* Néhémie sépare les étrangers mêlés au peuple d’Israël (1-9). Les réformes de Néhémie, dans la maison de l’Éternel (10-14). Rétablissement de la pause du Sabbat (15-22). Le renvoi des femmes étrangères (23-31).
1 A ce moment-là, on a fait la lecture du livre de Moïse au peuple et l'on y a trouvé écrit que l'Ammonite et le Moabite ne pourraient jamais entrer dans l'assemblée de Dieu 2 parce qu'ils n'étaient pas venus à la rencontre des Israélites avec du pain et de l'eau et parce qu'ils avaient soudoyé Balaam à leurs dépens afin qu'il les maudisse. Cependant, notre Dieu avait changé la malédiction en bénédiction. 3 Après avoir entendu ce passage de la loi, on a exclu tout métissage d'Israël.
4 Avant cet événement, le prêtre Eliashib, qui avait reçu la responsabilité des salles de la maison de notre Dieu et qui était un proche de Tobija, 5 avait aménagé une grande pièce pour ce dernier. C’était une salle où l'on déposait auparavant les offrandes, l'encens, les ustensiles, la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile, c’est-à-dire la part due aux Lévites, aux musiciens et aux portiers et les prélèvements destinés aux prêtres.
6 Je n'étais pas à Jérusalem au moment où tout cela se passait, car j'étais retourné auprès du roi la trente-deuxième année du règne d’Artaxerxès, roi de Babylone. A la fin de l'année, j'ai demandé au roi 7 la permission de revenir à Jérusalem et je me suis aperçu du mal qu'avait commis Eliashib, au profit de Tobija, en lui aménageant une pièce dans les parvis de la maison de Dieu. 8 J'en ai éprouvé un très grand déplaisir et j’ai jeté hors de cette pièce tous les objets qui appartenaient à Tobija. 9 Puis j’ai ordonné qu'on purifie les salles avant d’y faire redéposer les ustensiles de la maison de Dieu ainsi que les offrandes et l'encens.
1-9 Israël était un peuple particulier, qui ne devait pas se mélanger avec les autres nations. Notez l’avantage qu’il y a de lire en public la Parole de Dieu : quand cette lecture est faite comme il se doit, notre péché et notre devoir nous sont révélés, ainsi que la notion du bien et du mal, en nous montrant les différentes voies où nous avons erré. Nous pouvons en tirer tout bénéfice, quand nous nous séparons alors du mal.
Ceux qui désirent débarrasser leur cœur de tout péché deviennent alors des temples vivants : ils rejettent toute « impureté de leur demeure », ainsi que toutes leurs mauvaises habitudes ; ils repoussent tout ce qui mène à la convoitise ; en fait, ils mortifient tout le mal qu’ils pratiquaient.
Quand le péché est sur le point d’être rejeté du cœur, par le repentir, nous devons alors laisser le sang de Christ opérer en nous, par la foi, pour ensuite être enrichis par les Grâces du Saint-Esprit, en vue de toute bonne œuvre.
10 J'ai aussi appris que les Lévites n’avaient pas reçu leurs parts et qu’ils s'étaient repliés sur leurs terres, en particulier les musiciens chargés du service. 11 J’ai adressé des reproches aux magistrats en leur demandant: «Pourquoi la maison de Dieu a-t-elle été abandonnée?» puis j’ai rassemblé les Lévites et les ai réinstallés à leur poste. 12 Alors tout Juda a amené la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile dans les entrepôts. 13 J’ai confié la surveillance de ces derniers au prêtre Shélémia, au scribe Tsadok et à Pedaja, l'un des Lévites, en leur associant Hanan, fils de Zaccur et petit-fils de Matthania, car ces hommes avaient la réputation d'être dignes de confiance, et je les ai chargés de faire les distributions à leurs frères.
14 Souviens-toi de moi, mon Dieu, à cause de cela, mon Dieu, et n'oublie pas mes actes de fidélité envers la maison de mon Dieu et son fonctionnement!
