Moïse se détourna du pharaon et sortit de chez lui. 7 Les serviteurs du pharaon lui dirent: «Jusqu'à quand cet homme sera-t-il un piège pour nous? Laisse partir ces gens et qu'ils servent l'Eternel, leur Dieu! Ne vois-tu pas encore que l'Egypte court à sa perte?»
8 On fit revenir Moïse et Aaron vers le pharaon: «Allez servir l'Eternel, votre Dieu, leur dit-il. Qui sont ceux qui partiront?» 9 Moïse répondit: «Nous partirons avec nos enfants et nos vieillards, avec nos fils et nos filles, avec notre petit et notre gros bétail, car c'est pour nous une fête en l'honneur de l'Eternel.» 10 Le pharaon leur dit: «Que l'Eternel soit avec vous aussi sûrement que je vais vous laisser partir, vous et vos enfants! Attention, car le malheur est devant vous! 11 Non et non. Allez servir l'Eternel, mais seulement vous les hommes, puisque c'est ce que vous demandez.» Et on les chassa de chez le pharaon.
1-11 Les plaies d’Égypte révèlent le climat d’iniquité qui régnait alors dans ce pays. Elles mirent en garde les hommes, pour qu’ils se tournent vers leur Créateur. Pharaon prétendit qu’il s’humilierait, mais en fait, ce ne fut qu’une mise en scène : il n’état pas sincère. La plaie des sauterelles était vraiment épouvantable. Elle a été la pire de toutes celles que le peuple d’Égypte avait connues. Les conseillers de Pharaon le persuadèrent d’en finir avec Moïse : il promit alors de laisser aller le peuple, en prétendant faussement céder à leur désir. Il jura aussi de laisser aller les petits enfants.
Satan fait tout son possible pour retarder ceux qui servent Dieu : il cherche à les empêcher de Le servir. C’est une véritable vermine qui s’attaque à toute piété naissante. Quand nous faisons le bilan de toutes les circonstances qui entravent nos enfants, dans leur service rendu à Dieu, nous avons de bonnes raisons de penser que Satan y est pour quelque chose.
Les jeunes ne doivent pas oublier ce conseil du Seigneur : « Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta Jeunesse ». Un des buts de Satan consiste à laisser les enfants sous l’emprise du péché et du monde. Notez, au passage, la grande persuasion de ceux qui cherchent à retenir les hommes par les liens de l’affection : Pharaon voulait garder en otage les enfants et les femmes des Israélites. Satan ne cherche qu’à nous éloigner de notre devoir et du service pour le Seigneur, alors que ce dernier ne peut tolérer de tels compromis avec le monde.
12 L'Eternel dit à Moïse: «Tends ta main sur l'Egypte et que les sauterelles montent sur le pays. Qu'elles dévorent toute la végétation du pays, tout ce que la grêle a laissé.» 13 Moïse tendit son bâton sur l'Egypte et l'Eternel fit souffler un vent d'est sur le pays toute cette journée-là et toute la nuit. Quand ce fut le matin, le vent d'est avait amené les sauterelles. 14 Elles montèrent sur le pays et se posèrent sur tout le territoire de l'Egypte. Elles étaient en si grande quantité qu'il n'y avait jamais eu et qu'il n'y aura jamais rien de pareil. 15 Elles recouvrirent toute la surface du sol au point que celui-ci fut obscurci. Elles dévorèrent toute la végétation du pays et tous les fruits des arbres, tout ce que la grêle avait laissé, et dans toute l'Egypte il ne resta aucune verdure, ni aux arbres ni à la végétation.
16 Le pharaon se dépêcha d’appeler Moïse et Aaron et dit: «J'ai péché contre l'Eternel, votre Dieu, et contre vous. 17 Cependant, pardonne mon péché pour cette fois encore et priez l'Eternel, votre Dieu, afin qu'il éloigne ce fléau mortel de moi.» 18 Moïse sortit de chez le pharaon et pria l'Eternel. 19 L'Eternel fit souffler un vent d’ouest très fort qui emporta les sauterelles et les précipita dans la mer des Roseaux. Il ne resta pas une seule sauterelle sur tout le territoire de l'Egypte. 20 L'Eternel endurcit le cœur du pharaon et celui-ci ne laissa pas partir les Israélites.
