* L’apôtre prouve la résurrection de Christ, de la mort (1-11). Ceci répondait à ceux qui nient la résurrection du corps (12-19). La résurrection des croyants à la vie éternelle (20-34). Objections auxquelles il est répondu (35-50). Le mystère du changement qui sera fait sur ceux qui seront vivants lors de la seconde venue de Christ (51-54). Le triomphe du croyant sur la mort et la tombe. Une exhortation à l’assiduité (55-58).
1 Je vous rappelle, frères et sœurs, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous tenez ferme. 2 C’est aussi par lui que vous êtes sauvés si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé; autrement, votre foi aurait été inutile.
3 Je vous ai transmis avant tout le message que j'avais moi aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures; 4 il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures. 5 Ensuite il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6 Après cela, il est apparu à plus de 500 frères et sœurs à la fois, dont la plupart sont encore vivants et dont quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 Après eux tous, il m'est apparu à moi aussi, comme à un enfant né hors terme. 9 En effet, je suis le plus petit des apôtres et je ne mérite même pas d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. 10 Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été sans résultat. Au contraire, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi. 11 Ainsi donc, que ce soit moi ou que ce soient eux, voilà le message que nous prêchons, et voilà aussi ce que vous avez cru.
1-11 Le mot résurrection indique usuellement notre existence au-delà de la tombe. De la doctrine de l’apôtre aucune trace ne peut en être trouvée dans tout l’enseignement des philosophes. La doctrine de la mort de Christ et de sa résurrection est le fondement du Christianisme. Enlevez cela, et tous nos espoirs pour l’éternité s’effondrent immédiatement. Et c’est en tenant fermement cette vérité que les chrétiens restent debout le jour de l’épreuve, et sont gardés fidèles à Dieu. Nous croyons en vain, si nous ne nous gardons pas dans la foi de l’Évangile. Cette vérité est confirmée par les prophéties de l’Ancien Testament ; et beaucoup ont vu Christ après qu’il soit ressuscité. Cet apôtre a été hautement favorisé, mais il avait toujours une piètre opinion de lui-même, et il l’exprimait. Quand les pécheurs, par la grâce divine, sont transformés en saints, Dieu fait que le souvenir de leurs anciens péchés les rend humbles, appliqués, et fidèles. Paul impute à la grâce divine tout ce qui avait une certaine valeur en lui. Les vrais croyants, bien que non-ignorants de ce que le Seigneur a fait pour eux, en eux, et par eux, sont amenés à ressentir, quand ils considèrent toute leur conduite et leurs obligations, que nul n’a moins de valeur qu’eux-mêmes. Tous les vrais chrétiens croient que Jésus-Christ, et lui crucifié puis ressuscité de la mort est l’ensemble et la substance du christianisme. Tous les apôtres se sont accordés dans ce témoignage ; c’est par cette foi qu’ils vivaient, et c’est dans cette foi qu’ils sont morts.
12 Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité, comment quelques-uns parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts? 13 S'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité. 14 Et si Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, et votre foi aussi. 15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins vis-à-vis de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ. Or il ne l'a pas fait si les morts ne ressuscitent pas. 16 En effet, si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité. 17 Or, si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans vos péchés, 18 et par conséquent ceux qui sont morts en Christ sont aussi perdus. 19 Si c'est pour cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
12-19 Ayant montré que Christ est ressuscité, l’apôtre répond à ceux qui ont dit qu’il n’y aurait pas de résurrection. Il n’y aurait pas eu de justification, ou de salut, si Christ n’était pas ressuscité. Et la foi en Christ ne serait-elle pas vaine, et sans utilité, s’il était encore parmi les morts ? La preuve de la résurrection du corps est la résurrection de notre Seigneur. Même ceux qui sont morts dans la foi auraient péri dans leurs péchés, si Christ n’était pas ressuscité. Tous ceux qui croient en Christ ont l’espérance en lui comme Rédempteur ; l’espérance pour la rédemption et le salut par lui ; mais s’il n’y a pas de résurrection, ou de récompense future, leur espoir en lui est limité seulement à cette vie. Et ils devraient être dans une condition pire que le reste de l’humanité, spécialement dans des moments et dans ces circonstances tels que ceux où les apôtres ont écrit ; car alors les chrétiens étaient détestés et persécutés par tous les hommes. Mais ce n’est pas le cas ; les chrétiens, parmi tous les hommes, reçoivent un solide réconfort au milieu de leurs difficultés et de leurs épreuves, même dans les temps de la persécution la plus tranchante.
20 Mais en réalité, Christ est ressuscité, précédant ainsi ceux qui sont morts. 21 En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c'est aussi à travers un homme qu'est venue la résurrection des morts. 22 Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, 23 mais chacun à son propre rang: Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour. 24 Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance. 25 En effet, il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds . 26 Le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort. 27 Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsque Dieu dit que tout lui a été soumis, il est évident que c’est à l’exception de celui qui lui a soumis toute chose. 28 Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous.
