* Job réprimande ses amis (1-5). Il est fréquent que le méchant prospère (6-11). Job parle de la sagesse et de la puissance de Dieu (12-25).
1 Job prit la parole et dit: 2 «On dirait, en vérité, que vous représentez tout le genre humain et que la sagesse mourra avec vous. 3 J'ai tout autant d'intelligence que vous, je ne vous suis en rien inférieur. Du reste, qui ignore ce que vous dites?
4 »Je suis un homme dont les amis se moquent, moi qui faisais appel à Dieu et à qui il répondait. Le juste, l’homme intègre, un objet de moquerie! 5 ‘Il faut mépriser le malheur!’ telle est la devise des hommes heureux. Le mépris, voilà ce qu’ils réservent à ceux dont le pied trébuche.
1-5 Job réprimande ses amis, au sujet de la haute opinion qu’ils avaient de leur propre sagesse, comparée à la sienne. Nous avons tendance à ne retenir que les réprimandes et les reproches des critiques dont nous sommes l’objet, si l’on reçoit, en plus, des conseils et des avertissements ; c’est une erreur ; ce texte en est un exemple.
Job a discerné le véritable motif de la conduite de ses amis : ils ont dédaigné le patriarche alors qu’il était tombé dans une pauvreté totale.
C’est une démarche typique du monde : quand l’homme juste et droit passe sous l’ombre d’un nuage, il est souvent méprisé par les autres.
6 »La tranquillité règne sous les tentes des pillards, la sécurité chez ceux qui provoquent Dieu, chez celui qui se fait un dieu de sa force.
7 »Mais interroge donc les bêtes et elles t'enseigneront, les oiseaux et ils te l'apprendront, 8 ou parle à la terre et elle t'enseignera, et les poissons de la mer te le raconteront: 9 qui ne reconnaît pas, chez eux, la preuve que c’est la main de l'Eternel qui a fait tout cela? 10 Il tient dans sa main l'âme de tout ce qui vit, l’esprit qui anime tout être humain. 11 L'oreille ne jauge-t-elle pas les propos et le palais ne goûte-t-il pas la nourriture?
6-11 Job en appelle aux faits. Les voleurs les plus audacieux, les oppresseurs et les impies, prospèrent souvent. Cette prospérité n’est pas due à la fortune ou la chance ; le Seigneur dirige toutes ces choses. À Ses yeux, la prospérité de ce monde a bien peu de valeur : il a de bien meilleures choses réservées pour Ses enfants. Job est convaincu que Dieu est le Maître absolu dans l’octroi des avantages donnés à toutes Ses créatures. Le patriarche réclame à ses amis la liberté de pouvoir examiner leurs propos ; il désire les juger avec équité.
12 De même, c’est aux personnes âgées qu’est attribuée la sagesse, une longue vie est synonyme de discernement.
13 »C’est auprès de Dieu que se trouvent la sagesse et la puissance, c’est à lui qu’appartiennent le conseil et l'intelligence. 14 Ce qu'il abat ne sera pas reconstruit, l’homme qu'il enferme ne sera pas relâché. 15 Qu’il retienne l’eau et tout se dessèche, qu’il l’envoie et c’est la dévastation pour la terre.
16 »C’est auprès de Dieu que se trouvent la force et le succès. Il maîtrise celui qui s'égare ou fait égarer les autres. 17 C’est lui qui fait marcher les conseillers du pays dans l’humiliation, qui affole les juges. 18 Il diminue l’autorité des rois, il met une corde autour de leur taille. 19 C’est lui qui fait marcher les prêtres dans l’humiliation, qui renverse les autorités les plus stables. 20 C’est lui qui enlève la parole aux orateurs habiles, qui prive les personnes âgées de bon sens. 21 C’est lui qui déverse le mépris sur les grands, qui prive de leurs aptitudes les hommes forts. 22 C’est lui qui révèle les profondeurs des ténèbres, qui expose l'ombre de la mort à la lumière. 23 C’est lui qui donne de la prospérité aux nations et qui les fait disparaître, qui élargit leur territoire et se montre leur guide. 24 C’est lui qui prive d'intelligence les chefs du pays, qui les fait errer dans des déserts dépourvus de chemin. 25 Ils tâtonnent alors dans les ténèbres, privés de lumière, il les fait errer comme des hommes ivres.
12-25 Nous trouvons ici un beau discours de Job, relatif à la Sagesse, à la Puissance et à la Souveraineté de Dieu : c’est Lui qui dirige toutes les affaires des hommes, selon Sa volonté, à laquelle nul ne peut s’opposer. Il serait bien que les hommes sages et bons de ce monde, différents des autres sur de nombreux points, voient combien il serait profitable, pour leur honneur, leur réconfort et leur bonté envers les autres, d’adhérer davantage aux grands principes de la Parole, auxquels ils consentent indirectement. Dans ce texte, nous ne trouvons aucune plainte, aucun avertissement. Job donne beaucoup d’exemples de la puissante administration des hommes par Dieu, qui outrepasse tous leurs conseils, et surmonte toutes leurs oppositions. Possédant toute Force et Sagesse, Dieu sait utiliser chaque personne, même celle qui peut paraître sotte et mauvaise ; il y a tellement peu de sagesse et d’honnêteté en ce monde, que depuis longtemps, tout ne serait que ruine et confusion, sans l’intervention de Dieu.
Ces vérités importantes ont été citées pour convaincre les amis du patriarche, que leurs critiques étaient sans fondement, essayant de les justifier devant le Seigneur, pour affliger Job ; si les voies du Seigneur sont impénétrables, Ses jugements sont équitables. Remarquez les belles illustrations mentionnées dans la Parole de Dieu, confirmant Sa Souveraineté et Sa Sagesse : le fait le plus grand et le plus important est que le Seigneur Jésus ait été crucifié par la méchanceté des juifs ; mais qui, à part le Seigneur, aurait pu soupçonner que cet événement deviendrait en fait le salut du monde ?