Livres de la Bible



Romains 12

Introduction de Matthew Henry

* Les croyants doivent se consacrer à Dieu (1,2). Ils doivent être humbles, et utiliser fidèlement leurs dons spirituels, dans leurs postes respectifs (3-8). Exhortations à divers devoirs (9-16). Et à une conduite paisible envers tous les hommes, avec indulgence et bienveillance (17-21).


La vie nouvelle 12.1–16.27
De nouveaux comportements

1 Je vous encourage donc, frères et sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable. 2 Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

1,2 L’apôtre ayant terminé la partie de son épître dans laquelle il discute et prouve les diverses doctrines qui sont pratiquement appliquées, ici il insiste sur les devoirs importants émanant des principes de l’Évangile. Il a imploré les Romains, comme étant ses frères en Christ, par les miséricordes de Dieu, de Lui présenter leurs corps comme un sacrifice vivant. Ceci est un puissant appel. Nous recevons tous les jours du Seigneur les fruits de sa miséricorde. Rendons-lui en retour tout ce que nous pouvons ; tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, tout ce que nous pouvons faire: et après tout qu’est ce retour par rapport aux grandes richesses que nous recevons ? Ce qui est acceptable à Dieu, c’est un service raisonnable, pour lequel nous sommes capables et prêts à donner une raison, et que nous comprenons. La conversion et la sanctification sont le renouvellement de l’esprit ; elles sont un changement, non pas de la substance, mais des qualités de l’âme. Le progrès de la sanctification, qui conduit de plus en plus à la mort au péché et à la vie à la justice, est opéré sur cette œuvre de renouvellement, jusqu’à ce que cela soit parachevé dans la gloire. Le grand ennemi à ce renouvellement est la conformation à ce monde. Soyons prudents, lorsque nous formons des plans de bonheur, si ces projets reposent dans les choses de ce monde, choses qui passent très vite. Ne tombons pas dans les habitudes de ceux qui marchent dans la convoitise de la chair, et qui ont l’esprit aux choses terrestres. L’œuvre du Saint-Esprit commence d’abord dans la compréhension, puis elle se fait sur la volonté, les affections, et la conversation, jusqu’à ce qu’il y ait un changement de l’ensemble de l’homme dans la ressemblance avec Dieu, dans la connaissance, la justice, et la véritable sainteté. Ainsi, être pieux, c’est de nous abandonner à Dieu.

3 Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée. 4 En effet, de même que nous avons plusieurs membres dans un seul corps et que tous les membres n'ont pas la même fonction, 5 de même, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres, chacun pour sa part. 6 Nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée. Si quelqu’un a le don de prophétie, qu'il l'exerce en accord avec la foi; 7 si un autre est appelé à servir, qu'il se consacre à son service. Que celui qui enseigne se donne à son enseignement, 8 et celui qui a le don d’encourager à l'encouragement. Que celui qui donne le fasse avec générosité, celui qui préside, avec zèle, et que celui qui exerce la bienveillance le fasse avec joie.

3-8 La fierté est un péché qui est en nous par nature ; nous avons besoin d’en être avertis et armés contre lui. Tous les saints forment un corps en Christ, qui est la Tête du corps, et le Centre commun de leur unité. Dans le corps spirituel, certains conviennent parfaitement pour une sorte de travail et y sont appelés ; d’autres sont destinés à une autre sorte de travail. Nous devons faire tout le bien que nous pouvons, les uns aux autres, et pour l’intérêt commun. Si nous pensions sérieusement aux possibilités que nous avons, et combien nous sommes loin de les utiliser correctement, cela nous rendrait plus humbles. Mais comme nous ne devons pas être fiers de nos talents, de la même manière nous ne devons pas sous un prétexte d’humilité et de désintéressement, devenir paresseux pour nous mettre à la disposition du bien des autres. Nous ne devons pas dire: je ne suis rien, donc je vais rester encore assis et ne rien faire ; mais nous devons dire: je ne suis rien par moi-même, mais je me donnerai à l’extrême, dans la force de la grâce de Christ. Quels que soient ce que peuvent être nos dons ou nos situations, nous devons essayer de nous employer humblement, avec diligence, gaiement, et dans la simplicité ; non pas en recherchant notre propre crédit ou profit, mais le bien de beaucoup, pour ce monde et celui qui est à venir.

9 Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur, attachez-vous au bien. 10 Par amour fraternel soyez pleins d'affection les uns pour les autres et rivalisez d'estime réciproque. 11 Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit et servez le Seigneur. 12 Réjouissez-vous dans l'espérance et soyez patients dans la détresse. Persévérez dans la prière. 13 Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l'hospitalité avec empressement.

14 Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. 15 Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. 16 Vivez en plein accord les uns avec les autres. N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages.

