Livres de la Bible
Hébreux 13
* Exhortations à divers devoirs, et à se contenter de ce que la Providence nous alloue (1-6). Respecter les directives des pasteurs fidèles, avec des avertissements contre ce qui peut être apporté par des doctrines étranges (7-15). Exhortations supplémentaires aux devoirs, relatifs à Dieu, à notre prochain, et ceux qui nous dirigent dans le Seigneur (16-21). Cette épître doit être considérée avec sérieux (22-25).
1 Persévérez dans l'amour fraternel. 2 N'oubliez pas l'hospitalité, car en l'exerçant certains ont sans le savoir logé des anges.
3 Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous étiez dans leur corps.
4 Que le mariage soit honoré de tous et le lit conjugal épargné par la souillure: ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera.
5 Que votre conduite ne soit pas guidée par l'amour de l'argent, contentez-vous de ce que vous avez. En effet, Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai pas et je ne t'abandonnerai pas. 6 C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon secours, je n’aurai peur de rien. Que peut me faire un homme?
1-6 Le dessein de Christ en se donnant lui-même pour nous, a été de pouvoir racheter pour lui un peuple particulier, zélé pour de bonnes œuvres. Et la véritable religion est le lien le plus fort de l’amitié. Nous trouvons ici de sérieuses exhortations à plusieurs devoirs chrétiens, spécialement le contentement. Le péché opposé à cette grâce et ce devoir est la cupidité, un désir inassouvi pour la richesse de ce monde, et l’envie envers ceux qui ont plus que nous. Ayant des trésors dans le ciel, nous pouvons nous contenter des moindres choses ici-bas. Ceux qui ne peuvent pas être ainsi ne pourraient être contentés, bien que Dieu ait élevé leur condition. Adam était dans le paradis, et cependant pas satisfait ; certains anges dans le ciel n’ont pas été satisfaits ; mais l’apôtre Paul, bien qu’humilié et dépouillé, avait appris en tout moment, dans toutes choses, à être content. Les chrétiens ont raison d’être satisfaits de leur sort présent. Cette promesse contient la somme et la substance de toutes les promesses ; « je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point » Josué 1:5. Dans le texte d’origine, il n’y a pas moins de cinq négations rassemblées pour confirmer la promesse: le vrai croyant aura la présence gracieuse de Dieu avec lui, dans sa vie, à sa mort, et pour toujours. Les hommes ne peuvent rien faire contre Dieu, et Dieu peut faire tout ce que les hommes font contre son peuple, pour conduire ces choses à leur bien.
7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi.
8 Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité. 9 Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon en effet que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont été d’aucun profit à ceux qui s’en sont fait une règle. 10 Nous avons un autel dont ceux qui accomplissent le service du tabernacle n'ont pas le droit de tirer leur nourriture. 11 En ce qui concerne les animaux dont le sang est apporté par le grand-prêtre dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, leur corps est brûlé à l’extérieur du camp. 12 Voilà pourquoi Jésus aussi, afin de procurer la sainteté au peuple au moyen de son propre sang, a souffert à l’extérieur de la ville. 13 Sortons donc pour aller à lui à l’extérieur du camp, en supportant d’être humiliés comme lui. 14 En effet, ici-bas nous n'avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir.
15 Par Christ, offrons [donc] sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement lui appartenir.
7-15 Les directives et les exemples des ministres de Dieu, qui ont honorablement et d’une façon correcte apporté leur témoignage, doivent être particulièrement gardés en mémoire par ceux qui leur ont survécu. Et bien que quelques-uns de ces serviteurs étaient morts, d’autres mourants, les Hébreux devaient se souvenir que la Tête, le Souverain sacrificateur de l’église, l’Évêque de leurs âmes, vit à jamais, et qu’il est toujours le même. Christ est le même dans le temps de l’Ancien Testament qu’au jour de l’Évangile, et il sera ainsi à son peuple pour toujours, également miséricordieux, puissant, et omnipotent. Il continue à rassasier l’affamé, il encourage celui qui tremble, et accueille les pécheurs qui se repentent: il continue à rejeter l’orgueilleux et le propre juste, il déteste la simple profession de foi non fondée, et il enseigne celui qu’il sauve à aimer la justice et haïr l’iniquité. Les croyants doivent chercher à avoir leurs cœurs établis dans une dépendance simple à la grâce gratuite, par le Saint-Esprit, qui veut consoler leurs cœurs, et les protéger contre l’illusion. Christ est à la fois notre Autel et notre Sacrifice ; il sanctifie le don. Le repas du Seigneur, la Sainte Cène, est la fête de la Pâque de l’Évangile. Ayant montré ce qui dans la loi lévitique, d’après ses règles propres, écarte les hommes de l’autel chrétien, l’auteur de l’épître ajoute: « Sortons donc pour aller à lui hors du camp » ; sortons de la loi cérémonielle, du péché, du monde, et de nous-mêmes. Vivants par la foi en Christ, mis à part pour Dieu à travers son sang, soyons volontairement séparés de ce monde du mal. Le péché, les pécheurs, et même la mort ne nous retiendront pas ici-bas. Marchons donc maintenant par la foi, et cherchons en Christ le repos et la paix que ce monde ne peut nous offrir. Apportons nos sacrifices à cet autel, et à notre souverain sacrificateur, et faisons-les monter par lui. Nous devons en permanence offrir notre sacrifice de louange à Dieu. Dans ce sacrifice se trouvent notre adoration et notre prière, aussi bien que nos actions de grâces.
