* Christ est oint à Béthanie (11-12). La Pâque ; Jésus déclare que Judas va le trahir (12-21). Le repas du Seigneur est institué (22-31). L’agonie morale de Christ, dans le jardin de Gethsémané (32-42). Christ est trahi et saisi (43-52). Christ devant le souverain sacrificateur (53-65). Pierre renie Jésus (66-72).
1 La fête de la Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi cherchaient les moyens d'arrêter Jésus par ruse et de le faire mourir. 2 Ils se disaient en effet: «Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas d’agitation parmi le peuple.»
3 Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase qui contenait un parfum de nard pur très cher. Elle brisa le vase et versa le parfum sur la tête de Jésus. 4 Quelques-uns exprimèrent leur indignation entre eux: «A quoi bon gaspiller ce parfum? 5 On aurait pu le vendre plus de 300 pièces d’argent et les donner aux pauvres» et ils s'irritaient contre cette femme. 6 Mais Jésus dit: «Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action envers moi. 7 En effet, vous avez toujours les pauvres avec vous et vous pouvez leur faire du bien quand vous le voulez, mais vous ne m'aurez pas toujours. 8 Elle a fait ce qu'elle a pu, elle a d'avance parfumé mon corps pour l'ensevelissement. 9 Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait.»
10 Judas l'Iscariot, l'un des douze, alla vers les chefs des prêtres afin de leur livrer Jésus. 11 Ils se réjouirent en l’entendant et promirent de lui donner de l'argent. Quant à Judas, il se mit à chercher une occasion favorable pour le trahir.
1-11 Christ n’a-t-il pas « offert » Son âme à la mort, pour nous ? En conséquence, trouverions-nous toutes choses trop belles pour Lui ? Lui donnons-nous le précieux « baume de notre plus profonde affection » ? Aimons-Le de tout notre cœur, même si notre zèle et notre affection sont incompris et blâmés ; souvenons-nous que la charité envers le pauvre ne saurait prévaloir l’adoration particulière que nous pourrions témoigner à notre Seigneur Jésus.
Dans ce texte, nous voyons Christ faire l’éloge de cette femme pieuse, dans l’intention de laisser un témoignage qui puisse être enseigné aux croyants de tout temps. Christ honorera ceux qui Le glorifieront !
La cupidité était le grave défaut de Juda : cela l’a conduit au péché, à la trahison envers son Maître ; par ce point faible, le diable l’a induit en tentation et l’a vaincu. Voyez les tristes machinations qui peuvent naître du péché : ce qui peut apparaître comme un gain au départ, peut se transformer à la fin en malédiction …
12 Le premier jour des pains sans levain, où l'on sacrifiait l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui dirent: «Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque ?» 13 Il envoya deux de ses disciples et leur dit: «Allez à la ville. Vous rencontrerez un homme qui porte une cruche d'eau: suivez-le. 14 Là où il entrera, dites au propriétaire de la maison: ‘Le maître dit: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples?’ 15 Alors il vous montrera une grande chambre à l'étage, aménagée et toute prête: c'est là que vous nous préparerez la Pâque.» 16 Ses disciples partirent, arrivèrent à la ville et trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
17 Le soir venu, il s’y rendit avec les douze. 18 Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: «Je vous le dis en vérité, l'un de vous, qui mange avec moi, me trahira.» 19 Ils devinrent tout tristes et lui dirent l'un après l'autre: «Est-ce moi?» 20 Il leur répondit: «C'est l'un des douze, celui qui met la main dans le plat avec moi. 21 Le Fils de l'homme s'en va conformément à ce qui est écrit à son sujet, mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né.»
12-21 Les événements relatés dans ce texte ne pouvaient être que le résultat de vaines investigations humaines. Mais notre Seigneur connaît toutes nos pensées, même avant que celles-ci ne naissent. Si nous laissons « entrer » Jésus dans notre cœur, Il y demeurera.
Le Fils de l’homme continua à suivre Son ministère, tel qu’il avait été tracé dans les Écritures : un agneau que l’on mène à la boucherie ; malheur à l’homme par qui Il fut trahi !
