Livres de la Bible



Jean 15

Introduction de Matthew Henry

* Christ le vrai cep (1-8). Son amour pour ses disciples (9-17). La haine et les persécutions sont prédites (18-25). Le Consolateur promis (26,27).


Le cep et les sarments

1 »C’est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 2 Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l’enlève; et tout sarment qui porte du fruit, il le taille afin qu'il porte encore plus de fruit. 3 Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4 Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. 5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. 7 Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. 8 Ce qui manifeste la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit. Vous serez alors vraiment mes disciples.

1-8 Jésus-Christ est le cep, le véritable cep. L’union des natures humaine et divine, et la plénitude de l’Esprit qui est en lui ressemble à la racine du cep rendu fructueux par la sève provenant d’un sol riche. Les croyants sont les sarments de ce cep. La racine est invisible, et notre vie est cachée avec Christ ; la racine porte l’arbre, y diffuse la sève, et en Christ se trouvent tous les soutiens nécessaires. Les branches du cep, les sarments, sont là en grande quantité, et cependant se rejoignent dans la racine, pour ne faire qu’un seul cep ; ainsi tous les vrais chrétiens, bien que dans des lieux distants et d’opinions diverses, se rencontrent en Christ. Les croyants, comme les sarments du cep, sont faibles, et incapables de se tenir debout s’ils ne sont pas soutenus. C’est le Père qui est le vigneron. Jamais il n’y a eu de vigneron si sage, si vigilant au sujet de sa vigne, comme Dieu l’est pour son église, et c’est pourquoi elle doit prospérer. Nous devons porter du fruit. Sur un cep nous recherchons des raisins, et dans un chrétien nous recherchons un tempérament chrétien, une bonne disposition, et la vie. Nous devons honorer Dieu, et faire le bien ; c’est cela porter du fruit. Les rameaux stériles sont taillés, ils sont retranchés. Et même l’élagage de sarments productifs est nécessaire ; car le meilleur d’entre nous des idées, des passions, et des humeurs, qui ont besoin d’être retranchées, puisque Christ a promis d’amener plus loin la sanctification des croyants, et ils en seront reconnaissants. La parole de Christ est annoncée à tous les croyants ; et il y a une vertu purificatrice dans cette parole, comme elle œuvre pour la grâce, et élimine la corruption. Et le plus de fruits nous apporterons à la maturité, le plus nous abondons dans ce qui est bien, le plus notre Seigneur est glorifié. Pour porter du fruit nous devons demeurer en Christ, avoir la communion avec lui par la foi. Ce doit être la grande inquiétude de tous les disciples de Christ, que de maintenir constamment leur dépendance en Christ, et leur communion avec lui. Les véritables chrétiens découvrent par expérience que toute interruption dans l’exercice de leur foi fait décliner leurs saintes affections, que leurs corruptions se raniment, et que leurs consolations diminuent. Ceux qui ne demeurent pas en Christ, même s’ils peuvent croître pour un temps dans une activité extérieure, ne parviennent cependant à rien. Le feu est le lieu le plus adéquat pour les sarments desséchés ; ils ne sont bons à rien d’autre. Cherchons à vivre plus simplement de la plénitude de Christ, et à devenir plus fructueux dans toute bonne parole et toute œuvre, et que notre joie en lui et son salut puisse être parfaite.

9 »Tout comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. 10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. 11 Je vous ai dit cela afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit complète.

12 »Voici mon commandement: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. 13 Il n'y a pas de plus grand amour que de donner votre vie pour vos amis. 14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. 15 Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. 16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Alors, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. 17 Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

9-17 Ceux que Dieu aime comme un Père, peuvent mépriser la haine de tout le monde. Comme le Père a aimé Christ, qui en était le plus digne, de la même façon il a aimé ses disciples, qui en étaient indignes. Tous ceux qui aiment le Sauveur doivent persévérer dans leur amour pour lui, et saisir toutes occasions pour le démontrer. La joie de l’hypocrite ne dure qu’un moment, mais la joie de ceux qui demeurent dans l’amour de Christ est une fête continuelle. Ils doivent lui montrer leur amour pour lui en gardant ses commandements. Si la même puissance qui a d’abord répandu l’amour de Christ dans nos cœurs ne nous avait pas gardés dans cet amour, nous ne serions pas restés longtemps en lui. L’amour de Christ doit nous inciter à nous aimer les uns les autres, et cet amour sous-entend de nombreux devoirs.

L’œuvre du Saint-Esprit et la mort de Jésus

18 »Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. 19 Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait car vous seriez à lui. Vous n'êtes pas du monde, mais je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pour cela que le monde vous déteste. 20 Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: ‘Le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur.’ S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 21 Mais ils vous feront tout cela à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. 22 Si je n'étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant ils n'ont aucune excuse pour leur péché. 23 Celui qui me déteste déteste aussi mon Père. 24 Si je n'avais pas fait parmi eux des œuvres qu'aucun autre n'a faites, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant ils les ont vues et ils nous ont détestés, moi et mon Père. 25 C'est ainsi que s'accomplit la parole écrite dans leur loi: Ils m'ont détesté sans raison.

18-25 Combien sont nombreuses les personnes qui pensent si peu qu’en s’opposant à la doctrine de Christ comme notre Prophète, notre sacrificateur, et notre Roi, ils prouvent être ignorants d’un Dieu vivant et vrai, qu’ils professent adorer ! Le nom dans lequel les disciples de Christ ont été baptisés est celui pour lequel ils vivront et mourront. C’est une consolation pour les plus grandes souffrances que de souffrir pour le nom de Christ. L’ignorance du monde est la véritable cause de sa haine pour les disciples de Jésus. Plus les découvertes de la grâce et de la vérité sont claires et complètes, plus notre péché est grand si nous ne l’aimons pas et ne croyons pas en lui.

26 »Quand sera venu le défenseur que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de la vérité qui vient du Père, il rendra témoignage de moi. 27 Et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le début.

26,27 L’Esprit béni maintiendra la cause de Christ dans le monde, en dépit de l’opposition qu’il rencontre. Les croyants enseignés et encouragés par ses influences, voudront porter témoignage à Christ et son salut.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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