* L’apôtre, après une exhortation (1) corrige quelques abus (2-16). Les disputes, divisions, et célébrations désordonnées lors de la Sainte Cène (17-22). Il leur rappelle la nature et le dessein de son institution (23-26). Et leur indique ce qu’ils doivent en attendre, et comment se conduire (27-34).
1 Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ.
1 Le premier verset de ce chapitre paraît être en réalité la conclusion du chapitre précédent. L’apôtre a non seulement prêché la doctrine qu’ils doivent croire surtout mais qui les conduisait à une vie telle qu’ils doivent vivre. Cependant Christ étant notre exemple parfait, les actions et la conduite des d’hommes, telles qu’elles sont relatées dans les Écritures, ne doivent être suivies que pour autant qu’elles sont semblables à celles du Seigneur.
2 Je vous félicite de ce que vous vous souvenez de moi à tout point de vue et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai transmises. 3 Je veux cependant que vous sachiez ceci: Christ est le chef de tout homme, l'homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ. 4 Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte déshonore son chef. 5 Toute femme, en revanche, qui prie ou qui prophétise la tête non couverte déshonore son chef à elle. En effet, c'est exactement comme si elle était rasée. 6 Si une femme n'a pas la tête couverte, qu'elle se tonde aussi les cheveux. Et s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux tondus ou d'être rasée, qu'elle se couvre donc la tête. 7 L'homme n’est pas tenu de se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu; la femme, elle, est la gloire de l'homme. 8 En effet, ce n’est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l'homme; 9 et ce n’est pas l'homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. 10 Voilà pourquoi, à cause des anges, la femme doit porter sur la tête une marque d'autorité. 11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'existe pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme, 12 car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme naît de la femme, et tout vient de Dieu.
13 Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable pour une femme de prier Dieu sans avoir la tête couverte? 14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter des cheveux longs, 15 alors que c'est une gloire pour la femme d'en porter parce que la chevelure lui a été donnée pour servir de voile? 16 Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas une telle habitude, et les Eglises de Dieu non plus.
2-16 Ici commencent les détails en ce qui concerne les assemblées publiques, chap. : 1 Corinthiens 14. Dans l’abondance des dons spirituels répandus sur les Corinthiens, quelques abus s’étaient glissés ; mais de la même manière que Christ faisait la volonté, et recherchait l’honneur de Dieu, le chrétien doit avouer sa soumission à Christ, faire sa volonté et rechercher sa gloire. Nous devons, même dans nos vêtements et nos habitudes, éviter toute chose qui peut déshonorer Christ. La femme a été assujettie à l’homme, pour l’aider et le réconforter. Et elle ne doit rien faire, dans des assemblées chrétiennes, qui puisse ressembler à une revendication à l’égalité. Elle doit avoir une « marque de l’autorité », un voile sur sa tête, à cause des anges. Leur présence doit préserver les chrétiens de tout ce qui est mal pendant le culte d’adoration à Dieu. Néanmoins, l’homme et la femme ont été faits l’un pour l’autre. Ils devaient être des réconforts mutuels et des bénédictions, l’un n’étant pas un esclave, et l’autre un tyran. Dieu a ainsi institué les choses, à la fois dans le royaume de la providence et celui de la grâce, pour que l’autorité et la soumission de chaque partie puissent être une aide mutuelle et un bienfait. L’usage des églises était que les femmes venaient dans les assemblées publiques, et se joignaient au culte d’adoration, en étant voilées ; et Paul estime ce fait comme correct. La religion chrétienne admet les coutumes nationales là où celles-ci ne sont pas opposées aux grands principes de vérité et de sainteté ; les singularités affectées ne reçoivent en aucune manière de faveur dans la Bible.
17 En faisant la remarque suivante, je ne peux pas vous féliciter, car vous vous rassemblez non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. 18 Tout d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions – et je le crois en partie. 19 Il faut bien en effet qu'il y ait aussi des divisions parmi vous, afin que l'on puisse reconnaître ceux qui sont approuvés de Dieu au milieu de vous. – 20 Ainsi donc, lorsque vous vous réunissez, ce n'est pas pour prendre part au repas du Seigneur, 21 car, dès que vous vous mettez à table, chacun s'empresse de prendre son propre repas, de sorte que l'un a faim, tandis que l'autre est ivre. 22 N'avez-vous pas des maisons pour manger et boire? Ou bien méprisez-vous l'Eglise de Dieu et voulez-vous faire honte à ceux qui n'ont rien? Que vous dire? Faut-il vous féliciter? Sur ce point, je ne vous félicite pas.