9-16 L’amour professé par les chrétiens les uns envers les autres doit être sincère, libre de supercherie, sans arrière-pensée, ni compliments trompeurs. Dépendant de la grâce divine, ils doivent détester et redouter tout mal, aimer et se plaire dans tout ce qui est bon et utile. Nous ne devons pas seulement faire ce qui est bon, mais nous devons nous y attacher. Tout notre devoir envers les autres est résumé dans un mot: L’amour. Celui-ci dénote l’amour des parents envers leurs enfants, amour qui est plus tendre et naturel que tout autre ; non forcé, sans contrainte. Et l’amour pour Dieu et l’homme, avec du zèle pour l’Évangile, rendra le chrétien sage appliqué à toutes ses affaires dans le monde, et lui permettra d’obtenir une habileté supérieure. Dieu doit être servi avec l’esprit, sous les influences du Saint-Esprit. Il est honoré par notre espérance et notre confiance en lui, spécialement quand nous nous réjouissons dans cette espérance. Il est servi, non seulement quand nous travaillons pour lui, mais aussi lorsque nous nous tenons dans la quiétude quand il nous appelle à souffrir. La patience pour l’égard de Dieu est la véritable piété. Ceux qui se réjouissent dans l’espérance seront vraisemblablement patients dans la tribulation. Nous ne devons pas être froids dans le devoir de la prière, ni en être vite lassés. Non seulement il doit y avoir de la gentillesse pour les amis et les frères, mais les chrétiens ne doivent pas donner asile à de la colère contre leurs ennemis. Ce n’est qu’un amour burlesque celui qui repose dans des paroles de gentillesse, alors que notre frère a besoin de vrais vivres, et qu’il est en notre pouvoir d’y pourvoir. Soyez prêt à aider ceux qui font le bien: si l’occasion s’en présente, nous devons accueillir des étrangers. Bénissez, et ne maudissez pas. Cela veut dire avec beaucoup de bonne volonté ; non pas les bénir dans les moments de prière, et les maudire dans d’autres temps ; les bénir en permanence, et ne pas les maudire du tout. Le véritable amour chrétien nous fera prendre part aux peines et aux joies de l’un et de l’autre. Travaillez autant que vous le pouvez à vous entendre dans les mêmes vérités spirituelles ; et quand vous voyez que cela est difficile, soyez en accord dans votre affection. Considérez la pompe du monde et sa dignité avec un saint mépris. N’y faites pas attention ; n’y mettez pas votre amour. Soyez réconciliés avec la place où Dieu vous a mis dans sa providence, quelle qu’elle soit. Rien n’est au-dessous de nous, sauf le péché. Nous ne trouverons jamais dans nos cœurs de la condescendance pour les autres, si nous sommes indulgents envers nous-mêmes ; c’est pourquoi cela doit être mortifié.

17 Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. 18 Si cela est possible, dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. 19 Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: C’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur. 20 Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. 21 Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.

17-21 Depuis que les hommes sont devenus les ennemis de Dieu, ils ont été prompts à être ennemis les uns des autres. Et ceux qui embrassent la religion doivent compter rencontrer des ennemis dans un monde dont les sourires sont rarement en accord avec ceux de Christ. Il ne faut rendre à personne le mal pour le mal. Ceci est une manière de brute, convenant seulement aux animaux, qui ne sont pas conscients de l’existence d’un être au-dessus d’eux, ou d’une existence future. Et non seulement il faut faire, mais il faut bien rechercher à faire tout ce qui est aimable et digne de crédit, et qui recommande la religion à tous ceux avec qui vous conversez. Étudiez les choses qui amènent la paix ; si possible sans offenser Dieu ni blesser la conscience. Ne vous vengez pas vous-mêmes. Ceci est une dure leçon pour la nature corrompue, c’est pourquoi un remède y est ajouté. Laissez agir la colère. Quand la passion d’un homme est excitée, que le courant est fort, laissez tout cela passer, de peur que cette fureur ne se tourne encore plus contre vous. La ligne de notre devoir est clairement marquée, et si nos ennemis ne sont pas radoucis par notre gentillesse persévérante, nous ne devons pas rechercher la vengeance ; ils seront consommés par le courroux ardent de Dieu à qui appartient la vengeance. Le dernier verset incite à ce qui n’est pas compris facilement par le monde, c’est-à-dire que dans toute lutte et dispute, celui qui se venge est conquis, et celui qui pardonne est conquérant. Ne soyez pas vaincus par le mal. Apprenez à vous battre contre les mauvais desseins dirigés contre vous, soit pour les transformer, soit pour conserver votre propre paix. Celui qui a cette règle sur son esprit est meilleur que le puissant. Les enfants de Dieu peuvent se demander s’il n’est pas plus doux pour eux que tout bien terrestre que Dieu leur permette ainsi par son Esprit, de ressentir et agir de cette façon.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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