* Une bête sauvage monte de la mer, et le dragon lui donne son autorité (1-10). Une autre bête, qui a deux cornes comme un agneau, mais parle comme un dragon (11-15). Elle oblige chacun à adorer son image, et recevoir sa marque, comme des personnes qui lui sont consacrées (16-18).
1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms blasphématoires.
2 La bête que je vis ressemblait à un léopard; ses pattes étaient comme celles d'un ours et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité. 3 L'une de ses têtes était comme blessée à mort, mais sa blessure mortelle fut guérie. Remplie d'admiration, la terre entière suivit alors la bête. 4 On adora le dragon parce qu'il avait donné l’autorité à la bête; on adora aussi la bête en disant: «Qui est semblable à la bête et qui peut combattre contre elle?»
5 Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes, et elle reçut le pouvoir de faire la guerre pendant 42 mois. 6 Elle ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour insulter son nom et son tabernacle, ceux qui habitent dans le ciel. 7 Il lui fut permis de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Elle reçut l’autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation, 8 et tous les habitants de la terre l'adoreront, tous ceux dont le nom n'a pas été inscrit dans le livre de vie de l'Agneau offert en sacrifice, et ce dès la création du monde.
9 Si quelqu'un a des oreilles, qu'il écoute. 10 Si quelqu'un fait des prisonniers, il sera emmené prisonnier. Si quelqu'un tue par l'épée, il doit être tué par l'épée. C'est ici que sont nécessaires la persévérance et la foi des saints.
1-10 L’apôtre, se tenant sur le rivage, a vu une bête sauvage sortir de la mer ; un pouvoir tyrannique, idolâtre, persécuteur, jaillissant des troubles qui ont eu lieu. C’était un monstre effroyable ! Il semble figurer cette domination du monde, oppressante, qui pendant de longues périodes, même du temps de la captivité babylonienne, avait été hostile à l’église. La première bête a alors commencé à opprimer et persécuter les justes au nom de la justice, mais ils ont plus souffert que sous la quatrième bête de Daniel (l’Empire romain) qui a affligé les saints par beaucoup de persécutions cruelles. La source de son autorité était le dragon. La bête était installée par le diable, et soutenue par lui. La blessure à la tête peut être l’abolition de l’idolâtrie païenne ; et la guérison de la blessure, une introduction de l’idolâtrie papiste, la même dans sa substance, revêtue d’une nouvelle robe, mais qui répond efficacement aux desseins du diable. Le monde a admiré son pouvoir, sa politique et son succès. Ils ont payé l’honneur et la soumission au diable et ses instruments. Il a exercé un pouvoir infernal et une politique exigeant des hommes de rendre à des créatures cet honneur qui appartient à Dieu seul. Cependant, le pouvoir du diable et son succès sont limités. Christ possède un reste choisi, racheté par son sang, enregistré dans son livre, scellé par son Esprit ; et bien que le diable et l’antéchrist puissent vaincre le corps, et enlever la vie naturelle, ils ne peuvent pas conquérir l’âme, ni forcer les vrais croyants à abandonner leur Sauveur, et joindre ses ennemis. La persévérance dans la foi de l’Évangile et la vraie adoration de Dieu, dans cette grande heure d’épreuve et de tentation, qui tromperait tout le monde sauf l’élu, est la caractéristique de ceux qui sont enregistrés dans le livre de vie. Ce motif puissant et cet encouragement à la constance sont le grand dessein de tout le livre de l’Apocalypse.
11 Ensuite je vis monter de la terre une autre bête; elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, mais elle parlait comme un dragon. 12 Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle obligeait la terre et ses habitants à adorer la première bête, celle dont la blessure mortelle avait été guérie. 13 Elle accomplissait de grands signes miraculeux, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. 14 Elle égarait les habitants de la terre par les signes qu'il lui était donné d'accomplir en présence de la bête; elle leur disait de faire une image de la bête qui avait été blessée par l'épée et qui avait survécu. 15 Elle reçut le pouvoir d'animer l'image de la bête, afin que cette image puisse parler et faire tuer tous ceux qui ne l'adoreraient pas. 16 Elle fit en sorte qu’on impose à tous les hommes, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, une marque sur leur main droite ou sur leur front. 17 Ainsi, personne ne pouvait acheter ni vendre sans avoir la marque, c’est-à-dire le nom de la bête ou le nombre de son nom.
18 Il faut ici de la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence déchiffre le nombre de la bête, car c'est un nombre d'homme. Son nombre est 666.
11-18 Ceux qui considèrent que la première bête représente un pouvoir mondial pensent également que la seconde est aussi un pouvoir persécuteur, qui agit sous le couvert de la religion, et de charité envers les âmes des hommes. C’est une autorité spirituelle, qui professe être dérivée de Christ, qui s’est exercée d’abord d’une manière douce, mais qui a parlé très vite comme le dragon. Sa parole l’a trahie ; car elle avance ses fausses doctrines et ses décrets cruels, qui montrent qu’elle appartient au dragon, et non pas à l’Agneau. Elle a exercé tous les pouvoirs de la bête antérieure. Elle poursuit le même dessein, amener les hommes à ne pas adorer le vrai Dieu, et soumettre les âmes des hommes à la volonté et au contrôle des hommes. La deuxième bête a développé ses conceptions, par des méthodes par lesquelles les hommes devaient être trompés en adorant la bête antérieure, dans sa nouvelle forme, ou son image. Par de prétendues merveilles et des miracles trompeurs. Et par de sévères censures. Et aussi en ne permettant pas à ceux qui n’adoreront pas cette bête, qui est l’image de la bête païenne, de jouir de leurs droits naturels ou civils. C’est une qualification pour acheter et vendre, aussi bien que pour les lieux de profit et de confiance, qu’ils obligent à utiliser pour tous leurs intérêts, leur pouvoir, et pour renforcer l’autorité de la bête, qui est l’intention manifestée par la réception de sa marque. Faire une image à la bête, dont la blessure mortelle a été guérie, serait donner forme et pouvoir à son adoration, ou exiger l’obéissance à ses ordres. Adorer l’image de la bête, implique être sujet de ces choses qui marquent le caractère de l’image, et la font devenir l’image de la bête. Le nombre de la bête est donné, comme pour montrer la sagesse infinie de Dieu, et exercer la sagesse des hommes. Le nombre est le nombre d’un homme, calculé d’après la manière habituelle parmi les hommes, et c’est 666. Ce que cela veut dire reste un mystère. À presque chaque dispute religieuse, ce nombre a été appliqué, et l’on peut penser raisonnablement que la signification n’a toujours pas été découverte. Mais celui qui a la sagesse et la compréhension verra que tous les ennemis de Dieu sont comptés et marqués pour leur destruction ; que le terme de leur pouvoir expirera bientôt, et que toutes les nations se soumettront à notre Roi de justice et de paix.