* La vanité et la contrariété de la gaieté, du plaisir sensuel, de la richesse, et de l’opulence (1-11). La sagesse humaine insuffisante (12-17). Ce monde doit être utilisé d’après la volonté de Dieu (18-26).
1 Je me suis dit dans mon cœur: «Allons! Essaie la joie et tu goûteras au bonheur!» J’ai constaté que cela aussi, c’était de la fumée. 2 J'ai traité le rire de folie et j’ai dit, à propos de la joie: «A quoi sert-elle?»
3 J’ai imaginé, dans mon cœur, de livrer mon corps au vin tout en me conduisant avec sagesse et de m'attacher à la folie jusqu'à ce que je voie ce qu'il est bon pour les humains de faire sous le ciel tout au long de leur vie. 4 Je me suis lancé dans de grandes entreprises: je me suis construit des maisons, je me suis planté des vignes, 5 je me suis fait des jardins et des vergers et j'y ai planté toutes sortes d’arbres fruitiers. 6 Je me suis fait des réservoirs pour arroser des pépinières. 7 J'ai acheté des serviteurs et des servantes; j’en ai eu d’autres, nés chez moi. J’ai aussi possédé des troupeaux de bœufs et de brebis, plus que n’importe qui avant moi à Jérusalem. 8 J’ai même amassé de l'argent et de l'or, les richesses des rois et des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses et ce qui fait le plaisir des hommes: des concubines en quantité. 9 Je suis devenu grand, plus grand que n’importe qui avant moi à Jérusalem, sans rien perdre de ma sagesse. 10 Je n’ai rien refusé à mes yeux de tout ce qu’ils réclamaient, je n'ai privé mon cœur d’aucune joie. En effet, mon cœur était réjoui par tout mon travail, et c'est toute la part que j’en ai retirée. 11 Puis j'ai réfléchi à tout ce que mes mains avaient entrepris, à la peine que j'avais eue pour le faire, et j’ai constaté que tout n’est que fumée et revient à poursuivre le vent. Il n'y a aucun avantage à retirer de ce qu'on fait sous le soleil.
1-11 Salomon a très vite trouvé que la gaieté et le plaisir sont de la vanité. Comment une joie bruyante, et même exubérante pourrait-elle rendre un homme heureux ? Les diverses solutions des cœurs des hommes pour obtenir de la satisfaction du monde, et leur aptitude à changer d’une chose à une autre sont comme l’agitation d’un homme soumis à un accès de fièvre. S’apercevant que c’était une folie que de s’adonner au vin, il a ensuite essayé les amusements coûteux des princes. Les pauvres, lorsqu’ils lisent une telle description, sont prompts à se sentir mécontents. Mais le remède contre toutes sortes de telles sensations est dans l’évaluation de leur ensemble par celui à qui elles appartiennent lui-même. Tout était vanité et contrariété de l’esprit: et les mêmes choses procureraient un résultat semblable à nous-mêmes qu’à Salomon. Ayant de la nourriture et du vêtement, cela doit nous permettre d’être satisfait. Sa sagesse est restée avec lui ; une puissante compréhension, avec une grande connaissance humaine. Mais chaque plaisir terrestre, lorsqu’il n’est pas lié avec de meilleures bénédictions, laisse l’esprit comme assoiffé et insatisfait comme avant. Le bonheur ne provient pas de la situation dans laquelle nous sommes placés. C’est seulement à travers Jésus-Christ que cette béatitude définitive peut être atteinte.
12 J’ai réfléchi à ce qui caractérise la sagesse, la folie et la stupidité. – En effet, que fera l'homme qui succédera au roi? N’est-ce pas ce qu'on a déjà fait? – 13 J’ai vu que la sagesse a sur la folie le même avantage que la lumière sur l’obscurité: 14 le sage a ses yeux bien en place, tandis que l’homme stupide marche dans l’obscurité. Toutefois, j'ai aussi reconnu que le même sort est réservé à l'un et à l'autre, 15 et je me suis dit dans mon cœur: «J'aurai le même sort que l’homme stupide. A quoi m’a-t-il donc servi d’être plus sage que lui?» Et je me suis dit dans mon cœur: «C'est encore de la fumée.» 16 En effet, le souvenir que l’on garde du sage n'est pas plus durable que celui que l’on garde de l’homme stupide, puisque, dès les jours suivants, tout est oublié. Comment se fait-il que le sage meure tout comme l’homme stupide?
