Livres de la Bible



Matthieu 19

Introduction de Matthew Henry

* Jésus entre en Judée (1,2). La question des pharisiens au sujet du divorce (3-12). De jeunes enfants sont amenés à Jésus (13-15). La demande du jeune homme riche (16-22). Les récompenses des partisans de Christ (23-30).


Ministère de Jésus en Judée 19.1–23.39
Divorce et célibat

1 Lorsque Jésus eut fini de prononcer ces paroles, il quitta la Galilée et alla dans le territoire de la Judée, de l'autre côté du Jourdain. 2 De grandes foules le suivirent, et là il guérit les malades.

1,2 De grandes multitudes suivaient Christ … Lorsque ce Dernier s’écarte de notre univers ici-bas, le mieux pour nous est de Le suivre !

La foule trouvait toujours en Christ, une grande capacité et une grande disponibilité à aider quiconque, en tous lieux, comme Il l’avait fait auparavant, en Galilée ; là où le « Soleil de Justice » se lève, Il ne peut que guérir par Ses rayons !

3 Les pharisiens l'abordèrent et, pour lui tendre un piège, ils lui dirent: «Est-il permis à un homme de divorcer de sa femme pour n'importe quel motif?» 4 Il répondit: «N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, a fait l'homme et la femme 5 et qu'il a dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne feront qu’un ? 6 Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu’un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni.» 7 «Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner une lettre de divorce à la femme lorsqu'on la renvoie ?» 8 Il leur répondit: «C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de divorcer de vos femmes; au commencement, ce n’était pas le cas. 9 Mais je vous le dis, celui qui renvoie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, et qui en épouse une autre commet un adultère, [et celui qui épouse une femme divorcée commet un adultère].»

10 Ses disciples lui dirent: «Si telle est la condition de l'homme vis-à-vis de la femme, il vaut mieux ne pas se marier.» 11 Il leur répondit: «Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. 12 En effet, il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère, d'autres le sont devenus par les hommes, et il y en a qui se sont faits eux-mêmes eunuques à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.»

3-12 Les pharisiens étaient désireux de faire tenir à Jésus des propos qui soient contraires à la loi de Moïse.

Les cas épineux, relatifs au mariage, étaient nombreux, et parfois difficiles à traiter ; cet état de fait était dû, non pas à la complexité de la loi divine, mais aux convoitises et à la folie des hommes : souvent d’ailleurs, le peuple déterminait quelle conduite tenir, sans demander un quelconque conseil.

Jésus répondit en demandant aux pharisiens s’ils n’avaient pas lu dans la Genèse, le récit de la création, et le premier exemple de mariage, indiquant ainsi que tout écart sur ce point était une faute. La meilleure condition pour nous, celle qui doit être choisie et gardée en conséquence, est celle qui est la meilleure pour nos âmes, qui tend le plus à nous préparer pour le royaume céleste, et qui nous préserve pour cette destinée.

Quand la doctrine de l’Évangile est vraiment suivie, les hommes deviennent alors des parents bienveillants et de fidèles amis ; elle leur enseigne à porter le fardeau et les infirmités de ceux qui les entourent, à considérer la paix et le bonheur de leur prochain comme prioritaires sur leur bien personnel.

Il est normal que les impies soient « gérés » par des lois, pour que la paix de la société ne soit pas brisée. Ce texte nous enseigne qu’il faut considérer le mariage avec un grand sérieux, par le biais d’une prière fervente.

Les premiers et les derniers

13 Alors des gens lui amenèrent des petits enfants afin qu'il pose les mains sur eux et prie pour eux. Mais les disciples leur firent des reproches. 14 Jésus dit: «Laissez les petits enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.» 15 Il posa les mains sur eux et partit de là.

13-15 Il est bon de venir à Christ et de Lui présenter nos enfants. Ces derniers, quand ils sont tout jeunes, ont en effet besoin d’être présentés devant le Seigneur : ils sont tout à fait capables de recevoir des bénédictions de Sa part, et ont tout intérêt à bénéficier de Son intercession !