16 Et n’oubliez pas de faire le bien et de vous entraider, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.
17 Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d'aucun avantage.
18 Priez pour nous. Nous sommes en effet convaincus d'avoir une bonne conscience, puisque nous voulons bien nous conduire en toute circonstance. 19 Je vous invite plus particulièrement à prier pour que je vous sois rendu plus tôt.
20 Le Dieu de la paix a ramené d’entre les morts notre Seigneur Jésus, devenu le grand berger des brebis grâce au sang d'une alliance éternelle. 21 Qu’il vous rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté, qu’il fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!
16-21 Nous devons, en fonction de nos possibilités, pourvoir aux besoins des âmes et des corps des autres hommes: Dieu acceptera ces offrandes avec plaisir, et acceptera et bénira ceux qui les offrent à travers Christ. L’auteur décrit alors ce qu’est leur devoir envers leurs conducteurs spirituels: leur obéir et leur être soumis, car cela est agréable à l’esprit et à la volonté de Dieu, qui l’a fait connaître dans sa parole. Les chrétiens ne doivent pas penser d’eux-mêmes qu’ils sont trop sages, trop bons, ou trop grands, pour apprendre. Le peuple doit sonder les Écritures, et tant que les ministres les enseignent selon cette règle, ils doivent recevoir leurs directives comme étant la parole de Dieu, qui fait son ouvrage dans ceux qui croient. Il est de l’intérêt des auditeurs que ce que leurs ministres leur donnent le soit avec joie, et non pas avec chagrin. Les ministres fidèles délivrent leurs propres âmes, mais ils auront à rendre compte de la ruine d’un peuple infructueux et sans foi. Plus le peuple prie avec sérieux pour ses serviteurs, plus il peut attendre de bienfaits de leurs ministères. Une bonne conscience a du respect pour tous les ordres de Dieu et pour tout notre devoir. Ceux qui ont cette bonne conscience ont cependant besoin des prières des autres. Quand des serviteurs viennent vers un peuple qui prie pour eux, ils viennent avec une plus grande satisfaction pour eux-mêmes, et des bienfaits pour le peuple. Nous devons rechercher toutes nos miséricordes par la prière. Dieu est le Dieu de paix, réconcilié totalement avec les croyants ; il a tracé un chemin pour la paix et la réconciliation entre lui-même et les pécheurs, et il aime la paix sur terre, spécialement dans ses églises. Il est l’Auteur de la paix spirituelle dans les cœurs et les consciences de son peuple. Combien est solide une alliance qui a son fondement dans le sang du Fils de Dieu ! Le perfectionnement des saints dans toute œuvre bonne est la grande chose qui est désirée par eux, et pour eux ; et qu’ils puissent convenir parfaitement pour l’emploi et le bonheur du ciel. Il n’y a pas de bonne chose en nous, mais c’est l’œuvre de Dieu. Et nulle bonne chose n’est apportée en nous par Dieu, si ce n’est à travers Christ, pour son égard et par son Esprit.
22 Je vous invite, frères et sœurs, à faire bon accueil à ces paroles d'encouragement, car je vous ai écrit brièvement.
23 Sachez que notre frère Timothée a été relâché; s'il vient assez tôt, j'irai vous voir avec lui. 24 Saluez tous vos conducteurs ainsi que tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent.
25 Que la grâce soit avec vous tous!
22-25 Les hommes sont si mauvais, et même les croyants à travers les restes de leur corruption, que lorsque la doctrine la plus importante leur est délivrée pour leur propre bien, et ce, avec les évidences les plus convaincantes, il y a besoin des plus sérieuses exhortations pour qu’ils écoutent, et ne négligent pas les bons conseils qui leur sont apportés. Il est bon d’avoir la sainte loi de l’amour et de la tendresse écrite dans les cœurs des chrétiens, les uns envers les autres. La religion enseigne la véritable civilité et la bonne éducation aux hommes. Elle n’enseigne pas la mauvaise humeur ou le manque de courtoisie. Que la faveur de Dieu soit sur vous, que sa grâce fasse continuellement son œuvre en vous, et avec vous, apportant les fruits de la sainteté comme prémices de la gloire.