Livres de la Bible



Jean 18

Introduction de Matthew Henry

* Christ saisi dans le jardin (1-12). Christ devant Anne et Caïphe (13-27). Christ devant Pilate (28-40).


Mort et résurrection de Jésus 18.1–21.25
Arrestation de Jésus

1 Après avoir dit ces paroles, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron où se trouvait un jardin; il y entra, lui et ses disciples. 2 Judas, celui qui le trahissait, connaissait aussi l'endroit parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. 3 Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il s’y rendit avec des lanternes, des torches et des armes.

4 Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s'avança alors et leur dit: «Qui cherchez-vous?» 5 Ils lui répondirent: «Jésus de Nazareth.» Jésus leur dit: «C'est moi.» Judas, celui qui le trahissait, était avec eux. 6 Lorsque Jésus leur dit: «C'est moi», ils reculèrent et tombèrent par terre. 7 Il leur demanda de nouveau: «Qui cherchez-vous?» Ils dirent: «Jésus de Nazareth.» 8 Jésus répondit: «Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci.» 9 Il dit cela afin que s'accomplisse la parole qu'il avait prononcée: «Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.»

10 Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 11 Jésus dit à Pierre: «Remets ton épée dans son fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire?»

Jésus devant les autorités juives

12 La troupe, le commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent alors de Jésus et l’attachèrent.

1-12 Le péché a commencé dans le jardin d’Éden, c’est là que la malédiction a été prononcée, c’est là que le Rédempteur a été promis ; et c’est dans un jardin que la Postérité promise est entrée en conflit avec l’ancien serpent. Christ a été également enseveli dans un jardin. Puissions-nous, lorsque nous marchons dans nos jardins, en saisir l’occasion pour méditer sur les souffrances de Christ dans un jardin. Notre Seigneur Jésus, sachant toutes les choses qui allaient lui arriver, s’est avancé et a demandé: Qui cherchez-vous ? Quand le peuple a voulu le forcer à être couronné, il s’est retiré, 6:15, mais quand ils sont venus pour le forcer à porter une croix, il s’est offert de lui-même ; car il est venu dans ce monde pour souffrir, et est allé dans l’autre monde pour régner. Il a montré très clairement ce qu’il aurait pu faire ; quand il les a projetés à terre, il aurait pu les frapper de mort, mais il ne voulait pas faire cela. C’est par un effet de la puissance divine que les officiers et soldats ont permis aux disciples de partir tranquillement, après la résistance qui avait été offerte. Christ nous a donné un exemple de douceur de caractère dans la souffrance, et un modèle de soumission à la volonté de Dieu dans chaque chose qui nous intéresse. Ce n’est qu’une coupe, une petite chose. C’est une coupe qui nous est donnée ; les souffrances sont des dons. Elles nous sont données par un Père, qui a l’autorité d’un père, et ne nous fait aucun mal ; l’affection d’un père, qui ne veut pas nous blesser. À partir de l’exemple de notre Sauveur, nous devons apprendre comment recevoir nos détresses si légères en proportion, et nous demander si nous devons nous opposer à la volonté de notre Père, ou nous méfier de son amour. Nous avons été liés avec les cordes de nos iniquités, soumis au joug de nos transgressions. Christ, étant fait sacrifice d’expiation pour nous, nous libère de ces liens en ayant lui-même été lié pour nous. C’est à ces liens que nous devons notre liberté ; ainsi le Fils nous rend libres.

13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, car il était le beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là. 14 Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: «Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple.»

15 Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Ce disciple était connu du grand-prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand-prêtre, 16 tandis que Pierre restait dehors près de la porte. Alors l'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre, sortit, parla à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre. 17 La servante qui gardait la porte dit à Pierre: «Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme?» Il répliqua: «Je n'en fais pas partie.» 18 Les serviteurs et les gardes qui étaient là avaient allumé un feu de braises pour se réchauffer, car il faisait froid. Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi.

19 Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. 20 Jésus lui répondit: «J'ai parlé ouvertement à tout le monde; j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où les Juifs se réunissent constamment, et je n'ai rien dit en secret. 21 Pourquoi m'interroges-tu? Interroge ceux qui m'ont entendu sur ce que je leur ai dit; ils savent, eux, ce que j'ai dit.» 22 A ces mots, un des gardes qui se trouvait là donna une gifle à Jésus en disant: «C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre?» 23 Jésus lui dit: «Si j'ai mal parlé, explique-moi ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» 24 Alors Anne l'envoya attaché à Caïphe, le grand-prêtre.

25 Simon Pierre était là et se chauffait. On lui dit: «Ne fais-tu pas partie, toi aussi, de ses disciples?» Il le nia et dit: «Je n'en fais pas partie.» 26 Un des serviteurs du grand-prêtre, un parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: «Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?» 27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt un coq chanta.

