* Les Israélites arrivent au désert de Sin. Ils se plaignent de ne pas avoir de nourriture, Dieu leur promet le pain du ciel (1-12). Dieu envoie des cailles et la manne (13-21). Ordonnances particulières au sujet de la manne (22-31). Un omer de manne doit être préservé (32-36).
1 Toute l'assemblée des Israélites partit d'Elim, et ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Elim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois après leur sortie d'Egypte. 2 Toute l'assemblée des Israélites murmura contre Moïse et Aaron dans le désert. 3 Les Israélites leur dirent: «Pourquoi ne sommes-nous pas morts de la main de l'Eternel en Egypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété? Au contraire, vous nous avez conduits dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette assemblée.»
4 L'Eternel dit à Moïse: «Je vais faire pleuvoir du pain pour vous depuis le ciel. Le peuple sortira et en ramassera chaque jour la quantité nécessaire. Ainsi, je le mettrai à l'épreuve et je verrai s'il suivra, ou non, ma loi. 5 Le sixième jour, ils prépareront ce qu'ils auront apporté, c’est-à-dire le double de la portion ramassée chaque jour.»
6 Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites: «Ce soir, vous reconnaîtrez que c'est l'Eternel qui vous a fait sortir d'Egypte. 7 Le matin, vous verrez la gloire de l'Eternel, parce qu'il a entendu vos murmures contre lui. Que sommes-nous, en effet, pour que vous murmuriez contre nous?» 8 Moïse dit: «L'Eternel vous donnera ce soir de la viande à manger, et le matin du pain à satiété, parce qu’il a entendu les murmures que vous avez proférés contre lui. Que sommes-nous en effet? Ce n'est pas contre nous que vous murmurez, c'est contre l'Eternel.»
9 Moïse dit à Aaron: «Dis à toute l'assemblée des Israélites: ‘Approchez-vous devant l'Eternel, car il a entendu vos murmures.’» 10 Tandis qu'Aaron parlait à toute l'assemblée des Israélites, ils se tournèrent du côté du désert, et voici que la gloire de l'Eternel parut dans la nuée. 11 L'Eternel s'adressa à Moïse: 12 «J'ai entendu les murmures des Israélites. Dis-leur: ‘Au coucher du soleil vous mangerez de la viande, et le matin vous vous rassasierez de pain. Ainsi vous reconnaîtrez que je suis l'Eternel, votre Dieu.’»
1-12 Au second mois qui suivit leur départ, les provisions qu’Israël avait emportées d’Égypte, furent épuisées : les Hébreux murmuraient. Les plus grandes injures du peuple ne pouvaient rien apporter de plus. Incapables de discerner à quel point ils avaient été délivrés, les enfants d’Israël auraient préféré rester en Égypte ; par la main divine, les plaies ont en fait réduit à néant les Égyptiens. On n’est pas en droit de supposer que les Hébreux vivaient dans l’abondance en Égypte, ni qu’ils craignaient de mourir en errant dans le désert, alors qu’ils avaient à leur disposition du bétail et des troupeaux :
Il n’y rien de plus absurde que d’avoir contesté comme ils l’ont fait. Quand nous commençons à nous inquiéter, nous devrions considérer à quel point Dieu écoute nos « murmures » !
Dans ce texte, Dieu promit d’envoyer une réponse rapide et durable, à condition que les enfants d’Israël Lui accordent leur confiance et soient satisfaits quotidiennement par cette nourriture qu’Il leur donnait. L’Éternel désirait être servi par Son peuple, malgré son ingratitude. Quand Il a envoyé les plaies sur l’Égypte, Il désirait qu’Israël sache qu’Il était vraiment leur Seigneur ; maintenant que l’Éternel nourrissait Son peuple, Il voulait que ce dernier Le reconnaisse, en tant que son Dieu.
13 Le soir survinrent des cailles qui couvrirent le camp, et le matin il y eut une couche de rosée autour du camp. 14 Une fois cette rosée dissipée, il y avait à la surface du désert quelque chose de petit comme des grains, quelque chose de fin comme la gelée blanche sur la terre. 15 Les Israélites regardèrent et se dirent l'un à l'autre: «Qu'est-ce que c’est?» En effet, ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: «C'est le pain que L'Eternel vous donne pour nourriture. 16 Voici ce que l'Eternel a ordonné: Que chacun de vous en ramasse ce qu'il faut pour sa nourriture, une mesure de 2 litres par personne, suivant le nombre que vous êtes. Chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente.»
17 C’est ce que firent les Israélites, et ils en ramassèrent les uns plus, les autres moins. 18 On mesurait ensuite la quantité précise; *celui qui avait ramassé plus n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé moins n'en manquait pas . Chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture. 19 Moïse leur dit: «Que personne n'en laisse jusqu'au matin.» 20 Ils n'écoutèrent pas Moïse et certains en laissèrent jusqu'au matin; mais il s'y mit des vers et cela devint infect. Moïse fut irrité contre ces gens. 21 Tous les matins, chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture, et quand venait la chaleur du soleil, cela fondait.
