* Jésus s’exprime au sujet des traditions humaines (1-9). Il met en garde sur ce qui souille vraiment l’homme (10-20). Il guérit la fille d’une femme cananéenne (21-28). Jésus guérit les malades, et nourrit miraculeusement quatre mille personnes (29-39).
1 Alors des pharisiens et des spécialistes de la loi vinrent de Jérusalem trouver Jésus et dirent: 2 «Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? En effet, ils ne se lavent pas les mains quand ils prennent leur repas.» 3 Il leur répondit: «Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition? 4 En effet, Dieu a dit: Honore ton père et ta mère et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort . 5 Mais d’après vous, celui qui dira à son père ou à sa mère: ‘Ce dont j'aurais pu t'assister est une offrande à Dieu’ 6 n'est pas tenu d'honorer son père [ou sa mère]. Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. 7 Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: 8 Ce peuple [prétend s'approcher de moi et] m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. 9 C'est faussement qu'ils m'honorent en donnant des enseignements qui sont des commandements humains. »
1-9 Tout ce qui est ajouté à la loi de Dieu, n’est que mépris de Sa Sagesse, comme s’Il avait exclu un élément qui nous serait nécessaire et que l’homme pourrait fournir ; quelles que soient les manières utilisées, ces ajouts amènent toujours les hommes à désobéir à Dieu.
Combien devons-nous être reconnaissants pour l’existence de l’Écriture, la Parole de Dieu ! Ne pensons jamais que l’enseignement de la Bible puisse être amélioré par un additif quelconque, d’origine humaine, qu’il s’agisse de doctrine ou de conduite pratique.
Notre Seigneur béni rappela aux pharisiens leurs diverses traditions : elles ne provenaient que de leur invention ; Jésus mentionna un exemple dans lequel il était très clair que leurs coutumes allaient à l’encontre du cinquième commandement ; quand des parents, dans le besoin, demandaient une assistance aux pharisiens, ces derniers prétextaient avoir consacré au temple toute leur épargne, et que par conséquent, ils étaient dans l’incapacité de les aider : ils ne devaient rien attendre d’eux. Cette attitude reniait le commandement de Dieu …
La ruine des hypocrites est très bien résumée dans ce texte : « c’est en vain qu’ils m’honorent ». Ils ne peuvent ni plaire à Dieu, ni jouir eux-mêmes de leurs profits ; ils placent leur confiance dans la vanité : cette dernière sera alors leur seule rétribution …
10 Jésus appela la foule à lui et dit: «Ecoutez-moi et comprenez bien: 11 ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais ce qui sort de la bouche. Voilà ce qui rend l'homme impur.»
12 Alors ses disciples s'approchèrent et lui dirent: «Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés d'entendre ces paroles?» 13 Il répondit: «Toute plante que n'a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. 14 Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous les deux dans un fossé.»
15 Pierre prit la parole et lui dit: «Explique-nous cette parabole.» 16 Jésus dit: «Vous aussi, vous êtes encore sans intelligence? 17 Ne comprenez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est évacué dans les toilettes? 18 Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est ce qui rend l'homme impur. 19 En effet, c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, l'immoralité sexuelle, les vols, les faux témoignages, les calomnies. 20 Voilà ce qui rend l'homme impur; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne rend pas l'homme impur.»
10-20 Dans ce texte, Christ explique à Ses auditeurs, que la souillure qu’ils doivent craindre n’est pas ce qui entre dans leur bouche, en tant que nourriture, mais plutôt ce qui en sort : la méchanceté de leur cœur.
Rien ne subsistera vraiment dans l’âme, à part les Grâces régénératrices du Saint-Esprit ; à l’exception de la doctrine venant « d’en haut », aucune autre ne devrait être admise dans l’église ; nous ne devons pas être offensés par la déclaration d’une vérité, si évidente soit-elle, elle ne devrait pas nous troubler.
Les disciples demandèrent à Jésus la signification de la parabole qu’Il donna. Là où il y a naissance du moindre doute à propos d’une parole de Christ, un cœur droit et un esprit bien disposé recherchent l’instruction qui en ressort. En fait, le cœur de l’homme est désespérément mauvais, Jér 17:9 : il n’y a aucun péché, en parole ou en action, qui n’émane pas de son cœur.
Tous les péchés proviennent de l’homme, ils sont les fruits de la méchanceté résidant en son cœur. Quand Christ enseigne, Il veut montrer l’hypocrisie des hommes et la méchanceté de leur cœur : Il veut leur apprendre à s’humilier, et chercher à être purifiés dans la « Fontaine d’eau vive » qui lave le péché et l’impureté !
21 Jésus partit de là et se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. 22 Alors une femme cananéenne qui venait de cette région lui cria: «Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par un démon.» 23 Il ne lui répondit pas un mot; ses disciples s'approchèrent et lui demandèrent: «Renvoie-la, car elle crie derrière nous.» 24 Il répondit: «Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la communauté d'Israël.» 25 Mais elle vint se prosterner devant lui et dit: «Seigneur, secours-moi!» 26 Il répondit: «Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.» 27 «Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.» 28 Alors Jésus lui dit: «Femme, ta foi est grande. Sois traitée conformément à ton désir.» A partir de ce moment, sa fille fut guérie.
21-28 Les endroits les plus reculés et les plus ténébreux du pays d’Israël allaient premièrement pouvoir partager les bénédictions offertes par Christ ; ensuite, toutes les extrémités de la terre allaient voir Son salut !
La détresse et les ennuis de la famille de cette femme cananéenne, poussèrent celle-ci à s’approcher de Christ ; bien que ce genre de situation puisse parfois, par nécessité, nous conduire à Lui, nous pouvons être certains qu’Il ne nous repoussera jamais !
