Livres de la Bible



Job 19

Introduction de Matthew Henry

* Job se plaint du ton peu cordial de ses amis (1-7). Dieu était l’Auteur de ses afflictions (8-22). Job est convaincu de la résurrection (23-29).


Intervention n° 6 de Job

1 Job prit la parole et dit: 2 «Jusqu'à quand me tourmenterez-vous et m'écraserez-vous par vos discours? 3 Voilà dix fois que vous cherchez à me confondre. N'avez-vous pas honte de m’agresser de cette manière?

4 »Même si j'avais vraiment commis une faute, cela ne regarderait que moi. 5 Si vous voulez vous grandir à mes dépens, si vous voulez tirer argument contre moi de mon déshonneur, 6 sachez alors que c'est Dieu qui m’accable et m'enveloppe de son filet.

7 »Je dénonce la violence dont je suis victime et personne ne répond, j’appelle au secours et il n’y a personne pour me rendre justice!

1-7 Les amis de Job l’ont blâmé dans son affliction, le mettant au rang des méchants ; il dénonce ici leur ton peu cordial, prouvant ainsi que le motif de leur condamnation était sans réel fondement. Les paroles acerbes de ses amis n’ont fait qu’alourdir considérablement le poids des afflictions du patriarche : il est bon de ne pas garder ce genre de rancœur en nous-mêmes, de peur de rendre chronique ce type de sentiment. Regardons plutôt à Celui qui a subi les attaques des pécheurs à la croix, qui a été traité avec bien plus de cruauté que Job, ou que nous ne pourrions l’être !

8 Il m'a barré la route et je ne peux passer, il a couvert mes sentiers de ténèbres. 9 Il m'a dépouillé de ma gloire, il a retiré la couronne de ma tête. 10 Il m'a brisé à tout point de vue et je m'en vais, il a arraché mon espérance comme un arbre. 11 Il s'est enflammé de colère contre moi, il m'a traité comme l'un de ses adversaires. 12 Ses troupes viennent en masse, elles ont construit une route jusqu'à moi, elles ont installé leur camp autour de ma tente.

13 »Il a éloigné mes frères de moi. Ceux qui me connaissent se détournent de moi comme des étrangers. 14 Je suis abandonné de mes proches, ceux que je connais m’oublient. 15 Ceux qui séjournent chez moi et mes servantes me considèrent comme un étranger, je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu. 16 J'appelle mon serviteur et il ne répond pas, je dois me mettre à le supplier. 17 Mon haleine est repoussante pour ma femme et je provoque le dégoût de mes propres frères. 18 Même des gamins me méprisent; si je me lève, je suis la cible de leurs insultes. 19 Tous ceux à qui je confiais mes secrets m'ont en horreur, ceux que j'aimais se sont tournés contre moi. 20 Je n’ai plus que la peau et les os, il ne me reste que les gencives.

21 »Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis! En effet, c’est la main de Dieu qui m'a frappé. 22 Pourquoi me poursuivez-vous comme Dieu le fait? Pourquoi n’en avez-vous jamais assez de vous attaquer à moi?

8-22 Que de tristesse, dans ces plaintes de Job ! Elles reflètent le feu de l’enfer et non la colère de Dieu ! Les consciences endurcies pourront être interpellées devant de telles situations, sans toutefois en éprouver de la crainte ; les âmes pieuses, quant à elles, éprouveront d’abord de la crainte, pour ne prendre conscience de la réelle gravité des choses, qu’après coup. C’est une erreur très commune de penser que lorsque Dieu afflige certains, Il les traite comme des ennemis. Chaque être de notre entourage exerce un rôle envers nous, défini par Dieu ; malgré tout, ceci n’excuse pas la conduite des amis de Job.

Que d’incertitude dans l’amitié humaine ! Mais si Dieu est notre ami, Il ne nous délaissera pas, si nous sommes dans le besoin. Nous avons bien peu de raisons de choyer nos corps, qui, après tout le soin qu’ils reçoivent, sont finalement consumés par la maladie.

Job se recommande à la compassion de ses amis, en blâmant, avec raison, leur rudesse. Il est très affligeant, pour celui qui aime Dieu, d’être privé soudain du réconfort extérieur et de la consolation du cœur ; si toutefois, cette situation échoit au croyant, elle ne peut affaiblir sa conviction d’être un enfant de Dieu, un héritier de Sa gloire.

23 »Si seulement mes paroles pouvaient être écrites, si seulement elles pouvaient être enregistrées dans un livre! 24 Je voudrais qu'elles soient pour toujours gravées dans le roc avec un burin de fer et avec du plomb.

25 »Pour ma part, je sais que celui qui me rachète est vivant et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. 26 Quand ma peau aura été détruite, en personne je contemplerai Dieu. 27 C’est lui que je contemplerai, et il me sera favorable. Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre. Au plus profond de moi, je n’en peux plus d’attendre.

28 »Vous direz alors: ‘Pourquoi le poursuivions-nous?’ quand on découvrira le bien-fondé de ma cause. 29 Redoutez pour vous l'épée: les punitions par l'épée sont terribles! Vous reconnaîtrez ainsi qu'il y a un jugement.»

23-29 À ce stade du récit, l’Esprit de Dieu, semble avoir puissamment travaillé dans le cœur de Job. C’est le témoignage d’une bonne confession du patriarche ; cela témoigne de la solidité de sa foi et de l’assurance de son espérance. Il en va de même entre Christ et nous ; telle est la teneur des propos de l’auteur de ce texte, il avoue simplement qu’il a recherché le pays merveilleux : la patrie céleste. Job a appris à croire en Dieu, Le Rédempteur vivant ; le patriarche savait qu’il devait rechercher en Lui, le pouvoir de ressusciter des morts, afin d’avoir la vie dans l’au-delà ; il était réconforté par cette espérance. Job avait l’assurance, que ce Libérateur du joug de Satan et de la condamnation du péché, était son Rédempteur, et qu’Il pouvait obtenir par Lui le salut ; il savait que c’était un Rédempteur vivant, bien qu’Il ne se soit pas encore manifesté en chair ; il avait aussi l’assurance de Le voir apparaître au dernier jour, en tant que Juge du monde, ressuscitant les morts, accomplissant ainsi le rachat de son peuple. Quelle allégresse dans cette espérance du patriarche !

Que cette fidèle assurance puisse être gravée par l’Esprit Saint, dans nos cœurs. Cette pensée nous concerne tous : soyons animés des mêmes sentiments ! Un cœur rempli de ce principe vivant et actif est la base de cette pensée ; ce principe est aussi vital pour notre spiritualité que la racine l’est pour l’arbre : c’est par elle que ce dernier acquiert sa fermeté et sa productivité. Job et ses amis n’étaient pas d’accord au sujet des voies empruntées par la Providence, par contre, ils étaient convaincus de l’existence d’un monde céleste.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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