13-21 Le soir, survinrent les cailles ; les enfants d’Israël en prirent en quantité suffisante. La manne vint également, sous forme de rosée. Les Hébreux l’appelèrent « manne », ce qui signifie : « Qu’est-ce que cela » ? « C’est la part que l’Éternel nous a allouée, prenons-la et soyons reconnaissants » ! C’était une nourriture au goût agréable. La manne tombait du ciel, comme de la pluie ; elle apparaissait avec la rosée, sous forme de petits grains ronds, comme de la gelée, semblables à des graines de coriandre, de la même couleur que des perles. La manne apparaissait seulement six jours par semaine, et le sixième jour, la quantité doublait ; si on la conservait plus d’une journée, elle se gâtait et les vers la rongeaient, à l’exception du jour du sabbat. Le peuple n’avait jamais vu cela auparavant. Les enfants d’Israël pouvaient moudre la manne dans un moulin ou la piler dans un mortier, pour cuire des gâteaux.
Ce miracle a duré pendant quarante ans, tant que les Israélites furent dans le désert ; il cessa quand ils arrivèrent en Canaan. Tout cela arriva pour bien montrer que la vie des enfants d’Israël serait maintenant différente, par rapport à leur passé. Ils devaient récolter la manne chaque matin.
Le texte précise:
1) Qu’il fallait bien observer les instructions relatives à la manne, en tant que nourriture pour chaque famille ; le travail devait être paisiblement accompli, chacun devait manger la quantité de pain impartie ; ce ne devait pas être le pain de « la paresse » ou de la « déception ». Dieu, dans Sa bonté, donne toujours le temps nécessaire à l’homme, pour accomplir son devoir ; il en était ainsi, quand la manne apparaissait, chaque matin ; les Hébreux ne devaient pas en consommer avant de l’avoir complètement récoltée.
2) Qu’il fallait se contenter de la quantité allouée. Ceux qui en avaient récolté davantage, ne disposaient en final que du nécessaire pour leur subsistance. Ceux qui n’en avaient pas suffisamment prenaient le surplus des autres ; ainsi, quelles que soient les quantités de manne récoltées, les familles n’avaient pas trop de nourriture, ni trop peu. Il n’y avait aucune disproportion du niveau de vie de chacun des enfants d’Israël.
3) Les Hébreux étaient dépendants de la Providence divine : ils devaient rester sereins, malgré le fait de ne disposer d’aucune provision de pain dans leurs maisons ou dans le camp : ils devaient placer leur confiance en Dieu, de jour en jour, sachant qu’Il leur donnerait leur pain quotidien. Ils devaient tirer leur nourriture des greniers de l’Éternel, étant garantis de sa fraîcheur et bonne qualité et non pas de leurs stocks personnels. Remarquez la folie de ceux qui ont voulu en mettre de côté : ils pensaient qu’en agissant ainsi, ils feraient preuve de sagesse, de bonne organisation, aux yeux de leurs voisins ; en fait, cette crainte de manquer de pain ne se concrétisait que par de la pourriture et de la vermine. Cela démontre que « mettre de côté », dans un esprit de cupidité, n’est pas louable. Les richesses acquises de cette façon ne sont que corruption, Jacques 5:2,3. Par contre, la sagesse, la puissance et la bonté qui découlaient de cette récolte journalière de la manne dans le désert, dénuée de toute ressemblance avec les récoltes naturelles, doivent nous faire méditer sur toutes les richesses que Dieu nous dispense.
22 Le sixième jour, ils ramassèrent une double quantité de nourriture, 4 litres pour chacun. Tous les chefs de l'assemblée vinrent le rapporter à Moïse. 23 Celui-ci leur dit: «C'est ce que l'Eternel a ordonné. Demain est le jour du repos, le sabbat consacré à l'Eternel. Faites cuire ce que vous avez à faire cuire, faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir et mettez en réserve jusqu'au matin tout ce qui restera.» 24 Ils le laissèrent jusqu'au matin, comme Moïse l'avait ordonné, et cela ne devint pas infect, il ne s'y mit pas de vers. 25 Moïse dit: «Mangez-le aujourd'hui, car c'est le jour du sabbat en l’honneur de l’Eternel. Aujourd'hui vous n'en trouverez pas dans la campagne. 26 Pendant 6 jours vous en ramasserez, mais le septième jour, celui du sabbat, il n'y en aura pas.»
