* Christ devant Pilate (1-14). Christ est amené pour être crucifié (15-21). La crucifixion (22-32). La mort de Christ (33-41). Son corps enseveli (42-47).
1 Dès le matin, les chefs des prêtres tinrent conseil avec les anciens, les spécialistes de la loi et tout le sanhédrin. Après avoir attaché Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. 2 Pilate l'interrogea: «Es-tu le roi des Juifs?» Jésus lui répondit: «Tu le dis.» 3 Les chefs des prêtres portaient contre lui beaucoup d'accusations. 4 Pilate l'interrogea de nouveau: «Ne réponds-tu rien? Vois tous les témoignages qu'ils portent contre toi.» 5 Mais Jésus ne répondit plus rien, ce qui étonna Pilate.
6 A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que le peuple réclamait. 7 Il y avait en prison le dénommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu'ils avaient commis lors d'une émeute. 8 La foule se mit à demander à grands cris ce qu'il avait l’habitude de leur accorder. 9 Pilate leur répondit: «Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?» 10 En effet, il savait que c'était par jalousie que les chefs des prêtres avaient fait arrêter Jésus. 11 Cependant, les chefs des prêtres excitèrent la foule afin que Pilate leur relâche plutôt Barabbas. 12 Pilate reprit la parole et leur dit: «Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs?» 13 Ils crièrent de nouveau: «Crucifie-le!» 14 «Quel mal a-t-il fait?» leur dit Pilate. Ils crièrent encore plus fort: «Crucifie-le!»
1-14 On lia Christ. Il est bon de se remémorer les liens du Seigneur Jésus : sentons-nous nous-mêmes liés spirituellement à Celui qui fut lié pour nous ! En Le proclamant roi, les Juifs instituèrent en quelque sorte, le royaume de Dieu ; cependant, par leur propre proclamation, ce royaume leur fut repris et donné aux nations.
Christ répondit à Pilate directement, alors qu’Il ne s’adressa même pas aux faux témoins ; Pilate était d’ailleurs lui-même convaincu de leur corruption. Le procurateur pensa qu’il pouvait en appeler au peuple, et que ce dernier délivrerait Jésus de la main des sacrificateurs. Mais les Juifs étaient de plus en plus agités par les sacrificateurs, et criaient, « crucifie le, crucifie le » ! Jugeons les personnes et les choses, selon leur mérite et la « mesure » qu’offre la Parole de Dieu, ne nous fions pas à la rumeur commune !
La pensée que personne ne fut jamais traité aussi honteusement que Jésus, le Seul qui fut ici-bas parfaitement sage, saint, et excellent, révèle, par ces évènements dramatiques de la crucifixion, à celui qui reste objectif, la méchanceté de l’homme et son inimitié envers Dieu.
Abhorrons de plus en plus cette hargne qui marqua la conduite des persécuteurs de Jésus !
15 Voulant satisfaire la foule, Pilate leur relâcha Barabbas et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra à la crucifixion.
16 Les soldats conduisirent Jésus à l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le prétoire, et ils rassemblèrent toute la troupe. 17 Ils lui mirent un habit pourpre et posèrent sur sa tête une couronne d'épines qu'ils avaient tressée. 18 Puis ils se mirent à le saluer: «Salut, roi des Juifs!» 19 Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui et se mettaient à genoux pour se prosterner devant lui. 20 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui enlevèrent l’habit pourpre, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.
21 Ils forcèrent un passant qui revenait des champs à porter la croix de Jésus. C’était Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus.
15-21 Christ aborda la mort sous son aspect le plus terrifiant. Ce supplice était réservé aux plus grands malfaiteurs. La croix et la honte sont ainsi liées. Dieu ayant été déshonoré par le péché de l’homme, Christ Lui donna satisfaction en se soumettant à la plus grande disgrâce qui pouvait émaner de la nature humaine. Cette mort était maudite, comme le mentionnait la loi juive, dans Deutéronome 21:23.
