Livres de la Bible



Ecclésiaste 12

1 Souviens-toi de ton créateur durant ta jeunesse, avant l’arrivée des jours mauvais, avant d’atteindre les années où tu diras: «Je n'y prends aucun plaisir.» 2 C’est le moment où le soleil et la lumière, la lune et les étoiles s'obscurcissent, et où les nuages reviennent juste après la pluie. 3 C’est l’époque où les gardiens de la maison tremblent, où les hommes forts se courbent, où celles qui broient interrompent leur tâche parce qu’elles sont trop peu nombreuses, où ceux qui regardent par les fenêtres s’obscurcissent. 4 C’est l’époque où les deux battants de la porte se ferment sur la rue tandis que le bruit de la meule diminue, où l'on se lève au chant de l'oiseau, où toutes les chanteuses s'affaiblissent. 5 C’est l’époque où l'on redoute ce qui est haut, où l'on a des terreurs en chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient lourde et où la câpre n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers son habitation éternelle et les pleureurs parcourent les rues. 6 Souviens-toi de ton créateur avant que le cordon d'argent ne se détache, que le vase d'or ne se brise, que la cruche ne se casse à la source et que la poulie ne tombe, rompue, dans le puits, 7 avant que la poussière ne retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit ne retourne à Dieu, celui qui l'a donné!

Une description des infirmités dues à l’âge (1-7). Tout est vanité: c’est aussi un avertissement sur le jugement à venir (8-14).

1-7 Nous devons nous souvenir de nos offenses contre notre Créateur, nous en repentir, et chercher le pardon. Nous devons également nous souvenir de nos devoirs, et nous y attacher, en regardant à notre Créateur pour la grâce et la force. Cela devrait être fait très tôt, tandis que le corps est encore résistant, et que l’esprit est actif. Quand un homme prend la peine d’examiner sa vie gaspillée, une vie où il n’a pas voulu abandonner le péché et les vanités terrestres, s’il n’en arrive pas à dire: je n’y ai pris aucun plaisir, c’est que sa sincérité est très contestable. Dans ce passage, nous avons ensuite une description imagée de la vieillesse et de ses invalidités, dont la signification peut ne pas sembler évidente, mais qui est pourtant claire, en nous montrant combien sont généralement inconfortables les jours de la vieillesse. De la même manière que les quatre versets, 2-5, sont une description des invalidités qui accompagnent habituellement la vieillesse, le verset 6 note les circonstances qui ont lieu à l’heure de la mort. Si le péché n’était pas entré dans le monde, ces infirmités n’auraient pas été connues. Il est donc certain que celui qui vieillit devrait réfléchir sur le mal du péché.

8 Comble de l’inconsistance, dit l'Ecclésiaste, tout n’est que fumée!

Crainte de Dieu et obéissance

9 L'Ecclésiaste n’a pas seulement été un sage, il a aussi enseigné la connaissance au peuple et il a examiné, recherché, mis en ordre un grand nombre de proverbes. 10 L'Ecclésiaste s'est efforcé de trouver des paroles agréables, des écrits pleins de droiture et des paroles vraies. 11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons et, rassemblées en un recueil, elles sont comme des clous plantés; elles sont données par un seul berger. 12 Attention, mon fils, à ce qui pourrait y être ajouté! On n’en finirait pas, si l'on voulait faire un grand nombre de livres, et beaucoup d'étude fatigue le corps.

13 Ecoutons la conclusion de tout ce discours: «Crains Dieu et respecte ses commandements, car c’est ce que doit faire tout homme. 14 En effet, Dieu amènera toute œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, que ce soit bon ou mauvais.»

8-14 Salomon répète son texte, Vanité des vanités, Tout est vanité. Ce sont les paroles de quelqu’un qui pouvait parler par une grande expérience de la vanité du monde, qui ne peut rien faire pour alléger les hommes du fardeau du péché. Comme il estimait la valeur des âmes, il portait une attention valable à ce qu’il disait, et qu’il écrivait ; les paroles de la vérité étant toujours des paroles que l’on peut faire accepter. Les vérités de Dieu sont comme des aiguillons pour ceux qui sont inactifs ou qui reculent, et des clous pour ceux qui veulent vagabonder ou ne pas prendre le bon chemin, c’est-à-dire des moyens pour établir le cœur, afin que nous ne puissions jamais abandonner notre devoir, ni même nous en écarter. Le Berger d’Israël est le Donateur de la sagesse inspirée. Les professeurs et les guides reçoivent tous de Lui leur enseignement. Le titre est appliqué dans l’Écriture au Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Les prophètes cherchaient avec application ce que l’Esprit de Christ en eux signifiait, quand il témoignait par avance des souffrances de Christ, et de la gloire qui devait suivre. Écrire de nombreux livres ne convenait pas face à la brièveté de la vie humaine, et ne pouvait qu’engendrer de la lassitude pour l’écrivain, et pour le lecteur ; et c’était encore plus le cas à cette époque que de nos jours. Toutes choses ne seraient que vanité et contrariété, sauf celles qui conduisent à cette conclusion, que de craindre Dieu, et de garder ses commandements, doit être le but de l’homme. La crainte de Dieu c’est aussi l’ensemble des affections de l’âme vers lui, qui sont produites par l’Esprit-Saint. Il peut y avoir de la terreur là où il n’y a aucun amour, là où il y a de la haine. Mais cela est différent de la crainte de Dieu, comparable aux sentiments d’un enfant affectueux. La crainte de Dieu, est souvent la représentation de la totalité de la véritable religion dans le cœur, et elle incorpore ses résultats pratiques dans la vie. Saisissons-nous de la seule chose qui soit nécessaire, et venons maintenant à lui, le Sauveur miséricordieux, qui viendra bientôt comme un Juge tout-puissant, quand il apportera à la lumière les choses des ténèbres, et dévoilera les pensées de tous les cœurs. Pourquoi Dieu fait-il écrire dans sa parole que Tout est vanité, si ce n’est pour nous garder de nous tromper nous-mêmes et d’aller à notre perte ? C’est pour montrer que notre devoir est en même temps notre intérêt. Puisse cela être gravé dans tous nos cœurs. Craindre Dieu, et garder ses commandements, voilà tout ce qui concerne l’homme.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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