Livres de la Bible



Romains 10

Introduction de Matthew Henry

* Le sérieux désir de l’apôtre pour le salut des Juifs (1-4). La différence entre justice de la loi, et justice de la foi (5-11). Les païens sont au même niveau que les Juifs, dans la justification et le salut (12-17). Les Juifs peuvent savoir ceci à partir des prophéties de l’Ancien Testament (18-21).


1 Frères et sœurs, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour les Israélites, c'est qu'ils soient sauvés. 2 En effet, je leur rends ce témoignage: ils ont du zèle pour Dieu, mais pas conformément à la vraie connaissance. 3 Ils ignorent la justice de Dieu et cherchent à établir la leur propre; ils ne se sont donc pas soumis à la justice de Dieu, 4 car Christ est la fin de la loi pour que tous ceux qui croient reçoivent la justice.

1-4 Les Juifs ont construit sur un faux fondement, et ont refusé de venir à Christ pour le salut gratuit par la foi, et beaucoup, à toute époque, font la même chose de diverses façons. La rigueur de la loi a montré aux hommes leur besoin du salut par grâce, à travers la foi. Et les cérémonies étaient l’ombre de Christ comme accomplissant la justice, et portant la malédiction de la loi. Et ainsi, même sous la loi, tous ceux qui ont été justifiés devant Dieu ont obtenu cette bénédiction par la foi, par laquelle ils ont été faits participants de la parfaite justice du Rédempteur promis. La loi n’est pas détruite, pas plus que l’intention du Législateur ; mais toute satisfaction étant faite par la mort de Christ pour notre infraction à la loi, le but est atteint. C’est-à-dire que Christ a accompli la loi entière, et donc quiconque croit en lui est compté juste devant Dieu, autant que s’il avait accompli toute la loi lui-même. Les pécheurs ne pourraient jamais continuer dans les vaines envies de leur propre justice, s’ils connaissaient la justice de Dieu comme un Gouverneur, ou de sa droiture comme un Sauveur.

5 En effet, Moïse décrit ainsi la justice qui vient de la loi: L'homme qui mettra ces prescriptions en pratique vivra par elles. 6 Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: «Ne dis pas dans ton cœur: ‘Qui montera au ciel?’ ce serait en faire descendre Christ; 7 ou: ‘Qui descendra dans l'abîme?’ ce serait faire remonter Christ de chez les morts.» 8 Que dit-elle donc? La parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or cette parole est celle de la foi, que nous prêchons. 9 Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. 10 En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut, comme le dit l'Ecriture: 11 Celui qui croit en lui ne sera pas couvert de honte.

5-11 Le pécheur qui s’est lui-même condamné n’a pas besoin d’être perplexe quant au moyen de trouver cette justice. Quand nous parlons de regarder à Christ, de le recevoir, de nous en nourrir, ce n’est pas de Christ dans le ciel qu’il s’agit ; mais c’est de Christ dans la promesse, Christ offert dans la parole. La justification par la foi en Christ est une doctrine claire. Elle est apportée devant l’esprit et le cœur de chacun, et elle laisse donc ainsi chacun sans excuse pour son incrédulité. Si un homme a confessé sa foi en Jésus, comme Seigneur et Sauveur des pécheurs perdus, et qu’il a cru vraiment dans son cœur que Dieu l’a ressuscité de la mort, montrant ainsi qu’il avait accepté l’expiation, cet homme doit être sauvé par la justice de Christ, qui lui est imputée à travers la foi. Mais aucune foi ne peut justifier si elle n’a pas la puissance pour sanctifier le cœur, et gouverner toutes ses affections par l’amour de Christ. Nous devons consacrer et abandonner nos âmes et nos corps à Dieu: nos âmes en croyant avec le cœur, et nos corps en confessant avec la bouche. Le croyant n’a jamais eu de cause de se repentir de sa pleine confiance dans le Seigneur Jésus. D’une telle foi aucun pécheur ne sera honteux devant Dieu ; et il doit s’en glorifier devant les hommes.