12-20 Dieu demanda à Moïse d’étendre ses mains : Les sauterelles surgirent. Aucune armée n’aurait pu occasionner autant de ravages que cette horde d’insectes. Qui peut prétendre pouvoir résister devant ce Dieu si grand ? Ces sauterelles couvrirent tout le pays et en mangèrent tous les fruits. La croissance de toute plante est au service des hommes ; il plut à Dieu de laisser piller cette richesse par les insectes et d’ôter ainsi, le pain de la bouche des Égyptiens.
Que notre travail ne soit pas exclusivement consacré à l’habitat et à la nourriture, qui ne sont que des éléments périssables, mais plutôt à des valeurs éternelles ! Pharaon a demandé à Moïse et Aaron de supplier l’Éternel pour qu’Il arrête cette plaie. Certaines personnes en pleine détresse sont incapables de prier pour leur propre compte : elles recherchent l’appui de la prière des autres. Elles montrent ainsi qu’elles n’ont aucun amour pour Dieu, et n’espèrent aucune joie qui pourrait résulter de la communion avec Lui. Pharaon voulait seulement que ce fléau s’arrête, sans toutefois se préoccuper de ses péchés. Il voulait être libéré de cette épreuve des sauterelles et non pas de la dureté de son cœur, ce dernier état étant le plus dangereux ! Un vent d’Est apporta les insectes, puis un vent d’Ouest les balaya. Le vent, quelle que soit son orientation, ne fait qu’obéir aux ordres divins, selon le bon vouloir du Créateur. Ce vent soufflait là où il était prévu. Il respectait la volonté de Dieu, ce que hélas, nous ne faisons pas toujours ! Cette épreuve des sauterelles était un bon moyen pour provoquer la repentance des Égyptiens ; il faut savoir que dans de telles situations, Dieu est toujours prêt à pardonner et prompt à la Miséricorde. S’il accorde ces dons devant une attitude d’humiliation, combien ce serait encore meilleur s’Il rencontrait, en plus, un cœur sincèrement contrit.
Oh ! Que la bonté de Dieu nous pousse à la repentance ! Pharaon revint sur sa première résolution : ne pas laisser aller le peuple. Ceux qui souvent étouffent leurs convictions de repentance finissent par vouer leur vie entièrement à la convoitise de leur cœur.
21 L'Eternel dit à Moïse: «Tends ta main vers le ciel et qu'il y ait des ténèbres sur l'Egypte, si fortes qu'on puisse les toucher.» 22 Moïse tendit sa main vers le ciel et il y eut d'épaisses ténèbres dans toute l'Egypte pendant 3 jours. 23 Les gens ne se voyaient pas les uns les autres et personne ne bougea de sa place pendant 3 jours. En revanche, il y avait de la lumière partout où habitaient les Israélites.
24 Le pharaon appela Moïse et dit: «Allez servir l'Eternel. Seul votre petit et votre gros bétail restera, et même vos enfants pourront vous accompagner.» 25 Moïse répondit: «Tu mettras toi-même entre nos mains de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons à l'Eternel, notre Dieu. 26 De plus, nos troupeaux partiront avec nous; pas un sabot ne restera. En effet, c'est parmi eux que nous prendrons de quoi servir l'Eternel, notre Dieu, et nous ne saurons pas avant d’être arrivés là-bas ce que nous choisirons pour le service de l'Eternel.» 27 L'Eternel endurcit le cœur du pharaon et celui-ci ne voulut pas les laisser partir. 28 Il dit même à Moïse: «Sors de chez moi! Veille bien à ne plus te présenter devant moi, car le jour où tu le feras, tu mourras.» 29 «Tu l'as dit, répliqua Moïse, je ne me présenterai plus devant toi.»
