* Toutes les professions de foi sont vaines si elles ne produisent pas l’amour et la justice envers les autres (1-13). La nécessité de bonnes œuvres pour prouver la sincérité de la foi, qui ne serait autrement rien de plus que la foi des démons (14-26).
1 Mes frères et sœurs, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit libre de tout favoritisme. 2 Supposez en effet qu’entre dans votre assemblée un homme portant un anneau d'or et des habits somptueux, et qu’entre aussi un pauvre aux habits crasseux. 3 Si vous tournez les regards vers celui qui porte les habits somptueux pour lui dire: «Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur» et que vous disiez au pauvre: «Toi, tiens-toi là debout» ou bien: «Assieds-toi par terre, à mes pieds», 4 ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction et ne devenez-vous pas des juges aux mauvais raisonnements?
5 Ecoutez, mes frères et sœurs bien-aimés: Dieu n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour les rendre riches dans la foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment? 6 Et vous, vous méprisez le pauvre! N'est-ce pas les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux? 7 N'est-ce pas eux qui insultent le beau nom que vous portez?
8 Si vous accomplissez la loi royale d’après l'Ecriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même , vous faites bien. 9 Mais si vous faites du favoritisme, vous commettez un péché; la loi vous dénonce comme étant coupables. 10 De fait, la personne qui obéit à toute la loi mais qui pèche contre un seul commandement est en faute vis-à-vis de l’ensemble. 11 En effet, celui qui a dit: Tu ne commettras pas d'adultère a aussi dit: Tu ne commettras pas de meurtre . Si tu ne commets pas d'adultère mais que tu commettes un meurtre, tu es coupable d’infraction à la loi.
12 Parlez et agissez comme des personnes appelées à être jugées par une loi de liberté, 13 car le jugement est sans compassion pour qui n'a pas fait preuve de compassion. La compassion triomphe du jugement.
1-13 Ceux qui professent leur foi en Christ comme étant le Seigneur de gloire ne doivent pas considérer les personnes en fonction des circonstances et des apparences extérieures, d’une manière qui ne serait pas en accord avec leur déclaration d’être des disciples de Jésus qui s’est humilié. Saint Jacques n’encourage pas ici l’impolitesse ou le désordre: le respect est dû aux autorités civiles ; mais il ne peut pas être accepté une influence sur les débats des chrétiens à disposer des fonctions de l’église de Christ, ou pour censurer l’église, ou en toute matière de religion. De nous interroger nous-mêmes est d’une grande utilité à tout moment d’une vie sainte. Faisons-le plus fréquemment, et en toute chose trouvons l’occasion de dialoguer avec nos âmes. Comme les lieux d’adoration ne peuvent pas être construits ou maintenus sans dépense, il peut être adéquat que ceux qui contribuent à cela s’y adaptent en conséquence ; mais là où se trouvent des personnes à l’esprit ouvert, le pauvre doit être traité avec plus d’attention que ce n’est usuellement le cas dans les assemblées de culte. Un état d’humilité est la plupart du temps favorable à la paix intérieure et à l’accroissement dans la sainteté. Dieu donnerait à tous les croyants les richesses et les honneurs de ce monde, si ceux-ci faisaient le bien, voyant qu’il les a choisis pour être riches dans la foi, et qu’il les a faits héritiers de son royaume, qu’il a promis de donner à tous ceux qui l’aiment. Considérez combien souvent la richesse conduit au vice et à la malice, et quels grands reproches sont jetés sur Dieu et la religion par les hommes de la richesse, du pouvoir, et de la grandeur du monde ; et ceci fera apparaître ce péché encore plus coupable et fou. L’Écriture donne comme une loi d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Cette loi est une loi royale, elle vient du Roi des rois ; et si les chrétiens agissent injustement, ils sont déclarés coupables par la loi comme transgresseurs. De penser que nos bonnes actions puissent expier pour nos actions mauvaises, nous amène simplement à rechercher une autre expiation. D’après l’alliance des œuvres, une infraction au moindre commandement amène un homme sous la condamnation, de laquelle nulle obéissance passée, présente, ou future, ne peut le délivrer. Ceci nous montre le bonheur de ceux qui sont en Christ. Nous pouvons le servir sans crainte servile. Les contraintes de Dieu ne sont pas un esclavage, mais nos propres corruptions le sont. La ruine qui arrivera à la fin sur les pécheurs impénitents sera un jugement sans miséricorde. Mais Dieu estime, dans sa gloire et sa joie, devoir pardonner et bénir ceux qui pourraient être condamnés avec justice à son tribunal ; et sa grâce enseigne à ceux qui participent de sa miséricorde de le copier dans leur conduite.
