* Christ oint par Marie (1-11). Il entre à Jérusalem (12-19).
1 Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie où était Lazare qu'il avait ressuscité. 2 Là, on lui offrit un repas; Marthe servait et Lazare était parmi ceux qui se trouvaient à table avec lui. 3 Marie prit un demi-litre d'un parfum de nard pur très cher, en versa sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; la maison fut remplie de l'odeur du parfum. 4 Un de ses disciples, Judas l’Iscariot, [fils de Simon,] celui qui allait le trahir, dit: 5 «Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum 300 pièces d’argent pour les donner aux pauvres?» 6 Il disait cela non parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce que c’était un voleur et, comme il tenait la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. 7 Jésus dit alors: «Laisse-la! Elle a gardé ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. 8 En effet, vous avez toujours les pauvres avec vous, tandis que moi, vous ne m'aurez pas toujours.»
Les Grecs cherchent à voir Jésus (20-26). Une voix du ciel porte témoignage à Christ (27-33). Son discours avec le peuple (34-36). L’incrédulité des Juifs (37-43). Christ s’adresse à eux (44-50).
1-11 Christ avait blâmé autrefois Marthe qui était beaucoup trop occupée au service. Mais elle n’a pas abandonné le service comme quelqu’un qui étant trouvé en faute en allant trop loin dans un chemin, va encore plus loin dans un autre chemin ; elle a continué à servir, mais en entendant les paroles gracieuses de Christ. Marie a donné un témoignage d’amour à Christ, qui avait donné de véritables témoignages de son amour pour elle et sa famille. L’Oint de Dieu doit être notre Oint à nous. Puisque Dieu a versé sur lui l’huile de joie, versons sur lui l’onction de nos meilleures affections. En Judas un péché fétide est décoré avec un prétexte plausible. Nous ne devons pas penser qu’ils ne font pas un service acceptable, ceux qui ne le font pas selon notre manière. Le règne de l’amour de l’argent est celui du vol du cœur. La grâce de Christ apporte de tendres commentaires sur les paroles et actions pieuses, extrait le meilleur de ce qui est mal à propos, et le maximum de ce qui est bon. De se consulter pour entraver le futur effet du miracle en tuant Lazare est d’une telle méchanceté, malice et folie, que cela ne peut pas s’expliquer autrement que par l’inimitié désespérée du cœur humain envers Dieu. Ils ont résolu que devait mourir l’homme que le Seigneur avait ramené à la vie. Le succès de l’Évangile rend souvent les hommes mauvais si fâchés qu’ils parlent et agissent comme s’ils espéraient obtenir une victoire sur le Tout-Puissant lui-même.
9 Une foule de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie; ils y vinrent, non seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare qu'il avait ressuscité. 10 Les chefs des prêtres décidèrent de faire mourir aussi Lazare 11 parce que beaucoup de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus à cause de lui.
12 Le lendemain, une foule nombreuse de personnes venues à la fête apprirent que Jésus se rendait à Jérusalem. 13 Elles prirent des branches de palmiers et allèrent à sa rencontre en criant: «Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur , le roi d'Israël!» 14 Jésus trouva un ânon et s'assit dessus, conformément à ce qui est écrit: 15 N’aie pas peur, fille de Sion! Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d'une ânesse.
16 Sur le moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui se passait, mais, lorsque Jésus fut dans sa gloire, ils se souvinrent que ces choses étaient écrites à son sujet et qu'on les avait faites pour lui.
17 Tous ceux qui étaient avec Jésus quand il avait appelé Lazare à sortir du tombeau et l’avait ressuscité lui rendaient témoignage. 18 C'est aussi la raison pour laquelle la foule vint à sa rencontre: parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce signe miraculeux. 19 Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres: «Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici que tout le monde se met à le suivre.»
12-19 L’entrée triomphante de Christ à Jérusalem est rapportée par tous les évangélistes. Beaucoup de choses excellentes, à la fois dans la parole et la providence de Dieu, ne sont pas comprises des disciples à leur premier contact avec les choses de Dieu. La bonne compréhension de la nature spirituelle du royaume de Christ nous empêche de mal appliquer l’Écriture qui nous en parle.