21-29 La plaie des ténèbres, qui s’abattit sur l’Égypte était terrible. Il s’agissait d’une obscurité « qu’on pouvait toucher », aussi dense qu’un épais brouillard. C’était à la fois étonnant et terrifiant, pendant trois jours : au total cela a représenté une durée de six nuits continues. Les palais les plus luxueux n’étaient que de lugubres donjons ! Maintenant, Pharaon avait tout le temps nécessaire pour essayer d’améliorer son sort.
L’obscurité spirituelle est un véritable esclavage ; tant que Satan aveugle les hommes, ceux-ci ne peuvent rien voir ; Il lie ainsi leurs mains et leurs pieds, afin qu’ils ne puissent servir Dieu, ni se diriger vers le ciel. Ils siègent dans l’obscurité. Il est donc juste que Dieu les punisse. L’aveuglement de leur esprit les conduit dans les ténèbres ; aucune âme n’était aussi aveugle que celle de Pharaon, aucune atmosphère n’était aussi sombre que celle de l’Égypte en ces jours.
Sachons redouter les conséquences du péché : si trois jours d’obscurité totale furent aussi terrifiants, comment seront alors les ténèbres éternelles ? Les enfants d’Israël, quant à eux, bénéficiaient de la lumière dans leurs demeures.
Il ne faut pas penser que nous partageons systématiquement toutes les bénédictions octroyées par le ciel : nous devons donc, à chaque fois que nous sommes bénis, savoir remercier Dieu. Nous voyons dans ce texte, la faveur particulière qui a été faite au peuple d’Israël. Quel que soit l’endroit où se trouve un Israélite en ce monde de ténèbres, on rencontre de la lumière. Quand on voit Dieu faire ainsi le distinguo entre les enfants d’Israël et les Égyptiens, qui ne préfèrerait le modeste pays de Gossen, aux somptueux palais égyptiens ? Il y a une réelle différence entre la maison du « méchant », sujette à la malédiction, et celle du « juste », qui elle, est bénie.
Pharaon a repris le dialogue avec Moïse et Aaron : il consentit à laisser partir le peuple d’Israël, avec ses enfants, sans toutefois qu’ils puissent prendre le bétail avec eux. Il est courant de voir des pécheurs marchander avec le Dieu Tout-Puissant ; ils ont alors tendance à se moquer de Lui, et en finale se trouvent toujours déçus. Quand les termes de réconciliation entre Dieu et les hommes sont annoncés, ces derniers cherchent toujours à en tirer quelques bénéfices supplémentaires ; en fait, ils ne peuvent plus rien modifier, ni améliorer quoi que ce soit. Nous devons nous plier aux requêtes de la volonté divine ; n’espérons pas que Dieu puisse satisfaire les désirs de notre convoitise. Nous devons, nous et nos enfants, consacrer tout ce que nous possédons ici-bas, au service de Dieu ; il ne nous appartient pas de connaître quel plan ce Dernier a prévu d’exécuter, par notre intermédiaire.
Pharaon décida de rompre le dialogue brutalement et de cesser toute négociation avec Moïse. Avait-il oublié combien de fois il avait sollicité le patriarche pour que ce dernier intervienne auprès de l’Éternel, en vue d’arrêter les plaies précédentes ? Que de vaine malice ! Menacer Moïse de mort, alors que ce dernier avait montré, par l’intermédiaire de Dieu, quelle était sa puissance ! Que de délices, au contraire, peuvent procurer un cœur contrit, tirant sa joie dans la lecture de la Parole de Dieu ! Après ces événements, Moïse ne devait plus se présenter devant Pharaon pour lui exposer ses requêtes, à moins qu’il n’y soit envoyé par Dieu.
Quand les hommes s’appuient sur la Parole de Dieu, ce dernier les garde de toute désillusion.