*La richesse de la grâce de Dieu envers les hommes, montrée à partir de leur état déplorable par nature, et le changement heureux que la grâce Divine fait en eux (1-10). Les Éphésiens appelés à réfléchir sur leur état de paganisme (11-13). Les privilèges et les bénédictions de l’Évangile (14-22).
1 Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, 2 que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l’air , de l’esprit qui est actuellement à l’œuvre parmi les hommes rebelles. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre: notre conduite était dictée par les désirs de notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de nos pensées, et nous étions, par notre condition même, destinés à la colère, tout comme les autres.
4 Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés, 5 nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés –, 6 il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ. 7 Il a fait cela afin de montrer dans les temps à venir l'infinie richesse de sa grâce par la bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ.
8 En effet, c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. 9 Ce n'est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. 10 En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions.
1-10 Le péché est la mort de l’âme. Un homme qui est mort dans ses offenses et ses péchés ne désire pas de plaisirs spirituels. Lorsque nous regardons un cadavre, cela nous donne une sensation affreuse. Un esprit toujours vivant vient de le quitter, et n’a laissé que les ruines d’un homme. Mais en envisageant correctement les choses, nous devrions être bien plus affectés par la pensée d’une âme morte, par un esprit perdu. Un état de péché est un état de conformité à ce monde. Les hommes mauvais sont des esclaves de Satan. Celui-ci est l’auteur de la disposition orgueilleuse et charnelle qui se trouve dans les hommes impies ; il gouverne les cœurs des hommes. Par l’Écriture il est clair que si les hommes ont été plus prompts à la sensualité ou à la méchanceté spirituelle, tous les hommes, étant naturellement des enfants de la désobéissance, sont aussi par nature des enfants de colère. Quelles raisons ont les pécheurs, alors, de chercher sérieusement cette grâce qui les transformera d’enfants de colère en enfants de Dieu et héritiers de gloire ! L’amour éternel de Dieu ou sa bonne volonté envers ses créatures est la source d’où toutes ses miséricordes coulent pour nous ; et cet amour de Dieu est un grand amour, et cette miséricorde est une riche miséricorde. Et chaque pécheur converti est un pécheur sauvé, délivré du péché et du courroux. La grâce qui sauve est une bonté gratuite, imméritée et la faveur de Dieu ; et cette grâce sauve, non pas par les œuvres de la loi, mais au travers de la foi en Jésus-Christ. La grâce dans l’âme est une nouvelle vie dans cette âme. Un pécheur régénéré devient une âme vivante ; il vit une vie de sainteté, étant né de Dieu: il vit, étant délivré de la culpabilité du péché, par la grâce qui pardonne et qui justifie. Les pécheurs se roulent dans la poussière ; les âmes sanctifiées sont assises dans les lieux célestes, et sont élevées au-dessus de ce monde, par la grâce de Christ. La bonté de Dieu qui a converti et sauvé les pécheurs jusqu’à présent, encourage les autres pour les temps futurs à espérer dans sa grâce et sa miséricorde. Notre foi, notre conversion, et notre salut éternel ne proviennent pas des œuvres, afin qu’aucun homme ne puisse s’en glorifier. Ces choses ne sont pas amenées à se produire par ce que nous faisons, et ainsi toute vantardise est vaine. Tout est le don gratuit de Dieu, et nous sommes ramenés à la vie à par son pouvoir. C’était son but, auquel il nous a préparés, en nous bénissant avec la connaissance de sa volonté, et son Saint-Esprit produisant un tel changement en nous, que nous devons glorifier Dieu par notre bonne conversation, et notre persévérance dans la sainteté. À partir de l’Écriture, nul ne peut abuser de cette doctrine, ou l’accuser d’une quelconque tendance au mal. Tous ceux qui font cela sont sans excuse.
11 C’est pourquoi, souvenez-vous qu'autrefois vous étiez identifiés comme non juifs dans votre corps, appelés incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans leur corps, par la main de l'homme. 12 Souvenez-vous qu'à ce moment-là vous étiez sans Messie, exclus du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ.
11-13 Christ et son alliance sont la fondation de tous les espoirs des chrétiens. Une description triste et terrible se trouve ici ; mais qui est capable d’en sortir par lui-même ? C’était là la véritable description de beaucoup de ceux qui ont été baptisés dans le nom de Christ. Qui peut, sans trembler, réfléchir sur la misère d’une personne, séparée pour toujours du peuple de Dieu, retranchée du corps de Christ, interdite de l’alliance de la promesse, n’ayant pas d’espoir, pas de Sauveur, et sans aucun Dieu, sauf un Dieu de vengeance, pour toute éternité ? Ne pas avoir de part en Christ ! Quel véritable chrétien peut entendre cela sans être horrifié ? Le salut est loin du méchant ; mais Dieu est une aide proche de son peuple ; et ceci à cause des souffrances et de la mort de Christ.
14 En effet, il est notre paix, lui qui des deux groupes n'en a fait qu'un et qui a renversé le mur qui les séparait, la haine. 15 Par sa mort, il a rendu sans effet la loi avec ses commandements et leurs règles, afin de créer en lui-même un seul homme nouveau à partir des deux, établissant ainsi la paix. 16 Il a voulu les réconcilier l'un et l'autre avec Dieu en les réunissant dans un seul corps au moyen de la croix, en détruisant par elle la haine. 17 Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et à ceux qui étaient près . 18 A travers lui, en effet, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par le même Esprit.
14-18 Jésus-Christ a été fait paix par son propre sacrifice ; dans tous les sens du terme, Christ était leur Paix, l’auteur, le centre, et la substance de leur paix avec Dieu, et de leur union avec les croyants juifs dans une église. À travers la personne le sacrifice, et la médiation de Christ, les pécheurs sont autorisés à venir près de Dieu comme un Père, et sont amenés dans sa présence, avec leur adoration et leurs services, sous l’enseignement du Saint-Esprit, qui fait un avec le Père et le Fils. Christ a acheté la permission que nous puissions venir à Dieu ; et l’Esprit donne un cœur pour venir, la force pour venir, et donc la grâce de servir Dieu agréablement.
19 Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des résidents temporaires; vous êtes au contraire concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. 20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. 21 C’est en lui que tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 22 C’est en lui que vous aussi, vous êtes édifiés avec eux pour former une habitation de Dieu en Esprit.
19-22 L’église est comparée à une ville, et chaque pécheur converti en est un libre concitoyen. Elle est comparée également à une maison, et chaque pécheur converti est un membre de la famille ; un serviteur, et un enfant dans la maison de Dieu. L’église est comparée aussi à un bâtiment, fondé sur la doctrine de Christ ; édifié par les prophètes de l’Ancien Testament, et les apôtres du Nouveau. Dieu demeure maintenant dans tous les croyants ; ils deviennent le temple de Dieu à travers l’œuvre de l’Esprit béni. Demandons-nous alors si nos espérances sont fixées sur Christ, d’après la doctrine de sa parole ? Nous sommes-nous consacrés nous-mêmes comme de saints temples à Dieu à travers lui ? Sommes-nous des habitations de Dieu par l’Esprit, sommes-nous spirituellement disposés, et portons-nous avec puissance les fruits de l’Esprit ? Prenons bien soin de ne pas chagriner le saint Consolateur. Désirons sa présence gracieuse, et ses influences sur nos cœurs. Cherchons à accomplir les devoirs qui nous sont impartis, à la gloire de Dieu.