12 Ainsi, il n'y a aucune différence entre le Juif et le non-Juif, puisqu'ils ont tous le même Seigneur, qui se montre généreux pour tous ceux qui font appel à lui. 13 En effet, toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée . 14 Mais comment donc feront-ils appel à celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment entendront-ils parler de lui, si personne ne l'annonce? 15 Et comment l'annoncera-t-on, si personne n'est envoyé? Comme il est écrit: Qu'ils sont beaux les pieds [de ceux qui annoncent la paix,] de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!

16 Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. En effet, Esaïe dit: Seigneur, qui a cru à notre prédication? 17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu.

12-17 Il n’y a pas de Dieu particulier, réservé aux Juifs, vraiment clément, et un autre pour les païens, qui le soit moins ; le Seigneur est le même Père pour tous les hommes. Il n’existe qu’une même promesse pour tous ceux qui invoquent le Nom du Seigneur Jésus, en tant que Fils de Dieu, Dieu « manifesté en chair ». Tous les croyants font ainsi appel au Seigneur Jésus, et chacun ne pourra le faire qu’avec humilité et sincérité de cœur.

Comment quelqu’un peut-il invoquer le Seigneur Jésus, le Sauveur Divin, s’il n’a pas entendu parler de Lui auparavant ? Quelle doit être la vie d’un chrétien, sinon une vie de prière ? Quand nous prions, cela révèle que nous ressentons notre dépendance envers le Seigneur, que nous sommes prêts à nous abandonner à Lui et que nous croyons que nous pouvons nous attendre à Lui en toutes choses.

Il était essentiel que l’Évangile soit prêché aux païens. Il était en effet nécessaire que quelqu’un leur montre le « chemin de la foi ». L’Évangile est vraiment le bienvenu pour ceux à qui il a été prêché ! Cet Évangile est offert, non seulement dans le but qu’on y croit, mais aussi pour qu’on lui obéisse. Il ne représente pas un « système », composé de différentes notions théoriques, mais il est une véritable règle de vie pratique. Le début, les progrès, et la force de la foi découlent de ce l’on entend : mais ce n’est seulement qu’en écoutant vraiment la Parole de Dieu que l’on fortifiera sa foi !

18 Je demande alors: «N'auraient-ils pas entendu?» Au contraire! Leur voix est allée par toute la terre, et leurs discours jusqu'aux extrémités du monde.

19 Je demande encore: «Israël n'aurait-il pas compris?» Moïse, le premier, dit: Je provoquerai votre jalousie par ceux qui ne sont pas une nation, je provoquerai votre irritation par une nation sans intelligence. 20 Quant à Esaïe, il pousse la hardiesse jusqu'à déclarer: Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis révélé à ceux qui ne me demandaient rien. 21 Mais au sujet d'Israël il dit: A longueur de journée, j’ai tendu mes mains vers un peuple désobéissant et rebelle.

18-21 Les Juifs ne savaient-ils pas que les païens étaient destinés à être conquis également par l’Évangile ? Le peuple d’Israël pouvait très bien le savoir, par Moïse et Ésaïe.

Ésaïe parle clairement de la Grâce et des faveurs divines, présentées aux païens ; n’y avons-nous pas droit ? Dieu n’a-t-il pas commencé dans l’Amour, et ne s’est-Il pas fait connaître à nous, alors que nous ne Lui demandions rien ? La très grande patience de Dieu envers les pécheurs qui Le provoquent est merveilleuse ! Le temps de la patience divine est appelé à durer « tout un jour » ; Sa lumière brille durant ce laps de temps : elle convient pour le travail comme pour les loisirs ; mais elle est limitée, à la durée de ce « jour » : il y aura finalement une nuit pour clore le tout.

La patience de Dieu culpabilise davantage l’homme qui désobéit. Nous pouvons être étonnés par la grandeur de la Miséricorde de divine : Sa bonté de ne peut être dépassée par la méchanceté de l’homme ; nous pouvons réfléchir également à la durée pendant laquelle cette méchanceté sévit ici-bas : la bonté de Dieu n’aura qu’un temps …

Il y a lieu de se réjouir, en songeant à la diffusion du message de la Grâce à des millions de personnes, par le biais de l’annonce répandue par l’Évangile !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
Literature icon icon by Icons8