* Un des anges, qui avait les coupes, donne la signification de la vision précédente : la bête, ennemie des chrétiens, allait régner mille deux cent soixante ans, pour être finalement détruite (1-6). L’ange interprète le mystère de la femme, et de la bête qui avait sept têtes et dix cornes (7-18).
* Référence ajoutée par le traducteur, pour faciliter la compréhension du texte.
1 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint me parler et dit: «Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. 2 C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l’immoralité, et c'est du vin de sa prostitution que les habitants de la terre se sont enivrés.»
3 Alors il me transporta en esprit dans un désert et je vis une femme assise sur une bête écarlate, couverte de noms blasphématoires et qui avait sept têtes et dix cornes. 4 Cette femme était habillée de pourpre et d'écarlate et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution. 5 Sur son front était écrit un nom, un mystère: «Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.» 6 Je vis cette femme ivre du sang des saints, du sang des témoins de Jésus. En la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement.
1-6 Il apparaît que Rome soit clairement désignée dans ce chapitre : la Rome païenne, subjuguée et gouvernée par un pouvoir militaire, et non par l’art et les brillantes manifestations. Cette ville a généralement laissé aux nations conquises, leurs anciens usages et leurs cultes. Mais il est bien connu que par une gestion et une politique astucieuses, avec toutes sortes de supercheries et de perversités, la Rome papale a acquis et conservé son emprise sur les rois et sur les nations.
On retrouve là, la séduction et les honneurs du monde : la richesse, le faste et l’arrogance, attributs convenant parfaitement aux esprits charnels et mondains. En effet, la prospérité, l’éclat et la splendeur alimentent la fierté et la convoitise du cœur humain, par contre ils n’offrent aucune sécurité à l’encontre de la vengeance divine.
La coupe d’or, verset 17:4*, représente la séduction et les folies, par laquelle cette Babylone mystique a obtenu et conservé son influence, tout en séduisant son entourage pour que les hommes se joignent à ses abominations. Elle est nommée, à cause de ses pratiques infâmes, « la grande prostituée », ce qui a pour effet d’entraîner les âmes vers l’idolâtrie et toutes sortes de méchancetés. Elle est remplie avec le sang des saints et des martyrs de Jésus. Elle s’est enivrée de ce sang ; cela lui paraissait si agréable qu’elle n’en était jamais satisfaite …
Nous ne pouvons qu’être étonnés, par ces océans de sang « chrétien », versé par des hommes se disant eux-mêmes soldats de Christ ; cependant, quand nous considérons ces prophéties, ces actes odieux témoignent de la vérité de l’Évangile.
Méfions-nous d’une religiosité merveilleuse, flatteuse, ou à la mode. Évitons les mystères de l’iniquité, et étudions avec soin le grand mystère de la piété, pour que nous puissions apprendre l’humilité et la gratitude de l’exemple de Christ. Plus nous chercherons à Lui ressembler, moins nous serons susceptibles d’être trompés par l’antéchrist !
7 L'ange me dit: «Pourquoi t'étonnes-tu? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a les sept têtes et les dix cornes. 8 La bête que tu as vue existait et elle n'existe plus. Elle va monter de l'abîme et s’en aller à la perdition. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit dès la création du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant que la bête existait, qu’elle n'existe plus et qu’elle reparaîtra. 9 C’est ici qu’il faut une intelligence éclairée par la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. 10 Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, l'un règne, l'autre n'est pas encore venu. Et quand il sera venu, il ne doit rester que peu de temps. 11 Quant à la bête qui existait et qui n'existe plus, elle est elle-même un huitième roi; elle fait partie des sept et s’en va à la perdition. 12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent le pouvoir de régner pendant une heure avec la bête. 13 Ils ont une même pensée et ils donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête. 14 Ils combattront contre l'Agneau et l'Agneau les vaincra parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Ceux qui ont été appelés, choisis et fidèles et sont avec lui les vaincront aussi.»
7-14 La bête, sur qui la femme était assise, n’est plus, et cependant, « elle est ». Il s’agissait d’un trône d’idolâtrie et de persécution, qui maintenant n’est plus, tout au moins dans sa forme primitive, à savoir païenne. Cependant, elle existe ! Il s’agit là du trône de l’idolâtrie et la tyrannie, mais d’une autre sorte ou forme.
Ce trône trompera par son influence, dans une soumission stupide et aveugle, tous les habitants de la terre, excepté le reste des élus. Cette bête avait sept têtes, sept montagnes : les sept collines sur lesquelles se tient Rome ; elle avait sept rois, sept sortes de gouvernement : cinq étaient tombés, au moment où cette prophétie était écrite, un seul était alors existant, le dernier était encore à venir.
Cette bête, dirigée par la papauté, est un huitième « gouvernement », elle instaure à nouveau l’idolâtrie. Elle a dix cornes, qui représentent dix rois, qui n’ont cependant pas de royaume ; ils ne doivent pas régner tant que l’Empire romain ne pas anéanti ; ils doivent être relativement zélés, du moins pendant un certain temps, pour l’intérêt de la bête.
Christ doit régner, jusqu’à ce que tous Ses ennemis soient mis sous Ses pieds : cette victoire future est due au fait qu’Il est le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs. Il dispose de l’autorité suprême et du pouvoir sur toutes choses ; toutes les puissances de la terre et de l’enfer sont assujetties à Son contrôle. Ses « disciples », sont appelés à participer Son combat ; ils y sont parfaitement préparés, et ils seront fidèles en cela !
15 Puis il me dit: «Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. 16 Les dix cornes que tu as vues et la bête détesteront la prostituée; elles la dépouilleront et la mettront à nu, elles mangeront sa chair et la détruiront par le feu. 17 En effet, Dieu leur a mis à cœur de réaliser son propre projet en ayant la même pensée et en donnant leur royauté à la bête jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. 18 Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui exerce la royauté sur les rois de la terre.»
15-18 Dieu a ainsi « dirigé » le cœur de ces rois, par Sa Puissance et Sa Providence, pour qu’ils accomplissent Sa Volonté, sans qu’ils en aient réellement l’intention, selon Ses desseins et Ses prophéties.
Ces rois constateront leur folie, comment ils ont été ensorcelés et asservis par la « prostituée », devenant ainsi les instruments de sa destruction. Quand Jean reçut cette vision, cette femme était cette grande ville, qui régnait sur les rois de la terre : dans cette description, chacun reconnaît Rome !
Quand les « méchants » seront détruits, de la manière la plus affreuse qui soit, les croyants seront reçus dans la Gloire du Seigneur ; ce rassemblement des pécheurs sera animé par la haine et la colère : ils assisteront frénétiquement à leur tourment mutuel.
Mais « la part » du Seigneur est Son peuple : Son Conseil se tiendra, et accomplira tout Ses désirs, à Sa Gloire, pour le bonheur de tous Ses serviteurs !