Les soldats romains se moquèrent de la « royauté » de notre Seigneur Jésus. Les serviteurs, dans le prétoire de la maison du souverain sacrificateur, se moquèrent aussi de Lui, le « Prophète et le Sauveur ». Est-ce qu’une robe de pourpre (ou écarlate) peut être un sujet d’orgueil pour un chrétien, alors qu’elle était un opprobre et une honte sur le dos de Christ ? Il porta la couronne d’épines que nous méritions, afin que nous puissions porter la couronne de gloire, que Lui seul méritait. Nous étions, par le péché, destinés à la honte et au mépris éternel. Cependant, pour nous délivrer, notre Seigneur Jésus Lui-même fut déshonoré et méprisé. Il fut placé au rang des « ouvriers d’iniquité » bien qu’Il n’ait commis aucun péché.
Les souffrances de notre humble et saint Rédempteur sont une source d’instruction permanente pour le croyant, source dont il ne peut jamais se lasser.
Ais-je le droit de me plaindre ou de murmurer, en tant que vil pécheur, alors que Jésus a tant souffert ? Dans une situation similaire, céderais-je à la colère, adresserais-je des reproches et des menaces à ceux qui me feraient subir les mêmes injures que celles infligées au Seigneur ?
22 Ils conduisirent Jésus à l'endroit appelé Golgotha, ce qui signifie «lieu du crâne». 23 Ils lui donnèrent [à boire] du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas.
24 Ils le crucifièrent, puis ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. 25 C'était neuf heures du matin quand ils le crucifièrent. 26 L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots: «Le roi des Juifs». 27 Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. 28 [Ainsi fut accompli ce que dit l'Ecriture: Il a été compté parmi les criminels. ]
29 Les passants l'insultaient et secouaient la tête en disant: «Hé! toi qui détruis le temple et qui le reconstruis en trois jours, 30 sauve-toi toi-même, descends de la croix!» 31 Les chefs des prêtres, avec les spécialistes de la loi, se moquaient aussi entre eux et disaient: «Il en a sauvé d'autres et il ne peut pas se sauver lui-même! 32 Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions!» Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.
22-32 Le lieu où notre Seigneur Jésus fut crucifié, s’appelait le lieu du crâne ; c’était le lieu habituel où l’on exécutait les condamnés : Christ fut à tous égards, compté parmi les transgresseurs …
Chaque fois que nous regardons spirituellement à « Christ crucifié », nous devons nous rappeler ce qui était écrit au dessus de Sa tête : il est le Roi, et en tant que tel, nous devons nous soumettre et être Ses sujets, en fait, comme de véritables Israélites. Ils crucifièrent en même temps deux brigands et placèrent Jésus au centre, dans l’intention de Le déshonorer au maximum. Il était annoncé d’avance, dans Esaïe 53:12*, qu’Il devrait être compté avec les transgresseurs, car Il a été fait « péché » pour nous.
Même ceux qui passaient par là s’en prenaient à Jésus : ils Lui disaient de descendre de la croix, afin qu’ils croient en Lui ; ces passants restèrent incrédules … En fait Christ leur donna un signe encore plus convaincant de Sa sainteté, lorsqu’Il sortit du tombeau !
Quand l’homme croît fermement en la Vérité, au travers des souffrances de Christ, il cherche alors le salut avec ferveur ! Avec quelle gratitude il reçoit ensuite l’espoir naissant du pardon et de la vie éternelle, tous deux étant acquis par les souffrances et la mort du Fils de Dieu ! Ce racheté, attristé par le Saint-Esprit, au sujet des Souffrances du Sauveur en
Gloire, répand ses pleurs sur ce Dernier, écrasé par les péchés qu’Il supporta à la croix.
* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.
33 A midi, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu'à trois heures de l'après-midi. 34 Et à trois heures de l'après-midi, Jésus s'écria d'une voix forte: «Eloï, Eloï, lama sabachthani?» – ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 35 Quelques-uns de ceux qui étaient là, après l'avoir entendu, disaient: «Voici qu'il appelle Elie.» 36 Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre; il la fixa à un roseau et lui donna à boire en disant: «Laissez donc, voyons si Elie viendra le descendre de là.»
