* Les Juifs convertis mis en garde contre le jugement, et les païens croyants contre le mépris des uns envers les autres (1-13). Les païens exhortés à ne pas offenser par l’usage de choses sans importance (14-23).
1 Accueillez celui qui est faible dans la foi sans discuter ses opinions. 2 L'un a la conviction de pouvoir manger de tout; l'autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes . 3 Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne le fait pas, et que celui qui ne mange pas de tout ne juge pas celui qui le fait, car Dieu l'a accueilli. 4 Qui es-tu pour juger le serviteur d'un autre? Qu'il tienne bon ou qu'il tombe, cela regarde son seigneur. Mais il tiendra bon, car Dieu a le pouvoir de l'affermir.
5 L'un fait une différence entre les jours, un autre les estime tous égaux. Que chacun ait dans son esprit une pleine conviction.
6 Celui qui fait une distinction entre les jours le fait pour le Seigneur [et celui qui ne fait pas de distinction le fait aussi pour le Seigneur]. Celui qui mange de tout, c’est pour le Seigneur qu’il le fait, puisqu’il exprime sa reconnaissance à Dieu. Celui qui ne mange pas de tout le fait aussi pour le Seigneur, et il est reconnaissant envers Dieu.
1-6 Des différences d’opinions ont prédominé même parmi les partisans immédiats de Christ et de leurs disciples. Et Paul n’a pas entrepris d’y mettre fin. Un assentiment par la contrainte à la doctrine, ou une conformité aux manifestations extérieures sans être convaincu, serait hypocrite et sans aucun avantage. Des tentatives pour produire une unité d’esprit absolue parmi les chrétiens seraient inutiles. Que la fraternité chrétienne ne soit pas remise en question par des luttes de mots. Il serait bon pour nous de nous demander en nous-mêmes, quand nous sommes tentés de dédaigner et de blâmer nos frères: Est-ce qu’ils n’appartiennent pas à Dieu ? Si oui, puis-je oser les désavouer ? Que le chrétien qui utilise sa liberté ne méprise pas son frère plus faible comme ignorant et superstitieux. Que le croyant scrupuleux ne trouve pas de faute chez son frère, car Dieu l’a accepté, sans considération de distinction de nourriture. Nous usurpons la place de Dieu, quand nous prenons sur nous d’ainsi juger les pensées et les intentions des autres, qui ne voient pas comme nous. Le cas, quant à observer les jours, était très identique. Ceux qui savaient que toutes ces choses ont été rendues caduques par la venue de Christ ne tenaient pas compte des fêtes des Juifs. Mais il n’est pas suffisant que nos consciences consentent à ce que nous faisons ; il est essentiel que cela soit certifié par la parole de Dieu. Faisons attention à une action qui s’opposerait au doute de la conscience. Nous sommes prompts à faire de nos propres vues le standard de la vérité, et à juger comme certaines des choses qui paraissent douteuses aux autres. Ainsi souvent les chrétiens méprisent ou condamnent les autres sur des matières douteuses qui ne sont pas d’actualité. Un regard reconnaissant sur Dieu, l’Auteur et le Donateur de toutes nos miséricordes, les sanctifie et les adoucit.
7 En effet, aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même: 8 si nous vivons, c'est pour le Seigneur que nous vivons, et si nous mourons, c'est pour le Seigneur que nous mourons. Ainsi, soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur. 9 En effet, Christ est mort et [il est ressuscité,] il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. 10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère? Nous comparaîtrons tous, en effet, devant le tribunal de Christ, 11 car il est écrit: Je suis vivant, dit le Seigneur, chacun pliera le genou devant moi et toute langue rendra gloire à Dieu. 12 Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. 13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres, mais veillez plutôt à ne pas placer d’obstacle ou de piège devant votre frère.
7-13 Bien que certains soient faibles, et que d’autres soient forts, cependant tous doivent consentir à ne pas vivre pour eux-mêmes. Aucun de ceux qui ont abandonné leur nom à Christ n’est autorisé à être un égoïste ; c’est contraire au vrai christianisme. L’affaire de nos vies n’est pas de nous plaire à nous-mêmes, mais de plaire à Dieu. C’est là le véritable christianisme, qui fait Christ tout en tout. Bien que les chrétiens soient différents en force, capacités, et en pratiques dans les moindres choses, cependant ils appartiennent tous au Seigneur ; ils regardent et servent Christ, et veulent s’en faire approuver. Il est le Seigneur de ceux qui vivent, pour les gouverner ; de ceux qui sont morts, pour les ranimer et les relever. Les chrétiens ne doivent pas se juger ou se mépriser les uns les autres, parce qu’aussi bien les uns que les autres devront bientôt rendre des comptes. Un regard sincère sur le jugement du grand jour ferait taire bien des jugements irréfléchis. Que chaque homme sonde son propre cœur et sa vie ; celui qui est strict à se juger et à s’humilier ne se sentira pas apte à juger et mépriser son frère. Nous devons faire attention à ne pas dire ou faire des choses qui peuvent être pour d’autres des occasions de trébucher ou de chuter. Que ce soit avec un degré d’offense plus ou moins grand, cela peut être une occasion de chagrin ou de culpabilité pour notre frère.
