Livres de la Bible



1 Pierre 2

Introduction de Matthew Henry

* Un tempérament convenant au caractère du chrétien qui est né de nouveau est recommandé (1-10). Une bonne conduite parmi les Païens est nécessaire (11,12). Les sujets sont exhortés à manifester leur obéissance envers les autorités civiles (13-17).


1 Débarrassez-vous donc de toute méchanceté et toute ruse, de l'hypocrisie, l'envie et toute médisance, 2 et comme des enfants nouveau-nés désirez le lait pur de la parole. Ainsi, grâce à lui vous grandirez [pour le salut], 3 si du moins vous avez goûté que le Seigneur est bon .

De même les serviteurs envers leurs maîtres, et tous doivent être patients, selon l’exemple du Sauveur qui a souffert (18-25).

1-10 La médisance est un signe de malice et de fourberie dans le cœur ; et empêche que nous tirions notre profit de la parole de Dieu. Une nouvelle vie a besoin d’une nourriture adaptée. Les enfants désirent du lait, et ils font pour l’obtenir tous les efforts dont ils sont capables ; il doit en être de même pour les désirs d’un chrétien au sujet de la parole de Dieu. Notre Seigneur Jésus-Christ est très miséricordieux pour nous, pécheurs misérables ; et il a une plénitude de grâce. Mais même le meilleur des serviteurs de Dieu, dans cette vie, n’a seulement qu’un avant-goût des consolations de Dieu. Christ est appelé une Pierre, pour enseigner à ses serviteurs qu’il est leur protection et leur sécurité, la fondation sur laquelle ils sont bâtis. Il est précieux dans l’excellence de sa nature, la dignité de sa fonction, et la gloire de ses services. Tous les vrais croyants sont un saint sacerdoce, sacré pour Dieu, secourable pour les autres, doté de dons célestes et de grâces. Mais les sacrifices les plus spirituels, le meilleur de la prière et de la louange, ne sont pas acceptables, excepté au travers de Jésus-Christ. Christ est la principale Pierre angulaire, qui unit la totalité des croyants dans un temple éternel, et porte le poids de la structure entière. Élu, ou choisi, pour une fondation qui est éternelle. Précieux au-delà de toute comparaison avec tout ce qui pourrait avoir de la valeur. Être bâti en Christ veut dire croire en lui ; mais en cela beaucoup se trompent eux-mêmes, ils ne considèrent pas ce que c’est, ni la nécessité qu’il y a de participer au salut qu’il a façonné. Même si la structure du monde éclatait en morceaux, l’homme qui est bâti sur cette fondation peut rester sans crainte. Il ne sera pas confus. Une âme croyante va en hâte vers Christ, mais elle ne trouvera jamais une cause pour se dépêcher de le quitter. Tous les vrais chrétiens sont une génération choisie ; ils forment une famille, un peuple distinct du monde: avec un esprit, un principe, et une pratique qui sont différents ; ce qu’ils n’auraient jamais pu être s’ils n’avaient pas été choisis en Christ pour qu’il en soit ainsi, et qu’ils soient sanctifiés par son Esprit. Leur premier état est un état de terribles ténèbres, mais ils sont appelés hors des ténèbres dans un état de joie, de plaisir, et de prospérité ; pour qu’ils puissent clamer les louanges du Seigneur par leur confession de sa vérité, et leur bonne conduite. Combien sont grandes leurs obligations envers Celui qui a fait d’eux son peuple, et a montré de la miséricorde pour eux ! Être sans cette miséricorde est un état de malheur, même avec tous les plaisirs du monde. Et il n’y a rien qui n’amène autant à la repentance que de justes pensées sur la miséricorde et l’amour de Dieu. N’osons pas abuser et affronter la grâce gratuite de Dieu, si nous avons l’intention d’être sauvés par elle ; mais que tous ceux qui veulent être trouvés parmi ceux qui obtiennent miséricorde marchent comme son peuple.

Christ, la pierre angulaire

4 Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu, 5 et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. 6 En effet, il est dit dans l'Ecriture: Je mets dans Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse. Celui qui croit en elle n'en aura jamais honte.

7 Elle est donc précieuse pour vous qui croyez. Quant à ceux qui désobéissent, la pierre rejetée par ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire . 8 Elle est aussi une pierre qui fait obstacle et un rocher propre à faire trébucher . Ils s'y heurtent parce qu'ils désobéissent à la parole, et c'est à cela qu'ils ont été destinés. 9 Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. 10 Vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu ; vous qui n'aviez pas obtenu compassion, vous avez maintenant obtenu compassion .

Les relations dans le monde

11 Bien-aimés, je vous encourage, en tant que résidents temporaires et étrangers sur la terre, à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l'âme. 12 Ayez une bonne conduite au milieu des non-croyants, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ils remarquent votre belle manière d’agir et rendent gloire à Dieu le jour où il interviendra.

