* La persécution est annoncée (1-6). La promesse du Saint-Esprit, et sa fonction (7-15). Le départ de Christ et son retour (16-22). L’encouragement à la prière (23-27). les découvertes de Christ par lui-même (28-33).
1 »Je vous ai dit cela afin que vous ne trébuchiez pas. 2 On vous exclura des synagogues, et même l'heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu. 3 Ils agiront ainsi parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi.
4 »Je vous ai dit cela afin que, l'heure venue, vous vous souveniez que je vous l'ai dit. Je ne vous en ai pas parlé dès le début parce que j'étais avec vous. 5 Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé et aucun de vous ne me demande: ‘Où vas-tu?’ 6 Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur.
1-6 Notre Seigneur Jésus, en donnant à ses disciples l’avertissement du trouble, avait pour but que la terreur ne puisse pas les surprendre. Il est possible pour ceux qui sont de vrais ennemis du service de Dieu de prétendre avoir du zèle pour lui. Ceci ne diminue en rien le péché des persécuteurs ; les méchancetés ne seront jamais changées en y ajoutant le nom de Dieu. Comme Jésus dans ses souffrances, ses partisans dans les leurs devraient y voir l’accomplissement de l’Écriture. Il ne le leur a pas dit plus tôt, parce qu’il était avec eux pour les enseigner, les guider, les réconforter ; ils n’avaient pas besoin alors de cette promesse de la présence du Saint-Esprit. Cela nous empêchera de nous demander: comment se fait-il que des malheurs nous arrivent ? Il nous suffira de demander: Où vont ces malheurs ? Car nous savons qu’ils concourent à notre bien. C’est la faute commune et la folie de la mélancolie des chrétiens que de regarder seulement le côté sombre du nuage, et de faire la sourde oreille à la voix de la joie et du bonheur. Ce qui remplissait les cœurs des disciples de peine était une trop grande affection pour cette vie présente. Rien ne met plus d’obstacle à notre joie en Dieu, que l’amour du monde, et le chagrin du monde qui en découle.
7 Cependant, je vous dis la vérité: il vaut mieux pour vous que je m'en aille. En effet, si je ne m'en vais pas, le défenseur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai 8 et, quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement: 9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; 10 la justice, parce que je vais auprès de mon Père et que vous ne me verrez plus; 11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.
12 »J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les supporter maintenant. 13 Quand le défenseur sera venu, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. 14 Il révélera ma gloire parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. 15 Tout ce que le Père possède est aussi à moi; voilà pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera.
7-15 le départ de Christ était nécessaire pour la venue du Consolateur. Envoyer l’Esprit devait être le fruit de la mort de Christ, qui était son départ. Sa présence corporelle pouvait n’avoir lieu qu’en seulement un lieu à la fois, mais son Esprit est partout, en tous lieux, en tout temps, là où deux ou trois sont assemblés en son nom. Voyez ici la fonction de l’Esprit, qui est d’abord de réprouver, ou de convaincre. L’œuvre de conviction est l’œuvre de l’Esprit ; il peut faire cela avec efficacité, et lui seul peut le faire. C’est la méthode adoptée par le Saint-Esprit, d’abord convaincre, puis consoler. L’Esprit convaincra le monde de péché ; il ne se contentera pas de lui en parler. L’Esprit convainc du fait du péché ; de la faute du péché ; de la folie du péché ; de la saleté du péché, et que par lui nous sommes devenus odieux pour Dieu ; il convainc aussi de la source du péché qui est la nature corrompue ; et pour finir, du fruit de péché, dont la fin est la mort. Le Saint-Esprit prouve que tout le monde est coupable devant Dieu. Il convainc le monde de justice ; que Jésus de Nazareth était Christ le vertueux. Et aussi de la justice de Christ, qui nous est donnée pour notre justification et notre salut. Il montrera à chacun comment il peut être obtenu, et comment il est possible d’être accepté comme juste aux yeux de Dieu. L’ascension de Christ prouve que la rançon a été acceptée, et la justice accomplie, à travers laquelle les croyants devaient être justifiés. L’Esprit convainc de jugement parce que le prince de ce monde est jugé. Tout sera bien, quand son pouvoir sera brisé, lui qui fait tout le mal. Comme Satan est subjugué par Christ, ceci nous met en confiance, car aucune autre puissance ne peut tenir devant lui. L’Esprit nous convainc aussi du jour du jugement. La venue de l’Esprit doit être un ineffable avantage pour les disciples. Le Saint-Esprit est notre Guide, non seulement pour nous montrer le chemin, mais pour marcher avec nous par des aides continues et ses influences. Être conduit dans une vérité est bien plus qu’une simple connaissance ; il ne s’agit pas seulement d’en avoir quelques notions dans nos têtes, mais d’en avoir le goût, la saveur, et la puissance dans nos cœurs. L’Esprit nous enseignera toute la vérité, et ne retiendra rien qui nous soit avantageux, car il nous montrera les choses à venir. Tous les dons et grâces de l’Esprit, toute la prédication, et toute l’écriture des apôtres, sous l’influence de l’Esprit, toutes les langues et les miracles, étaient pour glorifier Christ. Il incombe à chacun de se demander si le Saint-Esprit a commencé une bonne œuvre dans son cœur. Sans une découverte claire de notre culpabilité et de son danger, nous ne pourrons jamais comprendre la valeur du salut de Christ ; mais quand nous serons amenés à nous connaître correctement, nous commencerons à découvrir la valeur du Rédempteur. Nous devrions avoir une vue plus complète du Rédempteur, et des affections plus vives pour lui, si nous prions davantage pour cela, et nous abandonnons au Saint-Esprit.
