Livres de la Bible



Exode 2

Introduction de Matthew Henry

* Moïse est né, il est déposé sur le fleuve (1-4). Il est récupéré et porté à la fille du Pharaon (5-10). Moïse tue un Égyptien et fuit au pays de Madian (11-15). Moïse épouse la fille de Jéthro (16-22). Dieu entend le cri des enfants d’Israël (23-25).


Naissance et fuite de Moïse

1 Un homme de la famille de Lévi avait pris pour femme une Lévite. 2 Cette femme fut enceinte et mit au monde un fils. Elle vit qu'il était beau et elle le cacha pendant trois mois. 3 Lorsqu'elle ne put plus le garder caché, elle prit une caisse de jonc, qu'elle enduisit de bitume et de poix; puis elle y mit l'enfant et le déposa parmi les roseaux sur la rive du fleuve. 4 La sœur de l'enfant se posta à une certaine distance pour savoir ce qui lui arriverait.

1-4 Remarquez les dispositions prises par la Providence : au moment précis où Pharaon, parvenu au fait de sa puissance, a cruellement ordonné de tuer les enfants des Hébreux, celui qui devait les délivrer est né ! Quand les hommes tentent de détruire l’église, Dieu prépare de son côté le moyen qui la sauvera. Les parents de Moïse virent que leur fils était beau.

Une foi réelle peut être encouragée par le moindre signe de la faveur divine. Il est dit en Hé 11:23, que les parents de Moïse le cachèrent par la foi ; ils s’appuyaient sur le fait qu’Israël serait préservé selon la promesse divine. La foi dans ces promesses, incite à exploiter des moyens tout à fait légaux, dans le but d’obtenir la miséricorde divine. S’il nous appartient de connaître notre devoir, les évènements, quant à eux, sont conduits par Dieu. Trois mois plus tard, les parents ne pouvaient cacher leur enfant davantage ; ils le placèrent donc dans un panier de jonc, au bord du fleuve, et confièrent à sa sœur le soin de surveiller l’évolution des faits. Si l’affection et le soin de cette mère pour son enfant semblent être assez limités, que pourrons-nous penser de celle de notre Seigneur, dont l’amour et la compassion sont sans limites ! Même quand il conduisait les Israélites dans le désert, Moïse n’avait pas été autant protégé que lors de ce périple sur le fleuve, simple bébé sans aide. Ni les eaux du Nil, ni les Égyptiens ne pouvaient lui faire de mal. C’est quand nous sommes au point le plus bas de la vague que Dieu est alors le plus près de nous !

5 Or, la fille du pharaon descendit au fleuve pour se baigner tandis que ses servantes se promenaient le long du fleuve. Elle vit la caisse au milieu des roseaux et envoya sa servante la prendre. 6 Quand elle l'ouvrit, elle vit l'enfant: c'était un petit garçon qui pleurait. Prise de pitié pour lui, elle dit: «C'est un enfant des Hébreux!» 7 Alors la sœur de l'enfant dit à la fille du pharaon: «Veux-tu que j'aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux afin qu'elle allaite cet enfant pour toi?» 8 «Vas-y», lui répondit la fille du pharaon. Et la jeune fille alla chercher la mère de l'enfant. 9 La fille du pharaon lui dit: «Emporte cet enfant et allaite-le pour moi; je te donnerai ton salaire.» La femme prit l'enfant et l'allaita. 10 Quand il eut grandi, elle l'amena à la fille du pharaon et il fut un fils pour elle. Elle l'appela Moïse, «car, dit-elle, je l'ai retiré de l'eau.»

5-10 Remarquez bien l’endroit où se trouvait ce grand homme qu’était Moïse, alors qu’il n’était qu’un simple enfant : il se trouvait dans un panier de jonc, le long du fleuve. Gisant ainsi, sans protection, il aurait bien pu périr ! Mais la Providence a dirigé la fille de Pharaon vers l’endroit où se trouvait ce pauvre bébé abandonné, tout en sensibilisant son cœur afin de le sauver : c’est précisément ce qu’elle a fait ! Le soin que Dieu nous accorde durant notre enfance devrait nous conduire à Le remercier davantage, dans nos louanges. Pharaon pensait cruellement pouvoir détruire les enfants d’Israël, mais sa propre fille a eu pitié d’un petit Hébreu : elle a éprouvé non seulement de la compassion, mais de plus, sans le savoir, elle a préservé le sauveur d’Israël, en lui procurant une nurse, en l’occurrence sa propre mère. Alors que Moïse aurait pu avoir une nurse quelconque, sa sœur est allée chercher sa propre mère ! Moïse fut ensuite traité comme le fils de la fille de Pharaon.

Beaucoup de personnes se trouvant à la naissance, dans la simplicité et la pauvreté, peuvent se voir portées, par la Providence toute surprenante, à des rangs élevés du monde, ceci pour témoigner aux hommes que Dieu régit toutes choses !

11 Une fois devenu grand, Moïse sortit vers ses frères et vit leurs pénibles travaux. Il vit un Egyptien frapper un Hébreu, un de ses frères. 12 Il regarda de tous côtés, vit qu'il n'y avait personne et tua l'Egyptien qu'il cacha dans le sable. 13 Quand il sortit le jour suivant, il vit deux Hébreux se battre. Il dit à celui qui avait tort: «Pourquoi frappes-tu ton prochain?» 14 Cet homme répondit alors: *«Qui t'a établi chef et juge sur nous? Est-ce pour me tuer que tu me parles, tout comme tu as tué l'Egyptien?» Moïse eut peur et se dit: «L'affaire est certainement connue.» 15 Le pharaon apprit ce qui s'était passé et il chercha à faire mourir Moïse, mais Moïse s'enfuit loin de lui et s'installa dans le pays de Madian. Il s'arrêta près d'un puits.

