Livres de la Bible
Actes 18
* Paul à Corinthe, avec Aquilas et Priscille (1-6). Il continue à prêcher à Corinthe (7-11). Paul devant Gallion (12-17). Il rend visite à Jérusalem (18-23). Apollos enseigne à Éphèse et en Achaïe (24-28).
L’Evangile à Corinthe
1 Après cela, Paul partit d'Athènes et se rendit à Corinthe. 2 Il y trouva un Juif du nom d’Aquilas, originaire du Pont, qui venait d’arriver d'Italie avec sa femme Priscille parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome. Il se lia avec eux; 3 comme il avait le même métier, il resta chez eux et ils travaillèrent ensemble: ils étaient fabricants de tentes.
4 Chaque sabbat, Paul discourait dans la synagogue et persuadait des Juifs et des Grecs. 5 Quand Silas et Timothée arrivèrent de la Macédoine, pressé par l’Esprit, il attestait aux Juifs que Jésus est le Messie. 6 Mais comme ils s'opposaient à lui et l’insultaient, Paul secoua ses vêtements et leur dit: «Que votre sang retombe sur votre tête! J'en suis pur. Dès maintenant, j'irai vers les non-Juifs.»
1-6 Bien que Paul avait le droit d’être aidé par les églises qu’il avait implantées, et par les gens auxquels il prêchait, il a cependant travaillé pendant son ministère. Un commerce honnête, par lequel un homme peut obtenir son pain, ne doit pas être considéré avec mépris par quiconque. C’était la coutume des Juifs de former leurs enfants à un métier, tout en leur donnant de l’instruction et des propriétés. Paul veillait à prévenir tout préjudice, même le plus déraisonnable. L’amour de Christ est le meilleur lien des saints ; et les communions des saints les uns avec les autres adoucissent le labeur, le mépris, et aussi la persécution. La plupart des Juifs persistaient à contredire l’Évangile de Christ, et à le blasphémer. Ils ne voulaient pas croire eux-mêmes, et faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour empêcher les autres de croire. Paul les a donc quittés. Il n’a pas abandonné son travail ; car bien qu’Israël ne soit pas rassemblé, Christ et son Évangile sont glorieux. Les Juifs ne peuvent pas se plaindre, car ils ont été les premiers à recevoir l’offre. Quand quelques-uns s’opposent à l’Évangile, nous devons nous tourner vers d’autres. Le chagrin de voir que beaucoup persistent dans l’incrédulité ne doit pas empêcher la gratitude pour la conversion de quelques-uns à Christ.
7 Il sortit de là et se rendit chez un dénommé [Titius] Justus, un homme qui craignait Dieu et dont la maison était contiguë à la synagogue. 8 Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur, ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens écoutèrent Paul; ils crurent aussi et furent baptisés.
9 Le Seigneur dit à Paul dans une vision pendant la nuit: «N’aie pas peur, mais parle et ne te tais pas, 10 car je suis moi-même avec toi et personne ne s’attaquera à toi pour te faire du mal. En effet, j'ai un peuple nombreux dans cette ville.» 11 Il s’établit là un an et six mois, enseignant la parole de Dieu parmi les Corinthiens.
7-11 Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent, et ceux qui seront à lui ; car c’est par son œuvre sur eux qu’ils deviennent siens. Ne désespérons d’aucun lieu, puisque même dans Corinthe, ville mauvaise, Christ avait un peuple nombreux. Il rassemblera le troupeau de ceux qui sont choisis depuis les lieux où ils sont éparpillés. Ainsi encouragé, l’apôtre est resté à Corinthe, et une église nombreuse et florissante a pu grandir.
12 Pendant que Gallion était gouverneur de l'Achaïe, les Juifs se soulevèrent d'un commun accord contre Paul et le conduisirent devant le tribunal 13 en disant: «Cet homme incite les gens à servir Dieu d'une manière contraire à la loi.» 14 Paul allait ouvrir la bouche lorsque Gallion dit aux Juifs: «S'il s'agissait d'une injustice ou d'une mauvaise action, je vous écouterais comme il convient, Juifs. 15 Mais s'il s'agit de discussions sur une parole, sur des noms et sur votre loi, cela vous regarde: je ne veux pas être juge de ces affaires.» 16 Et il les renvoya du tribunal. 17 Alors tous [les Grecs] s’emparèrent de Sosthène, le chef de la synagogue, et le frappèrent devant le tribunal sans que Gallion ne s'en soucie.
