* Jonathan lutte contre les Philistins (1-15). La défaite des Philistins (16-23). Saül défend au peuple de manger avant le soir (24-35). Jonathan est désigné par le sort (36-46). La famille de Saül (47-52).
1 Un jour, Jonathan, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes: «Viens, poussons jusqu'au poste des Philistins qui se trouve là, de l'autre côté.» Il n'en dit rien à son père.
2 Saül se tenait à la limite de Guibea sous le grenadier de Migron, et la troupe qui était avec lui comptait environ 600 hommes. 3 C’était Achija, fils d'Achithub – lui-même frère d'I-Kabod, le fils de Phinées et le petit-fils d'Eli, prêtre de l'Eternel à Silo – qui portait l'éphod. Le peuple ne savait pas que Jonathan était parti. 4 Dans le passage par lequel Jonathan cherchait à arriver au poste des Philistins, il y avait une dent de rocher de chaque côté; l'une s’appelait Botsets et l'autre Séné. 5 L'une de ces dents se trouvait au nord, en face de Micmash, et l'autre au sud, en face de Guéba.
6 Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes: «Viens, poussons jusqu'au poste de ces incirconcis. Peut-être l'Eternel agira-t-il pour nous. En effet, rien ne peut empêcher l'Eternel de sauver, que ce soit au moyen d'un petit ou d'un grand nombre.» 7 Celui qui portait ses armes lui répondit: «Fais tout ce que tu as dans le cœur, suis ta pensée. Me voici avec toi, prêt à te suivre.» 8 «Eh bien! dit Jonathan, allons vers ces hommes et montrons-nous à eux. 9 S'ils nous disent: ‘Arrêtez-vous jusqu'à ce que nous arrivions vers vous’, nous resterons à notre place et nous ne monterons pas vers eux. 10 Mais s'ils disent: ‘Montez vers nous’, nous monterons, car l'Eternel les livre entre nos mains. C'est ce qui nous servira de signe.»
11 Ils se montrèrent tous les deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent: «Voilà que les Hébreux sortent des trous où ils se sont cachés.» 12 Les hommes du poste s'adressèrent ainsi à Jonathan et à son porteur d’armes: «Montez vers nous et nous vous ferons savoir quelque chose.» Jonathan dit à son porteur d’armes: «Monte après moi, car l'Eternel les livre entre les mains d'Israël.» 13 Jonathan monta en s'aidant des mains et des pieds, et son porteur d’armes le suivit. Les Philistins tombaient devant Jonathan et son porteur d’armes donnait la mort derrière lui. 14 Dans ce premier combat, Jonathan et son porteur d’armes tuèrent une vingtaine d'hommes, sur un espace limité. 15 La terreur gagna le camp, la région et tout le peuple; le poste et ceux qui semaient la dévastation furent eux aussi terrifiés. La terre se mit de plus à trembler. Cela devint une terreur divine.
1-15 Dans ce passage, il semble que Saül soit perdu, et incapable de se sortir de cette situation critique, face aux Philistins.
Certains, avec raison, ne s’estiment pas en sécurité, s’ils ne sont pas sous la protection divine.
Saül demanda que l’on approche l’arche, avec un sacrificateur. Il espérait ainsi être « en règle » avec le Tout Puissant, comme c’est le cas d’ailleurs, de ceux dont le cœur est dépourvu de toute humilité et de repentir. Beaucoup aiment avoir des subalternes qui leur prédisent des événements heureux.
Jonathan ressentit un encouragement divin, qui le désignait pour traiter cette aventure audacieuse.
Dieu dirigera les pas de ceux qui Le reconnaissent dans toutes leurs voies, et Le recherchent, pour savoir quelle direction suivre, le cœur attentif à Ses ordonnances. Parfois nous trouvons un grand encouragement, en exécutant les tâches qui peuvent nous paraître anodines ; nous constatons alors, a posteriori, que avons été dirigés et toujours bénis par la Providence divine, dans la traversée de situations tout à fait inattendues.
Tout le peuple d’Israël tremblait. Cela peut s’appeler un « tremblement divin », signifiant par là, qu’il était si intense, que l’on ne pouvait s’y opposer, même en tentant de se raisonner : il venait en fait, directement de la volonté divine.
Celui qui a fait le cœur sait bien comment le faire trembler !
