Livres de la Bible



Marc 12

Introduction de Matthew Henry

* La parabole du vigneron et des cultivateurs (1-12). Question à propos du tribut (13-17). Question concernant la résurrection (18-27). Le grand commandement de la loi (28-34). Christ, le Fils, et néanmoins, le Seigneur de David (35-40). Éloge d’une pauvre veuve (41-44).


Parabole des vignerons

1 Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles: «Un homme planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, creusa un pressoir et construisit une tour. Puis il la loua à des vignerons et quitta le pays. 2 Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour recevoir d'eux une part de récolte de la vigne. 3 Ils s’emparèrent de lui, le battirent et le renvoyèrent les mains vides. 4 Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur; ils [lui jetèrent des pierres,] le frappèrent à la tête et l'insultèrent. 5 Il en envoya un troisième et ils le tuèrent, puis beaucoup d’autres qu'ils battirent ou tuèrent. 6 Il avait encore un fils bien-aimé; il l'envoya vers eux en dernier, disant: ‘Ils auront du respect pour mon fils.’ 7 Mais ces vignerons dirent entre eux: ‘Voilà l'héritier. Venez, tuons-le et l'héritage sera à nous.’ 8 Et ils s’emparèrent de lui, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. 9 Que fera donc le maître de la vigne? Il viendra, fera mourir les vignerons et donnera la vigne à d'autres.

10 »N'avez-vous pas lu cette parole de l'Ecriture: La pierre qu'ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire; 11 c'est l’œuvre du Seigneur, et c'est un prodige à nos yeux ?»

12 Ils cherchaient à l'arrêter, mais ils redoutaient les réactions de la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils le laissèrent alors et s'en allèrent.

1-12 Christ montre dans ces paraboles, qu’Il mettait de coté l’église juive.

Il est triste de penser au traitement ignoble, que les fidèles serviteurs de Dieu ont dû subir de tout temps, de la part de ceux qui ont pu jouir des privilèges qu’offre l’église, sans produire pour autant en retour, les « fruits ».

Dieu, finalement, envoya Son Fils bien-aimé : on aurait dû s’attendre à ce que, ce Fils, que le Maître aimait, soit également respecté et aimé par les hommes. Mais au lieu de L’honorer, en tant que Fils et Héritier, ils L’ont cependant haï. La louange que nous pouvons offrir à Christ provient de Dieu. C’est par ce Dernier que nous exaltons Son Fils en notre cœur, que nous pouvons y établir Son trône : si tel est le cas, cela ne peut être que merveilleux à nos yeux !

Les Écritures, les fidèles prédicateurs et la venue de Christ en chair, nous poussent à rendre à Dieu, ici-bas, la louange qui Lui est due. Que les pécheurs prennent garde à ne pas avoir un esprit orgueilleux et charnel. S’ils insultent ou méprisent ceux qui professent Christ, ils Lui auraient fait subir le même sort odieux, s’ils avaient vécu au temps où le Seigneur était en ce monde.

Tentatives de piéger Jésus

13 Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques pharisiens et des hérodiens, afin de le prendre au piège de ses propres paroles. 14 Ils vinrent lui dire: «Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des gens et tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité. Est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur? Devons-nous payer ou ne pas payer?» 15 Mais Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur répondit: «Pourquoi me tendez-vous un piège? Apportez-moi une pièce de monnaie afin que je la voie.» 16 Ils en apportèrent une. Jésus leur demanda: «De qui porte-t-elle l'effigie et l'inscription?» «De l'empereur», lui répondirent-ils. 17 Alors il leur dit: «Rendez à l'empereur ce qui est à l'empereur et à Dieu ce qui est à Dieu.» Et ils furent dans l'étonnement à son sujet.

13-17 On pourrait penser que les ennemis de Christ soient désireux de connaître quel était leur devoir ; en fait ils espéraient trouver une occasion d’accuser Jésus, quel que soit l’angle sous lequel ce Dernier répondrait à la question qui Lui fut posée dans ce texte.

Rien n’est plus facile, pour piéger les serviteurs de Christ, que de les conduire à se mêler ici-bas, des disputes au sujet de la politique. Jésus évita le piège en se référant à la soumission que Ses ennemis devaient observer devant la nation, en tant que citoyens : tous ceux qui l’entendirent furent émerveillés de la grande sagesse de Sa réponse !

Beaucoup font l’éloge des paroles d’un sermon, mais hélas, ne sont pas respectueux des doctrines qu’il enseigne …

18 Les sadducéens , qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent auprès de Jésus et lui posèrent cette question: 19 «Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si un homme meurt et laisse une femme sans avoir d'enfants, son frère épousera la veuve et donnera une descendance à son frère. 20 Or, il y avait sept frères. Le premier s’est marié et est mort sans laisser de descendance. 21 Le deuxième a pris la veuve pour femme et est mort sans laisser de descendance. Il en est allé de même pour le troisième, 22 et aucun des sept n’a laissé de descendance. Après eux tous, la femme est morte aussi. 23 A la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme? En effet, les sept l'ont eue pour épouse.» 24 Jésus leur répondit: «N'êtes-vous pas dans l'erreur parce que vous ne connaissez ni les Ecritures ni la puissance de Dieu? 25 En effet, à la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront comme les anges dans le ciel. 26 En ce qui concerne la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse ce que Dieu lui a dit, dans l'épisode du buisson: Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? 27 Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes complètement dans l'erreur.»

18-27 La meilleure protection contre toute erreur relative aux Écritures, consiste à bien connaitre ces dernières : Elles sont la véritable « source » de toute vie spirituelle authentique, Elles sont le fondement sur lequel on peut vraiment se baser.