10-14 Si la piété ne peut empêcher les hommes de donner le mauvais exemple, il n’y aura alors aucune retenue dans le jugement céleste. Les Lévites commirent des fautes ; leurs portions ne leur avaient pas été données. Ils sortirent pour tenter de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, car leur fonction ne permettait pas de le faire. Si les serviteurs de Dieu ne perçoivent qu’une « triste » rémunération, ils ne pourront offrir qu’un ministère en conséquence. Quand les ouvriers sont peu « rétribués », la qualité de leur travail s’en ressent …
Néhémie accusa les dirigeants juifs, d’être à l’origine de cette faute, commise pas les Lévites et les chantres. Tout peuple, par ses différents responsables et magistrats, qui abandonne la religion et les services qui lui sont inhérents, et qui ne fait rien pour rétablir le bon ordre des choses, devra répondre devant Dieu, de ses actes. Néhémie ne tarda pas à replacer les Lévites dans leurs fonctions, avec la juste rétribution qu’ils devaient toucher.
En chaque occasion, le prophète s’adressa à Dieu, en se confiant en Lui et en Lui remettant tous ses problèmes. Néhémie était satisfait de constater qu’il avait été utile, dans le rétablissement et le soutien de la piété de son pays. Il n’éprouva aucune fierté particulière, mais l’humble sentiment d’avoir accompli honnêtement sa tâche. Il pria Dieu en ces termes : « souviens-toi de moi », et non pas : « récompense-moi » ; « n’oublie pas mes actes de piété », « publie ces actions », et « enregistre-les bien » !
Malgré tout, il fut récompensé, et ses actes consignés dans la Parole de Dieu. Le Seigneur nous accorde plus que nous ne pouvons en fait, Lui demander !
15 A la même époque, j’ai vu en Juda des hommes fouler le raisin dans les pressoirs pendant le sabbat, rentrer des gerbes et charger même du vin, des raisins et des figues, en plus de toutes sortes de produits, sur des ânes pour les amener à Jérusalem le jour du sabbat. Je les ai avertis, le jour où ils vendaient leurs denrées. 16 Il y avait aussi des Tyriens, installés là, qui apportaient du poisson ainsi que toutes sortes de marchandises et qui les vendaient aux Judéens, et ce à Jérusalem, le jour du sabbat. 17 J’ai adressé des reproches aux nobles de Juda en leur demandant: «Que signifie cette mauvaise action de votre part? Vous violez le jour du sabbat! 18 N'est-ce pas de cette manière que vos ancêtres ont agi? Notre Dieu a alors fait venir tous ces malheurs sur nous et sur cette ville, et vous, vous voulez attiser sa colère contre Israël en violant le sabbat!»
19 Puis j’ai ordonné qu'on ferme les portes de Jérusalem dès qu'elles seraient dans l'ombre, avant le sabbat, et qu'on ne les rouvre qu'après le sabbat. De plus, j’ai placé quelques-uns de mes serviteurs aux portes pour empêcher l’entrée de tout fardeau ce jour-là. 20 Les marchands et les vendeurs de produits de toute sorte ont alors passé une fois, puis une deuxième fois, la nuit à l’extérieur de Jérusalem. 21 Je les ai donc avertis en leur disant: «Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille? Si vous recommencez, je porterai la main contre vous.» Dès ce moment, ils ne sont plus venus pendant le sabbat. 22 J’ai aussi ordonné aux Lévites de se purifier et de venir garder les portes pour respecter la sainteté du jour du sabbat.
15-22 Le respect du « jour du Seigneur » était pour les Juifs, un fait important, dans leur désir de rétablissement de la véritable piété. Cette dernière ne pouvait en fait prospérer, tant que les sabbats étaient profanés. Il n’est pas étonnant qu’un tel recul général de la dévotion ait pu être observé en Israël, avec toute la corruption qui pouvait en découler parmi les juifs, par leur abandon du sanctuaire et ce non-respect du sabbat. Il ne faut pas en effet sous-estimer le mal commis par cette profanation du « septième jour » de la semaine.
Nous devrons répondre des péchés que d’autres ont pu commettre, en suivant notre exemple. Néhémie reprocha cette attitude, aux Juifs, soulignant qu’il s’agissait d’un véritable mépris de Dieu et du devenir de leur âme. Le prophète rappela que ce non-respect du jour du Seigneur était l’un des péchés sur lequel Dieu avait apporté Ses jugements à l’encontre du peuple d’Israël ; si ce dernier ne prenait pas l’avertissement au sérieux, en continuant à pécher de la sorte, il était en droit de s’attendre à d’autres châtiments célestes. Dans tous ces faits, le courage, l’ardeur, et la prudence de Néhémie ont été consignés dans la Parole, afin de nous servir d’exemple ; nous avons de bonnes raisons de penser que ces avertissements, adressés au peuple juif, furent respectés pendant un temps assez long.
