* Paraboles de la brebis et de la drachme perdues (1-10). Le fils prodigue, sa dureté et sa détresse (11-16).
1 Tous les collecteurs d’impôts et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'écouter. 2 Mais les pharisiens et les spécialistes de la loi murmuraient, disant: «Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux.»
Son repentir et son pardon (17-24). Le frère, plus âgé, en est offensé (25-32).
1-10 La parabole de la brebis perdue peut tout à fait s’appliquer à la grande œuvre de la rédemption humaine. La brebis perdue représente le pécheur qui s’est éloigné de Dieu ; elle est exposée à une mort certaine si elle n’est pas ramenée rapidement aux côtés de son maître. Christ désire vivement ramener les pécheurs dans « Sa maison ».
Dans la parabole de la drachme perdue, la perte ne représente qu’une petite partie de la valeur de ce qui reste. Cependant, la femme la cherche diligemment jusqu’à ce qu’elle la trouve.
Ces paraboles représentent les nombreuses méthodes mises en œuvre par Dieu pour ramener à Lui les âmes perdues ; ces récits témoignent également de la joie du Sauveur, lors de l’arrivée de ces âmes dans Son Royaume.
Combien devons-nous veiller à ce que notre repentance nous conduise véritablement et sans retour au salut !
3 Alors il leur dit cette parabole: 4 «Si l'un de vous a 100 brebis et qu'il en perde une, ne laisse-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve? 5 Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules 6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.’ 7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de changer d’attitude.
8 »Ou bien, si une femme a 10 pièces d’argent et qu'elle en perde une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve? 9 Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines et dit: ‘Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce que j'avais perdue.’ 10 De même, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.»
11 Il dit encore: «Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père: ‘Mon père, donne-moi la part de l’héritage qui doit me revenir.’ Le père leur partagea alors ses biens. 13 Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche. 14 Alors qu'il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin. 15 Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. 16 Il aurait bien voulu se nourrir des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.
11-16 La parabole du fils prodigue montre la nature de la repentance, et l’empressement du Seigneur pour accueillir et bénir tous ceux qui viennent à Lui.
Cette parabole démontre avec force la richesse de l’Évangile et de la Grâce ; tant que le monde sera présent, cette Grâce demeurera et sera une aide ineffable pour les pauvres pécheurs, afin de les diriger et de les encourager à se repentir et à revenir vers Dieu.
Il n’y a rien de pire que de voir les hommes considérer que les dons de Dieu leur sont dus. La grande folie et la ruine des pécheurs sont de ne se satisfaire, durant leur vie, que des bonnes choses de ce monde. Nos premiers parents ont été voués à la ruine, comme d’ailleurs leurs descendants, à cause de leur folle ambition : ils désiraient être indépendants, et c’est ce qui caractérise les pécheurs qui persistent dans leur iniquité.
Nous pouvons tous nous reconnaître quelque peu dans le comportement du fils prodigue. Quand on est coupable, on est éloigné de Dieu. Cet état nous fait faire de grandes sottises : les pécheurs invétérés « gaspillent » leurs pensées et leurs forces, leur temps et leurs opportunités à se repentir. Un état coupable nous place dans le besoin : les pécheurs manquent du nécessaire pour le « bon état » de leur âme ; ils n’ont ni nourriture, ni vêtement, ni provisions pour l’avenir. Un coupable est dans un état vil, voire de servitude : les « serviteurs » du diable ne cherchent qu’à satisfaire la convoitise de la chair, et ce type de satisfaction ne vaut pas mieux que la nourriture des pourceaux, mentionnée ici, dans cette parabole.
Le coupable est sans cesse insatisfait : la richesse du monde et les plaisirs des sens n’arrivent jamais à le satisfaire totalement ; qu’en sera-t-il par contre, pour son âme si précieuse ? Quand on est coupable, on ne peut trouver le soulagement nulle part, de personne : c’est en vain que nous pouvons le rechercher auprès du monde et de la chair ; on trouve tout ici-bas, pour empoisonner une âme, mais en fait, il n’y a rien qui puisse la nourrir.
Le pécheur est dans un état de mort : il est mort dans ses offenses et ses iniquités, il est dépourvu de toute vie spirituelle. Le pécheur est perdu : les âmes qui sont séparées de Dieu seront rapidement perdues à jamais, si Sa Miséricorde n’intervient pas.