Dans ce texte, Christ ne répond pas directement à l’objection des sadducéens : ils n’étaient à cette époque que des moqueurs hypocrites, cherchant à faire valoir leur propre doctrine, sur le devenir de la postérité, lors de la résurrection des morts. La relation entre mari et femme ici-bas, n’existera pas dans le paradis céleste.

Il n’est pas étonnant que nous puissions nous « perdre » dans de vaines erreurs d’interprétation, lorsque nous imaginons le monde de l’au-delà, au travers de ce que nous pouvons en percevoir ici-bas. Il est absurde de penser que le Dieu Tout Puissant puisse être la part et le bonheur d’un homme, qui finisse dans la mort éternelle : il est donc certain que l’âme d’Abraham existe toujours et agit, bien qu’elle soit pour un temps, séparée de son corps.

Ceux qui nient la résurrection se trompent gravement, on devrait d’ailleurs les prévenir de leur erreur. Cherchons à « transiter » dans ce monde périssable, dans l’espérance joyeuse d’un bonheur éternel, et d’une glorieuse résurrection !

28 Un des spécialistes de la loi, qui les avait entendus discuter, vit que Jésus avait bien répondu aux sadducéens. Il s'approcha et lui demanda: «Quel est le premier de tous les commandements?» 29 Jésus répondit: «Voici le premier: Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur 30 et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force . 31 Voici le deuxième: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.» 32 Le spécialiste de la loi lui dit: «Bien, maître. Tu as dit avec vérité que Dieu est unique, qu'il n'y en a pas d'autre que lui 33 et que l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, [de toute son âme] et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.» 34 Voyant qu'il avait répondu avec intelligence, Jésus lui dit: «Tu n'es pas loin du royaume de Dieu.» Personne n'osa plus lui poser de questions.

28-34 Ceux qui désirent sincèrement être enseignés quant à leur devoir, seront éclairés par Christ : Il les guidera dans Ses voies.

Jésus répondit au scribe que le premier de tous les commandements, celui qui en effet, inclut tout, est d’aimer Dieu de tout son cœur. Si ce principe domine une âme, celle-ci sera disposée à obéir à tous les autres commandements. Aimer Dieu de tout notre cœur, nous engagera à effectuer toutes choses auxquelles Il prend plaisir.

Les sacrifices expiaient uniquement les transgressions à la loi morale, commises par les hommes. Il ne ressortait de ces sacrifices aucun pouvoir spécial, excepté qu’ils exprimaient la repentance et la foi envers le Sauveur promis, et conduisaient à une obéissance morale.

Parce que nous avons aimé l’homme avant Dieu, nous sommes des pécheurs condamnés ; de ce fait, nous avons besoin de la Grâce.

Christ approuva la réponse de ce scribe, et encouragea ce dernier à aller encore plus loin dans sa démarche spirituelle : la bonne connaissance de la loi conduit à la conviction de péché, à la repentance, à la découverte de notre besoin de la Grâce, et à la compréhension du chemin par lequel Christ justifie !

Reproches de Jésus aux chefs religieux

35 Jésus continuait à enseigner dans le temple; il dit: «Comment les spécialistes de la loi peuvent-ils dire que le Messie est le fils de David ? 36 [En effet,] David lui-même, animé par l'Esprit saint, a dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: ‘Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis ton marchepied.’ 37 David lui-même l'appelle Seigneur. Comment peut-il donc être son fils?» Et une grande foule l'écoutait avec plaisir.

38 Il leur disait dans son enseignement: «Attention aux spécialistes de la loi qui aiment se promener en longues robes et être salués sur les places publiques! 39 Ils recherchent les sièges d'honneur dans les synagogues et les meilleures places dans les festins; 40 ils dépouillent les veuves de leurs biens tout en faisant pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.»

35-40 Lorsqu’on prête attention à ce que l’écriture déclare, quant à la Personne et au ministère de Christ, on est amené à Le confesser en tant que notre Seigneur et notre Dieu, et à Lui obéir, en tant que notre merveilleux Rédempteur.

Si les gens simples reçoivent ces vérités avec joie, alors que les intellectuels et les prétentieux les rejettent, les premiers sont heureux, alors que les derniers font littéralement pitié.

Le péché déguisé sous une apparence de piété est une double iniquité : son destin sera deux fois plus sinistre …

41 Jésus était assis vis-à-vis du tronc et regardait comment la foule y mettait de l'argent. De nombreux riches mettaient beaucoup. 42 Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux petites pièces, une toute petite somme. 43 Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, 44 car tous ont pris de leur superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu’elle, elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.»

41-44 N’oublions pas que Jésus connait toujours le « trésor » d’une église : Il sait combien et avec quelle motivation les hommes donnent pour Sa cause. Il regarde au cœur et la nature de nos objectifs, quand nous apportons notre offrande ; Le Seigneur voit très bien si nous donnons pour Lui ou seulement pour être vus des hommes.

Nous aurons du mal à trouver des gens qui ne critiqueront pas cette veuve ; en fait, nous ne devons pas nous attendre à en trouver beaucoup qui fassent comme elle : donner tout, malgré sa pauvreté. Notre Seigneur, cependant, fait l’éloge de cette femme : nous pouvons donc être certains qu’elle a agi sagement, en pratiquant le bien.

Les faibles contributions des pauvres, dans le but d’honorer leur Sauveur, seront louées, au jour où l’on exposera avec mépris les « splendides » actions des incrédules …


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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