17 Alors j'ai détesté la vie. Oui, ce qui se fait sous le soleil m'a déplu, car tout n’est que fumée et revient à poursuivre le vent.
12-17 Salomon a découvert que la connaissance et la prudence étaient préférables à l’ignorance et à la folie, bien que la sagesse humaine et la connaissance ne pourront jamais rendre un homme heureux. Le plus savant des hommes, qui meurt en étant inconnu à Jésus-Christ, périra de la même façon que le plus ignorant ; et quels bienfaits peuvent apporter les recommandations terrestres au corps qui est dans la tombe, ou à l’âme en enfer ? Et les esprits des hommes justes qui ont été rendus parfaits n’en ont pas besoin. Si tout était résumé à la connaissance, nous pourrions être conduits à détester notre vie, puisque tout est vanité et contrariété de l’esprit.
18 J'ai détesté tout le travail que j'ai accompli sous le soleil et dont je dois laisser la jouissance à l'homme qui me succédera. 19 Et qui sait s'il sera sage ou fou? Pourtant, il sera maître de tout mon travail, de tout le fruit de ma sagesse sous le soleil. Cela aussi, c’est de la fumée.
20 J'en suis venu à désespérer à cause de toute la peine que je me suis donnée sous le soleil. 21 En effet, un homme peut travailler avec sagesse, savoir-faire et succès, et il doit laisser le produit de son travail à un homme qui ne s’est donné aucune peine pour cela. Cela aussi, c’est de la fumée et c’est un grand malheur. 22 Oui, que retire l'homme de tout son travail et des préoccupations de son cœur, alors qu’il se donne tant de peine pour cela sous le soleil? 23 Ses journées ne sont toutes que souffrance et son activité n'est que chagrin. Même la nuit, son cœur ne connaît pas le repos. Cela aussi, c’est de la fumée.
24 Le seul bonheur, pour l'homme, consiste à manger, à boire et à se donner du plaisir dans son travail, mais cela aussi, je l'ai bien vu moi-même, dépend de Dieu. 25 En effet, qui peut manger et jouir de quelque chose, en dehors de moi? 26 Oui, à l'homme qui lui est agréable il donne la sagesse, la connaissance et la joie, mais au pécheur il réserve la tâche de récolter et d’amasser des biens afin de les donner à celui qui est agréable à Dieu. Cela aussi, c’est de la fumée et cela revient à poursuivre le vent.
18-26 Nos cœurs sont très peu disposés à abandonner leurs attentes de grandes choses provenant de la créature ; mais Salomon est venu à cela à la fin. Le monde est une vallée de larmes, même pour ceux qui en possèdent beaucoup de biens. Voyez combien sont insensés ceux qui se transforment en bêtes de somme pour le monde, qui ne peut rien offrir de meilleur à l’homme que la subsistance pour le corps. Et le mieux que l’homme puisse atteindre en cela est de se permettre un usage sobre et parcimonieux de ses biens, d’après son rang et sa condition. Mais nous devons trouver du plaisir dans notre travail ; nous devons utiliser nos biens pour nous rendre attentifs et gais dans les affaires du monde. Et ceci est le don de Dieu. Les richesses sont une bénédiction ou une malédiction pour un homme, selon qu’il a, ou qu’il n’a pas, un cœur pour en faire un bon usage. À ceux qui sont acceptés du Seigneur, il donne la joie et la satisfaction dans la connaissance et dans l’amour que nous devons avoir pour lui. Mais au pécheur il distribue travail, peine, vanité, et contrariété, dans la recherche d’une part du monde, qui pourtant ira dans de meilleures mains. Que le pécheur considère sérieusement sa fin dernière. Chercher une part durable dans l’amour de Christ et les bénédictions qu’il donne est le chemin unique pour le plaisir vrai et satisfaisant, même dans le monde présent.