Livres de la Bible



Actes 15

Introduction de Matthew Henry

* Le différend soulevé par les professeurs judaïsants (1-6). La conférence de Jérusalem (7-21). La lettre du conseil (22-35). Paul et Barnabas se séparent (36-41).


La question des non-Juifs et de la loi

1 Quelques hommes venus de Judée enseignaient les frères en disant: «Si vous n'êtes pas circoncis selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés.» 2 Paul et Barnabas eurent un vif débat et une vive discussion avec eux. Les frères décidèrent alors que Paul, Barnabas et quelques-uns d’entre eux monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens pour traiter cette question. 3 Envoyés donc par l'Eglise, ils traversèrent la Phénicie et la Samarie en racontant la conversion des non-Juifs, et ils causèrent une grande joie à tous les frères et sœurs. 4 Arrivés à Jérusalem, ils furent accueillis par l'Eglise, les apôtres et les anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. 5 Alors quelques croyants issus du parti des pharisiens se levèrent en disant qu'il fallait circoncire les non-Juifs et leur ordonner de respecter la loi de Moïse.

6 Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette question.

1-6 Quelques personnes de Judée ont appris aux païens convertis à Antioche qu’ils ne peuvent pas être sauvés, à moins d’observer toute la loi de cérémonie comme donnée par Moïse ; et ainsi, ils ont cherché à détruire la liberté chrétienne. Il y a une promptitude étrange à penser que ceux qui ne font pas comme nous font mal. Leur doctrine était très décourageante. Les hommes sages et bons désirent éviter autant qu’ils le peuvent les contestations et les différends ; cependant quand de faux docteurs s’opposent aux principales vérités de l’Évangile, ou apportent des doctrines nuisibles, nous ne devons pas refuser de nous opposer à eux.

7 Il y eut une longue discussion. Pierre se leva alors et leur dit: «Mes frères, vous savez que, dès les premiers jours, Dieu a fait un choix parmi nous: il a décidé que les non-Juifs entendraient par ma bouche la parole de l'Evangile et croiraient. 8 Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous. 9 Il n'a fait aucune différence entre eux et nous, puisqu'il a purifié leur cœur par la foi. 10 Maintenant donc, pourquoi provoquer Dieu en imposant aux disciples des exigences que ni nos ancêtres ni nous n'avons été capables de remplir? 11 Nous croyons au contraire que c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, tout comme eux.»

12 Toute l'assemblée garda le silence et l'on écouta Barnabas et Paul raconter tous les signes miraculeux et les prodiges que Dieu avait accomplis par leur intermédiaire au milieu des non-Juifs.

13 Lorsqu'ils eurent fini de parler, Jacques prit la parole et dit: «Mes frères, écoutez-moi! 14 Simon a raconté comment dès le début Dieu est intervenu pour choisir parmi les nations un peuple qui porte son nom. 15 Cela s'accorde avec les paroles des prophètes, puisqu’il est écrit: 16 Après cela, je reviendrai, je relèverai de sa chute la tente de David, je réparerai ses ruines et je la redresserai; 17 alors le reste des hommes cherchera le Seigneur, ainsi que toutes les nations appelées de mon nom, dit le Seigneur qui fait [tout] cela 18 et de qui cela est connu de toute éternité.

19 »C'est pourquoi, je pense qu'on ne doit pas créer de difficultés aux non-Juifs qui se tournent vers Dieu, 20 mais qu’il faut leur écrire d’éviter les souillures des idoles, l'immoralité sexuelle, les animaux étouffés et le sang. 21 En effet, depuis bien des générations, dans chaque ville des hommes prêchent la loi de Moïse, puisqu'on la lit chaque sabbat dans les synagogues.»

7-21 Nous voyons dans les mots « ayant purifié leurs cœurs par la foi » et le discours de Pierre, que la justification par la foi et la sanctification par le Saint-Esprit, ne peuvent pas être séparées ; et que les deux sont le don de Dieu. Nous avons une grande raison de bénir Dieu parce que nous avons entendu l’Évangile. Puissions-nous avoir la foi que le grand Chercheur des cœurs approuve, et atteste par le sceau du Saint-Esprit. Alors nos cœurs et consciences seront purifiés de la culpabilité du péché, et nous serons libérés des fardeaux que certains essaient de mettre sur les disciples de Christ. Paul et Barnabas ont montré d’une manière claire que Dieu a décidé de la prédication du pur Évangile aux païens sans la loi de Moïse ; et donc, faire peser cette loi sur eux était annuler ce que Dieu avait fait. L’opinion de Jacques était que les païens convertis ne devaient pas être troublés par les rites juifs, mais qu’ils devaient s’abstenir de viandes offertes aux idoles, afin de pouvoir montrer ainsi leur haine de l’idolâtrie. Et aussi qu’ils devaient être avertis contre l’impudicité, qui n’était pas détestée par les païens comme elle devait l’être, et formait même une partie de certains de leurs rites. Ils étaient invités à s’abstenir de viandes d’animaux étouffés et à ne pas consommer de sang ; ceci était interdit par la loi de Moïse, et c’était aussi ici par vénération au sang des sacrifices qui étaient encore offerts, car il était inutile de chagriner les convertis juifs, et de renforcer les préjugés des Juifs non convertis. Mais comme cette raison a cessé depuis longtemps, nous sommes laissés libres en cela comme dans les matières semblables. Que les convertis soient prévenus d’éviter toutes apparitions des maux qu’ils ont autrefois pratiqués, ou qui pourraient les tenter ; et qu’ils aient soin d’utiliser la liberté chrétienne avec modération et prudence.