11,12 Même les meilleurs des hommes, la génération choisie, le peuple de Dieu, ont besoin d’être exhortés pour se garder des pires péchés. Et les convoitises charnelles sont les plus destructrices de l’âme. C’est un jugement douloureux qui doit leur être donné. Il y a un jour de visitation qui vient, pendant lequel Dieu peut appeler à la repentance par sa parole et par sa grâce ; alors, beaucoup glorifieront Dieu, et les vies saintes de son peuple qui auront promu le changement heureux.

13 A cause du Seigneur, soumettez-vous à toutes les institutions établies parmi les hommes: soit au roi parce qu’il est au-dessus de tous, 14 soit aux gouverneurs parce qu’ils sont envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et approuver ceux qui font le bien. 15 En effet, c'est la volonté de Dieu qu'en pratiquant le bien vous réduisiez au silence l’ignorance des hommes dépourvus de bon sens. 16 Comportez-vous en hommes libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté mais en agissant au contraire comme des serviteurs de Dieu. 17 Respectez chacun, aimez les frères et sœurs, craignez Dieu, honorez le roi.

13-17 Une conduite chrétienne doit être honnête ; ce qui ne peut pas être, s’il n’y a pas eu une décharge juste et prudente de tous les devoirs relationnels: ici l’apôtre traite de ceci avec clarté. De considérer ces devoirs est la volonté de Dieu, par conséquent le devoir du chrétien, et le moyen pour faire taire les calomnies des gens ignorants et insensés. Les chrétiens doivent s’efforcer, dans toutes leurs relations, de bien se tenir droits, de ne pas faire de leur liberté un manteau ou une couverture pour de la méchanceté, ou pour la négligence du devoir ; mais ils doivent se souvenir qu’ils sont serviteurs de Dieu.

18 Serviteurs, soumettez-vous avec le plus grand respect à vos maîtres, non seulement à ceux qui font preuve de bonté et de douceur, mais aussi à ceux qui ont l’esprit pervers, 19 car c'est une grâce de supporter des difficultés en souffrant injustement pour garder bonne conscience envers Dieu. 20 En effet, quelle gloire y a-t-il à endurer de mauvais traitements si vous commettez des fautes? Mais si vous endurez la souffrance alors que vous faites ce qui est bien, c'est une grâce aux yeux de Dieu. 21 De fait, c'est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces, 22 lui qui n'a pas commis de péché et dans la bouche duquel on n’a pas trouvé de tromperie , 23 lui qui insulté ne rendait pas l'insulte, maltraité ne faisait pas de menaces mais s'en remettait à celui qui juge justement, 24 lui qui a lui-même porté nos péchés dans son corps à la croix afin que, libérés du péché, nous vivions pour la justice. C’est par ses blessures que vous avez été guéris. 25 Vous étiez en effet comme des brebis égarées , mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le protecteur de votre âme.

18-25 Les serviteurs de cette époque étaient généralement des esclaves, et avaient des maîtres païens, qui les utilisaient souvent avec cruauté ; cependant, l’apôtre les exhorte à être soumis aux maîtres placés sur eux par la Providence, avec la crainte de déshonorer ou d’offenser Dieu. Et pas seulement envers ceux qui sont contents d’un service raisonnable, mais aussi envers les sévères, et ceux qui se fâchent sans cause. L’inconduite coupable d’une relation ne justifie pas le comportement coupable dans l’autre ; le serviteur est destiné à faire son devoir, même si le maître est tatillon et pervers. Mais les maîtres doivent être bons et doux envers leurs domestiques et leurs inférieurs. Quelle gloire, ou quelle distinction y a-t-il, pour ceux qui professent être chrétiens, que d’être patients quand ils sont corrigés pour leurs fautes ? Mais si lorsqu’ils se sont bien tenus ils ont été maltraités par des maîtres païens orgueilleux et passionnés, qu’ils ont supporté sans plaintes grincheuses ou idées de vengeance, et qu’ils ont persévéré dans leur devoir, ceci sera acceptable à Dieu comme un effet caractéristique de sa grâce, et sera récompensé par lui. La mort de Christ a été désignée non seulement comme un exemple de patience sous les souffrances, mais il a porté nos péchés ; il en a porté le châtiment, et a de cette façon satisfait la justice divine. Par cela il a chassé les péchés loin de nous. Les fruits des souffrances de Christ sont la mort du péché, et une nouvelle vie sainte de justice ; et cela nous donne un exemple, des motifs puissants, ainsi que de la capacité à le réaliser également, depuis la mort et la résurrection de Christ. Et notre justification ; Christ a été meurtri et crucifié comme un sacrifice pour nos péchés, et par ses marques de fouet les maladies de nos âmes sont guéries. C’est là le péché de l’homme ; il avance dans l’égarement ; c’est sa propre action. Sa misère ; il s’égare du pâturage, du Berger, et du troupeau, et ainsi s’expose de lui-même à des dangers sans nombre. Là se trouve la récupération par la conversion ; ils sont maintenant revenus comme l’effet de la grâce Divine. Ce retour depuis toutes leurs erreurs et pérégrinations se fait vers Christ. Les pécheurs, avant leur conversion, sont toujours égarés ; leur vie est une erreur permanente.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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