Le fait que Dieu permette aux hommes de pécher, et que cela ne touche pas Sa Gloire, ne les oblige pas pour autant à commettre l’iniquité ; cette liberté n’excusera aucunement leur culpabilité, ni ne diminuera leur châtiment …
22 Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant: «Prenez, [mangez,] ceci est mon corps.» 23 Il prit ensuite une coupe et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna et ils en burent tous. 24 Il leur dit: «Ceci est mon sang, le sang de la [nouvelle] alliance, qui est versé pour beaucoup. 25 Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.»
26 Après avoir chanté les psaumes, ils se rendirent au mont des Oliviers. 27 Jésus leur dit: «Vous trébucherez tous, [cette nuit, à cause de moi,] car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. 28 Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée.» 29 Pierre lui dit: «Même si tous trébuchent, ce ne sera pas mon cas.» 30 Jésus lui dit: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante [deux fois], toi, tu me renieras trois fois.» 31 Mais Pierre reprit plus fortement: «Même s'il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas.» Et tous dirent la même chose.
22-31 Le repas du Seigneur est avant tout une nourriture spirituelle pour l’âme : la quantité de pain et de vin que nous prenons est en fait relativement modeste, ces éléments n’étant qu’un symbole. Ce repas a été institué par notre Maître, afin que nous restions « forts », jusqu’à Sa seconde venue. Nous devons le prendre avec reconnaissance et actions de grâce : c’est un mémorial de la mort de Christ. Son sang précieux est mentionné plusieurs fois : il est le prix de notre rédemption. Le sang de Christ, répandu pour plusieurs, est vraiment suffisant pour sauver les pécheurs perdus qui se repentent !
S’il a été répandu pour beaucoup, pourquoi pas pour moi ? Ce sang a été le moyen qui nous a permis d’acquérir le salut, par la mort de Christ. Appliquons la doctrine de la croix à nous-mêmes : qu’elle soit une « nourriture » et un « breuvage » pour notre âme, justifiant et rafraîchissant notre vie spirituelle ! Les joies que nous éprouvons en prenant ce repas ici-bas sont les prémices et les « arrhes » de ce que nous vivrons dans les cieux. Tous ceux qui ont goûté à ces « délices » spirituels désirent vivement connaître celles qui seront éternelles ! Bien que le grand Berger subisse Ses souffrances en toute obéissance, Ses disciples furent éparpillés par le peu d’afflictions qu’ils durent supporter lors de Son arrestation.
Combien sommes-nous enclins à avoir une haute opinion de nous-mêmes, et à faire confiance à notre cœur ! Quelle lourde maladresse Pierre a commise, en répondant de la sorte à son Maître, sans crainte ni tremblement !
Seigneur fais-moi la grâce de me garder de Te renier !
32 Ils se rendirent ensuite dans un endroit appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: «Asseyez-vous ici pendant que je prierai.» 33 Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi de frayeur et d’angoisse. 34 Il leur dit: «Mon âme est triste à en mourir; restez ici, éveillés.» 35 Puis il avança de quelques pas, se jeta contre terre et pria que, si cela était possible, cette heure s'éloigne de lui. 36 Il disait: «Abba, Père, tout t'est possible. Eloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.» 37 Il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: «Simon, tu dors! Tu n'as pas pu rester éveillé une seule heure! 38 Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l’homme est faible.» 39 Il s'éloigna de nouveau et fit la même prière. 40 Il revint et les trouva encore endormis, car ils avaient les paupières lourdes. Ils ne surent que lui répondre. 41 Il revint pour la troisième fois et leur dit: «Vous dormez maintenant et vous vous reposez! C'est assez! L'heure est venue; voici que le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. 42 Levez-vous, allons-y! Celui qui me trahit s'approche.»
32-42 Les souffrances de Christ commencèrent par celles qui furent les plus douloureuses : celles de l’âme. Il commença en effet à être fortement angoissé ; les termes utilisés dans ce texte ne sont pas tout à fait identiques à ceux utilisés dans l’Évangile selon Matthieu, mais ils sont tous pleins de signification.