27 Le septième jour, quelques membres du peuple sortirent pour en ramasser, mais ils n'en trouvèrent pas. 28 Alors l'Eternel dit à Moïse: «Jusqu'à quand refuserez-vous de respecter mes commandements et mes lois? 29 Considérez que c’est l'Eternel qui vous a donné le sabbat. Voilà pourquoi, le sixième jour, il vous donne de la nourriture pour deux jours. Que chacun reste sous sa tente, que personne ne sorte de chez lui le septième jour.» 30 Et le peuple se reposa le septième jour.
31 La communauté d'Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre , était blanche et avait le goût d'un gâteau au miel.
22-31 Dans ce texte, il est fait mention du septième jour, du sabbat. Cette ordonnance ne fut pas donnée sur le mont Sinaï seulement : elle fut instituée avant le départ d’Égypte et même au tout début, Genèse 2:3. La mise à part du septième jour de la semaine, réservé à la piété et au repos, a été instituée par Dieu lorsqu’Il créa la terre : c’est une des plus anciennes lois divines. En instituant ce repos hebdomadaire, Dieu prit soin de ne pas pénaliser les tâches prévues au préalable : il n’y a rien à perdre à servir l’Éternel ! En ce jour particulier, les enfants d’Israël devaient récolter assez de manne pour les deux jours suivants.
Cela nous enseigne à diriger notre famille : nous devons faire un minimum d’ouvrage le jour de sabbat. Seules les tâches domestiques nécessaires peuvent être accomplies ; d’ailleurs, il est souhaitable, dans la mesure du possible, de préparer un maximum de choses avant ce septième jour ; c’est en quelque sorte une image de notre préparation, vers l’avenir qui nous est réservé. Quand les enfants d’Israël récoltaient la manne le septième jour, celle-ci se gâtait ; par contre lorsqu’ils la ramassaient dans la période recommandée, elle avait le goût d’un gâteau de miel ; toute consigne divine est sanctifiée par la Parole de Dieu et par la prière.
Le septième jour, Dieu n’envoya pas la manne : Israël ne devait pas espérer en récolter ni sortir pour voir s’il y en avait. Tout cela montre que cette nourriture était bien produite miraculeusement.
32 Moïse dit: «Voici ce que l'Eternel a ordonné: Qu'une mesure remplie de manne soit conservée pour vos descendants. Ainsi, ils verront le pain que je vous ai fait manger dans le désert après vous avoir fait sortir d'Egypte.» 33 Moïse dit à Aaron: «Prends un vase, mets-y 2 litres de manne et dépose-le devant l'Eternel afin qu'il soit conservé pour vos descendants.» 34 Suivant l'ordre donné par l'Eternel à Moïse, Aaron le déposa devant le témoignage afin qu'il soit conservé.
35 Les Israélites mangèrent de la manne pendant 40 ans, jusqu'à leur arrivée dans un pays habité. Ils mangèrent de la manne jusqu'à leur arrivée aux frontières du pays de Canaan.
36 La mesure de 2 litres correspond à un dixième de la mesure étalon.
32-36 Après que Dieu ait commencé à fournir la manne, la nourriture pour Son peuple dans le désert, Moïse ordonna qu’un omer, à titre commémoratif, soit préservé par Israël. Nous devons prendre avec considération le pain que nous consommons.
Les grâces et les miracles divins doivent être mémorisés. La Parole de Dieu est la manne qui nourrit nos âmes, Matthieu 4:4. Les réconforts que procure l’Esprit, sont une manne cachée, Apocalypse 2:17. Tous ces dons proviennent du ciel, tout comme la manne ; ils constituent le support de la vie spirituelle de l’âme, alors que nous traversons le désert de ce monde. Christ, dans la Parole, s’adresse à l’âme, nous devons jouir de cette Grâce. Chacun de nous doit savoir saisir les opportunités et rassembler de quoi vivre, pour les siens, quand il est encore dans la force de l’âge ; si nous négligeons les occasions, il peut être parfois trop tard. Les enfants d’Israël ne devaient pas faire de provisions de manne, ils devaient simplement la consommer au jour le jour ; ceux qui ont reçu Christ dans leur cœur, doivent vivre en Lui, par la foi ; ils ne doivent pas recevoir la Grâce en vain. La manne était en quantité suffisante pour tout le peuple, chacun pouvait en disposer, personne n’en avait de trop ; de même, en Christ, si nous disposons de tout le nécessaire, nous n’avons aucun surplus. Ceux qui mangeaient de la manne, murmuraient sans cesse et finissaient par mourir : beaucoup d’entre les Hébreux n’avaient pas la faveur divine ; ceux qui vivent par la foi en Christ ne doivent jamais contester avec le ciel : ils auront la vie éternelle et ils auront la faveur divine.
Recherchons avec zèle la Grâce du Saint-Esprit, enrichissons notre connaissance par la doctrine de Christ crucifié, nourrissons spirituellement nos âmes par notre foi et notre amour envers Lui.