Cette femme, dont la fille était tourmentée par un démon, ne s’est pas approchée de Christ dans le but d’obtenir un soutien spécifique, elle a en fait, simplement imploré Sa Miséricorde : elle n’a pas vanté ses mérites, étant convaincue qu’elle ne pouvait dépendre que de cette Miséricorde divine.
Il est du devoir des parents de prier pour leurs enfants, de le faire sérieusement, en particulier pour leur âme. Avez-vous un enfant, douloureusement tourmenté par un démon orgueilleux, un démon impur, un démon méchant, rendant l’enfant captif de sa volonté ? Il s’agit d’un cas bien plus déplorable que celui de la possession corporelle : vous devez, par la foi et dans la prière, apporter cet enfant, à Christ, le Seul qui soit vraiment capable de le guérir.
Si de nombreux moyens employés par la Providence et la Grâce de Christ à l’égard des Siens, nous laissent parfois dans un certain embarras, ils peuvent s’expliquer par l’histoire relatée dans ce texte : elle nous enseigne en effet que l’Amour réside dans le « cœur » de Christ, alors qu’on pourrait constater spirituellement un air désapprobateur sur Son « visage » ; au lieu de rester abattus, cela doit nous encourager : nous devons avoir une entière confiance en Jésus !
Quand le Seigneur a l’intention d’honorer vraiment l’un des Siens, Il l’humilie parfois pour qu’il ressente sa propre indignité. Un cœur orgueilleux et arrogant n’aurait pas supporté la réponse que Jésus fit à cette femme cananéenne ; mais cette dernière a su discerner le sens des paroles du
Maître, pour en extraire tout l’enseignement.
L’état d’âme de cette femme est une image de la situation du pécheur, véritablement conscient de sa misère spirituelle. Le moindre sentiment émanant de Christ est précieux pour le croyant, même les « miettes du Pain de vie » ! De toutes les actions de grâces, c’est la foi qui honore le plus Christ : en toute logique, c’est donc cette foi qu’Il récompense le plus, en retour !
Jésus guérit la fille de cette Cananéenne : Il annonça sa guérison, et celle-ci se réalisa. Que par cet exemple, ceux qui demandent de l’aide au Seigneur sans recevoir de Sa part, une réponse qui puisse les satisfaire directement, apprennent à transformer leur indignité et leurs découragements, en implorant Sa Miséricorde …
29 Jésus quitta cet endroit et vint sur les bords du lac de Galilée. Il monta sur la montagne et s'y assit. 30 Une grande foule s'approcha de lui; il y avait parmi eux des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés et beaucoup d'autres malades. On les amena aux pieds de Jésus et il les guérit, 31 de sorte que la foule était émerveillée de voir les muets parler, les estropiés être guéris, les boiteux marcher, les aveugles voir, et elle célébrait la gloire du Dieu d'Israël.
32 Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je suis rempli de compassion pour cette foule, car voilà trois jours qu'ils sont près de moi et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin.» 33 Les disciples lui dirent: «Comment nous procurer dans cet endroit désert assez de pains pour rassasier une si grande foule?» 34 Jésus leur demanda: «Combien avez-vous de pains?» «Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons.» 35 Alors il fit asseoir la foule par terre, 36 prit les sept pains et les poissons et, après avoir remercié Dieu, il les rompit et les donna à ses disciples, qui les distribuèrent à la foule. 37 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. 38 Ceux qui avaient mangé étaient 4000 hommes, sans compter les femmes et les enfants.
39 Ensuite, il renvoya la foule, monta dans la barque et se rendit dans la région de Magdala.
29-39 Quel que soit notre cas, l’unique chemin qui nous mène à la quiétude et au soulagement, consiste à nous placer aux pieds de Christ, à se soumettre à lui, et à se référer à Ses directives.
Ceux qui veulent obtenir de Christ, la guérison spirituelle, doivent se laisser gouverner comme Il le désire. Remarquez les dégâts occasionnés par le péché : que de maladies assujettissent le corps humain !
Il y avait à l’époque où Jésus était ici-bas, en Galilée, une grande misère, due à la maladie, et nul ne pouvait en discerner la cause, ni en assurer la guérison ; ces maladies qui frappaient le peuple étaient malgré tout conformes à la Volonté de Christ.
Les guérisons spirituelles réalisées par le Seigneur sont merveilleuses. Quand les âmes aveugles peuvent voir, par la foi, quand le muet peut parler, par la prière, quand les boiteux et les estropiés peuvent marcher, dans une sainte obéissance, nous ne pouvons qu’être émerveillés ! La puissance de Christ fut également démontrée à la foule, par l’abondance de nourriture qu’Il lui fournit : la manière employée fut la même que celle qui avait été utilisée précédemment, lors de la multiplication des pains : « tous mangèrent et furent rassasiés » !
Quand Christ nourrit, Il donne en abondance. Avec Lui, il y a suffisamment de pain, il y en a même de reste : les réserves de la Grâce sont plus grandes qu’il n’est nécessaire !
Christ renvoya ensuite la foule. Bien qu’Il les ait nourris à deux reprises, ces hommes ne devaient pas compter ensuite sur de tels miracles pour trouver leur pain quotidien : ils durent retourner dans leurs demeures, chacun devant sa table.
Seigneur, affermis notre foi, et pardonne notre incrédulité, enseigne-nous à vivre dans Ta plénitude et selon Ta générosité, pour tout ce qui concerne notre vie ici-bas, et celle à venir !