22 Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu'à toute l'Eglise, de choisir parmi eux Jude, appelé Barsabas, et Silas, des hommes estimés parmi les frères, et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas. 23 Ils les chargèrent du message que voici:

«Les apôtres, les anciens et les frères aux frères et sœurs d'origine non juive qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut! 24 Nous avons appris que des hommes partis de chez nous, mais sans aucun ordre de notre part, vous ont troublés par leurs discours et vous ont ébranlés [en vous disant de vous faire circoncire et de respecter la loi]. 25 C'est pourquoi nous avons décidé, d'un commun accord, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, 26 ces hommes qui ont livré leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. 27 Nous avons donc envoyé Jude et Silas qui vous annonceront de vive voix les mêmes choses. 28 En effet, il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire: 29 vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'immoralité sexuelle. Vous agirez bien en évitant tout cela. Adieu.»

30 Ils prirent donc congé de l’Eglise et allèrent à Antioche, où ils réunirent l’assemblée et lui remirent la lettre. 31 On en fit la lecture et tous se réjouirent de l'encouragement qu'elle leur apportait. 32 Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, encouragèrent les frères et les fortifièrent en leur parlant longuement. 33 Au bout de quelque temps, ceux-ci les laissèrent retourner en paix vers ceux qui les avaient envoyés. 34 [Toutefois Silas trouva bon de rester.]

35 Paul et Barnabas restèrent à Antioche; ils enseignaient et annonçaient avec beaucoup d'autres la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.

22-35 Ayant la garantie que ce qu’ils déclaraient eux-mêmes était dirigé par l’influence immédiate du Saint-Esprit, les apôtres et les disciples ont été assurés qu’il apparaissait bon à Dieu le Saint-Esprit, aussi bien qu’à eux, de ne pas mettre sur les convertis d’autre fardeau que les choses qui viennent d’être mentionnées, qui étaient nécessaires à la fois pour leur propre compte ou à cause des circonstances présentes. C’était un réconfort que d’entendre que ces ordonnances charnelles ne leur seraient pas plus longtemps imposées, car elles étaient une source de perplexité pour la conscience, mais ne pouvaient ni la purifier ni lui donner la paix ; et ceux qui troublaient leurs esprits ont été réduits au silence, de façon que la paix de l’église soit restaurée, et que ce qui a été une menace de division soit supprimé. Tout ceci était une consolation pour laquelle ils ont béni Dieu. Beaucoup d’autres étaient à Antioche. Là où il y a beaucoup de travail dans la parole et la doctrine, il peut y avoir une opportunité pour nous: le zèle et l’envie de nous rendre utiles doivent nous secouer, et non nous endormir.

Deuxième voyage missionnaire 15.36–18.22

De nouvelles équipes

36 Quelques jours plus tard, Paul dit à Barnabas: «Retournons visiter nos frères et sœurs dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont.» 37 Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc, 38 mais Paul estimait qu'il ne fallait pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie et ne les avait pas accompagnés dans leur tâche. 39 Ce désaccord fut assez vif pour qu'ils se séparent l'un de l'autre. Barnabas prit Marc avec lui et embarqua pour l'île de Chypre. 40 Paul choisit Silas et partit, confié par les frères à la grâce du Seigneur. 41 Il traversa la Syrie et la Cilicie en fortifiant les Eglises.

36-41 Ici nous est racontée une querelle privée entre deux ministres, et pas des moindres: Paul et Barnabas, querelle qui cependant se termine bien. Barnabas a souhaité que son neveu Jean Marc vienne avec eux. Nous devons nous méfier du fait qu’il est facile d’avoir de la partialité, et nous devons éviter de mettre notre parenté trop en avant. Paul ne jugeait pas digne de l’honneur, ni apte à ce service, celui qui les avait quittés, peut-être sans qu’ils en aient été informés, ou sans leur consentement. 13:13. Aucun ne voulant céder, la seule solution était qu’ils se séparent. Nous voyons ici que les meilleurs des hommes ne sont que des hommes, qui sont sujets aux mêmes passions que nous. Peut-être y avait-il des fautes des deux côtés, comme c’est habituellement le cas dans de telles disputes. Seul l’exemple de Christ est une copie sans aucune tache. Cependant, nous ne devons pas penser qu’il soit étrange qu’il y ait des problèmes parmi les hommes sages et bons. Il en sera ainsi tant que nous sommes dans cet état imparfait ; nous ne serons jamais tous d’un même esprit tant que nous ne serons pas arrivés au ciel. Mais quel mal les restes de fierté et de passion qui se trouvent même dans les hommes bons peuvent faire dans le monde, et dans l’église ! Beaucoup de qui ceux qui demeuraient à Antioche, qui avaient entendu parler, ne serait-ce qu’en partie, du dévouement et de la piété de Paul et Barnabas, ont entendu parler de leur différend et de leur séparation ; et c’est ainsi qu’il en sera de nous-mêmes, si nous donnons accès à la dispute. Les croyants doivent être constants dans la prière, afin qu’ils ne puissent jamais être conduits par les agissements d’un tempérament profane à blesser la cause qu’ils désirent vraiment servir. Paul parle avec estime et affection à la fois de Barnabas et de Marc, dans ses épîtres qui ont été écrites après cet événement. Puissions-nous, puisque nous professons ton nom, Ô Sauveur d’amour, être totalement réconciliés par cet amour qui émane de toi, car tu n’as pas répondu à la provocation, et tu oublies les blessures.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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