17-22 L’apôtre réprimande les désordres ayant lieu chez les Corinthiens dans leur participation au repas du Seigneur. Les ordonnances de Christ, si elles ne nous rendent pas meilleurs, seront promptes à nous rendre pires. Si leur usage ne s’améliore pas, il s’endurcira. Bien qu’étant ensemble, ils sont tombés dans des divisions, des schismes. Les chrétiens peuvent être séparés de la communion avec les autres, et être cependant charitables les uns envers les autres ; ils peuvent continuer dans la même communion, et cependant ne pas être charitables. C’est cette dernière manière qui est le schisme, plutôt que la première. Il y a une façon insouciante et irrégulière de participer au repas du Seigneur, qui ajoute à la culpabilité. Beaucoup de riches Corinthiens semblent avoir agi très mal à la table du Seigneur, ou lors de certaines agapes, qui avaient lieu en ce temps-là en même temps que le repas. Les riches avaient du mépris pour les pauvres, et mangeaient et buvaient les vivres qu’ils apportaient, avant que les pauvres ne soient autorisés à participer ; ainsi, quelques-uns n’avaient pas suffisamment, tandis que d’autres avaient trop. Ce qui était destiné à être un lien d’amour mutuel et d’affection était devenu un instrument de désaccord et de désunion. Nous devons prendre garde à ce que rien dans notre comportement à la table du Seigneur, ne puisse paraître léger face à cette institution sacrée. Le repas du Seigneur n’est pas de nos jours une occasion de gloutonnerie ou d’ivrognerie, mais n’est-il pas souvent fait le support de l’orgueil du juste, ou un manteau pour l’hypocrisie ? Ne nous reposons jamais sur certaines formes d’adoration qui ne soient qu’extérieures ; regardons plutôt à nos cœurs !
23 En effet, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, la nuit où il a été arrêté, a pris du pain. 24 Après avoir remercié Dieu, il l’a rompu et a dit: [«Prenez, mangez.] Ceci est mon corps qui est [rompu] pour vous. Faites ceci en souvenir de moi.» 25 De même, après le repas, il a pris la coupe et a dit: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Faites ceci en souvenir de moi toutes les fois que vous en boirez.» 26 En effet, toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne.
27 C'est pourquoi, celui qui mange ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 28 Que chacun donc s'examine lui-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe, 29 car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps [du Seigneur], mange et boit un jugement contre lui-même.
30 C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et que plusieurs sont morts. 31 Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. 32 Mais quand nous sommes jugés, c’est le Seigneur qui nous corrige afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. 33 Ainsi, mes frères et sœurs, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. 34 Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous.
23-34 L’apôtre décrit l’ordonnance sacrée, dont il avait eu la connaissance par une révélation de Christ. Quant aux signes visibles, ce sont le pain et le vin. Ce qui est mangé est appelé du pain, bien qu’en même temps on puisse l’appeler le corps du Seigneur, exposant clairement que l’apôtre n’a pas voulu dire que le pain était changé en chair. Matthieu nous dit que notre Seigneur les a tous invités à boire de la coupe, Matthieu 26:27, comme si, par cette expression, il stipulait qu’aucun croyant ne devait être privé de la coupe. Les choses signifiées par ces signes extérieurs sont le corps de Christ et son sang, son corps brisé, son sang versé, avec tous les bienfaits qui découlent de sa mort et de son sacrifice. Les actions de notre Sauveur ont été de prendre le pain et la coupe, de rendre grâces, et de leur présenter à la fois le pain et la coupe. Ce que devaient faire les communiants était de prendre le pain et de le manger, de prendre la coupe et d’y boire, et de faire cela en mémoire de Christ. Mais ces actes extérieurs ne sont pas tout, ni la partie principale de ce qui est réalisé dans cette sainte ordonnance. Ceux qui y participent doivent considérer Jésus comme leur Seigneur et leur Vie, ils doivent accéder jusqu’à lui, et vivre en lui. Il y a ici une description des buts de cette ordonnance. Cela doit être fait en mémoire de Christ, pour que reste dans nos esprits qu’il est mort pour nous, aussi bien que pour nous souvenir que Christ intercède pour nous, en vertu de sa mort, à la droite de Dieu. Ce n’est pas simplement en souvenir de Christ et de ce qu’il a fait et souffert ; mais pour célébrer sa grâce dans notre rédemption. Nous déclarons que sa mort est notre vie, la source de tous nos réconforts et de nos espérances. Et dans une telle déclaration, nous glorifions et exposons sa mort, et nous demandons qu’elle soit notre sacrifice accepté et notre rançon. Le repas du Seigneur n’est pas une ordonnance qui doit être observée simplement pour un temps, mais qui doit être continuée. L’apôtre met devant les Corinthiens le danger de recevoir ce repas avec un esprit non approprié ; ou en conservant l’alliance avec le péché et la mort, tout en déclarant confirmer et renouveler l’alliance avec Dieu. Il n’y a pas de doute que cela implique une grande culpabilité, et rend ceux qui agissent ainsi justiciables de jugements spirituels. Mais les croyants craintifs ne doivent pas être découragés d’assister à cette sainte ordonnance. Le Saint-Esprit n’a jamais voulu que cette écriture soit transmise pour dissuader les chrétiens sérieux de leur devoir, bien que le diable en ait fait souvent cet usage. L’apôtre s’adressait aux chrétiens, et les avertissait de se méfier des jugements temporels par lesquels Dieu punissait ses serviteurs qui l’offensaient. Et au milieu du jugement, Dieu rappelle sa miséricorde: il punit souvent ceux qu’il aime. Il est mieux d’être dans le trouble dans ce monde, que d’être misérable pour toujours. L’apôtre indique le devoir de ceux qui viennent à la table du Seigneur. Un examen de conscience est essentiel pour assister correctement à cette sainte ordonnance. Si nous voulons chercher au fond de nous-mêmes, pour condamner et corriger ce que nous y trouvons de mauvais, nous pourrons ainsi arrêter les jugements divins. L’apôtre termine tout cela avec une mise en garde contre les irrégularités dont les Corinthiens étaient coupables à la table du Seigneur. Que chacun considère cela, de façon à ne pas venir présenter un culte à Dieu d’une façon qui le provoque, et qui attire la vengeance.