Les angoisses, en provenance de Dieu, assaillirent Jésus : Il fut obligé d’en subir toute la portée. Aucune tristesse ne fut comme celle qu’Il ressentit à ce moment-là : Christ allait devenir « anathème » pour nous : les malédictions de la loi allaient L’atteindre, Il allait devenir le « garant » de notre salut. Il allait « goûter » à la mort, dans toute son amertume. La crainte, relatée par les apôtres dans le Nouveau Testament, est une crainte naturelle, effrayant la nature humaine : elle est provoquée par la perspective de la souffrance et de la mort.
Pouvons-nous continuer à nous distraire dans les frivolités ou dans les pensées légères de l’iniquité, quand nous voyons les horribles souffrances que notre péché occasionna au Seigneur Jésus, péché qui ne pouvait d’ailleurs Lui être imputé ? Est-ce qu’une telle scène de souffrance de Jésus, à Gethsémané, peut vraiment émouvoir notre âme ? Christ aurait subi une terrible agonie pour nos péchés, et nous resterions complètement insensibles à cette horrible souffrance ! Combien devrions-nous lever les yeux vers Lui, Celui que nous avons percé et renié ! Il nous appartient d’être vraiment affligés par le péché : Jésus le fut, ne méprisons jamais ce fait !
Christ, en tant qu’homme, plaida afin que si cela était possible, Ses souffrances puissent Lui être épargnées. Cependant, en tant que Médiateur, Il se soumit à la Volonté divine : « non ce que je veux, mais ce que Tu veux ».
Remarquez combien la faiblesse coupable des disciples finit par les dominer : quelle lourde entrave notre corps représente-t-il pour notre âme ! Lorsque nous voyons les épreuves surgir, nous devrions déjà être prêts à les supporter. Hélas, même les croyants portent peu d’attention aux souffrances du Rédempteur. Au lieu d’être prêts à « mourir avec Christ », ils ne sont même pas disposés à veiller une heure avec lui …
43 Il parlait encore quand soudain arriva Judas, l'un des douze, avec une foule armée d'épées et de bâtons envoyée par les chefs des prêtres, par les spécialistes de la loi et par les anciens. 44 Celui qui le trahissait leur avait donné ce signe: «L’homme auquel je donnerai un baiser, c'est lui. Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde!» 45 Dès qu'il fut arrivé, il s'approcha de Jésus en disant: «Maître!» et il l'embrassa. 46 Alors ces gens mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
47 Un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille. 48 Jésus prit la parole et leur dit: «Vous êtes venus vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme pour un brigand. 49 J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est afin que les Ecritures soient accomplies.»
50 Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite. 51 Un jeune homme le suivait, habillé d’un simple drap. On l'attrapa, 52 mais il lâcha le drap et se sauva tout nu.
43-52 Les dirigeants juifs cherchèrent à faire mourir Jésus : Il ne se présentait pas en effet comme un prince, mais Il prêchait la repentance, la réforme et une vie sainte, éléments qui devaient guider les pensées et les affections des hommes, leur montrant ainsi une autre perspective de vie.
Pierre blessa l’esclave du souverain sacrificateur : il est plus facile de se battre pour Christ que de mourir pour Lui. Il y a en fait une grande différence entre les disciples fautifs et les hypocrites : Judas appela imprudemment Jésus « Rabbi » (Maître), sans même réfléchir ; il Lui manifesta une grande affection, malgré le fait de Le livrer à Ses ennemis. Ces derniers (des Juifs) précipitèrent alors leur propre destruction …
53 Ils emmenèrent Jésus chez le grand-prêtre, où se rassemblèrent tous les chefs des prêtres, les anciens et les spécialistes de la loi. 54 Pierre le suivit de loin jusqu'à l'intérieur de la cour du grand-prêtre; il s'assit avec les serviteurs et il se chauffait près du feu.