16 Les sentinelles de Saül qui se trouvaient à Guibea de Benjamin virent que c’était la débandade générale parmi la foule des Philistins. 17 Alors Saül dit au peuple qui était avec lui: «Faites donc l’appel et voyez qui nous a quittés.» Ils firent l’appel et l'on vit qu'il manquait Jonathan et son porteur d’armes. 18 Saül dit à Achija: «Fais approcher l'arche de Dieu!» En effet, ce jour-là, l'arche de Dieu était avec les Israélites. 19 Pendant que Saül parlait au prêtre, l’agitation allait toujours en augmentant dans le camp des Philistins. Saül dit au prêtre: «Retire ta main!» 20 Puis Saül et tout le peuple qui était avec lui se rassemblèrent et s'avancèrent jusqu'au lieu du combat. Alors les Philistins tournèrent l'épée les uns contre les autres, dans un très grand trouble. 21 Il y avait des Hébreux parmi les Philistins, comme c’était le cas depuis longtemps. Ils étaient montés avec eux dans le camp, où ils se trouvaient dispersés. Ils se joignirent aux Israélites qui étaient avec Saül et Jonathan. 22 Tous les hommes d'Israël qui s'étaient cachés dans la région montagneuse d'Ephraïm apprirent que les Philistins prenaient la fuite et se mirent aussi à les poursuivre dans la bataille. 23 L'Eternel délivra Israël ce jour-là, et le combat se prolongea plus loin encore que Beth-Aven.
16-23 Troublés par la Puissance divine, les Philistins se jetèrent les uns contre les autres. Plus il était évident que la puissance céleste dirigeait ce combat contre l’ennemi, plus Saül se demandait si l’Éternel lui donnerait l’entière liberté de ses actes. Mais le roi était tellement avide de frapper l’ennemi chancelant, qu’il ne voulait pas consacrer le moindre instant à louer Dieu, ni écouter ce que ce Dernier avait à lui dire.
Le croyant n’accomplira jamais avec précipitation une affaire pressante : il saura d’abord consacrer un moment à la prière, pour connaître la volonté de Dieu !
24 La journée fut fatigante pour les Israélites. Saül avait lié le peuple par serment en disant: «Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis!» et personne n'avait pris de nourriture. 25 Tout le peuple était arrivé dans une forêt où il y avait du miel à la surface du sol. 26 Lorsque le peuple entra dans la forêt, il vit le miel qui coulait, mais personne ne porta la main à la bouche, car le peuple respectait le serment. 27 Quant à Jonathan, il ignorait le serment que son père avait fait faire au peuple. Il avança le bout du bâton qu'il avait à la main, le plongea dans un rayon de miel et ramena la main à la bouche; et sa vue devint claire. 28 Alors quelqu'un du peuple lui adressa la parole et dit: «Ton père a fait jurer le peuple en disant: ‘Maudit soit l'homme qui prendra de la nourriture aujourd'hui!’ et le peuple est épuisé.» 29 Jonathan dit: «Mon père fait du tort au peuple. Regardez donc comme ma vue est devenue claire du fait que j'ai goûté un peu de ce miel. 30 Si aujourd'hui le peuple avait mangé du butin qu'il a trouvé chez ses ennemis, la défaite des Philistins n'aurait-elle pas été plus grande?»
31 Ce jour-là, ils portèrent des coups aux Philistins depuis Micmash jusqu'à Ajalon. Le peuple était très fatigué, 32 et il se jeta sur le butin. Il prit des brebis, des bœufs et des veaux, les égorgea à même le sol et en mangea avec le sang. 33 On le rapporta à Saül en disant: «Le peuple pèche contre l'Eternel en mangeant de la viande avec le sang.» Saül dit: «Vous commettez un acte d’infidélité. Roulez immédiatement une grande pierre vers moi.» 34 Puis il ajouta: «Dispersez-vous parmi le peuple et ordonnez à chacun de m'amener son bœuf ou sa brebis et de l'égorger ici. Ensuite vous pourrez manger et vous ne pécherez pas contre l'Eternel en mangeant la viande avec le sang.» Pendant la nuit, chaque membre de la troupe amena son bœuf afin de l'égorger sur la pierre. 35 Saül construisit un autel pour l'Eternel. Ce fut le premier autel qu'il construisit en l’honneur de l'Eternel.
24-35 Cet ordre impératif de Saül manquait vraiment de sagesse ; s’il voulait que le peuple d’Israël gagne du temps sur l’ennemi, ce ne pouvait être qu’au détriment de la force nécessaire à la poursuite de ce dernier.
Il en est de même dans notre vie : notre travail journalier ne peut s’accomplir sans le pain quotidien que nous accorde, dans Sa Grâce, notre Père céleste. Saül, qui se détournait de Dieu, commençait maintenant à Lui construire un autel ! Il manifestait avec zèle, comme le font certaines personnes, une fausse piété, tout en reniant la Puissance divine.
