* Le devoir d’adhérer fermement à Christ et son Évangile (1-4). Ses souffrances ne sont pas une objection contre sa prééminence (5-9). La raison de ses souffrances, et leur finalité (10-13). Que Christ prenne la nature de l’homme, et non pas la nature des anges, était essentiel à son office de sacrificateur (14-18).
1 C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher au message que nous avons entendu, de peur d'être entraînés à notre perte. 2 En effet, puisque la parole annoncée par l’intermédiaire des anges a été confirmée et que toute transgression et toute désobéissance ont reçu une juste sanction, 3 comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut? Ce salut, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu. 4 Dieu a appuyé leur témoignage par des signes, des prodiges et divers miracles, ainsi que par les dons du Saint-Esprit distribués conformément à sa volonté.
1-4 Étant prouvé que Christ est supérieur aux anges, cette doctrine est appliquée. Nos esprits et nos mémoires sont comme un vase qui fuit, ils ne retiennent pas, sauf avec beaucoup de soin, ce qui est versé en eux. Ceci provient de la corruption de notre nature, des tentations, des attraits du monde, et de ses plaisirs. Pécher contre l’Évangile, c’est négliger ce grand salut ; C’est un mépris de la grâce salvatrice de Dieu en Christ, qui en fait une lumière, que de ne pas l’honorer, que de ne pas en ressentir le besoin. Les jugements du Seigneur sous la dispensation de l’Évangile sont principalement spirituels, mais à cause de cela ils sont le plus à redouter. On trouve ici un appel aux consciences des pécheurs. Même les négligences partielles n’échapperont pas aux réprimandes ; elles apportent souvent les ténèbres sur les âmes qu’elles n’amènent pas à la ruine. La mise en place de l’Évangile a été continuée et confirmée par ceux qui ont entendu Christ, par les évangélistes et les apôtres, qui ont été les témoins de ce que Jésus-Christ a commencé à la fois de faire et d’enseigner ; et par les dons du Saint-Esprit, étant qualifiés pour le travail pour lequel ils étaient appelés. Et tout cela, selon la propre volonté de Dieu. Il était de la volonté de Dieu que nous devions avoir des bases certaines, pour notre foi, et une fondation solide pour notre espérance en recevant l’Évangile. Que notre esprit admette cette chose nécessaire, et s’attende aux Saintes Écritures, écrites par ceux qui ont entendu les paroles de notre merveilleux Seigneur, et ont été inspirés par son Esprit ; alors, nous serons bénis de la bonne part, celle qui ne peut pas être enlevée.
5 En effet, ce n'est pas à l’autorité d’anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. 6 Quelqu'un a d’ailleurs rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui? 7 Tu l'as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, tu l'as couronné de gloire et d'honneur [et tu lui as donné la domination sur ce que tes mains ont fait], 8 tu as tout mis sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toute chose, Dieu n'a rien laissé qui échappe à son autorité. Maintenant pourtant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis. 9 Toutefois, celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte. Ainsi, par la grâce de Dieu, il a connu la mort pour tout être humain.
5-9 Ni l’état dans lequel l’église est à présent, ni même son état le plus complètement restauré, lorsque le prince de ce monde sera jeté dehors, et que les royaumes de la terre seront devenus le royaume de Christ, ne seront laissés au gouvernement des anges: Christ prendra pour lui son grand pouvoir, et il règnera. Et quelle est la cause de toute la tendresse que Dieu a montrée aux hommes en leur donnant Christ pour eux et chez eux ? c’est la grâce de Dieu. Comme récompense de l’humiliation de Christ qui a souffert la mort, celui-ci a reçu une autorité illimitée sur toutes choses ; ainsi, cette ancienne écriture a été accomplie en lui. Ainsi, Dieu a fait pour nous des choses merveilleuses dans la création et la providence, mais en retour nous avons agi par les actions les plus viles.
10 En effet, celui pour qui et par qui toute chose existe voulait conduire à la gloire beaucoup de fils; il lui convenait donc de qualifier parfaitement par des souffrances l'auteur de leur salut. 11 De fait, celui qui procure la sainteté et ceux qui en bénéficient ont tous une seule et même origine, c’est pourquoi il n'a pas honte de les appeler ses frères 12 lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée. 13 Et encore: Je me confierai en lui. Et enfin: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés.
