* Le mensonge de Tsiba (1-4). David est maudit par Shimhi (5-14). Le conseil d’Akhithophel (15-23).
1 Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, Tsiba, le serviteur de Mephibosheth, vint à sa rencontre avec deux ânes munis de bâts. Ils portaient 200 pains, 100 gâteaux aux raisins secs, 100 aux fruits d'été et une outre de vin. 2 Le roi demanda à Tsiba: «Que veux-tu faire de cela?» Tsiba répondit: «Les ânes serviront de monture à la famille du roi, le pain et les fruits d'été sont destinés à nourrir les jeunes gens, et le vin à désaltérer ceux qui seront fatigués dans le désert.» 3 Le roi demanda: «Où est le fils de ton maître?» Tsiba répondit au roi: «Il est resté à Jérusalem, car il s’est dit: ‘Aujourd'hui la communauté d'Israël me rendra le royaume de mon père.’» 4 Le roi dit à Tsiba: «Tout ce qui appartient à Mephibosheth est à toi.» Et Tsiba dit: «Je me prosterne! Que je trouve grâce à tes yeux, roi mon seigneur!»
1-4 Tsiba trompe Mephibosheth. Les grands responsables devraient toujours se méfier des flatteurs : quand une affaire délicate se présente, ils doivent être vigilants, et toujours écouter plusieurs avis différents !
5 Le roi David était arrivé à Bachurim. Et voici qu’un homme du clan et de la famille de Saül, un dénommé Shimeï, fils de Guéra, sortit de là. Il s'avança en prononçant des malédictions, 6 et il jeta des pierres au roi David ainsi qu’à tous ses serviteurs, alors même que tout le peuple et tous les hommes vaillants se tenaient à la droite et à la gauche du roi. 7 Voici ce que disait Shimeï en le maudissant: «Va-t'en, va-t'en, homme sanguinaire, vaurien! 8 L'Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la famille de Saül. Tu as régné à sa place et l'Eternel a livré le royaume entre les mains de ton fils Absalom. Te voilà donc malheureux comme tu le mérites, car tu es un homme sanguinaire!»
9 Abishaï, fils de Tseruja, dit alors au roi: «Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur? Laisse-moi donc aller lui couper la tête.» 10 Mais le roi dit: «Qu'ai-je affaire avec vous, les fils de Tseruja? S'il profère des malédictions, c'est que l'Eternel lui a dit: ‘Maudis David!’ Qui donc pourrait lui dire: ‘Pourquoi fais-tu cela?’» 11 Puis David dit à Abishaï et à tous ses serviteurs: «Mon fils, celui qui est issu de moi, en veut à ma vie. A plus forte raison ce Benjaminite! Laissez-le et qu'il me maudisse, si l'Eternel lui a dit de le faire. 12 Peut-être l'Eternel verra-t-il ma détresse et me fera-t-il du bien au lieu des malédictions d'aujourd'hui.»
13 David et ses hommes continuèrent leur chemin. Shimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David et tout en marchant il le maudissait, jetait des pierres contre lui et faisait voler la poussière. 14 Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent épuisés [au bord du Jourdain], et là ils reprirent leur souffle.
5-14 Les jurons lancés par Shimhi, à l’encontre de David, éprouvaient beaucoup plus ce dernier, que les flatteries précédentes de Tsiba ; en effet, le roi était ainsi amené à porter de faux jugements sur les autres, étant influencé par les rapports erronés qu’il avait précédemment reçus : les « sourires » du monde sont parfois plus dangereux que ses « froncements de sourcils » !
Plus d’une fois, David avait épargné la vie de Saul, alors que ce dernier ne cherchait qu’à le tuer. L’innocence est souvent sans défense, face à la méchanceté et au mensonge ; n’est-il pas étrange de se voir attaqué par ce envers quoi nous avons observé la plus grande prudence ? Il est bon que les hommes ne soient pas nos juges : le Seul vraiment habilité, est Celui dont le jugement est fait selon la Vérité.
Observez à quel point David était patient, malgré sa confrontation à ces divers abus. Cela nous rappelle en quelque sorte, l’attitude de Christ, lorsqu’Il a prié pour ceux qui L’ont injurié et crucifié !
Une humble personne saura transformer des reproches en réprimande corrective, sachant ainsi en tirer tout le bien possible, au lieu de s’en trouver irrité.
David discerna en tout cela, la main de Dieu, étant persuadé que ce Dernier le soulagerait de son affliction. Nous pouvons compter sur l’aide divine, non seulement dans la fatigue occasionnée par Son service, mais aussi dans la souffrance.
15 Absalom et tout le peuple, tous les Israélites, étaient entrés dans Jérusalem. Achitophel était avec lui.
16 Lorsque Hushaï, l'Arkien qui était un ami de David, fut arrivé vers Absalom, il lui dit: «Vive le roi! Vive le roi!» 17 Absalom lui dit: «Voilà donc l'attachement que tu as pour ton ami! Pourquoi n'as-tu pas accompagné ton ami?» 18 Hushaï répondit à Absalom: «C'est que je veux appartenir à celui qu'ont choisi l'Eternel et tout ce peuple, tous les Israélites, et c'est avec lui que je veux rester. 19 D'ailleurs, qui vais-je servir? Son fils! Je te servirai tout comme j'ai servi ton père.»
20 Absalom dit à Achitophel: «Tenez conseil ensemble! Que devons-nous faire?» 21 Achitophel dit à Absalom: «Aie des relations avec les concubines que ton père a laissées pour garder le palais. Ainsi, tout Israël saura que tu t'es rendu détestable pour ton père et les mains de tous ceux qui sont avec toi se fortifieront.» 22 On dressa une tente sur le toit pour Absalom, et Absalom eut des relations avec les concubines de son père aux yeux de tout Israël. 23 Les conseils donnés à cette époque-là par Achitophel avaient autant d'autorité que si l'on avait consulté Dieu lui-même. C’était le cas de tous les conseils d'Achitophel, que ce soit pour David ou pour Absalom.
15-23 Les meilleurs conseillers à la cour de cette époque étaient Akhithophel et Hushaï : Absalom, persuadé du succès de son insurrection, se confiait en ces deux hommes ; il comptait entièrement sur eux, sans se soucier de l’arche, bien qu’elle fut à ses côtés. Mais en fait, ces deux conseillers furent de piètres auxiliaires : Hushaï était incapable de guider le roi avec sagesse, Akhithophel n’était animé que par la méchanceté ; finalement, ils trahirent Absalom, en lui donnant un mauvais conseil : ceux qui entraînent les hommes à pécher les conduisent inexorablement à leur perte. Au vu de ce texte, il s’avère que l’honnêteté est la meilleure des politiques, et finira toujours par ressurgir à la longue.
Akhitophel a donné de mauvais conseils à Absalom : il fit détester ce dernier par son père, ne cherchant jamais à réconcilier les deux hommes : cette politique maudite venait vraiment du diable. Le cœur humain est désespérément mauvais !