29 S’il en était autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent en aucun cas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? 30 Et nous, pourquoi affrontons-nous à toute heure le danger? 31 Chaque jour je risque la mort, aussi vrai, frères et sœurs, que vous faites ma fierté en Jésus-Christ notre Seigneur. 32 Si c'est dans une perspective purement humaine que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, quel avantage m’en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, alors mangeons et buvons, puisque demain nous mourrons .
33 Ne vous y trompez pas, «les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs». 34 Revenez à votre bon sens, comme il convient, et ne péchez pas; car certains d’entre vous ne connaissent pas Dieu, je le dis à votre honte.
20-34 Tous ceux qui par la foi sont unis à Christ, sont assurés par sa résurrection de la leur également. De la même façon qu’au travers du péché du premier Adam tous les hommes sont devenus mortels, parce qu’ils ont tous reçu de lui la même nature coupable, au travers de la résurrection de Christ, tous ceux qui sont rendus participants de l’Esprit, et de la nature spirituelle, ressusciteront et vivront pour toujours. Il y aura un ordre dans la résurrection. Christ lui-même a été les prémices ; à sa venue son peuple racheté sera élevé avant les autres ; à la fin les méchants seront aussi enlevés. Puis viendra la fin de l’état présent des choses. Si nous voulons triompher lors de ce moment solennel et important, nous devons maintenant nous soumettre à sa règle, accepter son salut, et vivre à sa gloire. Alors nous serons réjouis dans l’achèvement de son entreprise, pour que Dieu puisse recevoir la gloire entière de notre salut, que nous puissions le servir pour toujours, et jouir de sa faveur. Que feront ceux qui sont baptisés pour les morts, si les morts ne ressuscitent absolument pas ? Peut-être que le baptême est utilisé ici comme une figure, pour les afflictions, les souffrances, et le martyre, comme Matthieu 20:22,23. Qu’en est-il, ou qu’adviendra-t-il de ceux qui ont souffert de grandes et nombreuses blessures, et qui ont même perdu leurs vies pour cette doctrine de la résurrection, si les morts ne ressuscitent absolument pas ? Quelle que soit ce qu’en est la signification, il ne fait aucun doute que l’argument de l’apôtre a été compris par les Corinthiens. Et il est aussi clair pour nous que le christianisme serait une profession folle, s’il ne nous proposait aucun espoir pour au-delà notre vie, surtout dans des temps de péril, comme à ses premiers âges, et souvent depuis. Il est très légitime pour les chrétiens de s’accorder un avantage par leur fidélité à Dieu ; et de recueillir le fruit de la sainteté, pour que leur fin puisse être la vie éternelle. Mais nous ne devons pas vivre comme des bêtes, puisque nous ne mourons pas comme elles. Cela ne peut être qu’une ignorance envers Dieu que d’être conduit à refuser de croire à la résurrection et à la vie future. Ceux qui possèdent un Dieu et une providence, et observent combien les choses sont inégales dans la vie présente, comment fréquemment les hommes les mieux considérés sont les pires, ils ne peuvent pas douter d’un état futur, où chaque chose sera remise à sa place. Ne nous joignons pas avec les hommes impies ; mais mettons en garde ceux qui sont autour de nous, spécialement enfants et jeunes personnes, de les fuir comme la peste. Réveillons-nous à la justice, et pas au péché.
35 Mais quelqu'un dira: «Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps reviennent-ils?» 36 Homme dépourvu de bon sens! Ce que tu sèmes ne peut reprendre vie que s'il meurt. 37 Et ce que tu sèmes, ce n'est pas la plante qui poussera; c'est une simple graine, un grain de blé peut-être, ou d'une autre semence. 38 Puis Dieu lui donne un corps, comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.
39 Les êtres vivants n'ont pas tous la même nature, mais autre est la nature des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. 40 Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres, mais l'éclat des corps célestes est différent de celui des corps terrestres. 41 Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; chaque étoile diffère même en éclat d'une autre étoile.
42 C’est aussi le cas pour la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible, il ressuscite incorruptible. 43 Il est semé méprisable, il ressuscite glorieux. Il est semé faible, il ressuscite plein de force. 44 Il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. [S']il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel . 45 C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint un être vivant. Le dernier Adam est un esprit qui communique la vie. 46 Mais ce n’est pas le spirituel qui vient en premier, c'est le naturel; ce qui est spirituel vient ensuite. 47 Le premier homme, tiré de la terre, est fait de poussière, le second homme, [le Seigneur,] est du ciel. 48 Tel est l'homme terrestre, tels sont aussi les hommes terrestres; et tel est l'homme céleste, tels seront aussi les hommes célestes. 49 Et de même que nous avons porté l'image de l’homme fait de poussière, nous porterons aussi l'image de celui qui est venu du ciel.
50 Ce que je veux dire, frères et sœurs, c'est que notre nature actuelle ne peut pas hériter du royaume de Dieu, et que ce qui est corruptible n'hérite pas non plus de l'incorruptibilité.
35-50 1. Comment les morts ressuscitent-ils ? C’est-à-dire par quels moyens ? Comment peuvent-ils être ressuscités ?