10-13 Quel que soit ce que l’orgueilleux, le charnel, et l’incrédule puissent imaginer ou objecter, l’esprit spirituel voit une gloire particulière dans la croix de Christ, et il est satisfait ce qu’Il est devenu, lui qui en toutes choses affiche ses propres perfections en amenant de nombreux fils à la gloire, pour en être l’Auteur de leur salut parfait à travers ses souffrances. Son chemin vers la couronne passait par la croix, et il devait en être ainsi pour son peuple. Christ sanctifie ; il a payé le prix, et il a envoyé l’Esprit qui sanctifie: l’Esprit sanctifie comme étant l’Esprit de Christ. Les véritables croyants sont sanctifiés, dotés de principes et de saints pouvoirs, et sont mis à part pour des buts élevés et saints. Christ et les croyants sont les fils d’un Père céleste, qui est Dieu. Ils sont amenés à une relation avec Christ. Mais ces paroles, où il n’a pas honte de les appeler frères, expriment la haute supériorité de Christ sur la nature humaine. Ceci est démontré dans trois textes de l’Écriture. Voir: Psaumes 22:22; 18:2; Esaïe 8:18
14 Puisque ces enfants ont en commun la condition humaine, lui-même l’a aussi partagée, de façon similaire. Ainsi, par sa mort, il a pu rendre impuissant celui qui exerçait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, 15 et libérer tous ceux que la peur de la mort retenait leur vie durant dans l’esclavage. 16 En effet, assurément, ce n’est pas à des anges qu'il vient en aide, mais bien à la descendance d'Abraham. 17 Par conséquent, il devait devenir semblable en tout à ses frères afin d'être un grand-prêtre rempli de compassion et fidèle dans le service de Dieu pour faire l'expiation des péchés du peuple. 18 En effet, comme il a souffert lui-même lorsqu’il a été tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés.
14-18 Les anges ont chuté, et sont restés sans espérance ni aide. Christ n’a jamais été désigné pour être le Sauveur des anges déchus, et donc il n’a pas pris leur nature ; et la nature des anges ne peut pas être un sacrifice d’expiation pour le péché de l’homme. Il y a ici un prix payé, suffisant pour tous, et convenant à tous, car il était de notre nature. Ici l’amour merveilleux de Dieu a paru, puisque lorsque Christ a su qu’il devait souffrir dans notre nature, et comment il devait mourir dans cette nature, il l’a cependant volontiers accepté. Et cette expiation traçait un chemin pour la délivrance de son peuple de l’esclavage de Satan, et pour le pardon de leurs péchés à travers la foi. Que ceux qui redoutent la mort, et luttent pour surmonter leurs terreurs ne tentent pas plus longtemps de les vaincre ou de les étouffer, et que le désespoir ne les rende pas plus insouciants ou méchants. Qu’ils n’attendent pas de l’aide du monde, ou des moyens humains ; mais qu’ils cherchent le pardon, la paix, la grâce, et une espérance vivante du ciel, par la foi en Celui qui est mort et ressuscité, de façon qu’ils puissent s’élever au-dessus de la peur de la mort. Le souvenir de ses propres peines et de ses tentations, rend Christ attentif aux épreuves de son peuple, qu’il est prêt à aider. Il est prêt et disposé à secourir ceux qui sont tentés, et qui le cherchent. Il est devenu homme, et a été tenté, afin qu’il puisse être qualifié pour secourir son peuple, étant lui-même passé à travers les mêmes tentations, mais sans donner aucune prise au péché. Que l’affligé et celui qui est tenté ne se découragent pas, et ne laissent pas de prise à Satan, comme si les tentations les empêchaient de venir au Seigneur dans la prière. Nulle âme n’a jamais péri sous la tentation, lorsqu’elle a crié au Seigneur avec foi et dans l’attente d’un soulagement, devant un réel danger. C’est là notre devoir lorsque nous sommes surpris par les tentations, et c’est notre sagesse que de vouloir arrêter leur progression.