55 Les chefs des prêtres et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient pas. 56 Beaucoup rendaient en effet de faux témoignages contre lui, mais les témoignages n’étaient pas concordants. 57 Quelques-uns se levèrent et portèrent un faux témoignage contre lui en disant: 58 «Nous l'avons entendu dire: ‘Je détruirai ce temple fait par la main de l'homme, et en trois jours j'en construirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme.’» 59 Même sur ce point-là, leurs témoignages ne concordaient pas. 60 Alors le grand-prêtre se leva au milieu de l'assemblée et interrogea Jésus en disant: «Ne réponds-tu rien? Pourquoi ces gens témoignent-ils contre toi?» 61 Mais Jésus gardait le silence et ne répondit rien. Le grand-prêtre l'interrogea de nouveau et lui dit: «Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni?» 62 Jésus répondit: «Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. » 63 Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements et dit: «Qu'avons-nous encore besoin de témoins? 64 Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous?» Tous le condamnèrent, déclarant qu’il méritait la mort. 65 Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui mettre un voile sur le visage et à le frapper à coups de poing en lui disant: «Devine!» Même les serviteurs le frappaient en lui donnant des gifles.
53-65 Ce texte décrit la condamnation de Christ, par le grand conseil des Juifs. Pierre suivait de loin, mais l’endroit où il y avait du feu, dans le palais du souverain sacrificateur, n’était pas très propice au recueillement de l’apôtre ; de plus, les différents serviteurs n’étaient pas une bonne compagnie pour lui : cette situation ne pouvait que le mener à la tentation.
On fit preuve d’une grande diligence pour procurer de faux témoins contre Jésus, néanmoins leur témoignage n’était pas en rapport avec la charge d’une peine capitale, même en cherchant dans les détails de la loi. On demanda à Christ : « es-Tu le Fils du Dieu béni » (le Fils de Dieu) ? Pour bien prouver qu’Il l’était, Jésus mentionna Sa seconde venue future.
Dans tous ces outrages relatés, nous avons les preuves de l’inimitié de l’homme envers Dieu, et de l’Amour gratuit et indescriptible de ce Dernier pour Sa créature.
66 Pendant que Pierre était en bas dans la cour, une des servantes du grand-prêtre arriva. 67 Elle vit Pierre qui se chauffait, le regarda et lui dit: «Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth.» 68 Il le nia en disant: «Je ne sais ni ne comprends ce que tu veux dire.» Puis il sortit pour aller dans le vestibule. [Alors un coq chanta.] 69 La servante le vit et se mit à dire de nouveau à ceux qui étaient présents: «Il fait partie de ces gens-là.» Il le nia de nouveau. 70 Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: «Certainement, tu fais partie de ces gens-là, car tu es galiléen, [tu as le même langage].» 71 Alors il se mit à jurer en lançant des malédictions: «Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.» 72 [Aussitôt,] pour la seconde fois, un coq chanta. Pierre se souvint alors de ce que Jésus lui avait dit: «Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.» Et en y réfléchissant, il pleurait.
66-72 Pierre commença à renier Jésus, alors qu’il resta à distance du Maître. Ceux qui éprouvent une certaine timidité quant à leur piété, commencent en fait à renier Christ. Ceux qui pensent qu’il est hasardeux d’être en compagnie des disciples de Christ, risquant par là de souffrir pour Lui, trouveront encore plus dangereux de côtoyer Ses ennemis.
Quand on admirait Christ et qu’on s’attroupait autour de Lui, Pierre affichait volontiers son attachement au Seigneur ; maintenant, alors que ce Dernier est abandonné et méprisé, l’apôtre prétend n’avoir aucune relation avec Lui … Observons néanmoins que la repentance de Pierre fût très rapide et sincère !
Que celui qui pense être debout, prenne garde de ne pas tomber, et que celui qui a chuté, songe aux différents évènements de ce texte : qu’il se remémore ses propres offenses et revienne au Seigneur avec des pleurs et des supplications, cherchant à être pardonné et relevé par le Saint-Esprit !