* Les appels de Job, de l’homme vers son Dieu (1-9). Son espérance ne s’appuie pas sur la vie, mais dans le refuge de la mort (10-16).
1 »Mon souffle se perd, mes jours s'éteignent, la tombe m'attend. 2 Je suis environné de moqueurs, je connais l’insomnie à cause de leurs insultes. 3 Sois donc mon garant auprès de toi-même! Qui d’autre s’engagerait pour moi? 4 En effet, tu as fermé leur cœur au bon sens; c’est pourquoi tu ne les laisseras pas triompher.
5 »On invite des amis au partage du butin, alors que l'on a des enfants dont les yeux sont épuisés. 6 Il a fait de moi un sujet de proverbes pour les peuples, je suis devenu celui sur le visage duquel on crache. 7 Ma vue est affaiblie par l’exaspération, tous mes membres sont pareils à une ombre. 8 Les hommes droits en sont stupéfaits et l'innocent se dresse contre l'impie. 9 Le juste néanmoins persévère dans sa voie, celui qui a les mains pures se fortifie de plus en plus.
1-9 Job médite sur les réprimandes sévères que ses amis lui ont adressées et considérant qu’il n’est qu’un homme mortel, il se tourne vers Dieu. Tout le temps mis à notre disposition finit par avoir une fin. Il nous incombe de chercher soigneusement à racheter ce temps, les jours qui passent, afin de les utiliser pour être prêt à entrer dans l’éternité. Les réactions de Job, face à ses afflictions permises par Dieu, sont un bon modèle de conduite, que le juste devrait appliquer face à ses amis, ou ennemis. Au lieu d’être découragés, devant la dure épreuve supportée par ce fidèle serviteur de Dieu, ses amis auraient dû persévérer davantage à le soutenir.
Ceux qui gardent leur regard tourné vers le ciel, en tant que but final, garderont leurs pas dans les chemins de la piété, quels que soient les difficultés et découragements rencontrés.
10 »Quant à vous tous, vous pouvez répéter les mêmes discours, je ne trouverai pas un sage parmi vous. 11 Comment! Mes jours sont passés, mes projets sont anéantis, ces projets qui remplissaient mon cœur, 12 et ils prétendent que la nuit, c'est le jour, que la lumière est proche quand les ténèbres sont là!
13 »Qu’ai-je à espérer? Le séjour des morts sera mon domicile, c'est dans les ténèbres que je prépare mon lit. 14 Je crie à la tombe: ‘Tu es mon père!’ et aux vers: ‘Vous êtes ma mère et ma sœur!’ 15 Qu’ai-je donc à espérer? Mon espérance, qui peut l’entrevoir? 16 Elle descendra vers les portes du séjour des morts quand nous serons étendus ensemble dans la poussière.»
10-16 Les amis de Job tentaient, pour le soulager, de lui rendre l’espoir d’un retour à la prospérité ; cela révèle ici le type de personne qui ne met pas tout son cœur à soulager l’affligé, qui cherche d’abord à trouver le réconfort que peut procurer le monde. Il est sage pour soulager les autres, ou nous-mêmes, de la détresse, de s’appuyer sur des éléments infaillibles : les promesses de Dieu, Son amour, Sa grâce ainsi qu’une espérance bien fondée de la vie éternelle. Remarquez à quel point Job aspire à aller dans la tombe : que cette attitude puisse enseigner aux croyants à ne pas craindre la mort ! C’est un peu comme s’ils allaient dormir ; ils sont las, et il est temps d’aller au lit ! Pourquoi ne devraient-ils pas y aller volontairement quand leur Père les appelle ?
Rappelons-nous bien que nos corps sont sujets à la corruption et à la vermine, ils doivent retourner en poussière ; recherchons le but céleste qui a animé notre espérance spirituelle durant notre vie, alors que le méchant, de son côté, verra ses désirs fondre dans les ténèbres ; quand nos corps seront dans la tombe, nos âmes pourront alors apprécier le repos réservé au peuple de Dieu.