2. Quant aux corps qui ressusciteront: est-ce que ce sera avec la même apparence, la même forme, la même taille, les mêmes membres, les mêmes qualités ? La première objection provient de ceux qui étaient opposés à la doctrine, la seconde de ceux qui étaient enclins au doute, ou à la curiosité. Pour les premiers, la réponse est que ceci était réalisé par la puissance divine ; la puissance que chacun peut constater dans quelque chose d’à peu près semblable, année après année, dans la mort et la renaissance d’une quelconque semence. Il est insensé de questionner le pouvoir Tout-Puissant de Dieu sur sa manière de ressusciter les morts, lorsque nous voyons chaque jour se ranimer et vivre des choses qui étaient mortes. À la deuxième question, il est répondu que le grain subit un grand changement, et qu’il en est de même pour les morts, quand ils ressuscitent et vivent de nouveau. La semence meurt, et pourtant une partie d’elle-même jaillit dans une nouvelle vie, d’une manière que nous ne pouvons pas comprendre complètement. Les œuvres de la création et de la providence nous apprennent chaque jour à être humbles, aussi bien qu’à admirer la sagesse et la bonté du Créateur. Il y a une grande variété parmi les autres corps, comme il y en a parmi les plantes. Il y a une variété de gloire parmi les corps célestes. Les corps des morts, à leur résurrection, seront parfaitement adaptés à l’état céleste. Et il y aura une variété de gloires parmi eux. Enterrer un mort, c’est comme confier une semence à la terre, afin qu’elle puisse en rejaillir de nouveau. Rien n’est plus vil qu’un cadavre. Mais à la résurrection les croyants auront des corps qui les rendront aptes à une union éternelle avec des esprits rendus parfaits. Pour Dieu, toutes choses sont possibles. Il est l’Auteur et la Source de la vie spirituelle et de la sainteté, pour tout son peuple, par ce qui est fourni par son Saint-Esprit à l’âme ; et il ranimera également le corps, en le changeant, par son Esprit. Celui qui est mort en Christ ne sera pas seulement ressuscité, mais il sera aussi changé glorieusement. Les corps des saints, à leur résurrection, seront transformés. Ils seront alors des corps glorieux et spirituels, aptes au monde et à l’état céleste où ils doivent demeurer pour toujours. Le corps humain dans sa forme présente, avec ses manques et ses faiblesses, ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu. Alors, ne semons pas pour la chair, dont nous ne pouvons récolter que la corruption. Et le corps suit l’état de l’âme, c’est pourquoi celui qui néglige la vie de l’âme jette au loin son présent bien ; celui qui refuse de vivre à Dieu, gaspille tout qui il a.
51 Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés, 52 en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette. La trompette sonnera, alors les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons transformés. 53 Il faut en effet que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité et que ce corps mortel revête l'immortalité.
54 Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira cette parole de l’Ecriture: La mort a été engloutie dans la victoire. 55 Mort, où est ton aiguillon? Enfer, où est ta victoire? 56 L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et ce qui donne sa puissance au péché, c'est la loi. 57 Mais que Dieu soit remercié, lui qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ!
58 Ainsi, mes frères et sœurs bien-aimés, soyez fermes, inébranlables. Travaillez de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas sans résultat dans le Seigneur.
51-58 Tous les saints ne doivent pas mourir, mais tous doivent être changés. Dans l’Évangile, beaucoup de vérités qui étaient précédemment cachées dans le mystère sont rendues connues. La mort n’apparaîtra jamais là où notre Seigneur conduira ses saints ressuscités. C’est pourquoi nous devons chercher la pleine assurance de la foi et de l’espérance, afin qu’au milieu de la douleur, et dans la perspective de la mort, nous puissions surmonter calmement les horreurs de la tombe, étant assurés que nos corps dormiront là, et que dans le même temps nos âmes seront présentes avec le Rédempteur. Le péché donne à la mort tout son pouvoir nuisible. L’aiguillon de la mort est le péché ; mais Christ, en mourant, a extrait cet aiguillon ; il a fait l’expiation pour le péché, il en a obtenu la rémission. La force du péché est la loi. Nul ne peut répondre aux demandes de la loi, endurer sa malédiction, ou rejeter au loin ses propres transgressions, d’où la terreur et l’angoisse. Et c’est pourquoi la mort est terrible à l’incrédule et à l’impénitent. La mort peut saisir un croyant, mais elle ne peut pas le tenir en son pouvoir. Combien de sources de joie pour les saints, et d’actions de grâces envers Dieu, sont ouvertes par la mort et la résurrection, les souffrances et les conquêtes du Rédempteur ! Dans le verset 58, nous avons une exhortation à ce que les croyants soient fermes, inébranlables dans la foi de cet Évangile que l’apôtre a prêché, et qu’ils ont reçu. Mais aussi d’être inébranlables dans leur espérance et leur attente de ce grand privilège, celui d’être ressuscités incorruptibles et immortels. Et puis d’abonder dans le travail du Seigneur, de toujours accomplir le service du Seigneur, et d’obéir aux commandements du Seigneur. Puisse Christ nous donner la foi, et augmenter notre foi, pour que nous puissions non seulement être sauvés, mais joyeux et triomphants.