* La nécessité et le bienfait de la grâce de l’amour (1-3). Son excellence présentée par ses propriétés et ses effets (4-7) ; et par sa durabilité, et sa supériorité (8-13).
1 Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit. 2 Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. 3 Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
1-3 Le chemin excellent que l’on pouvait apercevoir dans la fin du chapitre précédent n’est pas la charité selon le sens habituel du mot, c’est-à-dire de donner une aumône, mais c’est l’amour au sens le plus complet ; le véritable amour pour Dieu et l’homme. Sans cet amour les dons le plus glorieux ne nous sont d’aucun crédit, et ils n’ont aucune estime aux yeux de Dieu. Une tête claire et une compréhension profonde n’ont aucune valeur sans un cœur bienveillant et charitable. Il peut y avoir une main ouverte et prodigue là où il n’y a pas un cœur libéral et charitable. Faire le bien aux autres ne nous en fera aucun à nous, si ce n’est pas réalisé par amour pour Dieu, et notre bonne volonté pour les hommes. Si nous donnons tout ce que nous avons, mais que nous ne donnons pas notre cœur à Dieu, cela ne nous sera d’aucun profit. Il en est de même avec la souffrance la plus douloureuse. Combien se trompent ceux qui cherchent l’acceptation et la récompense pour leurs bonnes œuvres, mais qui sont aussi insuffisants et défectueux qu’ils sont corrompus et égoïstes !
4 L'amour est patient, il est plein de bonté; l'amour n'est pas envieux; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, 5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, 6 il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; 7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
4-7 Quelques-uns des effets de la charité sont exposés afin que nous puissions savoir si nous avons cette grâce ; et que, si nous ne l’avons pas, nous ne puissions pas nous reposer jusqu’à ce que nous l’ayons. Cet amour est une preuve tangible de la régénération, et c’est une pierre de touche de notre foi qui est professée en Christ. Dans cette belle description de la nature et des effets de l’amour, l’intention était de montrer aux Corinthiens que leur conduite était, sous de nombreux aspects, vraiment en contraste. La charité est un ennemi total à l’égoïsme ; elle ne désire ni ne cherche sa propre louange, ou son honneur, son profit, ou son plaisir. Ce n’est pas que cette charité détruit toute estime envers nous-mêmes, ou que l’homme charitable doive négliger lui-même et tous ses intérêts. Mais la charité ne cherche jamais sa satisfaction en blessant les autres, ou en les négligeant. Elle préfère toujours le bien-être des autres à son avantage privé. Combien est accommodante et aimable la charité chrétienne ! Combien le christianisme apparaîtrait comme excellent au monde si ceux qui le professent vivaient plus sous ce principe divin, et considéraient avec l’estime qui lui est due le commandement sur lequel son Auteur béni a mis principalement l’accent ! Demandons-nous si cet amour divin demeure dans nos cœurs. Est-ce que ce principe nous a guidés dans notre comportement envers tous les hommes ? Est-ce que nous sommes disposés à mettre de côté des objets et des buts égoïstes ? Il y a ici un appel à la vigilance, l’assiduité, et la prière.
8 L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. 9 En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement, 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. 11 Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant. 12 Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu.
13 Maintenant donc ces trois choses restent: la foi, l'espérance, l'amour; mais la plus grande des trois, c'est l'amour.
8-13 La charité est de beaucoup préférable aux dons sur lesquels les Corinthiens fondaient leur fierté. Par sa durée qui est plus grande. C’est une grâce, qui dure comme l’éternité. L’état présent est un état d’enfance, le futur est un état d’adulte. C’est la différence qui existe entre la terre et le ciel. Quelles vues étroites, quelles notions confuses des choses ont des enfants quand on les compare avec celles des hommes qui sont devenus grands ! C’est ce que nous penserons de nos dons auxquels nous donnons le plus de valeur, quand nous arriverons au ciel. Toutes choses sont maintenant sombres et confuses, en comparaison avec ce qu’elles seront ci-après. Elles peuvent seulement être vues comme par le reflet dans un miroir, ou dans la description d’une énigme ; mais ci-après notre connaissance sera libre de toute obscurité et d’erreur. C’est la lumière du ciel seulement qui enlèvera tous les nuages et ténèbres qui nous cachent le visage de Dieu. Pour résumer les excellences de la charité, elle est non seulement préférable aux dons, mais aussi aux autres grâces, à la foi et l’espérance. La foi oriente sur la révélation divine, et y acquiesce, en s’appuyant sur le Rédempteur Divin. L’espérance s’attache au bonheur futur, et y met ses attentes ; mais dans le ciel, la foi sera avalée par une vision réelle, et l’espérance par le plaisir. Il n’y a pas lieu de croire et d’espérer, quand nous voyons et que nous possédons. Mais là, l’amour sera rendu parfait. Là nous aurons un amour parfait envers Dieu. Et là nous nous aimerons parfaitement les uns les autres. État béni, qui surpasse le meilleur ici-bas ! Dieu est amour, 1Jean 4:8,16. Là où Dieu doit être vu comme il est, et face à face, là charité se manifeste dans ses plus grandes dimensions ; là seulement elle est parachevée.