14 Je sais et je suis convaincu dans le Seigneur Jésus que rien n'est impur en soi, mais si quelqu’un considère telle chose comme impure, alors elle est impure pour lui. 15 Si ton frère est attristé à cause de ce que tu manges, tu ne marches plus selon l'amour. Ne cause pas, par ta nourriture, la perte de celui pour lequel Christ est mort. 16 Que ce qui est bon pour vous ne devienne pas un sujet de calomnie. 17 En effet, le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. 18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.
14-18 Christ agit avec douceur avec ceux qui ont la vraie grâce, même s’ils y sont encore faibles. Considérez le dessein de la mort de Christ: retirer une âme du péché qui menace cette âme de destruction. Est-ce que Christ s’est refusé à nos frères, au point d’accepter de mourir pour eux, et est-ce que nous n’accepterons pas notre propre reniement pour leur cause, afin de conserver quelque indulgence ? Nous ne pouvons pas empêcher des langues non gouvernées de dire du mal ; mais nous ne devons pas leur en donner la moindre occasion. Nous devons nous renier nous-mêmes dans de nombreux cas où nous pouvons le faire en toute légalité, si ce que nous faisons peut heurter. Notre bien peut souvent être considéré en mal, parce que nous utilisons des choses légales d’une manière peu charitable et égoïste. Lorsque nous évaluons la réputation du bien que nous professons et que nous pratiquons, cherchons à ce que cela ne soit pas une source de critiques. La justice, la paix, et la joie sont des mots qui ont une grande signification. Quant à Dieu, notre grand souci est de paraître devant lui justifiés par la mort de Christ, sanctifiés par l’Esprit de sa grâce ; pour le juste Seigneur qui aime la justice. Quant à nos frères, c’est de vivre en paix, et dans l’amour, et la charité avec eux ; de vivre en paix avec les hommes. Quant à nous-mêmes, c’est la joie dans le Saint-Esprit ; cette joie spirituelle qui est apportée par l’Esprit béni dans les cœurs des croyants, qui considèrent Dieu comme leur Père réconcilié et le ciel comme la maison qu’ils attendent. De regarder à Christ dans la réalisation de nos devoirs est le seul moyen de les rendre acceptables. Ceux qui plaisent le plus à Dieu sont ceux qui se plaisent le plus avec lui ; ceux qui abondent le plus dans la paix et la joie dans le Saint-Esprit. Ils sont approuvés par les hommes sages et bons ; et l’opinion des autres n’a aucune importance.
19 Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à entretenir la paix et à nous faire grandir mutuellement dans la foi. 20 Pour de la nourriture, ne détruis pas l'œuvre de Dieu. Certes, tout est pur, mais il est mal de manger quelque chose si cela représente un obstacle pour quelqu’un. 21 Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin et de t'abstenir de ce qui peut être pour ton frère un obstacle, [un piège ou une source de faiblesse]. 22 Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par ce qu'il approuve! 23 Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu'il mange est condamné, parce qu'il n'agit pas par une conviction de foi. Tout ce qui ne provient pas d’une conviction de foi est péché.
19-23 Nombreux sont ceux qui souhaitent la paix, et en parlent bien fort, et qui ne suivent pas les choses qui font la paix. La douceur de caractère, l’humilité, le désintéressement, et l’amour amènent la paix. Nous ne pouvons pas nous édifier les uns les autres, tandis que nous nous querellons ou que nous sommes opposés. Beaucoup, pour la nourriture et la boisson, détruisent l’œuvre de Dieu en eux-mêmes ; rien n’est plus destructeur pour l’âme que de choyer et rechercher la chair, et d’en accomplir les convoitises ; et ainsi d’autres sont blessés, par les offenses opiniâtres qui sont données. Des choses légales peuvent devenir illégales si elles sont une offense pour les frères. Ceci se réalise dans toutes les choses qui n’ont que peu d’importance, mais par lesquelles un frère est conduit dans le péché ou dans le trouble ; ou bien qui voit ses grâces, ses réconforts, ou ses résolutions affaiblis. As-tu la foi ? Cela veut dire la connaissance et la clarté quant à notre liberté chrétienne. Apprécions-en le réconfort, mais ne troublons pas les autres par un mauvais usage que nous pourrions en faire. Et n’agissons pas contre une conscience qui doute. Combien sont excellentes les bénédictions du royaume de Christ, qui ne consiste pas en des rites et des cérémonies extérieurs, mais dans la justice, la paix et la joie dans le Saint-Esprit ! Comme est préférable le service de Dieu à tous les autres services ! et en le servant nous ne sommes pas appelés à vivre et mourir à nous-mêmes, mais à Christ, à qui nous appartenons, et que nous devons servir.