20 Il y avait des non-Juifs parmi ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête. 21 Ils s'adressèrent à Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée, et lui demandèrent: «Seigneur, nous voudrions voir Jésus.» 22 Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus.
23 Jésus leur répondit: «L'heure où le Fils de l'homme va être élevé dans sa gloire est venue. 24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. 25 Celui qui aime sa vie la perdra et celui qui déteste sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. 26 Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.
20-26 En se penchant sur les saintes ordonnances, et en particulier la pâque de l’Évangile, le grand désir de nos âmes doit être de voir Jésus ; le voir comme nôtre, continuer la communion avec lui, et recevoir sa grâce. L’appel des païens a magnifié le Rédempteur. Un grain de blé ne produit rien s’il n’est pas mis en terre. Ainsi Christ aurait pu posséder sa gloire céleste tout seul, sans devenir un homme. Ou, après qu’il ait pris la nature de l’homme, il aurait pu entrer dans le ciel tout seul, par sa propre justice parfaite, sans souffrance ni mort ; mais en revanche, nul pécheur de la race humaine n’aurait pu être sauvé. Le salut des âmes jusqu’ici, et jusqu’à la fin des temps, est due à la mort de ce Grain de blé. Recherchons si Christ est en nous l’espérance de la gloire ; et implorons-le qu’il nous rende indifférents à l’intérêt insignifiant de cette vie, afin que nous puissions servir le Seigneur Jésus avec un esprit bien disposé, et suivre son saint exemple.
27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je? Père, délivre-moi de cette heure? Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. 28 Père, révèle la gloire de ton nom!» Une voix vint alors du ciel: «J'ai révélé sa gloire et je la révélerai encore.»
29 La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était le tonnerre. D'autres disaient: «Un ange lui a parlé.» 30 Jésus reprit la parole: «Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre, c'est à cause de vous. 31 C'est maintenant qu'a lieu le jugement de ce monde; c'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. 32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.» 33 — Par ces paroles, il indiquait de quelle mort il allait mourir. —
27-33 Le péché de nos âmes était le trouble de l’âme de Christ, quand il a entrepris de nous racheter et de nous sauver, et de faire de son âme une offrande pour notre péché. Christ était disposé à souffrir, et cependant il a prié pour être délivré de la souffrance. La prière contre le malheur peut être en accord avec la patience de le supporter, et avec la soumission à la volonté de Dieu dans cette épreuve. Notre Seigneur Jésus a entrepris de satisfaire l’honneur offensé de Dieu, et il l’a fait en s’humiliant lui-même. La voix du Père depuis le ciel, qui l’avait déclaré être son Fils bien-aimé, à son baptême, et lorsqu’il a été transfiguré, a été entendue comme proclamant qu’Il avait glorifié son nom, et qu’Il le glorifierait encore. Christ, en réconciliant le monde à Dieu par le mérite de sa mort, a brisé la puissance de la mort, et a chassé Satan comme destructeur. Christ, apportant le monde à Dieu par la doctrine de sa croix, a brisé le pouvoir de péché, et chassé Satan comme trompeur. L’âme qui était éloignée de Christ est amenée à l’aimer et lui faire confiance. Jésus allait maintenant monter au ciel, et il voulait désormais attirer tous les cœurs des hommes à lui. Il y a la puissance dans la mort de Christ pour qu’il attire les âmes à lui. Nous avons entendu par l’Évangile ce qui exalte la grâce libre et gratuite, et nous avons entendu aussi ce qu’enjoint le devoir ; nous devons par le cœur étreindre les deux, et ne pas les séparer.
34 La foule lui répondit: «Nous avons appris par la loi que le Messie vivra éternellement. Comment donc peux-tu dire: ‘Il faut que le Fils de l'homme soit élevé’? Qui est ce Fils de l'homme?» 35 Jésus leur dit: «La lumière est encore pour un peu de temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière afin que les ténèbres ne vous surprennent pas, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. 36 Pendant que vous avez la lumière, croyez en elle afin de devenir des enfants de lumière.» Après avoir dit cela, Jésus s'en alla et se cacha loin d'eux.