Nous ne pouvons simplement qu’implorer une bénédiction pour eux : Christ est le Seul qui puisse l’octroyer. Il nous est bénéfique que Christ nous accorde Son amour et Sa tendresse, Il le fera mieux que le meilleur de Ses disciples.

Soyons attentifs à l’enseignement du Seigneur qui ressort de ce texte : veillons à ne pas décourager toute âme bien disposée à Le recevoir, à Le rechercher, même si cette dernière éprouve une certaine difficulté spirituelle.

Christ ne rejettera jamais ceux qui désirent s’approcher de Lui pour obtenir le salut. En conséquence, Il désapprouve toute personne qui tenterait de repousser ceux qui s’approchent de Lui.

Tous les chrétiens doivent présenter leurs enfants au Sauveur, afin qu’Il puisse les bénir spirituellement.

16 Un homme s'approcha et dit à Jésus: «[Bon] Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?» 17 Il lui répondit: «Pourquoi m'appelles-tu bon? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul. Si tu veux entrer dans la vie, respecte les commandements.» «Lesquels?» lui dit-il. 18 Et Jésus répondit: «Tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d'adultère; tu ne commettras pas de vol; tu ne porteras pas de faux témoignage; 19 honore ton père et ta mère et tu aimeras ton prochain comme toi-même .» 20 Le jeune homme lui dit: «J'ai respecté tous ces commandements [dès ma jeunesse]. Que me manque-t-il encore?» 21 Jésus lui dit: «Si tu veux être parfait, va vendre ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi.» 22 Lorsqu'il entendit cette parole, le jeune homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

16-22 Christ savait que la cupidité était le péché qui assaillait vraiment ce jeune homme ; ce dernier avait obtenu honnêtement tous ses biens, et ne pouvait donc se résoudre à s’en séparer de gaieté de cœur : cette attitude, compte tenu de ses paroles, démontrait une certaine hypocrisie …

Les promesses de Christ facilitent l’obéissance à Ses préceptes, et rendent Son joug agréable à supporter ; cependant la promesse faite dans ce texte était comme beaucoup d’autres, une véritable épreuve de foi pour ce jeune homme : elle encourageait son exercice à la charité, en même temps que son mépris du monde.

Le fait de suivre Christ exige que nous appliquions dûment Ses ordonnances, que nous suivions strictement Son exemple, et que nous nous soumettions avec joie à Ses directives : ceci par amour pour Lui, et dans une complète dépendance de Sa Personne.

Vendre nos biens et tout donner aux pauvres ne sert à rien, quant à l’acquisition de notre salut, par contre c’est conforme à la voie que nous demande de suivre Christ.

L’Évangile est le seul remède pour les pécheurs perdus. Beaucoup s’abstiennent de céder à des vices pernicieux, sans toutefois s’occuper de leurs obligations spirituelles envers Dieu.

Des milliers d’exemples de désobéissance, qu’il s’agisse de mauvaises pensées, de paroles, et d’actions, sont cités dans la Parole de Dieu. Beaucoup abandonnent ainsi Christ, préférant le monde présent ; ils ressentent certaines convictions et désirs de s’approcher du Seigneur, mais ils repartent tout tristes, peut-être désabusés.

Il convient de nous examiner quant à notre obéissance aux principes enseignés dans ce texte : le Seigneur nous demandera des comptes …

23 Jésus dit à ses disciples: «Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. 24 Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.» 25 Quand les disciples entendirent cela, ils furent très étonnés et dirent: «Qui peut donc être sauvé?» 26 Jésus les regarda et leur dit: «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.»

27 Pierre prit alors la parole et dit: «Voici, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi. Que se passera-t-il pour nous?» 28 Jésus leur répondit: «Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d'Israël. 29 Et toute personne qui aura quitté à cause de moi ses maisons ou ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants ou ses terres, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle. 30 Bien des premiers seront les derniers et bien des derniers seront les premiers.

23-30 Bien que Christ ait ici parlé avec autorité, peu de personnes, parmi les gens aisés, ne plaçaient pas leur confiance en leurs richesses.