11-15 Moïse prend courageusement à cœur la cause du peuple de Dieu. Le chapitre Hé 11, annonce clairement qu’il a agi par la foi, délaissant volontairement les honneurs, les richesses et les plaisirs dus à son rang, à la cour d’Égypte. Par la grâce de Dieu, il fut participant, par la foi, à l’annonce de Christ, qui devait, Lui, sauver ultérieurement le monde. Étant convaincu qu’Israël était vraiment le peuple de Dieu, Moïse était prêt, non seulement à prendre tous les risques, mais aussi à souffrir pour cette population. Étant sous le couvert céleste et ne cherchant qu’à mettre en pratique ses convictions, Moïse tua cet Égyptien et sauva les Israélites oppressés. Il chercha également à mettre fin à une dispute entre deux Hébreux. Les réprimandes du patriarche pourraient être toujours d’actualité.

Ne pourrions-nous pas les présenter à ceux qui lors de débats furieux, divisent et affaiblissent l’Église ? Ces opposants oublient qu’ils sont frères ! Ce fut exactement le cas de ces deux Hébreux. Nous sommes fautifs si nous mêlons la colère aux réprimandes. Ceux qui méprisent les reproches faits avec justesse, ne mesurent pas réellement la portée de leurs actes, et ne discernent pas tout le mal qui leur est infligé par leurs ennemis ; après ces faits, Moïse, s’étant heurté à la mentalité de ces Hébreux, aurait très bien pu retourner à la cour, en tant que fils de la fille du Pharaon. Nous devons rester prudents face à certains comportements du peuple de Dieu, qui peut parfois agir par pure folie ou sous le couvert de l’irritation. Moïse a été obligé de fuir au pays de Madian. Tel fut l’ordre divin, ceci pour une assurer une fin de l’histoire pleine de sagesse et de sainteté.

16 Le prêtre de Madian avait sept filles. Celles-ci vinrent puiser de l'eau et elles remplirent les abreuvoirs pour faire boire le troupeau de leur père. 17 Les bergers arrivèrent et les chassèrent. Alors Moïse se leva, prit leur défense et fit boire leur troupeau. 18 Quand elles furent de retour chez Réuel, leur père, il demanda: «Pourquoi revenez-vous si vite aujourd'hui?» 19 Elles répondirent: «Un Egyptien nous a délivrées de la main des bergers; il nous a même puisé de l'eau et a fait boire le troupeau.» 20 Réuel dit à ses filles: «Où est-il? Pourquoi avez-vous laissé cet homme? Allez l'appeler pour qu'il vienne prendre un repas.» 21 Moïse décida de s’installer chez cet homme, qui lui donna en mariage sa fille Séphora. 22 Elle mit au monde un fils, qu'il appela Guershom «car, dit-il, je suis en exil dans un pays étranger.»

16-22 Moïse, au pays de Madian, rencontra des bergers. Malgré son rang, à la cour d’Égypte, il était prêt à aider les filles de Réuel, pour faire boire les troupeaux. Moïse aimait que la justice soit rendue, il cherchait à défendre ceux qui étaient injuriés ; c’est d’ailleurs ce que devrait faire chacun de nous, dans la mesure du possible. Moïse aimait faire le bien.

Quel que soit l’endroit où la Providence nous place, nous devrions désirer et chercher à être utiles. Si nous ne pouvons pas réaliser tout le bien que nous voudrions, soyons au moins prêts à accomplir ce qu’il nous est possible de faire. Moïse salua le prince de Madian ; le patriarche épousa une de ses filles et eut un fils, Guerschom, nom qui signifie « j’habite un pays étranger », se souvenant qu’il n’était qu’un étranger dans ce pays.

Appel de Moïse

23 Longtemps après, le roi d'Egypte mourut. Les Israélites gémissaient du fond de l'esclavage, ils poussaient des cris. Leurs appels montèrent du fond de l'esclavage jusqu'à Dieu. 24 Dieu entendit leurs gémissements et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. 25 Dieu vit les Israélites, il comprit leur situation.

23-25 En Égypte, les Israélites étaient toujours esclaves, malgré le fait que leurs enfants ne fussent plus exterminés. Parfois le Seigneur permet que le méchant inflige de longues et lourdes peines aux enfants de Dieu. Les enfants d’Israël, sous la servitude, commencèrent à porter leur regard vers Dieu. C’est une miséricorde de voir le Seigneur se pencher vers nous, dans un esprit de délivrance, quand nous Lui adressons nos cris de misère. Dieu entendit les gémissements des enfants d’Israël ; la Parole nous indique clairement que l’Éternel eut compassion de Son peuple. Il se rappela Son Alliance faite avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu basa cette compassion sur l’alliance qu’Il avait passée et non sur un quelconque mérite des enfants d’Israël. Le texte nous dit : « Dieu regarda les enfants d’Israël ». Moïse les avait aussi regardés, tout en éprouvant de la pitié, mais maintenant Dieu les regarde, en vue de les aider. L’Éternel a maintenant les yeux fixés sur Israël, pour se révéler à Son peuple.

Dieu est toujours ainsi, une Aide vraiment efficace, lors de l’épreuve. « Prend courage, toi qui est conscient de tes fautes, écrasé par le poids de tes péchés, porte tes regards vers Celui qui accorde la délivrance ». Dieu, au travers de Jésus Christ, te regarde aussi. Il joint Son Amour à la Promesse de la Rédemption.

« Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos », Matthieu 11:28.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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