16 Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez, [parce que je vais auprès du Père].»
17 Alors quelques-uns de ses disciples se dirent entre eux: «Que veut-il nous dire par: ‘Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez’ et: ‘Parce que je vais auprès du Père’?» 18 Ils disaient donc: «Que signifie ce qu'il dit: ‘Encore un peu de temps’? Nous ne savons pas de quoi il parle.»
19 Jésus comprit qu'ils voulaient l'interroger et il leur dit: «Vous vous interrogez les uns les autres sur ce que j'ai dit: ‘Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps et vous me reverrez.’ 20 En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. 21 Lorsqu'une femme accouche, elle éprouve de la tristesse parce que son heure de souffrance est venue, mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la douleur à cause de sa joie d'avoir mis un enfant au monde. 22 Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
16-22 Il est bon de considérer combien est proche la fin de nos temps de la grâce, afin que nous puissions être attentifs à les améliorer. Mais les chagrins des disciples devaient bientôt se transformer en joie ; comme pour une mère, à la vue de son enfant. Le Saint-Esprit doit être leur Consolateur, et ni les hommes ni les démons, ni les souffrances dans la vie ou dans la mort ne les priveront jamais de cette joie. Les croyants ont de la joie ou de la peine, selon comme ils ont leur regard sur Christ, et les signes de sa présence. La tristesse vient sur l’impie, et rien ne peut l’amoindrir ; le croyant est un héritier de la joie que personne ne peut enlever. Où sont maintenant la joie des assassins de notre Seigneur, et la peine de ses amis ?
23 Ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, [tout] ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. 24 Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète.
25 »Je vous ai parlé en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père. 26 Ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous. 27 En effet, le Père lui-même vous aime parce que vous m'avez aimé et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.
23-27 Demander au Père prouve une certitude de besoins et de bénédictions spirituels, et un désir, avec cette conviction qu’elles doivent venir uniquement du Père. Demander dans le Nom de Christ c’est reconnaître notre indignité à recevoir la moindre faveur divine, et montrer une totale dépendance à Christ, comme étant le Seigneur de notre Justice. Notre Seigneur avait parlé jusqu’ici par de courtes et pesantes déclarations, ou en paraboles, dont les disciples n’ont pas compris pleinement le sens, mais après sa résurrection il s’est appliqué à leur enseigner les choses qui sont apparentées au Père et au chemin qui y conduit, à travers son intercession. Et la fréquence avec laquelle notre Seigneur nous recommande de présenter nos demandes en son nom, montre que la grande finalité de la médiation de Christ est de nous impressionner avec un sens profond de notre culpabilité, et du mérite et de la puissance de sa mort, par laquelle nous avons accès à Dieu. Et souvenons-nous toujours que de nous adresser au Père dans le nom de Christ ou de nous adresser au Fils comme étant Dieu demeurant dans la nature humaine, et réconciliant le monde à lui-même, est la même chose, car le Père et le Fils sont un.
28 Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde et je retourne vers le Père.»
29 Ses disciples lui dirent: «Vois! Maintenant tu parles ouvertement et tu n'emploies aucune parabole. 30 Maintenant nous savons que tu sais tout et que tu n'as pas besoin qu'on t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.» 31 Jésus leur répondit: «Vous croyez juste maintenant? 32 Voici que l'heure vient, et elle est [déjà] venue, où vous serez dispersés chacun de votre côté et me laisserez seul. Cependant, je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. 33 Je vous ai dit cela afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j'ai vaincu le monde.»
28-33 Voici une déclaration claire de la venue de Christ depuis le Père, et son retour à lui. Le Rédempteur, dans sa venue, était Dieu manifesté en chair, et son départ a été reçu là-haut dans la gloire. En disant ceci, les disciples ont augmenté en connaissance. Également dans la foi: Maintenant nous savons. Hélas ! Ils ne connaissaient pas leur propre faiblesse. La nature divine n’a pas abandonné la nature humaine, mais l’a aidée, et a mis de la consolation et de la valeur dans les souffrances de Christ. Et tandis que nous avons la faveur de la présence de Dieu, nous sommes heureux, et tout doit être facile, même si le monde entier nous abandonne. La paix en Christ est la seule vraie paix, et c’est en lui seul que les croyants ont cette paix. À travers lui nous avons la paix avec Dieu, et donc en lui nous avons la paix dans nos propres esprits. Nous devons être encouragés, parce que Christ a vaincu le monde avant nous. Mais tandis que nous pensons que nous sommes debout, prenons garde de ne pas tomber. Nous ne savons pas ce que serait notre réaction si nous étions conduits dans la tentation ; veillons et prions sans cesse, afin de ne pas être abandonnés à nous-mêmes.