14 Mes frères et sœurs, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les œuvres? Cette foi peut-elle le sauver? 15 Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, 16 et que l'un de vous leur dise: «Partez en paix, mettez-vous au chaud et rassasiez-vous» sans pourvoir à leurs besoins physiques, à quoi cela sert-il? 17 Il en va de même pour la foi: si elle ne produit pas d'œuvres, elle est morte en elle-même.
18 Mais quelqu'un dira: «Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres.» Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. 19 Tu crois qu'il y a un seul Dieu? Tu fais bien; les démons aussi le croient, et ils tremblent.
20 Veux-tu reconnaître, homme sans intelligence, que la foi sans les œuvres est morte? 21 Notre ancêtre Abraham n’a-t-il pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l'autel? 22 Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que par les œuvres sa foi a été menée à la perfection. 23 Ainsi s’est accompli ce que dit l'Ecriture: Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme justice . Et il a été appelé ami de Dieu. 24 Vous voyez [donc] que l'homme est déclaré juste sur la base de ses actes, et pas seulement de la foi. 25 Rahab la prostituée n’a-t-elle pas, de la même manière, été considérée comme juste sur la base de ses actes, lorsqu'elle a accueilli les messagers et les a fait partir par un autre chemin? 26 En effet, de même que le corps sans esprit est mort, de même la foi sans [les] œuvres est morte.
14-26 Ils ont tort ceux qui ont mis une croyance simplement spéculative de l’Évangile pour la totalité de la religion évangélique, comme beaucoup le font maintenant. Il n’y a aucun doute, seule la véritable foi, par laquelle les hommes ont part à la justice, l’expiation et la grâce de Christ, sauve leurs âmes ; mais elle produit des fruits saints et montre sa réalité par son effet sur leurs œuvres ; tandis qu’un simple assentiment à toute forme de doctrine, ou une croyance seulement de l’historique des faits, sont totalement différents de cette foi qui sauve. Une profession de foi non fondée peut gagner la bonne opinion d’un peuple pieux ; et peut procurer, dans certains cas, de bonnes choses du monde ; mais quel profit y a-t-il à gagner le monde entier, et à perdre son âme ? Cette foi peut-elle sauver ? Toutes choses doivent être considérées comme avantageuses ou non avantageuses pour nous, selon qu’elles tendent à faire avancer ou à entraver le salut de nos âmes. Ce passage de l’Écriture expose clairement qu’un simple assentiment de l’Évangile sans les œuvres n’est pas la foi. Il n’y a pas de moyen pour montrer que nous croyons vraiment en Christ, sauf en étant appliqués dans de bonnes œuvres, par la motivation de l’Évangile, et pour les buts de l’Évangile. Les hommes peuvent se glorifier devant les autres, et se vanter de choses qu’ils ne possèdent pas vraiment. Il ne suffit pas seulement d’acquiescer dans la foi, mais il faut y consentir ; pas seulement être d’accord avec la vérité de la parole, mais consentir à prendre Christ. La vraie croyance n’est pas un acte de simple compréhension, mais c’est un travail du cœur tout entier. Qu’une foi qui justifie ne puisse pas être sans des œuvres nous est montré par deux exemples: Abraham et Rahab. Abraham a cru Dieu, et cela lui fut imputé à justice. La foi, celle qui produit de telles œuvres, lui a fait obtenir des faveurs particulières. Nous voyons alors, au verset 24, comment un homme est justifié par ses œuvres, et non par une opinion ou une confession stérile, ou une croyance sans obéissance ; mais en ayant une foi telle qu’elle produit de bonnes œuvres. Et d’avoir à renier sa propre raison, ses affections, et ses intérêts, sont des choses qui permettent d’éprouver un croyant. Observons ici, le pouvoir merveilleux de la foi qui transforme les pécheurs. La conduite de Rahab prouvait que sa foi était vivante, ou ayant un pouvoir ; elle a montré qu’elle croyait avec son cœur, pas simplement par un assentiment de la compréhension. Prenons alors bien garde au fait que les meilleures œuvres sans la foi sont des œuvres mortes ; elles nécessitent racine et principe. Toute chose que nous accomplissons par la foi est véritablement bonne ; car elle est exécutée en obéissance à Dieu, et soumise à son acceptation: la racine peut être considérée comme morte, quand il n’y a pas de fruit. La foi est la racine, les bonnes œuvres sont les fruits ; et nous devons voir en elle que nous avons les deux. Ceci est la grâce de Dieu dans laquelle nous nous tenons, et nous devons nous y tenir. Il n’y a pas d’état intermédiaire. Chacun doit vivre comme un ami de Dieu, ou comme un ennemi de Dieu. De vivre en Dieu est la conséquence de la foi qui justifie et qui sauvera, et qui nous oblige à ne rien faire contre Lui, mais à faire chaque chose pour lui et en lui.