13-27 Simon Pierre a renié son Maître. Les détails en ont été notés dans les remarques sur les autres Évangiles. La naissance du péché ressemble à de l’eau qui commence à s’infiltrer. Le mensonge est un péché très « virulent » ; celui qui ment a besoin d’un autre mensonge pour étayer le premier, suivi d’encore un autre … Si un appel à nous exposer au danger est clair, nous avons le droit d’avoir l’espérance que Dieu nous permettra de l’honorer ; si ce n’est pas le cas, nous pouvons craindre que Dieu nous laisse devant notre propre humiliation. Pendant l’interrogatoire, rien n’est dit à propos des miracles de Jésus, par lesquels il avait fait tant de bien, et qui prouvent Sa doctrine. Ainsi, les ennemis de Christ, pendant qu’ils se querellent avec Sa vérité, ferment obstinément leurs yeux contre elle. Il appelle ceux qui veulent l’entendre. La doctrine de Christ peut convenir avec certitude à tous ceux qui la connaissent, et ceux qui jugent en vérité portent témoignage à cette vérité. Notre ressentiment sur les blessures ne doit jamais être passionné. Christ a raisonné avec l’homme qui l’a frappé, c’est ainsi que nous devons agir.

Jésus devant les autorités romaines

28 De chez Caïphe, ils conduisirent Jésus au prétoire; c'était le matin. Ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger le repas de la Pâque. 29 Pilate sortit donc à leur rencontre et dit: «De quoi accusez-vous cet homme?» 30 Ils lui répondirent: «Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.» 31 Sur quoi Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes et jugez-le d’après votre loi.» Les Juifs lui dirent: «Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort.» 32 C'était afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait dite pour indiquer de quelle mort il allait mourir.

28-32 Il était injuste de mettre à mort celui qui avait fait tant de bien, c’est pourquoi les Juifs désiraient se mettre à l’abri des reproches. Beaucoup craignent le scandale d’une mauvaise action plus que le péché de cette action. Christ avait dit qu’il serait livré aux Païens, et que ceux-ci le mettraient à mort ; ses paroles se sont accomplies. Il avait dit qu’il devait être crucifié, élevé. Si les Juifs l’avaient jugé selon leur loi, il aurait été lapidé ; la crucifixion n’a jamais été utilisée parmi les Juifs. Il est déterminé pour chacun de nous de quelle mort nous allons mourir, bien que cela ne nous soit pas dévoilé ; ceci doit nous libérer de toute inquiétude quant à cette affaire. Seigneur, que ce soit quand et comment tu l’as déterminé.

33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: «Es-tu le roi des Juifs?» 34 Jésus [lui] répondit: «Est-ce de toi-même que tu dis cela ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?» 35 Pilate répondit: «Suis-je un Juif, moi? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait?» 36 Jésus répondit: «Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne sois pas livré aux Juifs; mais en réalité, mon royaume n'est pas d'ici-bas.» 37 Pilate lui dit: «Tu es donc roi?» Jésus répondit: «Tu le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Toute personne qui est de la vérité écoute ma voix.» 38 Pilate lui répliqua: «Qu'est-ce que la vérité?»
Sur ces mots, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs et leur dit: «Pour ma part, je ne trouve en lui aucun motif de le condamner. 39 Mais, comme c'est une coutume parmi vous que je vous relâche quelqu'un lors de la Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?» 40 Alors de nouveau ils crièrent [tous]: «Non, pas lui, mais Barabbas!» Or, Barabbas était un brigand.

33-40 Es-tu le roi des Juifs ? Ce roi des Juifs qui a été depuis si longtemps attendu ? Es-tu le Messie, le Prince ? Est-ce que tu te donnes toi-même ce nom ? Christ a répondu à cette question par une autre question ; non pour se dérober, mais pour que Pilate puisse considérer ce qui il faisait. Il ne s’est jamais réclamé d’une puissance terrestre, jamais le moindre principe de traîtrise ou de pratique frauduleuse n’a été trouvé en lui. Christ a donné un aperçu de la nature de son royaume. Sa nature n’est pas du monde ; c’est un royaume qui est dans les hommes, installé dans leurs cœurs et consciences ; sa richesse spirituelle, son pouvoir spirituel et sa gloire y sont contenus. Ses supports ne sont pas de ce monde ; ses armes sont spirituelles ; il n’a pas besoin, il n’utilise pas la force pour se maintenir et avancer, et il n’est opposé à aucun royaume si ce n’est celui du péché et de Satan. Son objet et sa conception ne sont pas de ce monde. Quand Christ dit: je suis la Vérité, il dit, en effet: je suis Roi. Il conquiert par les évidences convaincantes de la vérité ; il gouverne par le pouvoir dirigeant de la vérité. Les sujets de ce royaume sont ceux qui sont de la vérité. Pilate a posé une bonne question, lorsqu’il a dit: Qu’est-ce que la vérité ? Quand nous sondons l’Écriture, et que nous sommes attentifs au ministère de la parole, ce doit être avec cette question: Qu’est-ce que la vérité ? Et avec cette prière: conduis-moi dans ta vérité ; dans toute la vérité. Mais beaucoup de ceux qui posent cette question, n’ont pas la patience de persévérer dans leur recherche de la vérité ; ou pas assez d’humilité pour la recevoir. Par cette déclaration solennelle de l’innocence de Christ, il apparaît que bien que le Seigneur Jésus ait été traité comme le pire des malfaiteurs, il n’a pas jamais mérité un tel traitement. Mais ceci dévoile le dessein de sa mort ; qu’il est mort comme un Sacrifice pour nos péchés. Pilate était désireux de plaire à tous ; et il était plus gouverné par la sagesse du monde que par les règles de la justice. Le péché est un voleur, et cependant il est choisi sottement par beaucoup qui le préfèrent à Christ, qui lui veut vraiment nous enrichir. Efforçons-nous de confondre nos accusateurs comme Christ le faisait ; et méfions-nous de ne pas crucifier Christ à nouveau.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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