12-17 Paul était sur le point de montrer qu’il n’a pas enseigné aux hommes à adorer Dieu d’une façon contraire à la loi ; mais le juge n’a pas permis aux Juifs de se plaindre à lui de ce qui n’était pas dans sa fonction. Gallion avait raison de laisser les Juifs livrés à eux-mêmes dans les matières qui concernaient leur religion, mais cependant, il ne devait pas leur permettre, sous le même prétexte, d’en persécuter un autre. Il avait tort de parler avec légèreté d’une loi et d’une religion qu’il aurait pu connaître comme étant de Dieu, et qui l’auraient certainement concerné. De quelle manière Dieu doit être adoré, de savoir si Jésus est le Messie, et si l’Évangile est une révélation divine, ce n’est pas une discussion sur une parole et sur des noms, il s’agit de question d’une très vaste importance. Gallion a parlé comme s’il se glorifiait de son ignorance des Écritures, comme si la loi de Dieu n’était pas digne de son intérêt. Gallion ne s’est occupé d’aucune de ces choses. S’il ne s’est pas soucié des injures des hommes méchants, il était louable ; mais s’il ne s’est pas intéressé aux abus subis par les hommes bons, son indifférence était portée trop loin. Et ceux qui voient et connaissent les souffrances du peuple de Dieu, et n’en ressentent rien, ou ne s’en soucient pas, n’en prennent pas pitié et ne prient pas pour ce peuple, sont du même esprit que Gallion, qui ne s’est occupé d’aucune de ces choses.
18 Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères et sœurs et embarqua pour la Syrie avec Priscille et Aquilas. Il s'était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu.
19 Ils arrivèrent à Ephèse où Paul laissa ses compagnons. Lui-même entra dans la synagogue et s'entretint avec les Juifs, 20 qui lui demandèrent de prolonger son séjour [chez eux]. Mais il refusa 21 et prit congé d'eux en disant: «[Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem.] Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut.» Et il partit d'Ephèse en bateau. 22 Il débarqua à Césarée et monta à Jérusalem pour saluer l'Eglise, puis il descendit à Antioche.
Troisième voyage missionnaire 18.23–21.25
18-23 Tant que Paul a trouvé qu’il ne travaillait pas en vain, il a continué son travail. Notre temps est dans la main de Dieu ; nous proposons, mais il dispose ; c’est pourquoi nous devons faire toutes nos promesses en nous soumettant à la volonté de Dieu ; non seulement si la providence le permet, mais si Dieu ne dirige pas autrement nos mouvements. C’est un très bon rafraîchissement pour un ministre fidèle que de profiter pendant quelque temps de la compagnie de ses frères. Les disciples sont entourés de problèmes ; les ministres doivent faire ce qu’ils peuvent pour les fortifier, en les dirigeant à Christ, qui est leur Force. Cherchons avec sérieux, où que nous soyons, à promouvoir la cause de Christ, en faisant les projets qui nous semblent les plus adéquats, mais en comptant sur le Seigneur pour les conduire à bien, s’il les juge bons.
L’Evangile à Ephèse
23 Après avoir passé quelque temps à Antioche, Paul se mit en route et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie en fortifiant tous les disciples.
24 Un Juif originaire d'Alexandrie du nom d'Apollos était arrivé à Ephèse. C’était un homme éloquent et versé dans les Ecritures. 25 Il était instruit quant à la voie du Seigneur et, plein de ferveur, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien que ne connaissant que le baptême de Jean . 26 Il se mit à parler avec assurance dans la synagogue. Après l'avoir écouté, Aquilas et Priscille le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. 27 Comme il voulait aller en Achaïe, les frères l'y encouragèrent et écrivirent aux disciples de lui faire bon accueil. Dès son arrivée, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile aux croyants. 28 En effet, il réfutait avec force les Juifs en public et il démontrait par les Ecritures que Jésus est le Messie.
24-28 Apollos avait été enseigné dans l’Évangile de Christ, aussi loin que pouvait le faire le ministère de Jean, mais pas plus. Nous pouvons bien sûr penser qu’il avait entendu parler de la mort de Christ et de sa résurrection, mais qu’il n’était pas informé au sujet de leur mystère. Bien qu’il n’avait pas les dons miraculeux de l’Esprit, comme les apôtres, il a fait usage des dons qu’il avait. La dispensation de l’Esprit, quelle que puisse être sa mesure, est donnée à tout homme pour en tirer un profit. C’était un prédicateur vif, affectueux, fervent en esprit. Il était plein de zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes précieuses. C’était là le complet homme de Dieu, équipé à fond pour son travail. Aquilas et Priscille ont encouragé son ministère, en lui donnant leur assistance. Ils n’ont pas méprisé Apollos en eux-mêmes, et ne l’ont pas dévalué au regard des autres ; mais ils ont considéré les inconvénients qui pouvaient le désavantager. Et ayant eux-mêmes obtenu la connaissance dans les vérités de l’Évangile par leur longue relation avec Paul, ils ont dit à Apollos ce qu’ils en savaient. Les jeunes étudiants peuvent trouver un grand intérêt à converser avec de vieux chrétiens. Ceux qui croient à travers la grâce ont cependant encore besoin d’aide. Aussi longtemps qu’ils sont dans ce monde, il y a des restes d’incrédulité, et quelque chose qui manque dans leur foi, pour être parachevé, ainsi que dans l’œuvre de la foi pour être accompli. Si les Juifs étaient convaincus que Jésus est le Christ, même leur propre loi leur apprendrait à l’entendre. L’affaire des ministres est de prêcher Christ. Non seulement prêcher la vérité, mais la prouver et la défendre, avec douceur de caractère, mais cependant avec puissance.