34-36 Le peuple a tiré de fausses notions de l’Écriture, parce qu’il n’a que survolé les prophéties qui ont parlé de la souffrance de Christ et de sa mort. Notre Seigneur les a prévenus que la lumière ne resterait pas toujours avec eux, et il les exhortait à y marcher avant que les ténèbres ne les surprennent. Ceux qui veulent marcher dans la lumière doivent croire en elle, et suivre les directives de Christ. Mais ceux qui n’ont pas la foi, ne peuvent pas apercevoir ce qui est démontré en Jésus élevé sur la croix, et doivent être étrangers à son influence communiquée par le Saint-Esprit ; ils trouvent un millier d’objections pour excuser leur incrédulité.
37 Malgré tous les signes miraculeux qu'il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui. 38 Ainsi s'accomplit la parole annoncée par le prophète Esaïe: Seigneur, qui a cru à notre prédication? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? 39 Esaïe a dit encore pourquoi ils ne pouvaient pas croire: 40 Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leur cœur pour qu'ils ne voient pas de leurs yeux, qu'ils ne comprennent pas dans leur cœur, qu'ils ne se convertissent pas et que je ne les guérisse pas. 41 Esaïe dit cela lorsqu'il vit sa gloire et qu'il parla de lui.
42 Cependant, même parmi les chefs, beaucoup crurent en lui; mais, à cause des pharisiens, ils ne le déclaraient pas, de crainte d'être exclus de la synagogue. 43 En effet, ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.
37-43 Observons la méthode de conversion qui est ici implicite. Les pécheurs sont amenés à voir la réalité des choses divines, et à en avoir quelque connaissance. Être convertis, et vraiment se détourner du péché pour aller vers Christ qui est leur Bonheur et leur Part. Dieu les guérira, les justifiera et les sanctifiera ; il pardonnera leurs péchés, qui saignent comme des blessures, et mortifiera leurs corruptions, qui sont comme des maladies cachées. Voyez le pouvoir du monde à étouffer les convictions, selon les applaudissements ou la censure des hommes. L’amour de la louange des hommes, comme une impasse pour ce qui est bien, fera d’un homme un hypocrite quand la religion est à la mode, et qu’un crédit peut en être obtenu ; et l’amour de la louange des hommes, comme un vil principe dans ce qui est mauvais, fera d’un homme un apostat quand la religion est en disgrâce, et qu’elle peut faire perdre tout crédit.
44 Quant à Jésus, il s'écria: «Celui qui croit en moi ne croit pas seulement en moi, mais en celui qui m'a envoyé, 45 et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé. 46 Moi, la lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans les ténèbres. 47 Si quelqu'un entend mes paroles mais n’y croit pas, ce n'est pas moi qui le juge, car je suis venu non pour juger le monde, mais pour le sauver. 48 Celui qui me rejette et qui n’accepte pas mes paroles a son juge: la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera, le dernier jour. 49 En effet, je n'ai pas parlé de ma propre initiative, mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer, 50 et je sais que son commandement est la vie éternelle. C'est pourquoi ce que j'annonce, je l'annonce comme le Père me l'a dit.»
44-50 Notre Seigneur a proclamé publiquement, que quiconque a cru en lui, comme son vrai disciple, n’a pas cru en lui seulement, mais également au Père qui l’a envoyé. En apercevant en Jésus la gloire du Père, nous apprenons à lui obéir, à l’aimer, et à nous confier en lui. En regardant tous les jours à Lui, qui est venu comme une Lumière dans le monde, nous sommes de plus en plus libérés des ténèbres de l’ignorance, de l’erreur, du péché, et de la misère ; nous apprenons que le commandement de Dieu notre Sauveur est la vie éternelle. Mais la même parole scellera la condamnation de tous ceux qui la méprisent, ou la négligent.