36 Saül dit: «Descendons cette nuit à la poursuite des Philistins! Pillons-les jusqu'au matin, sans laisser de survivant.» Les Israélites répondirent: «Fais tout ce qui te semblera bon.» Alors le prêtre dit: «Approchons-nous ici de Dieu.» 37 Saül consulta Dieu: «Dois-je descendre à la poursuite des Philistins? Les livreras-tu entre les mains d'Israël?» Mais l’Eternel ne lui donna aucune réponse ce jour-là. 38 Saül dit: «Approchez-vous ici, vous tous, les chefs du peuple. Faites des recherches et voyez quel péché a été commis aujourd'hui. 39 En effet, l'Eternel, le libérateur d'Israël, est vivant, même si mon fils Jonathan en est l'auteur, il mourra.» Dans tout le peuple, personne ne lui répondit. 40 Saül dit à tout Israël: «Mettez-vous d'un côté, et mon fils Jonathan et moi, nous serons de l'autre.» Le peuple dit à Saül: «Fais ce qui te semblera bon.» 41 Saül dit à l'Eternel: «Dieu d'Israël, fais connaître la vérité.» Jonathan et Saül furent désignés, et le peuple fut libéré. 42 Saül dit: «Procédez à un tirage au sort entre mon fils Jonathan et moi.» Jonathan fut désigné. 43 Saül lui dit: «Raconte-moi ce que tu as fait.» Jonathan le lui raconta. Il dit: «J'ai goûté un peu de miel avec le bout du bâton que j'avais à la main. Me voici, prêt à mourir.» 44 Saül dit: «Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité si tu ne meurs pas, Jonathan!» 45 Le peuple dit à Saül: «Quoi! Jonathan mourrait, lui qui a accompli cette grande délivrance en Israël! Certainement pas! L'Eternel est vivant! Pas un cheveu de sa tête ne tombera à terre, car c'est avec Dieu qu'il a agi aujourd’hui.» Ainsi, le peuple sauva Jonathan et il ne mourut pas. 46 Saül cessa de poursuivre les Philistins et ceux-ci partirent chez eux.
36-46 Lorsque Dieu fait « la sourde oreille » à notre prière, nous avons de bonnes raisons de suspecter la présence du péché dans notre cœur : il nous faut alors découvrir cette faute et l’éradiquer définitivement. Nous devrions d’ailleurs toujours être vigilants et nous examiner à ce sujet !
Le cœur hautain, face à l’épreuve et aux calamités, suspecte d’abord les autres, persuadé que l’iniquité ne se trouve pas « chez lui » !
Jonathan fut découvert, en tant que contrevenant de l’ordre de Saül. Ceux qui sont les plus indulgents vis-à-vis de leurs propres péchés sont les plus stricts envers ceux des autres ; les personnes qui méprisent l’autorité divine manifestent souvent de l’impatience quand leurs propres prescriptions ne sont pas exécutées ! Elles risquent alors de subir la malédiction du ciel, se mettant ainsi en danger, elles et leurs familles.
Quels sont les traits notables du comportement de Saül, dans ce texte ? L’impétuosité, l’orgueil, la malignité et l’impiété. Puissions-nous tirer les leçons de ce passage : sachons discerner les problèmes liés à la nature dépravée du cœur de Saül, livré à lui-même et asservi à son esprit corrompu.
47 Après avoir pris possession de la royauté sur Israël, Saül fit de tous côtés la guerre à tous ses ennemis: aux Moabites, aux Ammonites, aux Edomites, aux rois de Tsoba et aux Philistins; et partout où il se tournait, il était vainqueur. 48 Il montra sa force, battit Amalek et délivra Israël de l’oppression de ceux qui le pillaient.
49 Les fils de Saül étaient Jonathan, Jishvi et Malkishua. L’aînée de ses deux filles s'appelait Mérab, et la plus jeune Mical. 50 La femme de Saül s’appelait Achinoam; elle était la fille d'Achimaats. Le chef de son armée avait pour nom Abner; il était le fils de Ner, l’oncle de Saül. 51 Kis, le père de Saül, et Ner, le père d'Abner, étaient les fils d'Abiel.
52 Pendant toute la vie de Saül, il y eut une guerre acharnée contre les Philistins. Dès que Saül apercevait un homme fort et vaillant, il le prenait à son service.
47-52 Ce texte est une description générale du règne du roi Saül. Il y a bien peu de raisons d’être fier de cette dignité royale, ni aucun motif pour envier sa position de monarque : il ne tira aucune satisfaction de la possession de son royaume.
Souvent, la gloire que les hommes peuvent avoir ici-bas n’est qu’une « flamme éphémère », quand surgit la disgrâce et qu’ils subissent le déshonneur et l’ennui.