Bien rares sont les pauvres qui n’envient pas la fortune ! Toute l’énergie que les hommes dépensent, en vue d’être riches, ne contribue en fait qu’à les éloigner du ciel, eux et leurs enfants.

Quelle satisfaction, pour ceux qui sont de condition modeste, de ne pas être exposés aux tentations que peut susciter une position élevée et prospère ! S’ils vivent plus difficilement que les riches ici-bas, et s’ils aspirent volontiers à un monde meilleur, ils n’ont en fait aucune raison de se plaindre : les paroles de Jésus, dans ce texte, annoncent qu’il est difficile pour un riche, d’être un bon chrétien et d’être sauvé. Le chemin du ciel est pour chacun, un chemin étroit ; la porte qui y conduit l’est également, en particulier pour les gens riches. Pour ces derniers, différents devoirs les attendent, ils sont de plus facilement tentés par de nombreux péchés. Il est difficile de ne pas être séduit par ce monde et par son attrait trompeur.

Les gens riches ont beaucoup à faire pour se réconcilier avec ceux qu’ils ont pu escroquer ! Il est vraiment impossible pour celui qui se confie entièrement en sa richesse, de parvenir au ciel : Christ utilisa à ce sujet, l’image du chameau, tentant d’entrer par le trou d’une aiguille, dénotant ainsi cette difficulté totalement insurmontable par l’homme. Seule la Grâce toute-puissante de Dieu permettra à un homme riche de franchir cette difficulté.

En fait, qui peut être sauvé ? Si la fortune est une entrave au salut des riches, ne risque-t-on pas de trouver une certaine fierté, voire une convoitise coupable, chez les plus démunis, avec tout le danger que cela peut comporter ? « Qui donc, peut être sauvé » ? Demandèrent les disciples. Personne, répondit Jésus, par aucun pouvoir ici-bas. Le début, la progression, et l’accomplissement de l’œuvre du salut dépendent entièrement du Dieu Tout-Puissant, à qui toutes choses sont possibles. Les gens riches ne peuvent pas être sauvés au sein de leur mondanité, ils doivent, par contre, être sauvés de l’emprise de ce monde.

Pierre s’exclama : « nous avons tout quitté ». En fait, ce « tout » ne représentait que peu de choses : quelques bateaux munis de filets ! Nous pouvons observer cependant que l’apôtre souligne indirectement la très grande importance qu’ont pour lui ces éléments. Nous sommes trop prompts à faire valoir aux yeux du Seigneur, nos services, nos épreuves, nos dépenses et nos pertes éventuelles. Christ, cependant, ne fit aucun reproche aux disciples ; bien que ce qu’ils avaient abandonné ne représentait que peu de choses, c’était quand même tout leur bien : c’était donc aussi cher, à leurs yeux, qu’un trésor ! Christ considéra avec bonté qu’ils ont en fait laissé tout leur « matériel » pour Le suivre ; Jésus accepte l’homme tel qu’il est …

Notre Seigneur fit ensuite une promesse aux apôtres : lorsque le Fils de l’homme s’assiéra sur le trône de Sa Gloire, Il fera toutes choses nouvelles, et les disciples s’assiéront avec Lui, afin d’exprimer leur jugement sur ceux qui auront imposé leur doctrine ici-bas. Cette parole de Jésus définit l’honneur, la dignité, l’autorité de la fonction et du ministère de Ses disciples.

Notre Seigneur ajouta que tous ceux qui abandonnent ce qu’ils possédaient (leur confort), pour Sa cause et celle de l’Évangile, seront finalement récompensés.

Puisse Dieu nous donner la foi de placer notre espérance sur Ses Promesses ; alors, nous serons prêts pour tout service ou sacrifice spirituel.

Notre Sauveur, dans le dernier verset de ce texte, souligne une erreur fréquemment commise par quelques-uns : l’héritage céleste n’est pas donné comme celui qui l’est ici-bas ; il est octroyé selon la volonté de Dieu !

Ne jugeons pas sur des apparences trompeuses ou des affirmations flatteuses : plusieurs peuvent, autant que nous sachions, devenir des « grands » dans la foi et dans la sainteté !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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