Celui qui admet n’être qu’un pécheur, ne demandant à Dieu rien d’autre que l’application de Sa justice, est tout à fait en mesure d’implorer Sa Miséricorde !
Souviens-toi de moi, mon Dieu, à cause de cela, mon Dieu, et aie pitié de moi conformément à ta grande bonté!
23 A la même époque encore, j’ai vu des Juifs qui avaient installé chez eux des femmes asdodiennes, ammonites, moabites. 24 La moitié de leurs fils parlaient l'asdodien mais ne savaient pas parler la langue des Juifs: c’était comme une langue étrangère pour eux. 25 Je leur ai adressé des reproches et les ai menacés de malédictions. J’ai frappé quelques-uns de ces hommes, leur ai arraché des cheveux et leur ai fait prêter serment au nom de Dieu en disant: «Vous ne donnerez pas vos filles en mariage à leurs fils et vous ne prendrez leurs filles comme épouses ni pour vos fils ni pour vous. 26 N'est-ce pas à cause de cela que Salomon, le roi d'Israël, a péché? Aucun roi n’était son pareil, parmi toutes les nations. Il était aimé de son Dieu et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël. Pourtant, même lui, les femmes étrangères l’ont amené à pécher. 27 Nous faut-il donc apprendre que vous commettez un aussi grand crime et que vous faites preuve d’infidélité envers notre Dieu en installant chez vous des femmes étrangères?»
28 Un des fils de Jojada, le fils du grand-prêtre Eliashib, était le gendre de Sanballat, le Horonite: je l’ai chassé loin de moi.
29 Souviens-toi d'eux, mon Dieu, car ils ont sali la fonction de prêtre et l'alliance contractée par les prêtres et les Lévites.
30 Ainsi donc, je les ai purifiés de tout étranger, j’ai réinstauré le service des prêtres et des Lévites, chacun dans son activité, 31 et j’ai rétabli l'offrande de bois aux moments fixés ainsi que celle des premières récoltes.
23-31 Dans une famille, si l’un des parents est incrédule, sa nature corrompue incitera ses enfants à suivre cette voie ; c’est une des raisons valables qui devrait faire éviter ce genre de situation aux chrétiens désireux de fonder un foyer.
Dans l’éducation des enfants, le choix de leur langue doit être fait avec un soin tout particulier, tout comme celui de ceux, dans ce texte, qui ne devaient pas apprendre la langue d’Ashdod ni s’exprimer par des paroles impies, impures ou pleines de corruption. Néhémie a dénoncé le mauvais côté de ces mariages.
Il a frappé certains Juifs, plus obstinés que les autres : il a commandé qu’ils soient battus par les officiers, conformément à la loi, Deutéronome 25:2,3. Voici donc l’objet des prières de Néhémie, relatives aux problèmes mentionnés dans ce texte. Il s’adressa à Dieu en ces termes : « souviens-toi d’eux, Ô mon Dieu ». Seigneur, fais qu’ils soient convaincus et qu’ils se convertissent ; inculque-leur leur devoir. Étant donné que tous les services devant être effectués par le peuple juif ont été délaissés, Néhémie s’est référé à Dieu, pour qu’Il remette les choses en ordre. Ceci devrait nous servir d’exemple dans nos requêtes : nous n’avons besoin de rien de plus pour nous rendre heureux ; « souviens-toi favorablement de moi, Ô mon Dieu » ! Nous pouvons humblement espérer que le Seigneur se souvienne de nous et de nos services, bien qu’à la fin de notre vie, où parfois l’inactivité et l’inutilité ont régné, nous puissions nous repentir dans « la poussière et la cendre », en nous écriant, comme Néhémie : « épargne-moi, Ô mon Dieu, selon Ta grande miséricorde ».
Souviens-toi de moi pour mon bien, mon Dieu!