L’état misérable du fils prodigue reflète bien tristement la ruine affreuse de l’homme, « rongé » par le péché. Qu’ils sont rares ceux qui sont sensibles à leur propre état inique et au triste comportement qui en découle !
17 Il se mit à réfléchir et se dit: ‘Combien d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance et moi, ici, je meurs de faim! 18 Je vais retourner vers mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, 19 je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes ouvriers.’ 20 Il se leva et alla vers son père. Alors qu’il était encore loin, son père le vit et fut rempli de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa. 21 Le fils lui dit: ‘Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.’ 22 Mais le père dit à ses serviteurs: ‘Apportez [vite] le plus beau vêtement et mettez-le-lui; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds. 23 Amenez le veau qu’on a engraissé et tuez-le! Mangeons et réjouissons-nous, 24 car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à faire la fête.
17-24 Ayant constaté dans les versets précédents, l’état abject et misérable du fils prodigue, nous sommes maintenant amenés à considérer comment il en est sorti.
Ce texte commence par l’examen de sa conscience, situation capitale dans la conversion d’un pécheur. Le Seigneur lui ouvre les yeux, et le convainc de péché ; il se découvre alors réellement lui-même, par une vision vraiment différente de ce qu’il éprouvait auparavant. Le pécheur convaincu s’aperçoit que le moindre des serviteurs de Dieu est en fait bien plus heureux que lui-même. « Considérer » Dieu comme un Père, notre Père, sera d’un grand recours pour notre repentance et pour notre retour vers Lui.
Le fils prodigue est parti, et ne s’est plus arrêté avant qu’il n’ait atteint sa maison. De même, le pécheur repentant quitte résolument l’esclavage de Satan et sa convoitise, et retourne ensuite vers Dieu, par la prière, avec parfois des craintes et certains découragements … Le Seigneur va alors à sa rencontre, lui exprimant Son Amour, plein d’indulgence.
L’accueil divin du pécheur humilié est identique à celui du fils prodigue. Cet homme repentant est alors revêtu de la « robe de la Justice » du Rédempteur, il est rendu participant de l’Esprit d’adoption ; il est préparé, par la paix de la conscience et la Grâce de l’Évangile, à marcher dans les chemins de la sainteté, et à faire un « festin spirituel » de toutes les divines consolations.
La Grâce et la Sainteté seront alors en lui, pour animer sa volonté comme ses actes !
25 »Or le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. 26 Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. 27 Le serviteur lui dit: ‘Ton frère est de retour et ton père a tué le veau engraissé parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé.’ 28 Le fils aîné se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier d'entrer, 29 mais il répondit à son père: ‘Voilà tant d'années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. 30 Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau engraissé!’ 31 ‘Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi et tout ce que j'ai est à toi, 32 mais il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’»
25-32 Dans la dernière partie de cette parabole du fils prodigue, nous trouvons un « portrait » des pharisiens, même si cette description ne leur est pas exclusive. Ce texte souligne la tendresse du Seigneur, et l’orgueil fréquemment rencontré malheureusement chez ceux qui peuvent en bénéficier.
En général, les Juifs avaient le même état d’esprit, une certaine fierté, envers les Païens convertis : nombreux sont ceux qui, en tout temps, désapprouvèrent l’Évangile et ses prédicateurs. Malgré cela, qu’il est étonnant de voir un homme mépriser et détester les âmes pour qui le Sauveur a versé Son sang précieux, celles qui ont été « choisies » par le Père, pour devenir le « temple » du Saint-Esprit !
De cette attitude jaillit la fierté et l’amour du « moi », ainsi qu’une ignorance de la véritable nature du cœur humain. La Miséricorde et la Grâce de notre Dieu, par l’intermédiaire de Christ, « brillent » de manière identique pour tous, que ce soit dans le cœur des saints, même « acariâtre », comme dans celui des pécheurs prodigues, en pleine repentance !
Quel bonheur ineffable, trouve-t-on chez tous les enfants de Dieu, qui restent près de la « maison » de leur Père : ils savent qu’ils sont, et qu’ils seront pour toujours avec Lui. Heureux ceux qui acceptent avec reconnaissance « l’invitation » de Christ, en vue du salut !