37 Cependant, Jésus poussa un grand cri et expira. 38 Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. 39 Quand l’officier romain qui se tenait en face de Jésus [entendit son cri et] le vit expirer de cette manière, il dit: «Cet homme était vraiment le Fils de Dieu.»
40 Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le jeune et de Joses, ainsi que Salomé, 41 qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et beaucoup d’autres femmes qui étaient aussi montées avec lui à Jérusalem.
33-41 Ce texte nous indique qu’il y eut des ténèbres épaisses sur le pays, de midi jusqu’à trois heures de l’après-midi. Les Juifs faisaient le maximum pour anéantir Christ, le « Soleil de Justice ». Ces ténèbres symbolisaient la « nébulosité » sous laquelle était placée l’âme de Christ, véritable « offrande pour le péché ».
Jésus ne se plaignit pas de l’abandon de Ses disciples, mais de celui de Son Père : c’est en cela qu’Il a été fait « péché » pour nous. Quand l’apôtre Paul devait être offert spirituellement en sacrifice, pour le service des saints, il pouvait se réjouir Philippiens 2:17. Mais le fait d’être offert en sacrifice pour le péché des hommes a un sens complètement différent.
Au moment où Jésus mourut, le voile du temple fut déchiré de haut en bas. Ceci terrorisa les Juifs incrédules : c’était le signe de l’anéantissement de leur assemblée religieuse et de leur nation ; mais c’était en même temps une consolation pour tous les chrétiens fidèles : cela représentait, par le sang de Jésus, l’ouverture d’une voie nouvelle et vivante vers le « lieu très saint ».
L’assurance avec laquelle Christ s’est ouvertement adressé à Dieu le Père et a remis Son âme entre Ses mains, semble avoir grandement affecté le centurion. Une vision spirituelle authentique de Christ crucifié, réconciliera le croyant avec la pensée de la mort : en effet, il se languit de voir, d’aimer, de louer, comme il le devrait, ce Sauveur qui fut blessé et percé pour le délivrer de la colère divine à venir !
42 Le soir venu, comme c'était le jour de la préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat, 43 Joseph d'Arimathée arriva. C’était un membre éminent du conseil, qui attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate pour demander le corps de Jésus. 44 Pilate s'étonna qu'il soit déjà mort; il fit venir l’officier et lui demanda si Jésus était mort depuis longtemps. 45 Une fois renseigné par l’officier, il fit remettre le corps à Joseph. 46 Joseph acheta un drap de lin, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le drap de lin et le déposa dans un tombeau taillé dans la roche. Puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau. 47 Marie de Magdala et Marie la mère de Joses regardaient où l’on déposait Jésus.
42-47 Ce texte décrit l’ensevelissement de notre Seigneur Jésus. Puissions-nous, par la Grâce, « mourir au péché », de manière similaire, Romains 6:11* !
Joseph d’Arimathée était un de ceux qui attendaient le Royaume de Dieu. Ceux qui espèrent avoir part aux privilèges de ce Royaume doivent se confier totalement en Jésus, alors que tout semble anéanti. Dieu a choisi cet homme pour Son service. Une Providence particulière fit évoluer le cours des évènements pour que Pilate fasse vérifier avec exactitude si Jésus était bien mort, afin de prévenir toute simulation éventuelle. Pilate donna donc l’autorisation à Joseph de descendre le corps et d’en faire ce que bon lui semblait.
Quelques-unes des femmes regardèrent où Jésus fût déposé, afin de pouvoir venir oindre Son corps, après le sabbat ; elles n’avaient en effet pas eu le temps de le faire avant. On porta une attention spéciale sur le lieu où se trouvait le sépulcre de Christ, parce qu’Il devait ressusciter.
Jésus n’abandonne pas ceux qui ont confiance en Lui et qui Le réclament. La mort, privée de son aiguillon, met un terme aux douleurs du croyant, comme elle le fit à celles du Sauveur.
* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte