* Job se plaint de ses difficultés (1-7)
1 »Je suis dégoûté de la vie! Je laisserai s’exprimer ma plainte, je parlerai, dans l'amertume de mon âme. 2 Je dis à Dieu: ‘Ne me condamne pas! Fais-moi connaître pourquoi tu me prends à partie! 3 Prends-tu plaisir à maltraiter, à repousser le fruit de ton activité et à faire reposer ta faveur sur les projets des méchants? 4 As-tu des yeux humains, vois-tu comme voit un homme? 5 Tes jours sont-ils pareils à ceux de l'homme, et tes années pareilles à ses années, 6 pour que tu recherches ma faute, pour que tu te renseignes au sujet de mon péché?
Il parle en faveur de Dieu, son Créateur (8-13) Il se plaint de la sévérité de Dieu (14-22)
1-7 Job, dégoûté de la vie, se résout de se plaindre, mais il n’accusera pas Dieu d’être injuste. Nous voyons ici, une prière destinée à délivrer le patriarche de la piqûre de ses afflictions, à savoir, le péché. Quand Dieu nous afflige, Il se dresse devant nous ; et quand Il est devant nous, il y a toujours une raison ; il est souhaitable de la connaître, de façon à pouvoir nous repentir et à abandonner notre péché, cause de la polémique que Dieu a avec nous. Mais lorsque, comme Job, nous nous exprimons avec l’amertume dans l’âme, nous augmentons notre culpabilité et notre abaissement. N’hébergeons aucune pensée de révolte contre Dieu, car après coup, nous verrons qu’il n’y avait en fait aucune raison de le faire. Job est convaincu que Dieu ne découvre pas les choses, ni ne les juge comme pourraient le faire les hommes ; il trouve étrange que Dieu le laisse dans son affliction, comme si ce Dernier devait prendre du temps pour s’informer sur le péché du patriarche.
7 »Tu sais bien, pourtant, que je ne suis pas coupable et que personne ne peut me délivrer de ton pouvoir.
8 Tes mains m'ont façonné, elles m'ont créé, elles m'ont fait tout entier, et tu me détruirais! 9 Souviens-toi donc que tu m'as façonné comme de l'argile. Voudrais-tu de nouveau me réduire en poussière? 10 Ne m'as-tu pas coulé comme du lait? Ne m'as-tu pas fait cailler comme du fromage? 11 Tu m'as couvert de peau et de chair, tu m'as tissé d'os et de nerfs, 12 tu m'as accordé la vie et tu as fait preuve de bonté envers moi. Tes soins constants m’ont permis de subsister.
8-12 Job semble raisonner avec Dieu, comme si ce Dernier l’avait seulement conçu et gardé pour lui faire connaître la misère. C’est Dieu qui nous a créés, et non pas nous-mêmes. Qu’il est triste de voir des individus être de véritables instruments d’iniquité, alors qu’ils pourraient être le temple du Saint-Esprit ! Mais l’âme est la vie, elle représente l’homme, elle est le cadeau de Dieu. Si nous nous considérons nous-mêmes comme une œuvre accomplie, nous pouvons alors dire : « Dieu m’a conçu et me garde, je ne vis que par sa grâce ; Tu m’as conçu, fais-moi naître de nouveau ; je T’appartiens, sauve-moi » !
13 »Mais voici ce que tu cachais dans ton cœur, ce que tu avais décidé en toi-même, je le sais: 14 que je pèche, tu ne me raterais pas et tu ne me considérerais pas comme innocent de ma faute. 15 Suis-je coupable, malheur à moi! Suis-je juste, je n'ose pas lever la tête, rempli de honte et absorbé par ma misère. 16 Si j'ose néanmoins la redresser, tu me pourchasses comme un jeune lion pourchasse sa proie, tu fais de nouveau des miracles contre moi. 17 Tu renouvelles tes attaques contre moi, tu fais bouillonner ta colère contre moi, des armées se succèdent pour m’assaillir.
18 »Pourquoi m'as-tu fait sortir du ventre de ma mère? J’aurais expiré et aucun œil ne m'aurait vu. 19 Ce serait comme si je n'avais jamais existé et je serais passé du ventre de ma mère à la tombe. 20 Ma vie est si courte! Laisse-moi, éloigne-toi de moi pour que je respire un peu 21 avant de m'en aller, pour ne pas en revenir, dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort, 22 pays où règnent une obscurité épaisse, l'ombre de la mort et le chaos, où la lumière n’est qu’obscurité.’»
13-22 Job n’a pas nié être un pécheur, ne méritant que la Souffrance ; il pensait toutefois que la justice qui lui avait été rendue était particulièrement rigoureuse. Sa tristesse, son incrédulité, et la dureté de son cœur vis-à-vis de Dieu, ne pouvaient qu’être attribuées à l’œuvre de Satan ; l’état de son âme, angoissée par ses épreuves extérieures et sa dépravation, ne pouvait qu’engendrer le mécontentement divin.
Notre Créateur, devenu également en Christ, notre Rédempteur, ne détruira pas le travail de Ses mains, en la personne d’un humble croyant ; en Lui, Job sera régénéré pour tendre à la sainteté, de façon à jouir de la vie éternelle. Si l’angoisse sur terre peut nous faire souhaiter la tombe, en tant que refuge, quel sera alors l’état de ceux qui sont condamnés à l’obscurité des ténèbres, à jamais ? Que chaque pécheur recherche la délivrance de cet état redoutable, et que chaque croyant soit reconnaissant à Jésus, qui Seul peut délivrer de la colère divine à venir.